Pierre Gagnon

Pierre Gagnon

Mon vieux et moi

Le livre 4'00
Philippe Chauveau :
Pierre Gagnon, nous sommes ensemble chez vous au Québec à Montréal. Nous sommes précisément dans les salons de l'Hôtel Hilton Bonaventure à l'occasion de la sortie de votre nouveau titre, c'est déjà le 4ème, « Mon vieux et moi » publié en France aux éditions Autrement. C'est l'histoire d'une rencontre entre deux personnages, le narrateur, qui est un jeune retraité, on va dire ça comme cela et puis Léo qui lui est un homme de 99 ans. Et cette rencontre qui se fait tout à fait bizarrement...

Pierre Gagnon :
Bizarrement, c'est vrai ! Le narrateur visite sa vieille tante régulièrement et elle décède. Mais tout en visitant sa vieille tante, il y avait toujours ce personnage qui était là, un ami de sa vieille tante dans ce centre d'hébergement, qui était Léo. Il se dit : « Est-ce que je laisse Léo tout seul maintenant ? ». Alors il propose à Léo : « Pourquoi tu t'en viens pas chez moi ? ».

Philippe Chauveau :
Ce narrateur, on pourrait croire qu'il avait un manque, un vide à combler. Mais il a une vie bien construite, une vie sociale, des amis, etc.

Pierre Gagnon :
Oui mais je suis content que vous en parliez parce que souvent, les gens me parlent de Léo, de Léo, de Léo mais le narrateur effectivement, est en fin de carrière, si on peut dire. Et la question qu'il se pose est « Est-ce que j'ai aimé ? Est-ce que j'ai été capable d'aimer ? Est-ce que je serais capable d'aimer quelqu'un de 99 ans, de le prendre avec moi, de partager sa vie et qu'il partage la mienne ». C'est beaucoup cela.

Philippe Chauveau :
C'est une amitié intergénérationnelle puisque finalement, Léo pourrait être le père du narrateur au niveau des âges. Léo accepte. On lui propose d'aller s'installer chez le narrateur et il accepte sans trop savoir ce que ça va changer à sa vie ?

Pierre Gagnon :
Sans trop savoir. On peut penser, que Léo était bien en centre d'hébergement mais qu'il pourrait très bien aussi penser être avec un pote en disant : « Ouaih, il va y avoir moins de monde, ça va être chouette ! ». C'est ce qu'on doit s'imaginer.

Philippe Chauveau :
Votre livre est à la fois une histoire très tendre, très triste parfois, brutale aussi. C'est un regard sans complaisance sur la vieillesse, sur le regard que nous portons sur ces personnes âgées qui nous entourent et sur cette vieillesse qui nous fait à tous sans doute un peu peur.

Pierre Gagnon :
Bien sûr que cela fait peur ! Mais vous savez, je me suis occupé de ma mère, je me suis occupé d'autres personnes. J'ai eu une expérience de centres d'hébergement et je dois dire que la vieillesse peut nous faire peur mais il se passe aussi des choses extraordinaires entre eux, même une fois qu'ils sont dans leur société que sont les centres d'hébergement. Il peut y avoir des moments extraordinaires... Sans dévoiler la fin, c'est un peu cela, c'est-à-dire qu'ils peuvent même faire des rencontres. J'ai vu des gens qui avaient 90 ans rencontrer quelqu'un. Et ce monsieur venait dans la chambre chaque jour saluer la dame et il s'était créée une chose qui ressemblait drôlement à de l'amour, si vous voulez mon avis… Je l'ai vu !

Philippe Chauveau :
Est-ce que ce roman peut aussi déculpabiliser certaines personnes qui voudraient donner plus aux personnes âgées, aux personnes atteintes d'Alzheimer par exemple, et qui se rendent compte que physiquement, psychologiquement, ce n'est pas possible.

Pierre Gagnon :
Personnellement, c'est ce que j'ai vécu avec ma mère. Je me suis acharné à être là, à la laisser dans sa maison pour la rendre heureuse mais à un moment, ça ne se peut plus. C'est impossible. On a besoin de l'aide des autres, on a besoin du cadre et tout ça. C'est assez angoissant comme idée aussi. A partir de quand… On laisse aller ?

Philippe Chauveau :
A l'écriture, ça a été douloureux ? Cela vous a rappelé des souvenirs personnels ?

Pierre Gagnon :
Bien sûr que ça a été douloureux. Sinon, j'aurais écrit une histoire banale. Oui, c'est douloureux et il le faut. Sans se poignarder ou s'arracher l'âme, il faut qu'on soit ému. J'ai tenté de l'écrire de cette façon là et j'espère qu'il va être compris de cette façon là.

Philippe Chauveau :
Merci Pierre Gagnon. « Mon vieux et moi », c'est votre nouveau titre, publié aux éditions Autrement.
Philippe Chauveau :
Pierre Gagnon, nous sommes ensemble chez vous au Québec à Montréal. Nous sommes précisément dans les salons de l'Hôtel Hilton Bonaventure à l'occasion de la sortie de votre nouveau titre, c'est déjà le 4ème, « Mon vieux et moi » publié en France aux éditions Autrement. C'est l'histoire d'une rencontre entre deux personnages, le narrateur, qui est un jeune retraité, on va dire ça comme cela et puis Léo qui lui est un homme de 99 ans. Et cette rencontre qui se fait tout à fait bizarrement...

Pierre Gagnon :
Bizarrement, c'est vrai ! Le narrateur visite sa vieille tante régulièrement et elle décède. Mais tout en visitant sa vieille tante, il y avait toujours ce personnage qui était là, un ami de sa vieille tante dans ce centre d'hébergement, qui était Léo. Il se dit : « Est-ce que je laisse Léo tout seul maintenant ? ». Alors il propose à Léo : « Pourquoi tu t'en viens pas chez moi ? ».

Philippe Chauveau :
Ce narrateur, on pourrait croire qu'il avait un manque, un vide à combler. Mais il a une vie bien construite, une vie sociale, des amis, etc.

Pierre Gagnon :
Oui mais je suis content que vous en parliez parce que souvent, les gens me parlent de Léo, de Léo, de Léo mais le narrateur effectivement, est en fin de carrière, si on peut dire. Et la question qu'il se pose est « Est-ce que j'ai aimé ? Est-ce que j'ai été capable d'aimer ? Est-ce que je serais capable d'aimer quelqu'un de 99 ans, de le prendre avec moi, de partager sa vie et qu'il partage la mienne ». C'est beaucoup cela.

Philippe Chauveau :
C'est une amitié intergénérationnelle puisque finalement, Léo pourrait être le père du narrateur au niveau des âges. Léo accepte. On lui propose d'aller s'installer chez le narrateur et il accepte sans trop savoir ce que ça va changer à sa vie ?

Pierre Gagnon :
Sans trop savoir. On peut penser, que Léo était bien en centre d'hébergement mais qu'il pourrait très bien aussi penser être avec un pote en disant : « Ouaih, il va y avoir moins de monde, ça va être chouette ! ». C'est ce qu'on doit s'imaginer.

Philippe Chauveau :
Votre livre est à la fois une histoire très tendre, très triste parfois, brutale aussi. C'est un regard sans complaisance sur la vieillesse, sur le regard que nous portons sur ces personnes âgées qui nous entourent et sur cette vieillesse qui nous fait à tous sans doute un peu peur.

Pierre Gagnon :
Bien sûr que cela fait peur ! Mais vous savez, je me suis occupé de ma mère, je me suis occupé d'autres personnes. J'ai eu une expérience de centres d'hébergement et je dois dire que la vieillesse peut nous faire peur mais il se passe aussi des choses extraordinaires entre eux, même une fois qu'ils sont dans leur société que sont les centres d'hébergement. Il peut y avoir des moments extraordinaires... Sans dévoiler la fin, c'est un peu cela, c'est-à-dire qu'ils peuvent même faire des rencontres. J'ai vu des gens qui avaient 90 ans rencontrer quelqu'un. Et ce monsieur venait dans la chambre chaque jour saluer la dame et il s'était créée une chose qui ressemblait drôlement à de l'amour, si vous voulez mon avis… Je l'ai vu !

Philippe Chauveau :
Est-ce que ce roman peut aussi déculpabiliser certaines personnes qui voudraient donner plus aux personnes âgées, aux personnes atteintes d'Alzheimer par exemple, et qui se rendent compte que physiquement, psychologiquement, ce n'est pas possible.

Pierre Gagnon :
Personnellement, c'est ce que j'ai vécu avec ma mère. Je me suis acharné à être là, à la laisser dans sa maison pour la rendre heureuse mais à un moment, ça ne se peut plus. C'est impossible. On a besoin de l'aide des autres, on a besoin du cadre et tout ça. C'est assez angoissant comme idée aussi. A partir de quand… On laisse aller ?

Philippe Chauveau :
A l'écriture, ça a été douloureux ? Cela vous a rappelé des souvenirs personnels ?

Pierre Gagnon :
Bien sûr que ça a été douloureux. Sinon, j'aurais écrit une histoire banale. Oui, c'est douloureux et il le faut. Sans se poignarder ou s'arracher l'âme, il faut qu'on soit ému. J'ai tenté de l'écrire de cette façon là et j'espère qu'il va être compris de cette façon là.

Philippe Chauveau :
Merci Pierre Gagnon. « Mon vieux et moi », c'est votre nouveau titre, publié aux éditions Autrement.

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