Clémentine Célarié

Clémentine Célarié

A la folie

Le portrait 7'44

Phillipe :

Bonjour Clémentine Célarié

Clementine :

Bonjour Phillipe

Merci d'avoir accepté notre invitation. « À la folie », c'est votre actualité littéraire. Ce n'est pas la première fois qu'on voit en librairie, c'est dejà votre 5e livre, c'est même votre 2e roman, il y avait eu « On s'aimera » il y a 2- 3 ans maintenant, on va parler de ce nouveau livre « A la folie ». Avant de parler de la romancière, de l'auteure, revenons un petit peu sur la comédienne, sur l'actrice, même si finalement j'ai l'impression que tout cela est un petit peu lié. Et revenons même encore un peu plus loin : de votre jeunesse, de votre enfance passée dans différents pays d'Afrique, quelles images gardez vous et comment cela a-t-il pu infulencé votre avenir professionnel par la suite ?

Clémentine :
J'ai des images de couleurs, de beaucoup de couleurs, de mer, de chaleur, d'amour de mes parents et aussi de baby-sitters, de gens qui nous gardaient qui étaient africains. Alors pas du tout une vie de colons qui vivent entre blanc, pas du tout. Mes parents, mon père était vraiment un amoureux de l'Afrique -votre père était journaliste sur place-, papa était journaliste, absolument. Il nous élevait dans le respect, et l'admiration même, de l'Afrique, des africains – l'envie de découvrir les cultures – Absolument, on était comme tout le monde. Je pense aux marchés, aux couleurs, la mer, la chaleur évidemment, mais la chaleur du cœur, pas que la chaleur ambiante.

Philippe :
Vous passez vos 12-13 premières années en Afrique, est ce qu'il y avait déjà la présence de la littérature, en tout cas de la lecture dans votre vie ?

Clémentine :

Ah non moi je ne voulais pas lire du tout ça m'emmerdait comme beaucoup de jeunes gens. Je ne lisais pas.

Philippe :

Et vos parents ne vous incitaient pas à lire quand vous étiez petite ?

Clémentine :

Quand j'étais petite, maman me lisait des histoires, elle m'a lu : « petit prince, pierre et le loup, jean de la lune », des trucs qui m'ont marqué à vie.

Philippe :

Des comptes (?)

Clémentine :

Des comptes, des histoires merveilleuses, et ça, ça forge, c'est très important de lire. Moi j'ai lu beaucoup à mes enfants petits, j'adorais ça.. Pour moi c'était super important, et je pense que C'EST absolument important l'amour qu'on peut donner à vos enfants.

Philippe :
Et ca veut dire que lorsqu e vous pensez aux comptes que vous racontait votre mère, c'est plus ce sentiment de relation d'amour maternel qui revient plus que le fait de raconter des histoires ?

Clémentine :

Oui, vous ne l'identifiez pas mais c'est une transmission qui est super importante, et puis, il n'y a que l'amour qui nous construit quand on est petit. Alors après, par rapport aux livres, il y a une transmission d'histoire de merveilleux et c'est ce merveilleux que j'aime, que j'ai gardé. Après, lire des romans qu'on nous fait lire, genre Maupassant, que après j'ai adoré, pour moi c'est comme un frère, c'est comme si je l'avais rencontré, je me sens connecté à lui, completement, il a une émotion, un truc incroyable.

Philippe :
Si je vous entend bien Clémentine, c'est finalement après quand vous êtes devenue jeunes adulte quand vous aviez fait vos premiers pas au cinéma et au théatre que vous découvrez la littérature, que vous découvrez le plaisir de vous perdre dans un livre ?

Clémentine :
Même pas, je lisais pas parce que j'avais envie d'écrire donc j'écrivais. Et je n'avais encore pas découvert Maupassant, je lisais des pièces qu'on me proposait... j'étais tardive. J'avais pas le sens de ça.. Enfin.. Je dis des conneries un peu... Si, si, vers 15-16 ans j'ai lu des romans qui m'ont.. j'avais l'impression d'être comprise par l'auteur : Sallinger « L'attrape Coeurs », ensuite j'ai lu « C'est idiot de mourrir » de Mario Puzo, enfin des trucs complètement romanesque. Je suis dans le romanesque, le reste ça m'emmerde, j'ai besoin de trucs qui sont supers émouvants et impossibles, sinon c'est pas drôle...

Philippe :
Après, dans votre vie de comédienne vous vous confrontez à Claudel, à Goldoni, ou à Victorien Sardou, vous découvez aussi ce qu'est l'écriture théâtrale, ça vous fait quelle impression ?

Clémentine :

Quand je lis un texte de cinéma, de théâtre ou de télévision : un texte à jouer ; et bien c'est different parce que là je me projette tout de suite, j'imagine le personnage que je vais incarner et j'ai du mal parce que je met trop d'émotion. Il faut lire en ayant un peu plus de recul, chose que j'ai beaucoup de mal à avoir.

Philippe :

Et alors la romancière dans tout ca ? Pourquoi ce besoin d'écrire ?

Clémentine :
Ça m'a pris très vite, j'écris mon rêve, c'est pour ça que j'écris. J'ai un projet de vie, d'expression en tout cas. J'en ai un. Je dis ça en toute humilité. Je ne suis pas romancière, mon but c'est pas de faire un succès, mon but c'est de faire quelque chose qui correspond à un projet, comme je vois le monde si vous voulez.

Philippe :
Vous aimez aussi mettre dans votre travail, que ce soit sur scène ou au cinéma ou dans vos romans, des sujets qui vous tiennent à cœur. Je pense spontanemment lorsque vous participez à la série télévisée Vestiaires, lorsque, sur scène, vous montez Darius avec ce héros qui est atteint d'une maladie dégénérative. Là dans « A la folie » on parle aussi du handicap, de ceux qui ne sont pas tout à fait dans la norme. C'est important pour vous de mettre le doigt là ou ça fait mal, et de dire : j'ai parler de ça ?

Clémentine :

Moi je mets le doigt sur le truc qui fait de la lumière. Parce que je me rend compte que la lumière elle est là, elle est dans la différence ! Elle est dans des gens qui vivent dans des conditions atroces, ils doivent se dépasser tout le temps, ils doivent dépasser leur maleur. Et ducoup ils sont absoluments exceptionnels. Ce sont eux qui sont exceptionnels, on devrait se pencher, aller s'interesser à eux. Parce que eux, avec la lumière qu'ils doivent créer tout le temps, ils nous en apporteraient drôlement de la lumière.

Philippe :
Si je vous pousse dans ces retranchements c'est parce que, vous le savez, ce sont des sujets que l'on aborde assez peu, même en littérature. Et justement c'est un petit peu ce qui fait votre particularité, c'est de vous emparer de ces sujets là pour dire aux lecteurs « interessez vous »

Clémentine :
C'est tout à fait égoiste en fait, parce que moi quand je suis avec ces potes de vestiaire, que je tourne avec eux, il y a une espèce de réjouissance et de reconnaissance. Moi ca me rend plus heureuse de voir des gens qui sont étranges. On est là, on a un rapport immédiat, il y a une urgence. C'est cette urgence qui me manque avec les êtres « valides » et plus « classiques » pour ne pas di re « normaux ».

Philippe :

Si je revient à nos premiers echanges, lorsque l'on parlait de l'Afrique et de ces comptes que vous racontait votre maman, vous parliez du partage, du souvenir du partage de ces moments là ; c'est un petit peu le même rôle que vous jouez aujourd'hui avec les livres que vous offrez aux lecteurs ? C'est le partage que vous cherchez à offrir ?

Clémentine :
Oh oui, c'est un besoin de raconter une histoire parce que je veux qu'elle existe, j'imagine la faire un jour en film, mais je suis obligée de passer par le roman parce que je suis libre, c'est la liberté. Aujourd'hui l'écriture c'est le seul domaine, pour moi, de liberté absolue.

Philippe :
C'est votre actualité Clémentine Célarié, ça s'appelle « À la folie », c'est au Cherche-midi.



  • PRÉSENTATION
  • LE PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Notre invitée du jour est Clémentine Célarié. Si l’on connait bien la comédienne et l’actrice, c’est pourtant la romancière que nous accueillons et ce n’est pas un coup d’essai puisqu’avec « A la folie », elle signe son 5ème livre.Née au Sénégal, Clémentine Célarié a vécu les douze premières années de sa vie en Afrique, au gré des affectations professionnelles de son père, journaliste. De retour en France, après avoir suivi des cours de théâtre, joué avec la troupe du Splendid et participé à...A la folie de Clémentine Célarié - Présentation - Suite
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    C'est un nouveau roman que vous nous proposez Clémentine Célarié, « À la folie » au Cherche-midi. On va faire connaissance avec Margueritte, elle est comédienne, elle est un peu paumée, elle anime aussi une émission de télé-réalité qui s'appelle « Ce que nous sommes » et il y a un moment où elle pète un peu les plombs parce qu'elle n'en peut plus. Elle va partir un soir sur les bords de Seine, elle va faire une rencontre avec un homme sympa comme tout, pas tout à fait dans la norme, on en revient toujours à la...A la folie de Clémentine Célarié - Le livre - Suite