Béatrice Wilmos

Béatrice Wilmos

Le cahier des mots perdus

Le livre 3'57

Dans ce troisième roman Béatrice Wilmoz « Le cahier des mots perdus », vous nous entrainez au coeur de la seconde guerre mondiale et curieusement dans « La dernière sonate de l'hiver » et « L'album de Menzel » nous étions déjà dans cette période.
Alors j'ai envie de vous demander tout d'abord pourquoi cette fascination pour le second conflit mondial ? Pourquoi vos trois romans se passent-ils toujours dans cette période agitée ?
Ce n'est pas la guerre en tant que telle qui m'intéresse, d'ailleurs le récit n'évoque jamais des faits de guerre...
… Ce ne sont pas des romans historiques. C'est une toile de fond...
C'est-à-dire que je trouve très intéressant de faire vivre des personnages dans ce contexte très chaotique qui a été créé par la seconde guerre mondiale. Entre 1939 et 1945 il y a eu de tels bouleversements dans les pays,
moi j'aime bien focaliser au plus près des individus, donc dans les familles, dans les régions, dans les villages, que les personnages du coup prennent une dimension qui m'intéresse beaucoup plus parce qu'ils sont confrontés à des choses tellement dramatiques,
tellement essentiels, qu'ils sont obligés d'être eux-mêmes. Tout-à-coup, on se débarrasse de tous les codes, de toutes les règles et tout est possible donc pour un romancier c'est très séduisant.
Alors il y a plusieurs personnages que nous allons suivre et notamment une femme et sa fille. Blanche et Jeanne qui errent dans le Marseille de la guerre, à la recherche de Thomas, un Allemand qui a fait partie de leur vie avant, dans une période d'insouciance.
Thomas fait irruption dans la vie bien réglée de Blanche et Jeanne qui sont liées entre-elles par un amour assez fusionnel et tout-à-coup, il y a ce Thomas que Blanche elle-même connait depuis l'enfance et qu'elle aime depuis l'enfance,
mais c'est un amour qui évidemment évolue. Cet amour vient interférer avec la relation qu'elle a avec Jeanne. Parallèlement, Jeanne, elle-même noue une relation d'amitié avec Thomas, mais comme une petite fille, un peu à la manière dont l'avait fait sa mère.
Ce qui est très intéressant, c'est que vous nous racontez la même histoire, vue par les deux femmes, par Blanche et par Jeanne, la mère et la fille, par l'intermédiaire de ce cahier des mots perdus et deux visions différentes de l'histoire.
C'est toujours très intéressant à travailler les doubles points de vue. Et là ce qui est intéressant c'est que c'est une enfant et une femme donc elle ne pouvait évidemment pas avoir le même point de vue.
Ca m'intéressait de voir par les yeux d'une enfant un amour d'adulte sur lequel elle-même ne pose pas vraiment de mots ni d'image car elle ne mesure pas quel peut être cet amour.
Mais au fur et à mesure que se déroule le roman, la petite fille murie et comprend peut-être même mieux que sa mère la dimension de cet amour. Elle devient plus mature que sa mère.
C'est à la fois très sombre et très lumineux parce qu'il y a tous les souvenirs de l'avant-guerre qui reviennent, les ballades, les moments sur la plage sous le soleil de la Méditerranée et puis il y a tous ces moments très sombres,
très noirs sur le Marseille de 1940, un peu bombardé dan cette chambre d'hôtel sinistre. On oscille sans cesse entre l'ombre et la lumière.
Oui. J'ai pas de raison objective d'avoir fait ça. Ca me plaisait de le faire. Je trouvais ça intéressant de mettre en vis-à-vis à la fois les images de la Provence en temps de paix très ensoleillé, ou même en 1940, elle reste ensoleillée.
Ce Marseille de septembre 1940 au moment où les premiers réfugiés, exilés partent. Et puis aussi avec des retours en arrière à Berlin où Thomas se souvient de sa jeunesse à Berlin, une jeunesse plus insouciante,
avec cette menace quand même, avec le nazisme qui monte, donc là encore de confronter ces différents univers, moi même ça me séduisait beaucoup de travailler ça.
Merci Béatrice Wilmos, ça s'appelle « Le cahier des mots perdus ». C'est un très joli roman et c'est aux éditions Belfond.

Philippe Chauveau :
Dans ce troisième roman Béatrice Wilmoz « Le cahier des mots perdus », vous nous entrainez au coeur de la seconde guerre mondiale et curieusement dans « La dernière sonate de l'hiver » et « L'album de Menzel » nous étions déjà dans cette période. Alors j'ai envie de vous demander tout d'abord pourquoi cette fascination pour le second conflit mondial ? Pourquoi vos trois romans se passent-ils toujours dans cette période agitée ?

Béatrice Wilmos :
Ce n'est pas la guerre en tant que telle qui m'intéresse, d'ailleurs le récit n'évoque jamais des faits de guerre...

Philippe Chauveau :
… Ce ne sont pas des romans historiques. C'est une toile de fond...

Béatrice Wilmos :
C'est-à-dire que je trouve très intéressant de faire vivre des personnages dans ce contexte très chaotique qui a été créé par la seconde guerre mondiale. Entre 1939 et 1945 il y a eu de tels bouleversements dans les pays, moi j'aime bien focaliser au plus près des individus, donc dans les familles, dans les régions, dans les villages, que les personnages du coup prennent une dimension qui m'intéresse beaucoup plus parce qu'ils sont confrontés à des choses tellement dramatiques, tellement essentiels, qu'ils sont obligés d'être eux-mêmes. Tout-à-coup, on se débarrasse de tous les codes, de toutes les règles et tout est possible donc pour un romancier c'est très séduisant.

Philippe Chauveau :
Alors il y a plusieurs personnages que nous allons suivre et notamment une femme et sa fille. Blanche et Jeanne qui errent dans le Marseille de la guerre, à la recherche de Thomas, un Allemand qui a fait partie de leur vie avant, dans une période d'insouciance.

Béatrice Wilmos :
Thomas fait irruption dans la vie bien réglée de Blanche et Jeanne qui sont liées entre-elles par un amour assez fusionnel et tout-à-coup, il y a ce Thomas que Blanche elle-même connait depuis l'enfance et qu'elle aime depuis l'enfance, mais c'est un amour qui évidemment évolue. Cet amour vient interférer avec la relation qu'elle a avec Jeanne. Parallèlement, Jeanne, elle-même noue une relation d'amitié avec Thomas, mais comme une petite fille, un peu à la manière dont l'avait fait sa mère.

Philippe Chauveau :
Ce qui est très intéressant, c'est que vous nous racontez la même histoire, vue par les deux femmes, par Blanche et par Jeanne, la mère et la fille, par l'intermédiaire de ce cahier des mots perdus et deux visions différentes de l'histoire.

Béatrice Wilmos :
C'est toujours très intéressant à travailler les doubles points de vue. Et là ce qui est intéressant c'est que c'est une enfant et une femme donc elle ne pouvait évidemment pas avoir le même point de vue. Ca m'intéressait de voir par les yeux d'une enfant un amour d'adulte sur lequel elle-même ne pose pas vraiment de mots ni d'image car elle ne mesure pas quel peut être cet amour. Mais au fur et à mesure que se déroule le roman, la petite fille murie et comprend peut-être même mieux que sa mère la dimension de cet amour. Elle devient plus mature que sa mère.

Philippe Chauveau :
C'est à la fois très sombre et très lumineux parce qu'il y a tous les souvenirs de l'avant-guerre qui reviennent, les ballades, les moments sur la plage sous le soleil de la Méditerranée et puis il y a tous ces moments très sombres, très noirs sur le Marseille de 1940, un peu bombardé dan cette chambre d'hôtel sinistre. On oscille sans cesse entre l'ombre et la lumière.

Béatrice Wilmos :
Oui. J'ai pas de raison objective d'avoir fait ça. Ca me plaisait de le faire. Je trouvais ça intéressant de mettre en vis-à-vis à la fois les images de la Provence en temps de paix très ensoleillé, ou même en 1940, elle reste ensoleillée. Ce Marseille de septembre 1940 au moment où les premiers réfugiés, exilés partent. Et puis aussi avec des retours en arrière à Berlin où Thomas se souvient de sa jeunesse à Berlin, une jeunesse plus insouciante, avec cette menace quand même, avec le nazisme qui monte, donc là encore de confronter ces différents univers, moi même ça me séduisait beaucoup de travailler ça.

Philippe Chauveau :
Merci Béatrice Wilmos, ça s'appelle « Le cahier des mots perdus ». C'est un très joli roman et c'est aux éditions Belfond.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Habituée des résidences d'auteurs où elle aime se réfugier pour travailler et rencontrer d'autres écrivains, Béatrice Wilmos publie son troisième roman « Le cahier des mots perdus ». Ceux qui ont lu ses précédents titres « La dernière sonate de l'hiver » et « L'album de Menzel » retrouveront avec plaisir l'écriture mélodique et imagée de Béatrice Wilmos qui, cette fois encore, utilise le second conflit mondial comme toile de fond.Nous sommes à Marseille en 1940, Blanche est prise dans une rafle et Jeanne, sa...Le cahier des mots perdus de Béatrice Wilmos - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Béatrice Wilmos. Nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie de votre troisième livre, votre troisième roman « Le cahier des mots perdus ». Votre parcours littéraire, comment a-t-il commencé ? Lorsque vous étiez enfant, adolescente, les livres comptaient déjà dans votre vie ?Béatrice Wilmos :Oui, les livres comptaient beaucoup. J'ai toujours beaucoup lu. Je ne peux pas dire que j'ai toujours beaucoup écrit, même si ça restait un souhait un peu secret, je ne me suis jamais vraiment décidée...Le cahier des mots perdus de Béatrice Wilmos - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Dans ce troisième roman Béatrice Wilmoz « Le cahier des mots perdus », vous nous entrainez au coeur de la seconde guerre mondiale et curieusement dans « La dernière sonate de l'hiver » et « L'album de Menzel » nous étions déjà dans cette période. Alors j'ai envie de vous demander tout d'abord pourquoi cette fascination pour le second conflit mondial ? Pourquoi vos trois romans se passent-ils toujours dans cette période agitée ?Béatrice Wilmos :Ce n'est pas la guerre en tant que telle qui...Le cahier des mots perdus de Béatrice Wilmos - Le livre - Suite
    L'Ecriture ?6 av. Salmon Legagneur92420 VaucressonTél. : 01 47 41 09 18Fax : 01 47 41 49 44ecriture@club-internet.frLibraire : Marie-Laure Turoche.Béatrice Wilmos écrit très bien. C'est toujours une langue limpide, douce, nostalgique. Elle travaille toujours sur la mémoire, les émotions, la sensibilité.C'est un livre qui se lit vite, parce que, déjà, il est court. Il fait presque 200 pages. On plonge tout de suite dans l'histoire. C'est une écriture toujours très agréable à lire.Belle histoire d'amour. Tout ce qu'il faut...Le cahier des mots perdus de Béatrice Wilmos - L'avis du libraire - Suite