Sylvie Germain

Sylvie Germain

Rendez-vous nomades

Portrait 3'31

Philippe Chauveau :
Bonjour Sylvie Germain.

Sylvie Germain :
Bonjour.

Philippe Chauveau :
Merci d'être avec nous. En 1984, il y avait eu « Le livre des nuits », c'était votre premier livre publié. Il y a eu « Jours de colère » en 1989, Prix Fémina. Depuis il y a eu évidemment beaucoup d'autres publications. J'ai l'impression que tous vos livres sont associés à votre point de départ qui est la philosophie. Est-ce qu'on peut dire ça finalement, que la philosophie a été la base de tout ?

Sylvie Germain :
Oui, très certainement. Je pense que tous les écrivains écrivent selon les expériences. Et les études font partie des expériences. Il ne s'agit pas du tout de faire des romans philosophiques, en général c'est ratage assuré. Mais tout ce qui nous a nourri pendant des années essentiel quand même de la constitution de notre pensée, c'est-à dire dans la jeunesse. Ça va se fondre à l'imaginaire, ça leur donne une certaine manière je pense.

Philippe Chauveau :
Qu'est-ce qui vous a donné envie ? Est-ce la philosophie que vous av étudié au lycée ?

Sylvie Germain :
Oui, c'est tout à fait ça.

Philippe Chauveau :
Des rencontres avec des professeurs déjà à l'époque ?

Sylvie Germain :
J'avais une professeur qui s'appelait madame Lamblin, une très bonne professeur.

Je n'étais pas parmi les meilleurs. Mais ça a été surtout un sujet de dissertation, j'ai eu souvent l'occasion de le mentionner, qui m'a littéralement bouleversée. C'était «vous avez quatre heures» pour traiter... Vous avez déjà cette limite, un sujet, on peut y passer une vie, tiré d'une phrase de Dostoïevski dans «Les frères Karamazov» «Dieu n'existe pas, alors tout est permis». Vaste sujet non ?

Philippe Chauveau :
Et là, vous touchez déjà un sujet qui va revenir de façon récurrente dans votre parcours notamment dans le dernier, c'est Dieu. La philosophie, la foi, ce sont deux éléments clés.

Sylvie Germain :
Ce n'est pas du tout incompatible. Parce qu'on continue même encore maintenant, c'est assez étonnant, du moins certains penseurs, à dissocier totalement les deux, ce qui me semble aberrant. La foi n'exclut pas la raison. La raison n'exclut pas la foi, très loin de là.

Philippe Chauveau :
L'écriture finalement, est-ce que c'est un prolongement de vos études de philosophie ? Parce qu'il y a eu des romans, des biographies, des essais, des nouvelles... Est-ce que c'était une suite logique ?

Sylvie Germain :
C'était une suite qui s'est imposée à moi. Arrivée après sept ou huit années d'études de philosophie, où d'ailleurs je n'ai pas du tout préparé les concours, parce que je me sentais pas de vocation pour être professeur. Il arrivait un jour où j'avais tout fini, j'avais soutenu ma thèse, sur le thème du visage humain. Je me suis trouvée sans prétexte d'écriture, ça comblait mon bonheur et surtout mon besoin d'écrire était comblé par l'écriture même universitaire. Je me sentais très libre en fait dedans. Et je ne me suis pas posée la question, je suis passée aux romans.

Philippe Chauveau :
Comme ça naturellement ?

Sylvie Germain :
Tout à fait naturellement.

Philippe Chauveau :
Et le succès qui l'accompagne...

Sylvie Germain :
J'ai eu beaucoup de chance, parce que peut-être qu'à l'heure actuelle, mon premier livre qui s'appelait «Livre des nuits», je ne sais pas s'il aurait marché de la même façon. J'ai ouvert l'annuaire, j'ai envoyé à deux, trois maisons d'éditions, et les choses ont suivi. Et j'ai eu vraiment de la chance. Ce n'était pas un succès foudroyant. Mais j'ai quand même eu une reconnaissance pour le premier. C'est un livre qui continue 25 ans ou plus à être encore réédité en Folio.

Philippe Chauveau :
Quel que soit le type d'écrit, si vous deviez, d'un mot, définir ce que représente l'écriture dans votre vie ?

Sylvie Germain :
La respiration. C'est ma manière de respirer et de respirer le monde même.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sylvie Germain. Votre actualité chez Albin Michel, c'est votre nouveau titre ça s'appelle «Rendez-vous nomades».

Philippe Chauveau :
Bonjour Sylvie Germain.

Sylvie Germain :
Bonjour.

Philippe Chauveau :
Merci d'être avec nous. En 1984, il y avait eu « Le livre des nuits », c'était votre premier livre publié. Il y a eu « Jours de colère » en 1989, Prix Fémina. Depuis il y a eu évidemment beaucoup d'autres publications. J'ai l'impression que tous vos livres sont associés à votre point de départ qui est la philosophie. Est-ce qu'on peut dire ça finalement, que la philosophie a été la base de tout ?

Sylvie Germain :
Oui, très certainement. Je pense que tous les écrivains écrivent selon les expériences. Et les études font partie des expériences. Il ne s'agit pas du tout de faire des romans philosophiques, en général c'est ratage assuré. Mais tout ce qui nous a nourri pendant des années essentiel quand même de la constitution de notre pensée, c'est-à dire dans la jeunesse. Ça va se fondre à l'imaginaire, ça leur donne une certaine manière je pense.

Philippe Chauveau :
Qu'est-ce qui vous a donné envie ? Est-ce la philosophie que vous av étudié au lycée ?

Sylvie Germain :
Oui, c'est tout à fait ça.

Philippe Chauveau :
Des rencontres avec des professeurs déjà à l'époque ?

Sylvie Germain :
J'avais une professeur qui s'appelait madame Lamblin, une très bonne professeur.

Je n'étais pas parmi les meilleurs. Mais ça a été surtout un sujet de dissertation, j'ai eu souvent l'occasion de le mentionner, qui m'a littéralement bouleversée. C'était «vous avez quatre heures» pour traiter... Vous avez déjà cette limite, un sujet, on peut y passer une vie, tiré d'une phrase de Dostoïevski dans «Les frères Karamazov» «Dieu n'existe pas, alors tout est permis». Vaste sujet non ?

Philippe Chauveau :
Et là, vous touchez déjà un sujet qui va revenir de façon récurrente dans votre parcours notamment dans le dernier, c'est Dieu. La philosophie, la foi, ce sont deux éléments clés.

Sylvie Germain :
Ce n'est pas du tout incompatible. Parce qu'on continue même encore maintenant, c'est assez étonnant, du moins certains penseurs, à dissocier totalement les deux, ce qui me semble aberrant. La foi n'exclut pas la raison. La raison n'exclut pas la foi, très loin de là.

Philippe Chauveau :
L'écriture finalement, est-ce que c'est un prolongement de vos études de philosophie ? Parce qu'il y a eu des romans, des biographies, des essais, des nouvelles... Est-ce que c'était une suite logique ?

Sylvie Germain :
C'était une suite qui s'est imposée à moi. Arrivée après sept ou huit années d'études de philosophie, où d'ailleurs je n'ai pas du tout préparé les concours, parce que je me sentais pas de vocation pour être professeur. Il arrivait un jour où j'avais tout fini, j'avais soutenu ma thèse, sur le thème du visage humain. Je me suis trouvée sans prétexte d'écriture, ça comblait mon bonheur et surtout mon besoin d'écrire était comblé par l'écriture même universitaire. Je me sentais très libre en fait dedans. Et je ne me suis pas posée la question, je suis passée aux romans.

Philippe Chauveau :
Comme ça naturellement ?

Sylvie Germain :
Tout à fait naturellement.

Philippe Chauveau :
Et le succès qui l'accompagne...

Sylvie Germain :
J'ai eu beaucoup de chance, parce que peut-être qu'à l'heure actuelle, mon premier livre qui s'appelait «Livre des nuits», je ne sais pas s'il aurait marché de la même façon. J'ai ouvert l'annuaire, j'ai envoyé à deux, trois maisons d'éditions, et les choses ont suivi. Et j'ai eu vraiment de la chance. Ce n'était pas un succès foudroyant. Mais j'ai quand même eu une reconnaissance pour le premier. C'est un livre qui continue 25 ans ou plus à être encore réédité en Folio.

Philippe Chauveau :
Quel que soit le type d'écrit, si vous deviez, d'un mot, définir ce que représente l'écriture dans votre vie ?

Sylvie Germain :
La respiration. C'est ma manière de respirer et de respirer le monde même.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sylvie Germain. Votre actualité chez Albin Michel, c'est votre nouveau titre ça s'appelle «Rendez-vous nomades».

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Auteur discrète mais bien présente dans le paysage littéraire français, Sylvie Germain a suivi des études de philosophie qui lui ont forgé un regard très personnel sur le monde et ses contemporains. Son 1er roman « Le livre des nuits » paraît en 1984. Sous couvert de fresque familiale, on y trouve déjà le style littéraire de Sylvie Germain où poésie et philosophie se rejoignent et des sujets qui formeront l’ossature de sa bibliographie, comme la transmission, la croyance, l’héritage culturel ou social. Succès...Rendez-vous nomades de Sylvie Germain - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : Sylvie Germain, votre actualité c'est chez Albin Michel avec ce nouveau titre désormais disponible en librairie « Rendez-vous nomades ». On va le qualifier d'essai ? Sylvie Germain : Oui, j'ai toujours un petit peu de mal pour les qualifier. Globalement on va le ranger plutôt dans la catégorie essai parce que ça n'est pas du tout de la fiction. Je ne sais pas précisément dire, c'est une sorte de méditation très libre en fait. Philippe Chauveau : Une méditation que vous avez envie de partager avec les...Rendez-vous nomades de Sylvie Germain - Le livre - Suite
    Libraire « La Colomberie »(Paris)Jean-Denys Tétier « Sylvie Germain nous offre cette fois-ci un traité sur Dieu, sur la foi, sur ce que c'est que croire. Mais ce n'est pas un traité de théologie rasoir. C'est un traité qu'elle écrit avec tout son coeur, avec toutes ses convictions. C'est une ode à la croyance. Sylvie Germain est une auteure spirituelle reconnue. C'est un nombre incalculable de publications. C'est vrai qu'elle écrit avec son coeur, avec tout ce qui la constitue dans sa foi. C'était attendu, il n'y a pas de...Rendez-vous nomades de Sylvie Germain - L'avis du libraire - Suite