Je vous invite à un voyage dans le temps. Dans l’Antiquité plus précisément pour évoquer ce roman « Un fauve dans Rome » paru chez Flammarion. Nathalie Cohen a toujours été fascinée par cette période qui couvre quand même près de trois millénaires, de l'invention de l'écriture vers 3200 av. J.-C. jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident en 476. Cette attirance, elle l’explique notamment par ses origines méditerranéennes et son goût à étudier les échanges interculturels. Helléniste de formation,...
Un fauve dans Rome de Nathalie Cohen - Présentation - Suite
Philippe ChauveauBonjour Nathalie Cohen.
Nathalie CohenBonjour.
Philippe ChauveauVous êtes en librairie avec ce livre publié chez Flammarion, Un fauve dans Rome. On va parler beaucoup dans ce livre de Néron. On va partir dans l'Antiquité, dans la Rome antique. C'est un univers que vous connaissez bien puisque vous-même vous avez fait des études de grec et de latin, que vous enseignez d'ailleurs encore aujourd'hui. Pourquoi cette appétence pour l'Antiquité ?
Nathalie CohenAu départ, je le dis, je l'ai dit dans un petit...
Un fauve dans Rome de Nathalie Cohen - Portrait - Suite
Philippe ChauveauEn 2019, Nathalie Cohen, on vous avait découvert en librairie avec Modus operandi, La Secte du Serpent,
Nathalie CohenC'est ça, bravo.
Philippe ChauveauC'était ça. Et on avait surtout découvert un personnage, le fameux Marcus, que l'on retrouve puisque vous aviez envie, dès le départ, d'en faire un personnage récurrent ? Dans le premier tome, nous étions 50, en 54. Cette fois ci, nous sommes 64. Ce que je précise, c'est qu'effectivement, c'est un personnage récurrent mais qu'on peut tout à fait...
Un fauve dans Rome de Nathalie Cohen - Livre - Suite
Nathalie Cohen
Un fauve dans Rome
Présentation 00'02'51"Je vous invite à un voyage dans le temps. Dans l’Antiquité plus précisément pour évoquer ce roman « Un fauve dans Rome » paru chez Flammarion. Nathalie Cohen a toujours été fascinée par cette période qui couvre quand même près de trois millénaires, de l'invention de l'écriture vers 3200 av. J.-C. jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident en 476. Cette attirance, elle l’explique notamment par ses origines méditerranéennes et son goût à étudier les échanges interculturels. Helléniste de formation, professeur de latin et de grec, elle a publié en 2017 un essai aux éditions du Cerf, « Une étrange rencontre, Juifs, Grecs et Romains ». Mais étant elle-même une grande lectrice, considérant Balzac comme le boss, l’envie de l’écriture romanesque était aussi bien présente. Conciliant donc ses deux passions, elle publie un premier roman en 2019, « Modus Operandi, la secte du serpent » dans lequel nous faisions connaissance avec Marcus Alexander, membre des vigiles romaines, chargé de prévenir les incendies et de maintenir l’ordre public. Revoici ce personnage dans ce nouvel opus, « Un fauve dans Rome » qui bien évidemment se lit indépendamment du précédent titre. Et c’est une belle réussite. Rapidement, le lecteur est captivé par cette intrigue d’enfants volés, tous blonds, dans une Rome battue par le vent du sud provoquant une touffeur insupportable. Nous sommes à l’été 64, Néron règne en despote et bientôt sa folie n’aura plus de limite avec une scène d’anthologie dans la seconde partie du roman, celle du grand incendie de Rome. On s’attache aussi à ces personnages qui peuplent le roman, telle la vestale Gaïa, demi-sœur par adoption de Marcus et qui cache un secret inavouable. Et dans cette Rome toute puissante, pourtant au bord du précipice, comment vivre sa foi lorsqu’on est juif. Si elle reconstitue parfaitement l’Antiquité avec force détails et références historiques qui permettent aux lecteurs d’en apprendre beaucoup sur la vie quotidienne à Rome à cette époque, Nathalie Cohen réussit la performance de faire un roman très vivant, avec une écriture moderne et alerte, glissant juste ce qu’il faut de dialogues, distillant savamment les éléments nous permettant de rester en haleine sur l’intrigue de départ et abordant des thématiques qui font écho à notre monde contemporain. Quant au personnage de Marcus, avec ses failles et ses complexités, son bégaiement et ses yeux vairons, il est parfaitement campé et donne corps à ce roman que je vous recommande vivement. « Un fauve dans Rome » de Nathalie Cohen est publié aux éditions Flammarion.
Nathalie Cohen
Un fauve dans Rome
Portrait 00'07'30"Philippe Chauveau
Bonjour Nathalie Cohen.
Nathalie Cohen
Bonjour.
Philippe Chauveau
Vous êtes en librairie avec ce livre publié chez Flammarion, Un fauve dans Rome. On va parler beaucoup dans ce livre de Néron. On va partir dans l'Antiquité, dans la Rome antique. C'est un univers que vous connaissez bien puisque vous-même vous avez fait des études de grec et de latin, que vous enseignez d'ailleurs encore aujourd'hui. Pourquoi cette appétence pour l'Antiquité ?
Nathalie Cohen
Au départ, je le dis, je l'ai dit dans un petit essai. Au départ, c'était pour être débarrassée de la période contemporaine. J'avais et j'avais envie d'un monde d'avant Jésus-Christ. Et puis, au fur et à mesure, je me suis rendue compte que cette période, que ces Grecs et ces Romains étaient en permanent dialogue avec notre civilisation, la civilisation judéo chrétienne. Et j'y suis retournée avec plaisir et avec curiosité aussi.
Philippe Chauveau
Est-ce qu'il y a eu aussi des influences, peut-être à l'adolescence ? Est-ce qu'au collège et au lycée, vous avez eu des professeurs qui vous ont donné envie de vous intéresser à l'Antiquité, au monde grec, au monde romain ? Ou est-ce que ce sont peut-être vos racines familiales aussi qui vous donnent cette envie ? Pourquoi ?
Nathalie Cohen
Alors plusieurs choses. Les racines familiales, oui. C'est-à-dire que, comme mes parents viennent de Tunisie, la civilisation méditerranéenne m'a toujours fascinée. Donc j'ai retrouvé ça chez les Grecs et les Romains. Et il faut aussi savoir que je me suis rendue compte que le judaïsme était en dialogue permanent avec la civilisation grecque et romaine. Par exemple, dans le judaïsme, on a cette fête qui est la fête des Lumières, qui s'appelle Hanoukka et qui est en fait la fête de dédicace du temple. Et donc, ça fait quoi ? Ça fête le fait qu'en -164 les juifs ont résisté contre les Grecs de Syrie, les Séleucides héritiers d'Alexandre le Grand et ils ont réussi, entre guillemets, à repurifier leur temple. Donc cette fête là, donc, cette fête de la dédicace de Hanoukka, discute avec les Grecs. Et puis, dans le judaïsme, vous avez aussi un moment en août, juillet-août où on déplore la destruction du deuxième temple. Et ça, c'est Titus qui a détruit le deuxième temple en 70 après l'ère chrétienne. Donc, en fait, mes racines juives, mes racines méditerranéennes déjà étaient en dialogue permanent avec les Grecs et les Romains, donc j'ai du m'y retrouver.
Philippe Chauveau
Vous avez été amenée à enseigner le latin et le grec à différentes tranches d'âge, et notamment les collégiens actuellement. Pourquoi ce goût de la transmission ? Qu'aimez-vous ? Pourquoi aimez-vous faire partager cette passion ?
Nathalie Cohen
J'ai du mal à penser qu'on peut savoir qu'on peut s'approprier quelque chose, qu'on peut savoir quelque chose sans le transmettre. C'est compliqué. Tout ce que j'ai fait dans ma vie, l'enseignement, l'écriture et même, j'ai fait les cours Simon au théâtre, tout ce que je fais dans ma vie, un peu de journalisme aussi, c'est vers la transmission. Tout ce que je sais, tout ce que je peux, je veux le transmettre. Donc je pense que c'est une question de personnalité. Et puis aussi un rapport au livre. Finalement, les livres, ils sont faits pour être transmis. On écrit pour quelqu'un, on n'écrit pas pour soi même ça. On peut écrire pour soi-même dans un journal intime. Mais quand on veut être publié, on veut transmettre. Voilà, c'est une façon d'être.
Philippe Chauveau
Justement, puisque vous parlez des livres, quels ont été vos grandes rencontres littéraires ? Que ce soit des auteurs classiques ou des auteurs contemporains ? Quels sont les livres qui vous ont fait grandir ?
Nathalie Cohen
D'abord, les livres m'ont protégée. Avant de me faire grandir, ils m'ont préservée. Comme beaucoup de gens, les enfants peuvent être un peu maltraités par leur histoire familiale. Et moi, je me suis évadée par les livres. Alors, qu'est-ce qui m'a marquée quand j'étais enfant ? J'ai lu tous les romans d'Agatha Christie et ça, oui. Toutes les enquêtes policières. J'ai été marquée aussi par un roman que j'ai lu, alors je n'étais pas encore en sixième, La Planète des singes. Donc voilà, ça m'a fait grandir. Après, il y a eu la littérature classique, tout ce qui est théâtre. Et mon romancier de prédilection, c'est Balzac. C'est le romancier du réel, c'est le patron. Voilà, au 19ᵉ. Après, je peux aussi lire des contemporains. Pascal Quignard, il y a des grands contemporains. Actuellement, j'ai une vraie prédilection pour Pierre Lemaître.
Philippe Chauveau
Qui est bien sûr lui aussi dans l'actualité. Avant de partir dans l'écriture romanesque, vous avez publié un essai, c'était aux Éditions du Cerf où justement, vous faisiez partager votre passion, une étrange rencontre, les Juifs, les Romains et les Grecs. Qu'avez-vous eu envie de nous dire dans ce livre ?
Nathalie Cohen
Donc, ce que je voulais expliquer, c'est comment de cette rencontre, même si c'est une rencontre fondée sur un malentendu entre les Juifs et les Grecs, il s'en est suivi le fait que Alexandrie, la ville fondée par Alexandre en Égypte, a été peuplée de Juifs et que ça a fait que vers 265 ou 285 avant l'ère chrétienne, la Torah, les 5 livres de la Torah ont été traduits en grec. Le grec est donc devenu une langue du sacré, ce qui a préparé le terrain à la diffusion forcément des Dix Commandements et du monothéisme. Et le terrain aux Évangiles. Donc, pour moi, c'est vraiment la clé de voûte de notre civilisation.
Philippe Chauveau
Avez-vous l'impression que notre époque contemporaine a encore besoin d'apprendre du monde antique ?
Nathalie Cohen
Elle en a besoin plus que jamais. En fait, je suis persuadée que dans l'Antiquité, il y a tout, tous les problèmes que notre époque rencontre sont dans l'Antiquité. Et d'ailleurs, récemment, j'avais une discussion avec des étudiants par rapport aux pronoms iel, donc cette neutralité ? Et ce n'est pas nouveau. On n'a pas besoin... La langue antique, par exemple, le grec et le latin utilisent le neutre pour définir les enfants et les adolescents. Donc moi je pense que l'Antiquité a abordé et réfléchi sur des problèmes. En fait, quand on se coupe de l'Antiquité, on se coupe de nos racines et on se coupe de certaines solutions pour aborder les problèmes contemporains.
Philippe Chauveau
Après le premier essai que nous avons évoqué, vous avez eu envie de vous lancer dans l'écriture romanesque en nous faisant suivre les aventures d'un personnage récurrent dont on va parler évidemment, c'est Marcus, où on retrouve d'ailleurs un peu votre goût pour Agatha Christie parce qu'on est un peu dans le temps du polar. Est-ce qu'on pourrait imaginer, puisque là vous avez envie avec ce personnage, de faire une sorte de saga sur plusieurs titres, est-ce que néanmoins, plus tard, vous auriez envie, en tant que romancière, d'aborder d'autres périodes et pourquoi pas notre époque contemporaine ? Ou est-ce que finalement vous vous dites "moi mon truc, c'est vraiment le monde antique, je resterai là bas" ?
Nathalie Cohen
Je pense que je suis quelque part une antiquité. Je crois que je pense que j'ai vraiment un rapport avec le monde antique, mais oui, il y a d'autres périodes qui m'intéressent. Déjà, dans l'Antiquité, il y avait une période que j'avais très très envie d'aborder, c'est justement -285, c'est-à-dire la traduction, la fameuse traduction à Alexandrie, qui est assez mystérieuse, de la Torah, donc de l'hébreu au grec. Et j'ai aussi envie de m'intéresser au Moyen Âge, mais je pense être profondément antique quand même.
Philippe Chauveau
Et puis l'Antiquité dure très longtemps, donc ça, ça ouvre le champ des possibles de toute manière.
Nathalie Cohen
Oui, vous en avez jusqu'en 476, et puis autre, oui.
Philippe Chauveau
C'est votre actualité. Nathalie Cohen, Un fauve dans Rome, c'est aux éditions Flammarion.
Nathalie Cohen
Un fauve dans Rome
Livre 00'07'13"Philippe Chauveau
En 2019, Nathalie Cohen, on vous avait découvert en librairie avec Modus operandi, La Secte du Serpent,
Nathalie Cohen
C'est ça, bravo.
Philippe Chauveau
C'était ça. Et on avait surtout découvert un personnage, le fameux Marcus, que l'on retrouve puisque vous aviez envie, dès le départ, d'en faire un personnage récurrent ? Dans le premier tome, nous étions 50, en 54. Cette fois ci, nous sommes 64. Ce que je précise, c'est qu'effectivement, c'est un personnage récurrent mais qu'on peut tout à fait découvrir Marcus avec Un fauve dans Rome puisqu'il y a des pistes pour connaître son parcours. Marcus n'est pas n'importe qui. On parlera de ce qui fait sa spécificité, mais il est donc vigile, vigile dans les dans les troupes romaines, et il est notamment chargé de surveiller les incendies qui peuvent se produire à Rome. Qui est-il, ce fameux Marcus Marcus ?
Nathalie Cohen
Marc, d'abord, il occupe une fonction qui est vraiment bien définie. Donc, il fait partie des troupes créées par l'empereur Auguste. En fait Rome est faite essentiellement de bois. Les immeubles sont en bois avec quelques structures métalliques, mais en bois. Et Rome flambe. Et donc l'empereur Auguste éprouve le besoin de créer une troupe de soldats chargés de lutter contre les incendies. Et puis aussi, il est chargé aussi de faire la police à partir de 6 - 7 h du soir. On va dire à partir de la tombée de la nuit et c'est ça les vigiles. Donc Marcus est un vigile. Et puis je vous parlerais peut être de ses origines après, mais en tout cas, il commence au bas de l'échelle. Il s'illustre au fur et à mesure et quand on le retrouve en 64, il est tribun. De la première cohorte de vigiles, il y a 7 cohortes de vigiles. Marcus, sa caserne, elle est sur le Champ de Mars et c'est le tribun de la première cohorte de vigiles. C'est le plus haut gradé avant le préfet des vigiles. Le fait qu'en 64, le préfet des vigiles n'a pas été nommé.
Philippe Chauveau
Ce qui veut dire que Marcus était aux premières loges...
Nathalie Cohen
Marcus était aux premières loges. Voilà, donc il s'occupe de la prévention des incendies et il s'occupe aussi de la sécurité la nuit et aussi de tout ce qui est délinquance la nuit.
Philippe Chauveau
Alors, au fil des pages, on va découvrir un peu la complexité du personnage de Marcus, ses failles, ses origines familiales. On va comprendre comment il a aussi réussi à gravir ces échelons, social et professionnel. Il a une particularité, il a des yeux, des yeux vairons. Et puis il est bègue aussi, Marcus. Pourquoi est-ce important pour vous que votre héros ne soit pas un héros parfait ?
Nathalie Cohen
Je ne sais pas. Je le voulais pas parfait. Quand on est pas parfait, on peut s'améliorer. Et j'ai cristallisé comme ça sur un personnage, ça fait pas peur, les personnages qui ne sont pas parfaits. Et puis je ne sais pas, son bégaiement. J'ai un ami qui m'a dit "C'est peut être une allusion à Moïse" dont la tradition disait qu'il était bègue. Je ne sais pas. Je trouve qu'on se raccroche mieux à des héros qui ne sont pas parfaits.
Philippe Chauveau
Il va y avoir toute une intrigue. Alors, volontairement, on ne va pas trop rentrer dans l'intrigue. Parce que vous nous avez confié que vous étiez une grande fan d'Agatha Christie. Et c'est vrai que vous avez aussi un talent pour nouer des intrigues. Et parce qu'on va essayer de savoir ce qui se passe. On est vraiment dans un calendrier bien précis puisque c'est l'été 64 et on sait que c'est à ce moment là que Rome va brûler. C'est un été très chaud. Marcus est donc censé vérifier que les incendies ne vont pas se propager. Et puis finalement, il y a ce grand incendie. En quoi cette date de l'été 64 est-elle marquante dans l'histoire de la Rome antique ?
Nathalie Cohen
Rome est ravagée aux trois quarts sur huit jours et neuf nuits. Ça va marquer la fin de plein de choses. D'abord, il va falloir tout reconstruire et d'autre part, Néron va se suicider quatre ans après, en 68. Il faut pouvoir connecter ça. C'est-à-dire que le grand incendie de Rome marque la fin de la dynastie qu'on appelle des Julio Claudien, c'est-à-dire ceux qui descendent d'un côté Jules César et Marc-Antoine, avec Auguste, Tibère, Caligula, Claude et Néron. Cet incendie va vraiment marquer la destinée de Rome. Il va changer la ville.
Philippe Chauveau
Alors 64, l'incendie de Rome, c'est un été torride. Et il y a ce vent qui vient du Sud qui, en plus crée une ambiance un peu particulière. Ça s'est avéré aussi.
Nathalie Cohen
Oui, c'est avéré. C'est un vent qui vient d'Afrique. On le connaît. Les Romains l'appelaient Africanus, apparemment. Et c'est un vent qui va souffler de façon un peu permanente. Un peu comme le mistral. Il va souffler de façon permanente, presque à vous rendre fou, et c'est ça qui a favorisé en fait la diffusion de l'incendie.
Philippe Chauveau
J'en parle volontairement parce que c'est aussi ce qui crée l'ambiance de votre roman, c'est que ce vent est là en permanence. Marcus est toujours en train d'observer si un feu ne va pas se déclencher quelque part. Il y a le personnage de Gaïa, le personnage féminin qui est une vestale, qui est très proche de Marcus. Mais on en dira, on n'en dira pas plus, bien sûr. Et puis il y a pour cette intrigue ces disparitions d'enfants, de jeunes enfants blonds qui disparaissent. Et là, vous, vous allez nous emmener dans les endroits, dans les bas fonds de Rome. Vous avez su créer une ambiance à la fois très oppressante, très très sensuelle aussi. C'est une Rome très sensuelle que vous nous présentez. Comment avez-vous créé l'ambiance de cette Rome antique ?
Nathalie Cohen
J'ai lu, alors je dois là payer ma dette à Catherine Salles que je ne connais pas personnellement, qui est professeure et qui est vraiment une spécialiste de la Rome de cette époque et qui a écrit des ouvrages à la fois sur Néron, sur les bas fonds de Rome, sur le grand incendie. J'ai d'abord lu et puis, il y a aussi un mélange à Rome entre le rituel religieux, la superstition, la sexualité.
Philippe Chauveau
Ce personnage de Marcus, on s'y attache beaucoup. Alors, bien sûr, parce qu'il a ce handicap, ce bégaiement et ses yeux vairons. Mais on sent aussi qu'il a pas mal de failles. Il se pose beaucoup de questions sur lui-même, sur qui il est, sur son avenir. Qui est-il aujourd'hui dans votre, dans votre parcours ? Pourquoi avez-vous envie d'en faire un personnage récurrent ? C'est un peu un frère maintenant pour vous, Marcus ?
Nathalie Cohen
Oui, oui, mais je pense que ça a toujours été un frère ou un fils. J'ai deux fils à mon avis, Marcus leur doit beaucoup. D'abord, je suis sensible à la quête d'identité, donc c'est un personnage qui cherche son identité. Son identité n'est pas simple comme celle de nous tous. On attribue à Flaubert, il n'a jamais dit Madame Bovary, c'est moi, mais je pense que quand un auteur s'empare d'un personnage, forcément il y met du sien.
Philippe Chauveau
Pourquoi tous ces enfants blonds sont-ils enlevés ? Pourquoi Rome va-t-elle s'enflammer ? Et que va devenir Marcus et va-t-il réussir à déjouer toutes les embûches qui sèment son chemin ? Ce livre est une vraie réussite, tant dans l'intrigue que dans la qualité de l'écriture. Nathalie Cohen, votre actualité chez Flammarion, ça s'appelle Un fauve dans Rome. Merci beaucoup.
Nathalie Cohen
Merci à vous.