Jean-Marie Rouart de l'Académie française

Jean-Marie Rouart de l'Académie française

Ne pars pas avant moi

Le livre 4'37

Bonjour Jean-Marie Rouart. Merci de nous recevoir. C'est votre bureau et ça fait rêver tous ces livres qui nous entourent, mais avant de parler des livres, on va parler de vous, et on va aussi parler de peinture parce que votre famille est associée au monde des arts.
Lorsque vous étiez enfant, est-ce que très tôt on vous a fait comprendre l'importance de l'art et quelle était la place de la littérature dans votre famille ?
Et bien très tôt, c'est une lampe dirigée vers moi, le soir. C'était mon père qui projetait une lampe pour faire mon portrait. Donc c'est vrai que ma première arrivée dans la vie ça a été cette présence de la peinture et du monde de l'art.
Et puis ensuite, les conversations, les centres d'intérêt étaient tournés exclusivement vers la peinture puisque j'avais deux arrières grands-pères peintres, un grand oncle peintre qui avait épousé la fille de Berthe Morisot, Julie Manet qui était la nièce de Manet,
donc vraiment, j'ai baigné dans l'atmosphère de la peinture, et moi j'ai décidé de m'éloigner de cet univers en restant quand même dans le monde de l'art en choisissant d'écrire de la littérature.
Mais en choisissant justement la littérature, est-ce qu'il y avait une sorte de rébellion ? Est-ce que la peinture vous étouffait ? Rébellion est peut-être exagérée.
Oui. Parce que finalement, c'est une rébellion très douce puisque restant dans ce monde artistique. Et puis dans cette famille il y avait également Paul Valéry et puis il y avait beaucoup d'amitié avec Gide, avec Barrès
qui faisaient que quand même, c'était une monomanie pour la peinture mais en même temps des centres d'intérêt qui l'amenaient aussi vers la littérature. Mais moi j'ai privilégié complètement la littérature, et je suis devenu à mon tour un monomaniaque de la littérature.
Il y a eu aussi votre parcours en tant que journaliste dans différents titres. Quels souvenirs gardez-vous de ces moments où vous écriviez déjà mais où vous étiez aussi en parallèle reconnu comme un journaliste littéraire ?
Pour toutes les causes que j'ai défendues, que ce soit Omar Raddad, que ce soit la défense des prostituées, j'ai toujours considéré que c'était le prolongement de mon activité d'écrivain.
Vous avez une bibliographie conséquente, depuis La fuite en Pologne, en 1974, le prix Interallié, Les feux du pouvoir, ça c'était 1977, de nombreux titres ont succédé, Napoléon et la destinée puisqu'on évoque les biographies, aujourd'hui, Ne pars pas avant moi.
Alors une question qui n'est jamais facile pour un auteur, si vous deviez définir votre style, votre écriture, ce que vous avez envie de transmettre.
J'ai aimé la fiction, le roman, j'ai aimé pouvoir essayé d'exprimer ce paysage intérieur avec mes obsessions qui tournent principalement autour de l'amour et de l'échec, de l'échec et de l'amour.
1997, vous entrez à l'académie française, vous entrez sous la Coupole, c'était un aboutissement, une nouvelle page, le début d'une nouvelle vie, une revanche sur le destin, comment l'avez vous vécu ?
Bien sûr, c'était un moment à la fois très satisfaisant, agréable parce que c'est un très grand honneur. Mais vous savez, quand j'ai été élu, on m'a dit, alors, vous êtes heureux ? J'ai dit non, je suis inquiet. Je suis inquiet parce que j'ai eu 16 voix de plus que Balzac.
Il avait eu deux voix Balzac, il n'a jamais été élu. Donc j'ai tout de suite relativisé. Mais la véritable reconnaissance littéraire, c'est l'écrivain avec lui même. Et ça c'est d'un autre ordre.
Lorsque vous êtes face à votre page blanche, votre table de travail, que ressentez-vous ?
Et bien je ressens un moment de première fois. Je crois que ça doit être mon 26ème ou 27ème livre. J'ai toujours le sentiment que je commence à écrire, que je suis le jeune homme de 17 ans qui essayait d'écrire et dont les livres étaient refusés par les éditeurs.
J'ai le sentiment que tout ce que j'ai pu écrire ne m'a rien appris, et que c'est encore quelque chose de tout à fait neuf et que j'ai tout à prouver. Mais j'aime bien cette atmosphère de fragilité au fond.
C'est bien dans ces domaines de remettre le compteur à zéro. On n'a pas d'acquis. Il faut toujours essayer de prouver son talent, son petit talent. En tous cas, c'est ce que j'essaye de faire.

Bonjour Jean-Marie Rouart. Merci de nous recevoir. C'est votre bureau et ça fait rêver tous ces livres qui nous entourent, mais avant de parler des livres, on va parler de vous, et on va aussi parler de peinture parce que votre famille est associée au monde des arts.
Lorsque vous étiez enfant, est-ce que très tôt on vous a fait comprendre l'importance de l'art et quelle était la place de la littérature dans votre famille ?
Et bien très tôt, c'est une lampe dirigée vers moi, le soir. C'était mon père qui projetait une lampe pour faire mon portrait. Donc c'est vrai que ma première arrivée dans la vie ça a été cette présence de la peinture et du monde de l'art.
Et puis ensuite, les conversations, les centres d'intérêt étaient tournés exclusivement vers la peinture puisque j'avais deux arrières grands-pères peintres, un grand oncle peintre qui avait épousé la fille de Berthe Morisot, Julie Manet qui était la nièce de Manet,
donc vraiment, j'ai baigné dans l'atmosphère de la peinture, et moi j'ai décidé de m'éloigner de cet univers en restant quand même dans le monde de l'art en choisissant d'écrire de la littérature.
Mais en choisissant justement la littérature, est-ce qu'il y avait une sorte de rébellion ? Est-ce que la peinture vous étouffait ? Rébellion est peut-être exagérée.
Oui. Parce que finalement, c'est une rébellion très douce puisque restant dans ce monde artistique. Et puis dans cette famille il y avait également Paul Valéry et puis il y avait beaucoup d'amitié avec Gide, avec Barrès
qui faisaient que quand même, c'était une monomanie pour la peinture mais en même temps des centres d'intérêt qui l'amenaient aussi vers la littérature. Mais moi j'ai privilégié complètement la littérature, et je suis devenu à mon tour un monomaniaque de la littérature.
Il y a eu aussi votre parcours en tant que journaliste dans différents titres. Quels souvenirs gardez-vous de ces moments où vous écriviez déjà mais où vous étiez aussi en parallèle reconnu comme un journaliste littéraire ?
Pour toutes les causes que j'ai défendues, que ce soit Omar Raddad, que ce soit la défense des prostituées, j'ai toujours considéré que c'était le prolongement de mon activité d'écrivain.
Vous avez une bibliographie conséquente, depuis La fuite en Pologne, en 1974, le prix Interallié, Les feux du pouvoir, ça c'était 1977, de nombreux titres ont succédé, Napoléon et la destinée puisqu'on évoque les biographies, aujourd'hui, Ne pars pas avant moi.
Alors une question qui n'est jamais facile pour un auteur, si vous deviez définir votre style, votre écriture, ce que vous avez envie de transmettre.
J'ai aimé la fiction, le roman, j'ai aimé pouvoir essayé d'exprimer ce paysage intérieur avec mes obsessions qui tournent principalement autour de l'amour et de l'échec, de l'échec et de l'amour.
1997, vous entrez à l'académie française, vous entrez sous la Coupole, c'était un aboutissement, une nouvelle page, le début d'une nouvelle vie, une revanche sur le destin, comment l'avez vous vécu ?
Bien sûr, c'était un moment à la fois très satisfaisant, agréable parce que c'est un très grand honneur. Mais vous savez, quand j'ai été élu, on m'a dit, alors, vous êtes heureux ? J'ai dit non, je suis inquiet. Je suis inquiet parce que j'ai eu 16 voix de plus que Balzac.
Il avait eu deux voix Balzac, il n'a jamais été élu. Donc j'ai tout de suite relativisé. Mais la véritable reconnaissance littéraire, c'est l'écrivain avec lui même. Et ça c'est d'un autre ordre.
Lorsque vous êtes face à votre page blanche, votre table de travail, que ressentez-vous ?
Et bien je ressens un moment de première fois. Je crois que ça doit être mon 26ème ou 27ème livre. J'ai toujours le sentiment que je commence à écrire, que je suis le jeune homme de 17 ans qui essayait d'écrire et dont les livres étaient refusés par les éditeurs.
J'ai le sentiment que tout ce que j'ai pu écrire ne m'a rien appris, et que c'est encore quelque chose de tout à fait neuf et que j'ai tout à prouver. Mais j'aime bien cette atmosphère de fragilité au fond.
C'est bien dans ces domaines de remettre le compteur à zéro. On n'a pas d'acquis. Il faut toujours essayer de prouver son talent, son petit talent. En tous cas, c'est ce que j'essaye de faire.

  • PRÉSENTATION
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Académicien, Jean-Marie Rouart est un homme aux multiples visages. S'il répond à de nombreuses sollicitations, il est aussi un solitaire qui aime à se réfugier dans l'intimité de son bureau, au milieu des livres.La littérature a été pour Jean-Marie Rouart une sorte de refuge. Issu d'une famille de peintres, de collectionneurs, il a dans sa parentèle des artistes comme Manet, Berthe Morizot ou Degas.C'est dire que, dès son enfance, Jean-Marie Rouart a été entouré de tableaux, peut-être jusqu'à saturation. En opposition à...La vérité sur la comtesse Berdaiev de Jean-Marie Rouart - Présentation - Suite
    Le parcheminAntoine Berriche176, rue de Grenelle75007 ParisTél : 01 45 51 74 20 Dans ce livre, Jean-Marie Rouart revient sur ses premiers pas dans sa vie d'adulte. Il parle de ses premiers amours. Il raconte ça avec une franchise, une sincérité et peut-être une certaine naïveté. J'ai lu Napoléon ou la destinée, et je pense qu'il y a un petit lien entre ces deux livres parce que Jean-Marie Rouart parle beaucoup de destinée, du destin, du hasard.Et je pense que les deux livres se ressemblent parce que Napoléon, d'un certain...La vérité sur la comtesse Berdaiev de Jean-Marie Rouart - Présentation - Suite
    Bonjour Jean-Marie Rouart. Merci de nous recevoir. C'est votre bureau et ça fait rêver tous ces livres qui nous entourent, mais avant de parler des livres, on va parler de vous, et on va aussi parler de peinture parce que votre famille est associée au monde des arts.Lorsque vous étiez enfant, est-ce que très tôt on vous a fait comprendre l'importance de l'art et quelle était la place de la littérature dans votre famille ? Et bien très tôt, c'est une lampe dirigée vers moi, le soir. C'était mon père qui projetait une lampe...La vérité sur la comtesse Berdaiev de Jean-Marie Rouart - Portrait - Suite
    Votre actualité Jean-Marie Rouart, c'est ce nouveau titre chez Gallimard, « Ne pars pas avant moi ». On reviendra sur la spécificité du titre. Parce que c'est important le titre explique tout. C'est un livre où vous faites des allers-retours.Vous retournez dans votre jeunesse, votre adolescence. Vous évoquez des rencontres de votre parcours, que ce soit François Nourissier, Jacques Vergès, Pierre Cardin, et puis il y a ce personnage de Solange cet amour déçu que l'on retrouve chapitre après chapitre.C'est une sorte...La vérité sur la comtesse Berdaiev de Jean-Marie Rouart - Le livre - Suite