Max Gallo, de l'Académie française

Max Gallo, de l'Académie française

Machiavel et Savonarole

Le livre 5'39

Avec votre actualité Max Gallo « Machiavel et Savonarole », nous retournons dans le passé, en Italie au XVème Siècle avec deux personnages qui ne se sont finalement pas côtoyés, même si l'un a vu mourir l'autre.
Machiavel on le connait un peu plus que Savonarole. Savonarole, c'est ce moine complètement exalté qui va finir sur le bûcher, lui qui avait prôné le bûcher des Vanités. Pourquoi avez-vous eu envie de nous faire découvrir ce personnage ?
J'ai découvert ce personnage parce que je suis d'origine italienne, je m'intéresse beaucoup à l'histoire italienne et donc à Savonarole. Non pas qu'il me fascine comme modèle, mais parce qu'il y a dans son comportement, dans son discours, dans son rapport à la religion
quelque chose qui me permet de le rattacher aux mouvements fanatiques actuels. Par exemple, quand vous lisez que Savonarole a rassemblé des enfants autours de dix ans, les a revêtus d'un uniforme et fait défilé au pas
cela rappelle d'autres images, qui sont tout à fait anachroniques mais bien réelles.
Pensez-vous que Savonarole était sincère dans ce qu'il proposait ou était-il simplement avide de pouvoir ?
Les deux ne sont pas incompatibles ! On peut vouloir le pouvoir avec sincérité, c'est à dire qu'on peut contrôler le pouvoir, et imaginer qu'on va modifier en un bien irénique la société dans laquelle on vit.
Pour moi, la manière d'aborder le comportement d'un homme par sa sincérité est difficile, parce qu'il y a toujours chez le fanatique le plus cruel une part de sincérité.
La pertinence de votre livre tient au fait que vous avez mis en parallèle deux personnages. Savonarole est exécuté sur la place publique et lors de cette exécution, il y a un jeune homme qui observe, c'est Machiavel.
Pourtant, ces deux-là ne se sont jamais vraiment côtoyés.
Non, mais c'est quand même très curieux que l'on ne fasse que très rarement le rapprochement , alors que ce rapprochement s'impose quand on connait le destin des deux personnages.
Tous les deux étaient fascinés par le pouvoir, soit le prendre, soit l'installer, soit le modifier.
Savonarole c'est le feu et Machiavel c'est la glace pour reprendre le titre de votre ouvrage. C'est vrai qu'il est très habile Machiavel pour arriver à ses fins. Comment expliquez-vous que la postérité ait joué en faveur de Machiavel plutôt que de Savonarole ?
C'est très difficile de faire jouer la postérité en faveur de Savonarole, car c'est évidemment la cruauté, la torture, ce sont les bûchers des vanités. Machiavel au contraire, appartient à une autre catégorie sociale, d'autres études, un père exemplaire.
Au fond Machiavel c'est un prudent, mais un prudent révolutionnaire. C'est à dire quelqu'un qui veut modifier les structures institutionnelles de Florence et qui veut en même temps rester dans l'ombre.
Parce que quand on ne reste pas dans l'ombre, on risque de perdre la tête, au sens exécutoire du mot.
Finalement si vous deviez aujourd'hui rencontrer l'un des deux, Machiavel ou Savonarole au quel auriez-vous envie de poser le plus de questions ?
Si c'est sous l'angle des questions, c'est à Savonarole que j'aurai envie de poser de nombreuses questions. Mais c'est probablement Machiavel qui ferait les réponses les plus intéressantes, car il est celui qui s'est retrouvé dans les relations internationales,
comme envoyé spécial de la République de Florence. Il a côtoyé les rois de France, il a été un secrétaire d'Etat pour parler comme aujourd'hui. En ayant des missions singulières et en pesant dans l'histoire de Florence, en créant une armée.
En tout cas, deux personnages que l'on découvre ou que l'on redécouvre avec fascination, « Machiavel et Savonarole, la glace et le feu », c'est votre actualité Max Gallo et vous êtes publié aux éditions XO.

Philippe Chauveau :
Avec votre actualité Max Gallo « Machiavel et Savonarole », nous retournons dans le passé, en Italie au XVème Siècle avec deux personnages qui ne se sont finalement pas côtoyés, même si l'un a vu mourir l'autre.
Machiavel on le connaît un peu plus que Savonarole. Savonarole, c'est ce moine complètement exalté qui va finir sur le bûcher, lui qui avait prôné le bûcher des Vanités. Pourquoi avez-vous eu envie de nous faire découvrir ce personnage ?

Max Gallo :
J'ai découvert ce personnage parce que je suis d'origine italienne, je m'intéresse beaucoup à l'histoire italienne et donc à Savonarole. Non pas qu'il me fascine comme modèle, mais parce qu'il y a dans son comportement, dans son discours, dans son rapport à la religion, quelque chose qui me permet de le rattacher aux mouvements fanatiques actuels. Par exemple, quand vous lisez que Savonarole a rassemblé des enfants autours de dix ans, les a revêtus d'un uniforme et fait défilé au pas, cela rappelle d'autres images, qui sont tout à fait anachroniques mais bien réelles.

Philippe Chauveau :
Pensez-vous que Savonarole était sincère dans ce qu'il proposait ou était-il simplement avide de pouvoir ?

Max Gallo :
Les deux ne sont pas incompatibles ! On peut vouloir le pouvoir avec sincérité, c'est à dire qu'on peut contrôler le pouvoir, et imaginer qu'on va modifier en un bien irénique la société dans laquelle on vit.
Pour moi, la manière d'aborder le comportement d'un homme par sa sincérité est difficile, parce qu'il y a toujours chez le fanatique le plus cruel une part de sincérité.

Philippe Chauveau :
La pertinence de votre livre tient au fait que vous avez mis en parallèle deux personnages. Savonarole est exécuté sur la place publique et lors de cette exécution, il y a un jeune homme qui observe, c'est Machiavel.
Pourtant, ces deux-là ne se sont jamais vraiment côtoyés.

Max Gallo :
Non, mais c'est quand même très curieux que l'on ne fasse que très rarement le rapprochement , alors que ce rapprochement s'impose quand on connaît le destin des deux personnages.
Tous les deux étaient fascinés par le pouvoir, soit le prendre, soit l'installer, soit le modifier.

Philippe Chauveau :
Savonarole c'est le feu et Machiavel c'est la glace pour reprendre le titre de votre ouvrage. C'est vrai qu'il est très habile Machiavel pour arriver à ses fins. Comment expliquez-vous que la postérité ait joué en faveur de Machiavel plutôt que de Savonarole ?

Max Gallo :
C'est très difficile de faire jouer la postérité en faveur de Savonarole, car c'est évidemment la cruauté, la torture, ce sont les bûchers des vanités. Machiavel au contraire, appartient à une autre catégorie sociale, d'autres études, un père exemplaire.
Au fond Machiavel c'est un prudent, mais un prudent révolutionnaire. C'est à dire quelqu'un qui veut modifier les structures institutionnelles de Florence et qui veut en même temps rester dans l'ombre.
Parce que quand on ne reste pas dans l'ombre, on risque de perdre la tête, au sens exécutoire du mot.

Philippe Chauveau :
Finalement si vous deviez aujourd'hui rencontrer l'un des deux, Machiavel ou Savonarole au quel auriez-vous envie de poser le plus de questions ?

Max Gallo :
Si c'est sous l'angle des questions, c'est à Savonarole que j'aurai envie de poser de nombreuses questions. Mais c'est probablement Machiavel qui ferait les réponses les plus intéressantes, car il est celui qui s'est retrouvé dans les relations internationales, comme envoyé spécial de la République de Florence. Il a côtoyé les rois de France, il a été un secrétaire d'État pour parler comme aujourd'hui. En ayant des missions singulières et en pesant dans l'histoire de Florence, en créant une armée.

Philippe Chauveau :
En tout cas, deux personnages que l'on découvre ou que l'on redécouvre avec fascination, « Machiavel et Savonarole, la glace et le feu », c'est votre actualité Max Gallo et vous êtes publié aux éditions XO.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Rien ne prédestinait Max Gallo à être un auteur reconnu, encore moins à siéger à l'Académie française. C'est vers les études techniques que son père l'entraîna. Pourtant, le goût de la lecture était déjà là et la passion pour l'Histoire s'est imposée comme évidence, Max Gallo vivant de près les événements de l'Occupation et la Libération de la France. Laissant son poste de technicien à la RTF, il reprend des études d'histoire pour devenir enseignant. La suite, on la connaît, tout en devenant universitaire, il...Hommage à un Immortel de Max Gallo - Présentation - Suite
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