Auteur discrète mais bien présente dans le paysage littéraire français, Sylvie Germain a suivi des études de philosophie qui lui ont forgé un regard très personnel sur le monde et ses contemporains. Son 1er roman « Le livre des nuits » paraît en 1984. Sous couvert de fresque familiale, on y trouve déjà le style littéraire de Sylvie Germain où poésie et philosophie se rejoignent et des sujets qui formeront l’ossature de sa bibliographie, comme la transmission, la croyance, l’héritage culturel ou social. Succès...
Rendez-vous nomades de Sylvie Germain - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Sylvie Germain.
Sylvie Germain : Bonjour.
Philippe Chauveau :Merci d'être avec nous. En 1984, il y avait eu « Le livre des nuits », c'était votre premier livre publié. Il y a eu « Jours de colère » en 1989, Prix Fémina. Depuis il y a eu évidemment beaucoup d'autres publications. J'ai l'impression que tous vos livres sont associés à votre point de départ qui est la philosophie. Est-ce qu'on peut dire ça finalement, que la philosophie a été la base de tout ?
Sylvie Germain : Oui, très...
Rendez-vous nomades de Sylvie Germain - Portrait - Suite
Philippe Chauveau : Sylvie Germain, votre actualité c'est chez Albin Michel avec ce nouveau titre
désormais disponible en librairie « Rendez-vous nomades ». On va le qualifier d'essai ?
Sylvie Germain : Oui, j'ai toujours un petit peu de mal pour les qualifier. Globalement on va le ranger plutôt dans la catégorie essai parce que ça n'est pas du tout de la fiction. Je ne sais pas précisément dire, c'est une sorte de méditation très libre en fait.
Philippe Chauveau : Une méditation que vous avez envie de partager avec les...
Rendez-vous nomades de Sylvie Germain - Le livre - Suite
Libraire « La Colomberie »(Paris)Jean-Denys Tétier
« Sylvie Germain nous offre cette fois-ci un traité sur Dieu, sur la foi, sur ce que c'est que croire. Mais ce n'est pas un traité de théologie rasoir. C'est un traité qu'elle écrit avec tout son coeur, avec toutes ses convictions. C'est une ode à la croyance.
Sylvie Germain est une auteure spirituelle reconnue. C'est un nombre incalculable de publications. C'est vrai qu'elle écrit avec son coeur, avec tout ce qui la constitue dans sa foi. C'était attendu, il n'y a pas de...
Rendez-vous nomades de Sylvie Germain - L'avis du libraire - Suite
Sylvie Germain
Rendez-vous nomades
Présentation 1'42Auteur discrète mais bien présente dans le paysage littéraire français, Sylvie Germain a suivi des études de philosophie qui lui ont forgé un regard très personnel sur le monde et ses contemporains. Son 1er roman « Le livre des nuits » paraît en 1984. Sous couvert de fresque familiale, on y trouve déjà le style littéraire de Sylvie Germain où poésie et philosophie se rejoignent et des sujets qui formeront l’ossature de sa bibliographie, comme la transmission, la croyance, l’héritage culturel ou social. Succès critique et public, « Le livre des nuits » est plusieurs fois primé.
Partie vivre à Prague où elle donne des cours de philo, elle continue néanmoins à écrire et son 3ème roman « Jours de colère » recevra le Prix Fémina. Si ses années en république tchèque reste présente en elle et lui inspire certains écrits, elle revient toutefois en France, s’installant à Paris, Pau ou La Rochelle, au gré de ses envies.
Mais l’écriture est toujours là, entre romans, nouvelles, essai ou biographie. En 2005, « Magnus » reçoit le Goncourt des lycéens.
L’actualité de Sylvie Germain, c’est cet essai « Rendez-vous nomades » dans lequel l’auteur se livre sur la relation à Dieu, sur ce que représente la foi ou la croyance en fonction des hasards de la vie ou de la naissance. « Rendez-vous nomades », c’est aussi le lien à l’écriture et des tentatives de réponses à cette question « Comment devient-on ce que l’on est ? ». Et chacun trouvera au fil des pages des réflexions à méditer ou à partager.
Comme l’écrit Sylvie Germain, « le monde est un encrier », un encrier dans lequel nous devons tous plonger notre plume pour écrire notre propre existence.
Un livre foisonnant, exigeant, dérangeant aussi parfois car il peut nous bousculer au plus profond de nos convictions. Un livre dont se dégage une douce mélodie, une poésie, une sorte de baume sur la difficulté d’être.
« Rendez-vous nomades », de Sylvie Germain aux éditions Albin Michel
Sylvie Germain est sur WTC.
Auteur discrète mais bien présente dans le paysage littéraire français, Sylvie Germain a suivi des études de philosophie qui lui ont forgé un regard très personnel sur le monde et ses contemporains. Son 1er roman « Le livre des nuits » paraît en 1984. Sous couvert de fresque familiale, on y trouve déjà le style littéraire de Sylvie Germain où poésie et philosophie se rejoignent et des sujets qui formeront l’ossature de sa bibliographie, comme la transmission, la croyance, l’héritage culturel ou social. Succès critique et public, « Le livre des nuits » est plusieurs fois primé.
Partie vivre à Prague où elle donne des cours de philo, elle continue néanmoins à écrire et son 3ème roman « Jours de colère » recevra le Prix Fémina. Si ses années en république tchèque reste présente en elle et lui inspire certains écrits, elle revient toutefois en France, s’installant à Paris, Pau ou La Rochelle, au gré de ses envies.
Mais l’écriture est toujours là, entre romans, nouvelles, essai ou biographie. En 2005, « Magnus » reçoit le Goncourt des lycéens.
L’actualité de Sylvie Germain, c’est cet essai « Rendez-vous nomades » dans lequel l’auteur se livre sur la relation à Dieu, sur ce que représente la foi ou la croyance en fonction des hasards de la vie ou de la naissance. « Rendez-vous nomades », c’est aussi le lien à l’écriture et des tentatives de réponses à cette question « Comment devient-on ce que l’on est ? ». Et chacun trouvera au fil des pages des réflexions à méditer ou à partager.
Comme l’écrit Sylvie Germain, « le monde est un encrier », un encrier dans lequel nous devons tous plonger notre plume pour écrire notre propre existence.
Un livre foisonnant, exigeant, dérangeant aussi parfois car il peut nous bousculer au plus profond de nos convictions. Un livre dont se dégage une douce mélodie, une poésie, une sorte de baume sur la difficulté d’être.
« Rendez-vous nomades », de Sylvie Germain aux éditions Albin Michel
Sylvie Germain est sur WTC.
Sylvie Germain
Rendez-vous nomades
Portrait 3'31Philippe Chauveau :
Bonjour Sylvie Germain.
Sylvie Germain :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Merci d'être avec nous. En 1984, il y avait eu « Le livre des nuits », c'était votre premier livre publié. Il y a eu « Jours de colère » en 1989, Prix Fémina. Depuis il y a eu évidemment beaucoup d'autres publications. J'ai l'impression que tous vos livres sont associés à votre point de départ qui est la philosophie. Est-ce qu'on peut dire ça finalement, que la philosophie a été la base de tout ?
Sylvie Germain :
Oui, très certainement. Je pense que tous les écrivains écrivent selon les expériences. Et les études font partie des expériences. Il ne s'agit pas du tout de faire des romans philosophiques, en général c'est ratage assuré. Mais tout ce qui nous a nourri pendant des années essentiel quand même de la constitution de notre pensée, c'est-à dire dans la jeunesse. Ça va se fondre à l'imaginaire, ça leur donne une certaine manière je pense.
Philippe Chauveau :
Qu'est-ce qui vous a donné envie ? Est-ce la philosophie que vous av étudié au lycée ?
Sylvie Germain :
Oui, c'est tout à fait ça.
Philippe Chauveau :
Des rencontres avec des professeurs déjà à l'époque ?
Sylvie Germain :
J'avais une professeur qui s'appelait madame Lamblin, une très bonne professeur.
Je n'étais pas parmi les meilleurs. Mais ça a été surtout un sujet de dissertation, j'ai eu souvent l'occasion de le mentionner, qui m'a littéralement bouleversée. C'était «vous avez quatre heures» pour traiter... Vous avez déjà cette limite, un sujet, on peut y passer une vie, tiré d'une phrase de Dostoïevski dans «Les frères Karamazov» «Dieu n'existe pas, alors tout est permis». Vaste sujet non ?
Philippe Chauveau :
Et là, vous touchez déjà un sujet qui va revenir de façon récurrente dans votre parcours notamment dans le dernier, c'est Dieu. La philosophie, la foi, ce sont deux éléments clés.
Sylvie Germain :
Ce n'est pas du tout incompatible. Parce qu'on continue même encore maintenant, c'est assez étonnant, du moins certains penseurs, à dissocier totalement les deux, ce qui me semble aberrant. La foi n'exclut pas la raison. La raison n'exclut pas la foi, très loin de là.
Philippe Chauveau :
L'écriture finalement, est-ce que c'est un prolongement de vos études de philosophie ? Parce qu'il y a eu des romans, des biographies, des essais, des nouvelles... Est-ce que c'était une suite logique ?
Sylvie Germain :
C'était une suite qui s'est imposée à moi. Arrivée après sept ou huit années d'études de philosophie, où d'ailleurs je n'ai pas du tout préparé les concours, parce que je me sentais pas de vocation pour être professeur. Il arrivait un jour où j'avais tout fini, j'avais soutenu ma thèse, sur le thème du visage humain. Je me suis trouvée sans prétexte d'écriture, ça comblait mon bonheur et surtout mon besoin d'écrire était comblé par l'écriture même universitaire. Je me sentais très libre en fait dedans. Et je ne me suis pas posée la question, je suis passée aux romans.
Philippe Chauveau :
Comme ça naturellement ?
Sylvie Germain :
Tout à fait naturellement.
Philippe Chauveau :
Et le succès qui l'accompagne...
Sylvie Germain :
J'ai eu beaucoup de chance, parce que peut-être qu'à l'heure actuelle, mon premier livre qui s'appelait «Livre des nuits», je ne sais pas s'il aurait marché de la même façon. J'ai ouvert l'annuaire, j'ai envoyé à deux, trois maisons d'éditions, et les choses ont suivi. Et j'ai eu vraiment de la chance. Ce n'était pas un succès foudroyant. Mais j'ai quand même eu une reconnaissance pour le premier. C'est un livre qui continue 25 ans ou plus à être encore réédité en Folio.
Philippe Chauveau :
Quel que soit le type d'écrit, si vous deviez, d'un mot, définir ce que représente l'écriture dans votre vie ?
Sylvie Germain :
La respiration. C'est ma manière de respirer et de respirer le monde même.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sylvie Germain. Votre actualité chez Albin Michel, c'est votre nouveau titre ça s'appelle «Rendez-vous nomades».
Philippe Chauveau :
Bonjour Sylvie Germain.
Sylvie Germain :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Merci d'être avec nous. En 1984, il y avait eu « Le livre des nuits », c'était votre premier livre publié. Il y a eu « Jours de colère » en 1989, Prix Fémina. Depuis il y a eu évidemment beaucoup d'autres publications. J'ai l'impression que tous vos livres sont associés à votre point de départ qui est la philosophie. Est-ce qu'on peut dire ça finalement, que la philosophie a été la base de tout ?
Sylvie Germain :
Oui, très certainement. Je pense que tous les écrivains écrivent selon les expériences. Et les études font partie des expériences. Il ne s'agit pas du tout de faire des romans philosophiques, en général c'est ratage assuré. Mais tout ce qui nous a nourri pendant des années essentiel quand même de la constitution de notre pensée, c'est-à dire dans la jeunesse. Ça va se fondre à l'imaginaire, ça leur donne une certaine manière je pense.
Philippe Chauveau :
Qu'est-ce qui vous a donné envie ? Est-ce la philosophie que vous av étudié au lycée ?
Sylvie Germain :
Oui, c'est tout à fait ça.
Philippe Chauveau :
Des rencontres avec des professeurs déjà à l'époque ?
Sylvie Germain :
J'avais une professeur qui s'appelait madame Lamblin, une très bonne professeur.
Je n'étais pas parmi les meilleurs. Mais ça a été surtout un sujet de dissertation, j'ai eu souvent l'occasion de le mentionner, qui m'a littéralement bouleversée. C'était «vous avez quatre heures» pour traiter... Vous avez déjà cette limite, un sujet, on peut y passer une vie, tiré d'une phrase de Dostoïevski dans «Les frères Karamazov» «Dieu n'existe pas, alors tout est permis». Vaste sujet non ?
Philippe Chauveau :
Et là, vous touchez déjà un sujet qui va revenir de façon récurrente dans votre parcours notamment dans le dernier, c'est Dieu. La philosophie, la foi, ce sont deux éléments clés.
Sylvie Germain :
Ce n'est pas du tout incompatible. Parce qu'on continue même encore maintenant, c'est assez étonnant, du moins certains penseurs, à dissocier totalement les deux, ce qui me semble aberrant. La foi n'exclut pas la raison. La raison n'exclut pas la foi, très loin de là.
Philippe Chauveau :
L'écriture finalement, est-ce que c'est un prolongement de vos études de philosophie ? Parce qu'il y a eu des romans, des biographies, des essais, des nouvelles... Est-ce que c'était une suite logique ?
Sylvie Germain :
C'était une suite qui s'est imposée à moi. Arrivée après sept ou huit années d'études de philosophie, où d'ailleurs je n'ai pas du tout préparé les concours, parce que je me sentais pas de vocation pour être professeur. Il arrivait un jour où j'avais tout fini, j'avais soutenu ma thèse, sur le thème du visage humain. Je me suis trouvée sans prétexte d'écriture, ça comblait mon bonheur et surtout mon besoin d'écrire était comblé par l'écriture même universitaire. Je me sentais très libre en fait dedans. Et je ne me suis pas posée la question, je suis passée aux romans.
Philippe Chauveau :
Comme ça naturellement ?
Sylvie Germain :
Tout à fait naturellement.
Philippe Chauveau :
Et le succès qui l'accompagne...
Sylvie Germain :
J'ai eu beaucoup de chance, parce que peut-être qu'à l'heure actuelle, mon premier livre qui s'appelait «Livre des nuits», je ne sais pas s'il aurait marché de la même façon. J'ai ouvert l'annuaire, j'ai envoyé à deux, trois maisons d'éditions, et les choses ont suivi. Et j'ai eu vraiment de la chance. Ce n'était pas un succès foudroyant. Mais j'ai quand même eu une reconnaissance pour le premier. C'est un livre qui continue 25 ans ou plus à être encore réédité en Folio.
Philippe Chauveau :
Quel que soit le type d'écrit, si vous deviez, d'un mot, définir ce que représente l'écriture dans votre vie ?
Sylvie Germain :
La respiration. C'est ma manière de respirer et de respirer le monde même.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sylvie Germain. Votre actualité chez Albin Michel, c'est votre nouveau titre ça s'appelle «Rendez-vous nomades».
Sylvie Germain
Rendez-vous nomades
Le livre 3'59Philippe Chauveau :
Sylvie Germain, votre actualité c'est chez Albin Michel avec ce nouveau titre
désormais disponible en librairie « Rendez-vous nomades ». On va le qualifier d'essai ?
Sylvie Germain :
Oui, j'ai toujours un petit peu de mal pour les qualifier. Globalement on va le ranger plutôt dans la catégorie essai parce que ça n'est pas du tout de la fiction. Je ne sais pas précisément dire, c'est une sorte de méditation très libre en fait.
Philippe Chauveau :
Une méditation que vous avez envie de partager avec les lecteurs. Il y a trois sujets : il y a Dieu. Dieu, qu'est-ce que c'est ? Ce mot que vous dites « fourre-tout », c'est l'expression que vous employez. Il y a aussi le rapport que l'on a à l'écrit. Et puis il y a cette façon de se poser la question « D'où venons-nous ? Pourquoi, comment sommes-nous là ? ». Ce sont ces trois grands thèmes que vous avez eu envie de décliner dans ce que nous allons appeler un essai.
Sylvie Germain :
J'en suis venue à interroger certains mots. Il y a le mot « Dieu », mais il y a d'autres mots. Le mot « liberté », des mots assez divins. Et qu'est-ce qu'on a tendance à mettre dedans, du moins dans notre société. Qu'est-ce qu'on met derrière ces mots. Souvent les grands mots, ce sont des mots « fourre-tout ». Quand je dis des mots « fourre-tout », ça veut dire des mots essentiels, ce sont des mots immenses. Et ce sont des mots, si on demande aux gens, chacun aura sa définition ou son interprétation du mot. Le mot Dieu c'est un des plus problématiques. C'est ce que je mets dans le texte. Si vous assimilez l'idée de Dieu encore à quelque chose de très fixe, d'un Dieu de toute puissance, d'un Dieu de loi pure. Et qu'au nom de ce Dieu là, certains et malheureusement beaucoup, s'autorisent à se comporter en tyran et même en assassin. Parfois d'une cruauté totale. Ou de mettre de côté la moitié de l'humanité en l'occurrence les femmes. Ça pose quand même de très graves problèmes.
Philippe Chauveau :
Un mot aussi sur le titre « Rendez-vous nomades », vous l'expliquez très bien au début du livre. Il y a cette relation avec la tente des nomades sous laquelle on s'arrête pour se retrouver ensemble, échanger, partager. C'était aussi ça l'idée du titre « Rendez-vous nomades » ?
Sylvie Germain :
Ça vient de la Bible surtout. Premier testament, quand il est dit que pendant l'exode Moïse et le peuple en exode dressaient des tentes comme tous les nomades. Donc ils formaient un camp, et en dehors du camp, de temps en temps, Moïse, il est bien dit dans le texte, c'est assez étonnant, prenait la tente, tente spéciale dite du « rendez-vous ». Il sortait hors du camp, loin du camp. Pour attendre la visite du Très Haut qui venait de temps en temps dans des nuées, convoquer son grand prophète Moïse. Ils échangeaient dans cette tente. Et quand Moïse sortait de cette tente, il était bien sûr tout à fait lumineux, ébloui. Et les gens, quand ils voyaient que ça allait se passer, sortaient devant leur sa propre tente. Donc c'est ça qui est intéressant, c'est de voir, qu'au lieu de cette obsession du temple (on peut dire temple, église, mosquée...tout ce qu'on voudra) qu'on veut parfois magnifique, couvert d'or, de plus en plus haut, avec cette espèce de rivalité. Mais ça c'est toujours les projections trop humaines sur l'idée de Dieu. Alors que là, ça ramène vraiment à la dimension minimale. Et c'est ça qui est extraordinaire, c'est que ça renvoi finalement le divin, et le véritable temple est renvoyé à chaque personne. Pour moi je le vois comme ça, c'est sortir hors de soi, comme c'est demandé au départ d'ailleurs à Abraham « Sors et va au devant de toi même ». C'est quelque chose qui revient souvent dans le premier testament et qui est magnifique. Cette idée donc de sortir de soi, aller s'exposer à l'immensité du monde, et de l'inconnu aussi. Et attendre peut-être Godot, attendre une sorte de mini apocalypse, une mini révélation. C'est comme ça qu'on avance. C'est contre tout enfermement, et tout accaparement du divin.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sylvie Germain. Votre actualité c'est « Rendez-vous nomades » et c'est chez Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Sylvie Germain, votre actualité c'est chez Albin Michel avec ce nouveau titre
désormais disponible en librairie « Rendez-vous nomades ». On va le qualifier d'essai ?
Sylvie Germain :
Oui, j'ai toujours un petit peu de mal pour les qualifier. Globalement on va le ranger plutôt dans la catégorie essai parce que ça n'est pas du tout de la fiction. Je ne sais pas précisément dire, c'est une sorte de méditation très libre en fait.
Philippe Chauveau :
Une méditation que vous avez envie de partager avec les lecteurs. Il y a trois sujets : il y a Dieu. Dieu, qu'est-ce que c'est ? Ce mot que vous dites « fourre-tout », c'est l'expression que vous employez. Il y a aussi le rapport que l'on a à l'écrit. Et puis il y a cette façon de se poser la question « D'où venons-nous ? Pourquoi, comment sommes-nous là ? ». Ce sont ces trois grands thèmes que vous avez eu envie de décliner dans ce que nous allons appeler un essai.
Sylvie Germain :
J'en suis venue à interroger certains mots. Il y a le mot « Dieu », mais il y a d'autres mots. Le mot « liberté », des mots assez divins. Et qu'est-ce qu'on a tendance à mettre dedans, du moins dans notre société. Qu'est-ce qu'on met derrière ces mots. Souvent les grands mots, ce sont des mots « fourre-tout ». Quand je dis des mots « fourre-tout », ça veut dire des mots essentiels, ce sont des mots immenses. Et ce sont des mots, si on demande aux gens, chacun aura sa définition ou son interprétation du mot. Le mot Dieu c'est un des plus problématiques. C'est ce que je mets dans le texte. Si vous assimilez l'idée de Dieu encore à quelque chose de très fixe, d'un Dieu de toute puissance, d'un Dieu de loi pure. Et qu'au nom de ce Dieu là, certains et malheureusement beaucoup, s'autorisent à se comporter en tyran et même en assassin. Parfois d'une cruauté totale. Ou de mettre de côté la moitié de l'humanité en l'occurrence les femmes. Ça pose quand même de très graves problèmes.
Philippe Chauveau :
Un mot aussi sur le titre « Rendez-vous nomades », vous l'expliquez très bien au début du livre. Il y a cette relation avec la tente des nomades sous laquelle on s'arrête pour se retrouver ensemble, échanger, partager. C'était aussi ça l'idée du titre « Rendez-vous nomades » ?
Sylvie Germain :
Ça vient de la Bible surtout. Premier testament, quand il est dit que pendant l'exode Moïse et le peuple en exode dressaient des tentes comme tous les nomades. Donc ils formaient un camp, et en dehors du camp, de temps en temps, Moïse, il est bien dit dans le texte, c'est assez étonnant, prenait la tente, tente spéciale dite du « rendez-vous ». Il sortait hors du camp, loin du camp. Pour attendre la visite du Très Haut qui venait de temps en temps dans des nuées, convoquer son grand prophète Moïse. Ils échangeaient dans cette tente. Et quand Moïse sortait de cette tente, il était bien sûr tout à fait lumineux, ébloui. Et les gens, quand ils voyaient que ça allait se passer, sortaient devant leur sa propre tente. Donc c'est ça qui est intéressant, c'est de voir, qu'au lieu de cette obsession du temple (on peut dire temple, église, mosquée...tout ce qu'on voudra) qu'on veut parfois magnifique, couvert d'or, de plus en plus haut, avec cette espèce de rivalité. Mais ça c'est toujours les projections trop humaines sur l'idée de Dieu. Alors que là, ça ramène vraiment à la dimension minimale. Et c'est ça qui est extraordinaire, c'est que ça renvoi finalement le divin, et le véritable temple est renvoyé à chaque personne. Pour moi je le vois comme ça, c'est sortir hors de soi, comme c'est demandé au départ d'ailleurs à Abraham « Sors et va au devant de toi même ». C'est quelque chose qui revient souvent dans le premier testament et qui est magnifique. Cette idée donc de sortir de soi, aller s'exposer à l'immensité du monde, et de l'inconnu aussi. Et attendre peut-être Godot, attendre une sorte de mini apocalypse, une mini révélation. C'est comme ça qu'on avance. C'est contre tout enfermement, et tout accaparement du divin.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sylvie Germain. Votre actualité c'est « Rendez-vous nomades » et c'est chez Albin Michel.
Sylvie Germain
Rendez-vous nomades
L'avis du libraire 1'29Libraire « La Colomberie »
(Paris)
Jean-Denys Tétier
« Sylvie Germain nous offre cette fois-ci un traité sur Dieu, sur la foi, sur ce que c'est que croire. Mais ce n'est pas un traité de théologie rasoir. C'est un traité qu'elle écrit avec tout son coeur, avec toutes ses convictions. C'est une ode à la croyance.
Sylvie Germain est une auteure spirituelle reconnue. C'est un nombre incalculable de publications. C'est vrai qu'elle écrit avec son coeur, avec tout ce qui la constitue dans sa foi. C'était attendu, il n'y a pas de déception, c'est du beau Sylvie Germain, une écriture tout en rondeur.
Je dirai que c'est du spirituel accessible. Elle arrive à nous parler de la foi avec des mots d'aujourd'hui, avec une très belle langue. Il émane de cette lecture quelque chose de riche, c'est une très belle écriture. L'écriture est émaillée de citations de grands auteurs spirituels. C'est vraiment une écriture nourrie ».
Libraire « La Colomberie »
(Paris)
Jean-Denys Tétier
« Sylvie Germain nous offre cette fois-ci un traité sur Dieu, sur la foi, sur ce que c'est que croire. Mais ce n'est pas un traité de théologie rasoir. C'est un traité qu'elle écrit avec tout son coeur, avec toutes ses convictions. C'est une ode à la croyance.
Sylvie Germain est une auteure spirituelle reconnue. C'est un nombre incalculable de publications. C'est vrai qu'elle écrit avec son coeur, avec tout ce qui la constitue dans sa foi. C'était attendu, il n'y a pas de déception, c'est du beau Sylvie Germain, une écriture tout en rondeur.
Je dirai que c'est du spirituel accessible. Elle arrive à nous parler de la foi avec des mots d'aujourd'hui, avec une très belle langue. Il émane de cette lecture quelque chose de riche, c'est une très belle écriture. L'écriture est émaillée de citations de grands auteurs spirituels. C'est vraiment une écriture nourrie ».