Alice Ferney

Alice Ferney

Passé sous silence

Le livre 3'54
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Alice Ferney, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Acte Sud, de votre 8ème roman, Passé sous silence. Quelle drôle d'aventure, quel drôle d'histoire. C'est à la fois, un grand moment de notre histoire national, mais sans jamais donner ni les lieux, ni les dates, ni les noms des personnages. On peut le dire, puisqu'il n'y a pas de secrets, vous reprenez l'histoire de l'attentat du Petit Clamart en août 1962. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous baser sur ce fait historique ?

Alice Ferney (Passé sous silence) :
Ce qui m'a donné envie, j'ai vu en novembre 2007, deux émissions historiques sur Arte qui étaient consacrées à De Gaulle. J'ai découvert cette histoire d'un attentat, d'un procès, et d'une exécution, et en fait ça m’a révoltée.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Rappelons le, il y a eu tentative d'attentat, mais sans victime ; mais la personne qui a commis l'attentat a été exécutée.

Alice Ferney (Passé sous silence) :
Et puis surtout, ce qui m'a frappée, c'est que notre héros de l'histoire du XXème siècle, se retrouve dans une situation de juge et parti. Tout de suite, je me suis dit, c'est à raconter, en-dehors même de qui s'agit-il, qu'est-ce qu'il s'est passé, vraiment, il fallait le raconter comme un conte.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Ce n'est pas de l'anti-gaullisme, vous n'avez rien contre De Gaulle ?

Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non, pas du tout. J'ai été poussé par une énergie qui était un étonnement, une stupéfaction, et quand même une révolte, et une compassion aussi, j'ai été poussé à faire un travail d'historien, mais avec les outils du romancier. C'est-à-dire en ayant le droit à des choses que les historiens ne s'autorisent pas.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Est-ce que pour vous, du coup, puisque le Général De Gaulle est ce personnage de Grand Berger, est-ce que ça le rend plus humain à votre sens ?

Alice Ferney (Passé sous silence) :
J'ai été touché par le personnage du conjuré, qui est un homme d'exception tellement idéaliste qu'il ne peut pas vivre dans la réalité et qu'il en meurt. Et puis, j'ai été fascinée aussi par le Général De Gaulle, parce que c'est une personnalité d'une envergure incroyable, mais j'ai été obligé de le connaître, comment il parle, qu'est-ce qu'il dit, comment il gère le problème, j'ai été obligé de le connaître très très précisément. Parce qu'en fait, on n'écrit pas des romans avec 3 ou 4 idées toutes faites, et quelques images d'Epinal, ça ne marche pas.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Comment le livre est-il accueilli ? Parce qu'on est sur un sujet qui a plus de 40 ans, mais qui reste encore très brûlant.

Alice Ferney (Passé sous silence) :
Je me doutais bien qu'on allait dire : «  Ca y est, une réhabilitation ». Ce que je n'avais pas mesuré, c'est à quel point cet homme avait été, quand même, maudit, et vraiment passé sous silence et ce qui me choque aujourd'hui, c'est que j'ai l'impression qu'il y a des gens qui ne peuvent même pas lire le livre. C'est-à-dire qu'il y a un refus, et d'en savoir plus, et même d'y réfléchir, et une incapacité complète à « pardonner », ou comprendre simplement.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Finalement, avec ce livre, vous nous rappelez, qu'une fois encore, l'Histoire est écrite par les vainqueurs.

Alice Ferney (Passé sous silence) :
J'ai découvert que l'Histoire, c'est l'histoire des batailles, des conflits qui ont ensanglanté l'Histoire, mais c'est aussi, en elle-même, dans l'écriture, une bataille. Qui imposera sa vision ?

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Écoutez, merci beaucoup en tout cas pour ce témoignage et ce nouveau roman. Alice Ferney, Passé sous silence, votre 8ème et nouveau titre aux éditions Acte Sud.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Alice Ferney, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Acte Sud, de votre 8ème roman, Passé sous silence. Quelle drôle d'aventure, quel drôle d'histoire. C'est à la fois, un grand moment de notre histoire national, mais sans jamais donner ni les lieux, ni les dates, ni les noms des personnages. On peut le dire, puisqu'il n'y a pas de secrets, vous reprenez l'histoire de l'attentat du Petit Clamart en août 1962. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous baser sur ce fait historique ?

Alice Ferney (Passé sous silence) :
Ce qui m'a donné envie, j'ai vu en novembre 2007, deux émissions historiques sur Arte qui étaient consacrées à De Gaulle. J'ai découvert cette histoire d'un attentat, d'un procès, et d'une exécution, et en fait ça m’a révoltée.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Rappelons le, il y a eu tentative d'attentat, mais sans victime ; mais la personne qui a commis l'attentat a été exécutée.

Alice Ferney (Passé sous silence) :
Et puis surtout, ce qui m'a frappée, c'est que notre héros de l'histoire du XXème siècle, se retrouve dans une situation de juge et parti. Tout de suite, je me suis dit, c'est à raconter, en-dehors même de qui s'agit-il, qu'est-ce qu'il s'est passé, vraiment, il fallait le raconter comme un conte.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Ce n'est pas de l'anti-gaullisme, vous n'avez rien contre De Gaulle ?

Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non, pas du tout. J'ai été poussé par une énergie qui était un étonnement, une stupéfaction, et quand même une révolte, et une compassion aussi, j'ai été poussé à faire un travail d'historien, mais avec les outils du romancier. C'est-à-dire en ayant le droit à des choses que les historiens ne s'autorisent pas.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Est-ce que pour vous, du coup, puisque le Général De Gaulle est ce personnage de Grand Berger, est-ce que ça le rend plus humain à votre sens ?

Alice Ferney (Passé sous silence) :
J'ai été touché par le personnage du conjuré, qui est un homme d'exception tellement idéaliste qu'il ne peut pas vivre dans la réalité et qu'il en meurt. Et puis, j'ai été fascinée aussi par le Général De Gaulle, parce que c'est une personnalité d'une envergure incroyable, mais j'ai été obligé de le connaître, comment il parle, qu'est-ce qu'il dit, comment il gère le problème, j'ai été obligé de le connaître très très précisément. Parce qu'en fait, on n'écrit pas des romans avec 3 ou 4 idées toutes faites, et quelques images d'Epinal, ça ne marche pas.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Comment le livre est-il accueilli ? Parce qu'on est sur un sujet qui a plus de 40 ans, mais qui reste encore très brûlant.

Alice Ferney (Passé sous silence) :
Je me doutais bien qu'on allait dire : «  Ca y est, une réhabilitation ». Ce que je n'avais pas mesuré, c'est à quel point cet homme avait été, quand même, maudit, et vraiment passé sous silence et ce qui me choque aujourd'hui, c'est que j'ai l'impression qu'il y a des gens qui ne peuvent même pas lire le livre. C'est-à-dire qu'il y a un refus, et d'en savoir plus, et même d'y réfléchir, et une incapacité complète à « pardonner », ou comprendre simplement.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Finalement, avec ce livre, vous nous rappelez, qu'une fois encore, l'Histoire est écrite par les vainqueurs.

Alice Ferney (Passé sous silence) :
J'ai découvert que l'Histoire, c'est l'histoire des batailles, des conflits qui ont ensanglanté l'Histoire, mais c'est aussi, en elle-même, dans l'écriture, une bataille. Qui imposera sa vision ?

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Écoutez, merci beaucoup en tout cas pour ce témoignage et ce nouveau roman. Alice Ferney, Passé sous silence, votre 8ème et nouveau titre aux éditions Acte Sud.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • En 8 romans, Alice Ferney a trouvé sa place en librairie. L’élégance des veuves, La conversation amoureuse, ou encore Les autres, ont séduit de nombreux lecteurs qui ont trouvé chez Alice Ferney , un style et une originalité peu communs. Son pérécedent roman,Paradis conjugal, était un huis-clos amoureux contemporain, elle aurait pu rester dans cette veine. Mais Alice Ferney cherche à surprendre , et elle est souvent , là ou on ne l’attend pas, comme en témoigne son nouveau roman, Passé sous silence, publié chez Actes...Revivez les grands moments du salon d'Alice Ferney - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Bonjour, Alice Ferney Alice Ferney (Passé sous silence) : Bonjour Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Merci de nous recevoir chez vous à Paris. Vous publiez chez Actes Sud, Passé sous silence, c'est votre nouveau roman, c'est le 7ème je crois ? Alice Ferney (Passé sous silence) : Non, c'est le 8ème. Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Alors, lorsque l'on arrive chez vous, il y a des livres partout. Expliquez-nous cette passion pour le livre, comment avez-vous découvert le livre et la...Revivez les grands moments du salon d'Alice Ferney - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Alice Ferney, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Acte Sud, de votre 8ème roman, Passé sous silence. Quelle drôle d'aventure, quel drôle d'histoire. C'est à la fois, un grand moment de notre histoire national, mais sans jamais donner ni les lieux, ni les dates, ni les noms des personnages. On peut le dire, puisqu'il n'y a pas de secrets, vous reprenez l'histoire de l'attentat du Petit Clamart en août 1962. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous baser sur ce fait historique...Revivez les grands moments du salon d'Alice Ferney - Le livre - Suite
    Librairie «aux livres, etc.» Laurent Béranger C'est un livre que j'ai lu cet été en vacances, et ça m'a permis de découvrir une nouvelle facette d'un auteur que je ne connaissais pas, vraiment quelque chose de très original par rapport à ses précédents livres, et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre. Pour moi, c'est une vraie fiction, mais la fiction, elle s'inscrit forcément dans un cadre. C'est une façon de se donner une liberté pour faire parler un général, on rentre dans son intimité, sa réflexion...Revivez les grands moments du salon d'Alice Ferney - L'avis du libraire - Suite