Dans son dixième roman, Les vieilles, Pascale Gautier s’intéresse à un sujet qui nous concerne tous, la vieillesse. Quel regard portons-nous sur les personnes âgées ? Comment aborderons-nous, nous même, cette phase de la vie ? Quelle est la place des anciens dans la société d’aujourd’hui ?
Autant de questions qui nous interpellent à la lecture de ce livre à la fois drôle, émouvant, dérangeant. Les vielles de Pascale Gautier.
Entre celle qui passe son temps devant la télévision, celle délaissée par ses...
Les vieilles de Pascale Gautier - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Bonjour, Pascale Gautier.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci de nous recevoir, vous publiez aux éditions Joëlle Losfeld votre nouveau roman, Les Vieilles.
Ce n’est pas le premier, il y a déjà eu plusieurs romans. Il y a eu notamment Trois grains de beauté qui avait été primé par la SGDL. Le monde du livre, c’est un univers que vous connaissez bien. Vous êtes auteur, écrivain et puis vous êtes également directrice littéraire...
Les vieilles de Pascale Gautier - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Pascale Gautier, merci de nous recevoir. Vous publiez aux éditions Joëlle Losfeld votre nouveau roman, dixième roman déjà, Les Vieilles. Un titre original et une couverture aussi qui ne passe pas inaperçue. On résume rapidement, Les vieilles, c'est une galerie de portraits, ce sont ces femmes âgées qui vivent dans une commune qui s'appelle Le Trou.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Le Trou, c'est une ville moyenne qu'on peut imaginer française, qui n'est pas située. Elle a, comme...
Les vieilles de Pascale Gautier - Le livre - Suite
Dominique MONIN
Les Guetteurs de Vent
108 av Parmentier
75011 PARIS
01 43 57 52 15
« Actuellement, il y a pas mal de livres qui sortent depuis la rentrée dernière sur le 3ème âge, la vieillesse, comment vieillit-on et ce livre ma particulièrement plut dans la mesure où c'était, j'ai trouvé, un portrait assez frais, assez drôle, jamais moqueur des vieilles puisque c'est le titre effectivement du livre. Et c'est des portraits croisés effectivement de vieilles qui donc vont s'installer dans le Sud de la France. On rentre un...
Les vieilles de Pascale Gautier - L'avis du libraire - Suite
Pascale Gautier
Les vieilles
Présentation 1'07Autant de questions qui nous interpellent à la lecture de ce livre à la fois drôle, émouvant, dérangeant. Les vielles de Pascale Gautier.
Entre celle qui passe son temps devant la télévision, celle délaissée par ses enfants ou encore cette dernière qui cherche toujours à séduire malgré son âge, ces vieilles sont attachantes.
Un livre drôle, qui pousse à la réflexion et une écriture d’une grande précision, exigeante. Pascale Gautier n’en est d'ailleurs pas à son coup d’essai. Avec Trois grains de beauté, publié il y a quelques années et salué par la critique, elle avait même remporté le grand prix de la SGDL.
Elevée dans le respect de l’écriture, Pascale Gautier est aujourd’hui doublement impliquée dans le milieu littéraire puisqu’elle à la fois auteur et écrivain mais également directrice littéraire dans une maison d’édition parisienne.Les vieilles par Pascale Gautier, publié aux éditions Joëlle Losfeld. Pascale Gautier qui nous reçoit pour Web TV Culture.
Autant de questions qui nous interpellent à la lecture de ce livre à la fois drôle, émouvant, dérangeant. Les vielles de Pascale Gautier.
Entre celle qui passe son temps devant la télévision, celle délaissée par ses enfants ou encore cette dernière qui cherche toujours à séduire malgré son âge, ces vieilles sont attachantes.
Un livre drôle, qui pousse à la réflexion et une écriture d’une grande précision, exigeante. Pascale Gautier n’en est d'ailleurs pas à son coup d’essai. Avec Trois grains de beauté, publié il y a quelques années et salué par la critique, elle avait même remporté le grand prix de la SGDL.
Elevée dans le respect de l’écriture, Pascale Gautier est aujourd’hui doublement impliquée dans le milieu littéraire puisqu’elle à la fois auteur et écrivain mais également directrice littéraire dans une maison d’édition parisienne.Les vieilles par Pascale Gautier, publié aux éditions Joëlle Losfeld. Pascale Gautier qui nous reçoit pour Web TV Culture.
Pascale Gautier
Les vieilles
Portrait 4'41Pascale Gautier (Les vieilles) : Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci de nous recevoir, vous publiez aux éditions Joëlle Losfeld votre nouveau roman, Les Vieilles.
Ce n’est pas le premier, il y a déjà eu plusieurs romans. Il y a eu notamment Trois grains de beauté qui avait été primé par la SGDL. Le monde du livre, c’est un univers que vous connaissez bien. Vous êtes auteur, écrivain et puis vous êtes également directrice littéraire aux éditions Buchet-Chastel. Comment s’est passée cette aventure ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : Je viens d’une famille avec des parents profs, je crois que ça m’a beaucoup marquée. On a eu comme lien principal la langue, les mots, la grammaire. Mes parents étaient des gens théseux par ailleurs. Mais les discussions les plus passionnées que j’ai pu avoir avec eux, c’était sur les livres, sur la langue française. Je les ai quittés aussi, je suis venue à Paris. Et à la fois, j’ai commencé à travailler dans le monde du livre, l’édition et à la fois, certainement libérée par l’arrivée à la capitale, j’ai commencé à écrire.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Ecriviez-vous déjà avec l’envie, l’espoir d’être publiée ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : J’avoue que je n’ai pas vraiment réfléchi à tout ça.
C’est arrivé un peu de façon…pas inconsciente, mais l’écriture de mon premier livre qui s’appelait Moribonde, quand même, un recueil de nouvelles d’une gaîté folle. Ça c’est fait à cause d’une histoire personnelle, suite au décès d’un de mes frères. Je pense qu’au début, l’écriture est quelque chose qui m’a permis de survivre. Il m’a fallu plusieurs livres pour me dégager de cette histoire finalement familiale. Au bout du quatrième livre, j’ai senti que tout ça était derrière moi, et que je commençais vraiment à écrire, je commençais à vraiment entrer dans la fiction et dans le plaisir de l’écriture.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Comment fait-on pour passer du rôle de directrice littéraire, au rôle d’auteur, d’écrivain. Est-ce que vous arrivez à faire la frontière entre les deux, ou est-ce que finalement, vos deux activités se croisent sans cesse ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : Je pense qu’elles se croisent forcément et elles s’enrichissent mutuellement. Je trouve que c’est une chance incroyable d’être à la fois du côté du métier, de la mécanique et puis d’être aussi dans sa propre solitude, dans son propre travail d’écriture.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Expliquez-nous précisément ce qu’est le métier de directrice littéraire dans une maison d’édition.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Etre directrice littéraire, c’est publier des auteurs, créer un catalogue. En tout cas, chez Buchet-Chastel, c’est ce qu’on m’a demandé. La maison était un petit peu tombée dans l’oubli, c’était une belle endormie. Il n’y avait plus du tout d’auteurs. Je suis arrivée en 2001 et on m’a demandée de recréer un catalogue, de trouver des auteurs et de les faire évoluer. Et puis aussi petit à petit recevoir des manuscrits ; et aujourd’hui chez Buchet-Chastel, on en reçoit des tonnes chaque jour alors qu’au début, il n’y avait rien. Ça veut dire que c’est une maison qui a retrouvé une image et puis on aime bien quand même la langue, le style.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Si on vous demandait de renoncer à l’une des deux activités.
Pascale Gautier (Les vieilles) : ça serait assez difficile, je crois que je suis droguée doublement.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Vous rendiez hommage à vos parents, à votre famille, en expliquant qu’ils vous avaient fait découvrir les mots, la littérature notamment. Votre souvenir, le livre qui vous accompagne depuis votre enfance, vos souvenirs de lecture, quels sont-ils ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : J’ai une passion quand même pour l’Antiquité. L’Iliade et l’Odyssée sont deux livres majeurs pour moi, et puis j’ai lu aussi très tôt Maupassant. Les nouvelles de Maupassant, je trouve que c’est quand même assez dément. Tout ça habite mes livres. Les Vieilles doivent beaucoup à Homère.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Lorsque vous écrivez, que ressentez-vous, qu’est-ce que ça vous apporte l’écriture ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : C’est ma structure en fait, c’est comme ça que je me suis construite, fabriquée. Si je n’écris pas, c’est un manque terrible. Au fil des livres, je pense qu’il y a une logique qui est l’histoire de ma vie tout au fond, cachée, un travail d’écriture, une évolution dans le travail romanesque.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci beaucoup Pascale Gautier, votre nouveau roman, votre dixième roman aux éditions Joëlle Losfeld, Les Vieilles.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci de nous recevoir, vous publiez aux éditions Joëlle Losfeld votre nouveau roman, Les Vieilles.
Ce n’est pas le premier, il y a déjà eu plusieurs romans. Il y a eu notamment Trois grains de beauté qui avait été primé par la SGDL. Le monde du livre, c’est un univers que vous connaissez bien. Vous êtes auteur, écrivain et puis vous êtes également directrice littéraire aux éditions Buchet-Chastel. Comment s’est passée cette aventure ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : Je viens d’une famille avec des parents profs, je crois que ça m’a beaucoup marquée. On a eu comme lien principal la langue, les mots, la grammaire. Mes parents étaient des gens théseux par ailleurs. Mais les discussions les plus passionnées que j’ai pu avoir avec eux, c’était sur les livres, sur la langue française. Je les ai quittés aussi, je suis venue à Paris. Et à la fois, j’ai commencé à travailler dans le monde du livre, l’édition et à la fois, certainement libérée par l’arrivée à la capitale, j’ai commencé à écrire.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Ecriviez-vous déjà avec l’envie, l’espoir d’être publiée ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : J’avoue que je n’ai pas vraiment réfléchi à tout ça.
C’est arrivé un peu de façon…pas inconsciente, mais l’écriture de mon premier livre qui s’appelait Moribonde, quand même, un recueil de nouvelles d’une gaîté folle. Ça c’est fait à cause d’une histoire personnelle, suite au décès d’un de mes frères. Je pense qu’au début, l’écriture est quelque chose qui m’a permis de survivre. Il m’a fallu plusieurs livres pour me dégager de cette histoire finalement familiale. Au bout du quatrième livre, j’ai senti que tout ça était derrière moi, et que je commençais vraiment à écrire, je commençais à vraiment entrer dans la fiction et dans le plaisir de l’écriture.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Comment fait-on pour passer du rôle de directrice littéraire, au rôle d’auteur, d’écrivain. Est-ce que vous arrivez à faire la frontière entre les deux, ou est-ce que finalement, vos deux activités se croisent sans cesse ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : Je pense qu’elles se croisent forcément et elles s’enrichissent mutuellement. Je trouve que c’est une chance incroyable d’être à la fois du côté du métier, de la mécanique et puis d’être aussi dans sa propre solitude, dans son propre travail d’écriture.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Expliquez-nous précisément ce qu’est le métier de directrice littéraire dans une maison d’édition.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Etre directrice littéraire, c’est publier des auteurs, créer un catalogue. En tout cas, chez Buchet-Chastel, c’est ce qu’on m’a demandé. La maison était un petit peu tombée dans l’oubli, c’était une belle endormie. Il n’y avait plus du tout d’auteurs. Je suis arrivée en 2001 et on m’a demandée de recréer un catalogue, de trouver des auteurs et de les faire évoluer. Et puis aussi petit à petit recevoir des manuscrits ; et aujourd’hui chez Buchet-Chastel, on en reçoit des tonnes chaque jour alors qu’au début, il n’y avait rien. Ça veut dire que c’est une maison qui a retrouvé une image et puis on aime bien quand même la langue, le style.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Si on vous demandait de renoncer à l’une des deux activités.
Pascale Gautier (Les vieilles) : ça serait assez difficile, je crois que je suis droguée doublement.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Vous rendiez hommage à vos parents, à votre famille, en expliquant qu’ils vous avaient fait découvrir les mots, la littérature notamment. Votre souvenir, le livre qui vous accompagne depuis votre enfance, vos souvenirs de lecture, quels sont-ils ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : J’ai une passion quand même pour l’Antiquité. L’Iliade et l’Odyssée sont deux livres majeurs pour moi, et puis j’ai lu aussi très tôt Maupassant. Les nouvelles de Maupassant, je trouve que c’est quand même assez dément. Tout ça habite mes livres. Les Vieilles doivent beaucoup à Homère.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Lorsque vous écrivez, que ressentez-vous, qu’est-ce que ça vous apporte l’écriture ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : C’est ma structure en fait, c’est comme ça que je me suis construite, fabriquée. Si je n’écris pas, c’est un manque terrible. Au fil des livres, je pense qu’il y a une logique qui est l’histoire de ma vie tout au fond, cachée, un travail d’écriture, une évolution dans le travail romanesque.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci beaucoup Pascale Gautier, votre nouveau roman, votre dixième roman aux éditions Joëlle Losfeld, Les Vieilles.
Pascale Gautier
Les vieilles
Le livre 4'30Pascale Gautier (Les vieilles) : Le Trou, c'est une ville moyenne qu'on peut imaginer française, qui n'est pas située. Elle a, comme caractéristique, d'être une ville ensoleillée tous les jours de l'année. Et le soleil, c'est très bon pour les vieux os et les vieilles artères, c'est très attractif. Cette ville est peuplée de personnes dont la moyenne d'âge est de plus de 80 ans. Ce sont essentiellement des vieilles, parce ce que la vieille dure plus longtemps que le vieux, c'est bien connu.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Paraît-il
Pascale Gautier (Les vieilles) : Donc le vieux est très minoritaire dans ce roman. Et elles sont là, toutes ensemble. Elles se connaissent plus ou moins. Elles ont des relations. Et en même temps, ce sont un peu des solitaires parce que quand on est vieux, on est toujours un peu seul. Mais en même temps, elles sont vivaces, elles n'ont pas lâché. Elles ont des opinions sur tout. Et puis à un moment dans le roman, parce qu'elles regardent beaucoup la télé aussi…..
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Elles regardent la télé…très fort.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Très fort. Et à la télé, il y a tout le temps des catastrophes annoncées et en particulier, il y en a une qui va quand même les effrayer un peu, et susciter quelques frissons. Je ne vais pas dire laquelle c'est quand même….
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Il y a celle qui a des relations très conflictuelles avec sa belle-fille et ses petits-enfants.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Oui, elle a un côté un peu Tatie Danielle, un peu rugueuse.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Il y a celle qui ne voit plus ses enfants qui sont partis travailler très loin. Il y a aussi celui que j'ai envie d'appeler le vieux beau.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Oui, Pierre Martin, auréolé de gloire dans son short bleu. Oui, alors lui, il prépare le marathon, et il faut toujours séduire, il n'a pas lâché prise.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Il y en a une, c'est la plus jeune, elle n'a qu'une soixantaine d'année.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Toute fraîche
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Elle vient de s'installer, retraitée de la poste.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Elle était à Moisy, elle arrive au Trou. Elle rencontre Pierre Martin qui va s'employer à la séduire, le plus rapidement possible.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Quand on vous écoute, et quand on parle de ces personnages de votre roman, on se rend compte qu'on s'amuse beaucoup à lire votre livre. Mais finalement derrière tout ça, il y a une réflexion qui nous concerne tous. Quelle est notre vision de la vieillesse, comment va-t-on l'aborder, comment voit-on les personnes âgées aujourd'hui ? A titre personnel, ou dans la société, il y a deux lectures ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : Au départ, pour ce livre, il y a le constat, quand même, que je trouve assez préoccupant. C'est qu'on est dans une société qui vieillit énormément. C'est ça que j'ai voulu - sous le mode de la fiction, et de l'imaginaire - mettre en scène dans ce roman. Effectivement, qu'est-ce que... on va ressembler à quoi ? Mais en même temps, c'est un hommage quand même à cet âge difficile de la vie, parce que vieillir, je pense qu'on peut le ressentir en le lisant, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile. Ces personnages, je l'espère, sont très humains, en même temps. Il y a de la tendresse, il y a encore de l'émotion. Je pense à Mme Chiffe qui lit ses petites poésies dans sa cuisine.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Vous êtes allée les chercher où ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : Eh bien, j'ai ma vieille à moi, figurez-vous, à qui ce livre est dédié : ma mère. Comme beaucoup de gens aujourd'hui, je pense, qui ont des personnes âgées autour d'eux, ce n'est pas toujours facile, et on voit à l'œuvre justement ce que l'on va devenir. Et donc, j'ai une pratique des maisons de retraite, et de tout ça depuis quelques années. Comme j'écris, je suis un peu un vampire et donc j'observe beaucoup.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Justement ce livre, vous l'avez écrit en vous amusant, ou au contraire en étant très réfléchie.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Les deux. C'est-à-dire que, le point de départ, c'est certainement un regard un peu angoissé, et qu'en l'écrivant et en purgeant finalement un peu tout ça, j’en suis arrivée à quelque chose de plus serein.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci beaucoup Pascale Gautier. Lorsque vous verrez cette couverture dans votre librairie, précipitez-vous, vous allez vous régaler, Les vieilles, c'est le nouveau roman de Pascale Gautier publié chez Joëlle Losfeld.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Le Trou, c'est une ville moyenne qu'on peut imaginer française, qui n'est pas située. Elle a, comme caractéristique, d'être une ville ensoleillée tous les jours de l'année. Et le soleil, c'est très bon pour les vieux os et les vieilles artères, c'est très attractif. Cette ville est peuplée de personnes dont la moyenne d'âge est de plus de 80 ans. Ce sont essentiellement des vieilles, parce ce que la vieille dure plus longtemps que le vieux, c'est bien connu.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Paraît-il
Pascale Gautier (Les vieilles) : Donc le vieux est très minoritaire dans ce roman. Et elles sont là, toutes ensemble. Elles se connaissent plus ou moins. Elles ont des relations. Et en même temps, ce sont un peu des solitaires parce que quand on est vieux, on est toujours un peu seul. Mais en même temps, elles sont vivaces, elles n'ont pas lâché. Elles ont des opinions sur tout. Et puis à un moment dans le roman, parce qu'elles regardent beaucoup la télé aussi…..
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Elles regardent la télé…très fort.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Très fort. Et à la télé, il y a tout le temps des catastrophes annoncées et en particulier, il y en a une qui va quand même les effrayer un peu, et susciter quelques frissons. Je ne vais pas dire laquelle c'est quand même….
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Il y a celle qui a des relations très conflictuelles avec sa belle-fille et ses petits-enfants.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Oui, elle a un côté un peu Tatie Danielle, un peu rugueuse.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Il y a celle qui ne voit plus ses enfants qui sont partis travailler très loin. Il y a aussi celui que j'ai envie d'appeler le vieux beau.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Oui, Pierre Martin, auréolé de gloire dans son short bleu. Oui, alors lui, il prépare le marathon, et il faut toujours séduire, il n'a pas lâché prise.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Il y en a une, c'est la plus jeune, elle n'a qu'une soixantaine d'année.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Toute fraîche
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Elle vient de s'installer, retraitée de la poste.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Elle était à Moisy, elle arrive au Trou. Elle rencontre Pierre Martin qui va s'employer à la séduire, le plus rapidement possible.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Quand on vous écoute, et quand on parle de ces personnages de votre roman, on se rend compte qu'on s'amuse beaucoup à lire votre livre. Mais finalement derrière tout ça, il y a une réflexion qui nous concerne tous. Quelle est notre vision de la vieillesse, comment va-t-on l'aborder, comment voit-on les personnes âgées aujourd'hui ? A titre personnel, ou dans la société, il y a deux lectures ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : Au départ, pour ce livre, il y a le constat, quand même, que je trouve assez préoccupant. C'est qu'on est dans une société qui vieillit énormément. C'est ça que j'ai voulu - sous le mode de la fiction, et de l'imaginaire - mettre en scène dans ce roman. Effectivement, qu'est-ce que... on va ressembler à quoi ? Mais en même temps, c'est un hommage quand même à cet âge difficile de la vie, parce que vieillir, je pense qu'on peut le ressentir en le lisant, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile. Ces personnages, je l'espère, sont très humains, en même temps. Il y a de la tendresse, il y a encore de l'émotion. Je pense à Mme Chiffe qui lit ses petites poésies dans sa cuisine.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Vous êtes allée les chercher où ?
Pascale Gautier (Les vieilles) : Eh bien, j'ai ma vieille à moi, figurez-vous, à qui ce livre est dédié : ma mère. Comme beaucoup de gens aujourd'hui, je pense, qui ont des personnes âgées autour d'eux, ce n'est pas toujours facile, et on voit à l'œuvre justement ce que l'on va devenir. Et donc, j'ai une pratique des maisons de retraite, et de tout ça depuis quelques années. Comme j'écris, je suis un peu un vampire et donc j'observe beaucoup.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Justement ce livre, vous l'avez écrit en vous amusant, ou au contraire en étant très réfléchie.
Pascale Gautier (Les vieilles) : Les deux. C'est-à-dire que, le point de départ, c'est certainement un regard un peu angoissé, et qu'en l'écrivant et en purgeant finalement un peu tout ça, j’en suis arrivée à quelque chose de plus serein.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci beaucoup Pascale Gautier. Lorsque vous verrez cette couverture dans votre librairie, précipitez-vous, vous allez vous régaler, Les vieilles, c'est le nouveau roman de Pascale Gautier publié chez Joëlle Losfeld.
Pascale Gautier
Les vieilles
L'avis du libraire 1'28Les Guetteurs de Vent
108 av Parmentier
75011 PARIS
01 43 57 52 15
« Actuellement, il y a pas mal de livres qui sortent depuis la rentrée dernière sur le 3ème âge, la vieillesse, comment vieillit-on et ce livre ma particulièrement plut dans la mesure où c'était, j'ai trouvé, un portrait assez frais, assez drôle, jamais moqueur des vieilles puisque c'est le titre effectivement du livre. Et c'est des portraits croisés effectivement de vieilles qui donc vont s'installer dans le Sud de la France. On rentre un petit peu dans l'intimité de ces femmes. Il y a bien évidemment toutes les questions éternels de l'humain c'est-à-dire l'amour, la sexualité, comment on perçoit sa propre vieillesse, comment on perçoit les autres. On voit aussi un petit peu les études de mœurs qui sont des fois un peu teintées de méchanceté ou de radoterie. Je trouve que la singularité des vieilles notamment, c'est ce côté un peu fantastique, côté un peu loufoque, parce qu'on sourie, on rit même souvent à la lecture du livre pour un sujet qui est grave entre parenthèses. On a tous dans notre entourage d'abord des vieux et on reconnaît effectivement des fois des traits de caractère ou des traits de personnalités de personnes âgées qu'on a dans notre propre entourage et c'est ce qui rend la lecture encore plus agréable. »
Les Guetteurs de Vent
108 av Parmentier
75011 PARIS
01 43 57 52 15
« Actuellement, il y a pas mal de livres qui sortent depuis la rentrée dernière sur le 3ème âge, la vieillesse, comment vieillit-on et ce livre ma particulièrement plut dans la mesure où c'était, j'ai trouvé, un portrait assez frais, assez drôle, jamais moqueur des vieilles puisque c'est le titre effectivement du livre. Et c'est des portraits croisés effectivement de vieilles qui donc vont s'installer dans le Sud de la France. On rentre un petit peu dans l'intimité de ces femmes. Il y a bien évidemment toutes les questions éternels de l'humain c'est-à-dire l'amour, la sexualité, comment on perçoit sa propre vieillesse, comment on perçoit les autres. On voit aussi un petit peu les études de mœurs qui sont des fois un peu teintées de méchanceté ou de radoterie. Je trouve que la singularité des vieilles notamment, c'est ce côté un peu fantastique, côté un peu loufoque, parce qu'on sourie, on rit même souvent à la lecture du livre pour un sujet qui est grave entre parenthèses. On a tous dans notre entourage d'abord des vieux et on reconnaît effectivement des fois des traits de caractère ou des traits de personnalités de personnes âgées qu'on a dans notre propre entourage et c'est ce qui rend la lecture encore plus agréable. »