Travaillant depuis de nombreuses années dans le secteur du luxe, du parfum, de la cosmétologie, Yann Kerlau suit un parcours qui l'emmène souvent loin de la France. C'est dans sa maison du bord de Loire qu'il trouve l'apaisement, la quiétude, qui peuvent parfois lui faire défaut. La lecture est aussi, pour Yann Kerlau, une sorte d'échappatoire; et sa bibliothèque est vaste et éclectique. Mais l'autre passion de Yann Kerlau, c'est le patrimoine, c'est l'Histoire; et tout naturellement lorsque l'envie de l'écriture est venue, c'est...
L'échiquier de la reine d'Yann Kerlau - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Bonjour Yann Kerlau, merci de nous recevoir, nous sommes en province à quelques kilomètres des bords de Loire. Belle actualité vous concernant puisqu'il y a L'échiquier de la reine, ça c'est un roman qui est sorti chez Plon, on en reparlera bien sur; et puis Les dynasties du luxe chez Perrin, il y avait eu précédemment une biographie de Cromwell en 1989, un livre sur les Aga Khans en 2004, mais parallèlement à ses activités d'écritures, vous avez un autre parcours, plus professionnel dirons...
L'échiquier de la reine d'Yann Kerlau - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Yann Kerlau, merci de nous recevoir pour un double actualité, puisque paraissent -quasiment simultanément- deux ouvrages différents : Les dynasties du luxe, la folle histoire de Cartier, Channel, Ferragamo, Gucci, Hermès, Rolls Royce et Vuitton, ça c'est chez Perrin. Et puis il y a quelques semaines, L'échiquier de la reine chez Plon, là c'est un roman. On va commencer par évoquer, L'échiquier de la reine, c'est un roman dans lequel vous nous entrainez sur les traces d'une femme tout à fait...
L'échiquier de la reine d'Yann Kerlau - Le livre - Suite
Librairie « La griffe noire »
Gérard Collard
2, rue de la Varenne
94100 St Maur-des-Fossés
Il y a des livres comme ça, c'est une évidence, on ne sait pas pourquoi, et puis l'évidence s'est avérée très vraie. Il s'avère être un des plus grands romans historiques de ces dix dernières années, sinon ces vingt dernières années. C'est-à-dire que, c'est un peu le même choc que quand on a lu les piliers de la Terre. 700 pages se lisent comme le meilleur des romans, ça pourrait âtre un livre de 30 pages, ça va aussi vite, et...
L'échiquier de la reine d'Yann Kerlau - L'avis du libraire - Suite
Yann Kerlau
L'échiquier de la reine
Présentation 1'33Yann Kerlau
L'échiquier de la reine
Portrait 4'59Bonjour Yann Kerlau, merci de nous recevoir, nous sommes en province à quelques kilomètres des bords de Loire. Belle actualité vous concernant puisqu'il y a L'échiquier de la reine, ça c'est un roman qui est sorti chez Plon, on en reparlera bien sur; et puis Les dynasties du luxe chez Perrin, il y avait eu précédemment une biographie de Cromwell en 1989, un livre sur les Aga Khans en 2004, mais parallèlement à ses activités d'écritures, vous avez un autre parcours, plus professionnel dirons nous.
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Oui, comme tout le monde, j'ai eu une vie professionnelle assez longue, qui était centré ces quinze dernières années sur le domaine du luxe. Mais je suis avocat de formation, j'ai travaillé aux États-Unis, et j'ai beaucoup aimé ce que j'ai fait, j'ai eu beaucoup de chance sur un plan professionnel. D'abord de rencontrer énormément de gens, et ensuite de parcourir le monde, ça vous ouvre l'esprit, et ca vous conduit indirectement à l'écriture.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Donc le domaine du luxe ce sont de grandes maisons Gucci, Saint Laurent avec lesquelles vous avez collaboré. Le fait de se lancer en écriture, c'est une sorte d'échappatoire, une façon de se poser, de se mettre hors du temps ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
C'est quelque chose de merveilleux, je ne sais pas si c'est une échappatoire, mais c'est quelque chose de merveilleux, puisque ça vous donne une certaine distance avec ce que vous faites habituellement.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Avant l'écriture, j'imagine qu'il y a eu aussi la passion, le goût de la lecture ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
J'étais d'une famille où on lisait énormément, ça m'a certainement aidé aussi. J'ai peut être moins lu au cours des dernières années de ma profession, car je n'avais guère le temps, mais je me suis rattrapé depuis; et en fait le voisinage des auteurs -qu'ils soient français ou étrangers- est une chose qui était vraiment une constante dans ma vie.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Quels sont les auteurs qui vous accompagnent, ou qui vous ont marqué ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Marguerite Yourcenar, Marcel Proust, Robert Musil, quelques autres, plein d'autres, je ne sais plus lesquels parce que je lis beaucoup; j'oublie quelque chose souvent, des auteurs que j'ai aimés, je me dit « j'aurais du citer celui-là ». J'ai beaucoup aimé les auteurs américains, Dos Passos, Hemingway, Carson McCullers, tous ces gens-là qui ont fait de la littérature quelque chose d'extraordinaire.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Lorsque vous vous êtes lancé dans la biographie de Cromwell en 1989, quel a été le déclic ? Pourquoi vous vous êtes dit, un jour, j'ai envie d'écrire ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Alors pour Cromwell, il y a quelqu'un qui m'a rendu un service formidable qui est Guizot. Guizot, qui a une image un peu compassée, nullement méritée, est un formidable journaliste. J'ai commencé à lire l'Histoire de la révolution d'Angleterre en je ne sais combien de volumes. Et j'étais passionné par ce personnage, qui est un véritable personnage de biographie, c'est-à-dire qu'il a tous les défauts, il est excessif, il est cruel, il est imprévisible et j'ai adoré ça; et j'ai eu envie de faire quelque chose sur ce personnage.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Ce qui est paradoxal, c'est que vous travaillez dans l'univers du luxe, de la mode, donc des choses qui se renouvellent constamment; mais on sent que vous êtes très attaché à l'Histoire, vous aimez ce qu'on appelle communément les vieilles pierres. Ce sont deux facettes de votre personnalité, à la fois être dans ce qui bouge, dans ce qui vit, dans l'actualité, et puis se ressourcer dans des choses stables ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Je pense qu'il y a une sorte de complémentarité entre les deux. Il y, à la fois le fait de diriger une affaire, c'est quelque chose de formidable de choisir les gens, de trouver les bonnes personnes pour faire les choses qui sont nécessaires à la marche d'une entreprise. Et puis de l'autre côté, sur un plan privé, il y a effectivement, chez moi, un goût que vous avez qualifié de goût des vieilles pierres, en tout cas le goût de l'Histoire, de la littérature. Le passé nous porte, c'est un puits de connaissance, dans lequel on peut chercher tout ce dont on a besoin pour la vie de tous les jours, la vie courante.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Vous avez écrit des biographies, aujourd'hui Christine de Suède pour L'échiquier de la reine mais c'est un roman, on reste toujours un petit peu dans l'Histoire. Est-ce qu'on pourrait imaginer Yann Kerlau écrivant un roman contemporain ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
C'est ce que je suis en train de faire, puisque j'avais envie de quitter le domaine de l'Histoire après L'échiquier de la reine, qui a été pour moi une joie sans mélange, j'ai adoré écrire ce livre. Mais maintenant j'écris un nouveau livre qui se passe à New-York aujourd'hui.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Que ressentez-vous lorsque vous prenez la plume, ou du moins vous vous mettez à votre clavier ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
La liberté. La liberté d'aller, d'entrer dans un monde différent à chaque page, de donner de la consistance aux personnages, et aussi peut-être de les laisser s'aventurer vers ce qui sera leur destin. Quand vous êtes dans le carcan de l'Histoire, il y a quelque chose qui vous retient, mais quand vous quittez le carcan de l'Histoire, alors là c'est une liberté totale, c'est magique.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Merci beaucoup Yann Kerlau, votre actualité L'échiquier de la reine, la reine Christine de Suède, c'est un roman et c'est chez Plon. Et puis Les dynasties du luxe, là vous nous entrainez dans la folle histoire de Cartier, Channel, Ferragamo, Gucci ou encore Vuitton et Hermès, c'est votre nouveau livre publié chez Perrin.
Bonjour Yann Kerlau, merci de nous recevoir, nous sommes en province à quelques kilomètres des bords de Loire. Belle actualité vous concernant puisqu'il y a L'échiquier de la reine, ça c'est un roman qui est sorti chez Plon, on en reparlera bien sur; et puis Les dynasties du luxe chez Perrin, il y avait eu précédemment une biographie de Cromwell en 1989, un livre sur les Aga Khans en 2004, mais parallèlement à ses activités d'écritures, vous avez un autre parcours, plus professionnel dirons nous.
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Oui, comme tout le monde, j'ai eu une vie professionnelle assez longue, qui était centré ces quinze dernières années sur le domaine du luxe. Mais je suis avocat de formation, j'ai travaillé aux États-Unis, et j'ai beaucoup aimé ce que j'ai fait, j'ai eu beaucoup de chance sur un plan professionnel. D'abord de rencontrer énormément de gens, et ensuite de parcourir le monde, ça vous ouvre l'esprit, et ca vous conduit indirectement à l'écriture.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Donc le domaine du luxe ce sont de grandes maisons Gucci, Saint Laurent avec lesquelles vous avez collaboré. Le fait de se lancer en écriture, c'est une sorte d'échappatoire, une façon de se poser, de se mettre hors du temps ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
C'est quelque chose de merveilleux, je ne sais pas si c'est une échappatoire, mais c'est quelque chose de merveilleux, puisque ça vous donne une certaine distance avec ce que vous faites habituellement.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Avant l'écriture, j'imagine qu'il y a eu aussi la passion, le goût de la lecture ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
J'étais d'une famille où on lisait énormément, ça m'a certainement aidé aussi. J'ai peut être moins lu au cours des dernières années de ma profession, car je n'avais guère le temps, mais je me suis rattrapé depuis; et en fait le voisinage des auteurs -qu'ils soient français ou étrangers- est une chose qui était vraiment une constante dans ma vie.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Quels sont les auteurs qui vous accompagnent, ou qui vous ont marqué ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Marguerite Yourcenar, Marcel Proust, Robert Musil, quelques autres, plein d'autres, je ne sais plus lesquels parce que je lis beaucoup; j'oublie quelque chose souvent, des auteurs que j'ai aimés, je me dit « j'aurais du citer celui-là ». J'ai beaucoup aimé les auteurs américains, Dos Passos, Hemingway, Carson McCullers, tous ces gens-là qui ont fait de la littérature quelque chose d'extraordinaire.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Lorsque vous vous êtes lancé dans la biographie de Cromwell en 1989, quel a été le déclic ? Pourquoi vous vous êtes dit, un jour, j'ai envie d'écrire ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Alors pour Cromwell, il y a quelqu'un qui m'a rendu un service formidable qui est Guizot. Guizot, qui a une image un peu compassée, nullement méritée, est un formidable journaliste. J'ai commencé à lire l'Histoire de la révolution d'Angleterre en je ne sais combien de volumes. Et j'étais passionné par ce personnage, qui est un véritable personnage de biographie, c'est-à-dire qu'il a tous les défauts, il est excessif, il est cruel, il est imprévisible et j'ai adoré ça; et j'ai eu envie de faire quelque chose sur ce personnage.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Ce qui est paradoxal, c'est que vous travaillez dans l'univers du luxe, de la mode, donc des choses qui se renouvellent constamment; mais on sent que vous êtes très attaché à l'Histoire, vous aimez ce qu'on appelle communément les vieilles pierres. Ce sont deux facettes de votre personnalité, à la fois être dans ce qui bouge, dans ce qui vit, dans l'actualité, et puis se ressourcer dans des choses stables ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Je pense qu'il y a une sorte de complémentarité entre les deux. Il y, à la fois le fait de diriger une affaire, c'est quelque chose de formidable de choisir les gens, de trouver les bonnes personnes pour faire les choses qui sont nécessaires à la marche d'une entreprise. Et puis de l'autre côté, sur un plan privé, il y a effectivement, chez moi, un goût que vous avez qualifié de goût des vieilles pierres, en tout cas le goût de l'Histoire, de la littérature. Le passé nous porte, c'est un puits de connaissance, dans lequel on peut chercher tout ce dont on a besoin pour la vie de tous les jours, la vie courante.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Vous avez écrit des biographies, aujourd'hui Christine de Suède pour L'échiquier de la reine mais c'est un roman, on reste toujours un petit peu dans l'Histoire. Est-ce qu'on pourrait imaginer Yann Kerlau écrivant un roman contemporain ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
C'est ce que je suis en train de faire, puisque j'avais envie de quitter le domaine de l'Histoire après L'échiquier de la reine, qui a été pour moi une joie sans mélange, j'ai adoré écrire ce livre. Mais maintenant j'écris un nouveau livre qui se passe à New-York aujourd'hui.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Que ressentez-vous lorsque vous prenez la plume, ou du moins vous vous mettez à votre clavier ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
La liberté. La liberté d'aller, d'entrer dans un monde différent à chaque page, de donner de la consistance aux personnages, et aussi peut-être de les laisser s'aventurer vers ce qui sera leur destin. Quand vous êtes dans le carcan de l'Histoire, il y a quelque chose qui vous retient, mais quand vous quittez le carcan de l'Histoire, alors là c'est une liberté totale, c'est magique.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Merci beaucoup Yann Kerlau, votre actualité L'échiquier de la reine, la reine Christine de Suède, c'est un roman et c'est chez Plon. Et puis Les dynasties du luxe, là vous nous entrainez dans la folle histoire de Cartier, Channel, Ferragamo, Gucci ou encore Vuitton et Hermès, c'est votre nouveau livre publié chez Perrin.
Yann Kerlau
L'échiquier de la reine
Le livre 5'29Yann Kerlau, merci de nous recevoir pour un double actualité, puisque paraissent -quasiment simultanément- deux ouvrages différents : Les dynasties du luxe, la folle histoire de Cartier, Channel, Ferragamo, Gucci, Hermès, Rolls Royce et Vuitton, ça c'est chez Perrin. Et puis il y a quelques semaines, L'échiquier de la reine chez Plon, là c'est un roman. On va commencer par évoquer, L'échiquier de la reine, c'est un roman dans lequel vous nous entrainez sur les traces d'une femme tout à fait étonnante, Christine de Suède. Pourquoi vous a-t-elle façonné cette femme ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Elle est la fille d'un grand roi, ce roi disparaît quand elle a six ans. Et tout d'un coup, elle va comprendre qu'elle va devoir régner sur la Suède. Elle reçoit une éducation d'homme, on lui apprend à diriger, à se contrôler, et elle va elle trouver énormément de forces et de soutien dans la fréquentation des livres, elle va développer un formidable goût pour la connaissance et le savoir.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Vous avez fait une biographie de Cromwell en 1989; en 2004 un livre sur les Aga Khans, alors pourquoi aujourd'hui Christine de Suède, nous la présentez-vous sous forme d'une héroïne de roman, alors que vous auriez pu en faire une biographie également ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Je n'avais pas du tout envie de faire une biographie de Christine de Suède, d'abord il y en a eu, mais ce n'est même pas le sujet.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Le personnage mérite ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Le personnage était un personnage romanesque, c'est-à-dire quelqu'un qui a tout fait pour avoir le pouvoir, et qui ensuite, à l'âge de 28 ans, décide de quitter le pouvoir à la stupéfaction, non seulement de son entourage, non seulement de son pays, mais aussi des souverains de toute l'Europe. Il n'est pas possible pour une reine de Suède, d'embrasser la foi catholique, donc elle doit abjurer, et elle quitte le trône. Et à partir de ce moment-là, toutes les portes lui sont ouvertes. Quelle vie va-t-elle avoir ? Quelle vie va-t-elle choisir ? Que va-t-elle vouloir faire de sa propre existence ? Ce sont autant de questions qui m'ont beaucoup intéressé. Je me suis dit, au fond, on va se servir de ce changement d'existence non programmé pour voir jusqu'où on va aller.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Elle a un côté aussi très belliqueux, elle va essayer de reprendre son trône de Suède en vain, elle va essayer de prendre le trône de Pologne, elle va essayer de prendre le trône de Naples. Elle essaie de se raccrocher aussi par soucis financiers.
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
C'est quelqu'un qui ne tient pas en place, et qui a envie toujours de ce qu'elle n'a pas. C'est peut-être aussi pour ça qu'elle ma beaucoup fasciné, de l'insatisfaction peuvent naître beaucoup de choses formidables. Et elle va sans cesse être sur le qui vive, et elle va être aussi utilisée par l'Eglise parce qu'elle est arrivée sous les vivas de la foule, sous les vivas du Saint-Siège. Le Saint-Siège va vouloir replacer cette souveraine sur un trône qui pourra, peut être, lui donner une sorte de pont dans une partie de l'Europe.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Comment écrit-on un roman sur un personnage historique, parce qu'il y a des documents qui existent ? Il faut savoir être très imaginatif, tout en étant très précis sur la réalité des faits ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Je pense qu'il y a quelque chose qui doit aujourd'hui intéresser le lecteur, c'est la psychologie de cette reine. Moi j'avais lu beaucoup de documents, comme toujours, quand on fait un livre de ce genre; mais ensuite il faut oublier, faire table rase de tout ça, ça n'intéresse pas le lecteur. Il faut juste qu'il y ait la toile de fond de l'Histoire, et ensuite qu'elle ait une vérité qui la rapproche de notre temps. A chaque page, il y a quelque chose qui se passe, qui fait que cette reine, elle est très vivante, elle est présente, c'est un être de chair, c'est une femme.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Christine de Suède, vous êtes tombé amoureux d'elle ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Mais tout le monde est amoureux de Christine de Suède, parce que c'est la femme complète, c'est une femme imprévisible, c'est une femme qui n'exerce pas son charme par la sensualité ou la beauté, parce qu'elle n'est pas belle mais elle est fascinante.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Dans Les dynasties du luxe, là on change un petit peu de registre, puisque vous nous entrainez dans la folle histoire de Cartier, Channel, Ferragamo, Gucci, Vuitton, Rolls-Royce et Hermès. Là, nous ne sommes plus dans le roman, nous sommes dans l'essai. Qu'avez-vous eu envie d'offrir aux lecteurs avec cet ouvrage, qui retrace ces grandes histoires, ces grands noms ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Ce qui m'a beaucoup plus, ce sont les trajectoire d'individus qui, pour la plupart d'entre eux, naissent au-bas de l'échelle sociale. Ils vont, non seulement, prendre un métier en main, mais ils vont aussi prendre leur destinée en main. Certains seront en faillite, d'autres seront en prison, il y aura des meurtres... ce sont des proies, les marques sont des proies.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Sur le plan de l'écriture, est-ce que le plaisir est le même d'offrir aux lecteurs un ouvrage comme ça, un essai sur des dynasties, et puis un roman ? Est-ce que vous avez éprouvé le même plaisir à écrire ces deux ouvrages ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
La vie de ces gens dans Les dynasties du luxe, c'est un véritable roman, donc on a pratiquement rien a ajouter, puisqu'ils ont des vies sans cesse bouleversées. Ils se battent, ils essaient d'avoir une descendance qui sera à la hauteur de leurs projets; ensuite il faut entretenir ce patrimoine extraordinaire qu'ils ont créé, et ça se renouvelle sans cesse.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Merci beaucoup Yann Kerlau, double actualité vous concernant avec ces deux livres actuellement en librairie, L'échiquier de la reine, ce roman sur la reine Christine de Suède publié chez Plon, et puis Les dynasties du luxe, la folle histoire de Cartier, Channel, Ferragamo, Gucci, Vuitton, Rolls Royce, Hermès publié chez Perrin.
Yann Kerlau, merci de nous recevoir pour un double actualité, puisque paraissent -quasiment simultanément- deux ouvrages différents : Les dynasties du luxe, la folle histoire de Cartier, Channel, Ferragamo, Gucci, Hermès, Rolls Royce et Vuitton, ça c'est chez Perrin. Et puis il y a quelques semaines, L'échiquier de la reine chez Plon, là c'est un roman. On va commencer par évoquer, L'échiquier de la reine, c'est un roman dans lequel vous nous entrainez sur les traces d'une femme tout à fait étonnante, Christine de Suède. Pourquoi vous a-t-elle façonné cette femme ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Elle est la fille d'un grand roi, ce roi disparaît quand elle a six ans. Et tout d'un coup, elle va comprendre qu'elle va devoir régner sur la Suède. Elle reçoit une éducation d'homme, on lui apprend à diriger, à se contrôler, et elle va elle trouver énormément de forces et de soutien dans la fréquentation des livres, elle va développer un formidable goût pour la connaissance et le savoir.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Vous avez fait une biographie de Cromwell en 1989; en 2004 un livre sur les Aga Khans, alors pourquoi aujourd'hui Christine de Suède, nous la présentez-vous sous forme d'une héroïne de roman, alors que vous auriez pu en faire une biographie également ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Je n'avais pas du tout envie de faire une biographie de Christine de Suède, d'abord il y en a eu, mais ce n'est même pas le sujet.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Le personnage mérite ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Le personnage était un personnage romanesque, c'est-à-dire quelqu'un qui a tout fait pour avoir le pouvoir, et qui ensuite, à l'âge de 28 ans, décide de quitter le pouvoir à la stupéfaction, non seulement de son entourage, non seulement de son pays, mais aussi des souverains de toute l'Europe. Il n'est pas possible pour une reine de Suède, d'embrasser la foi catholique, donc elle doit abjurer, et elle quitte le trône. Et à partir de ce moment-là, toutes les portes lui sont ouvertes. Quelle vie va-t-elle avoir ? Quelle vie va-t-elle choisir ? Que va-t-elle vouloir faire de sa propre existence ? Ce sont autant de questions qui m'ont beaucoup intéressé. Je me suis dit, au fond, on va se servir de ce changement d'existence non programmé pour voir jusqu'où on va aller.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Elle a un côté aussi très belliqueux, elle va essayer de reprendre son trône de Suède en vain, elle va essayer de prendre le trône de Pologne, elle va essayer de prendre le trône de Naples. Elle essaie de se raccrocher aussi par soucis financiers.
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
C'est quelqu'un qui ne tient pas en place, et qui a envie toujours de ce qu'elle n'a pas. C'est peut-être aussi pour ça qu'elle ma beaucoup fasciné, de l'insatisfaction peuvent naître beaucoup de choses formidables. Et elle va sans cesse être sur le qui vive, et elle va être aussi utilisée par l'Eglise parce qu'elle est arrivée sous les vivas de la foule, sous les vivas du Saint-Siège. Le Saint-Siège va vouloir replacer cette souveraine sur un trône qui pourra, peut être, lui donner une sorte de pont dans une partie de l'Europe.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Comment écrit-on un roman sur un personnage historique, parce qu'il y a des documents qui existent ? Il faut savoir être très imaginatif, tout en étant très précis sur la réalité des faits ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Je pense qu'il y a quelque chose qui doit aujourd'hui intéresser le lecteur, c'est la psychologie de cette reine. Moi j'avais lu beaucoup de documents, comme toujours, quand on fait un livre de ce genre; mais ensuite il faut oublier, faire table rase de tout ça, ça n'intéresse pas le lecteur. Il faut juste qu'il y ait la toile de fond de l'Histoire, et ensuite qu'elle ait une vérité qui la rapproche de notre temps. A chaque page, il y a quelque chose qui se passe, qui fait que cette reine, elle est très vivante, elle est présente, c'est un être de chair, c'est une femme.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Christine de Suède, vous êtes tombé amoureux d'elle ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Mais tout le monde est amoureux de Christine de Suède, parce que c'est la femme complète, c'est une femme imprévisible, c'est une femme qui n'exerce pas son charme par la sensualité ou la beauté, parce qu'elle n'est pas belle mais elle est fascinante.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Dans Les dynasties du luxe, là on change un petit peu de registre, puisque vous nous entrainez dans la folle histoire de Cartier, Channel, Ferragamo, Gucci, Vuitton, Rolls-Royce et Hermès. Là, nous ne sommes plus dans le roman, nous sommes dans l'essai. Qu'avez-vous eu envie d'offrir aux lecteurs avec cet ouvrage, qui retrace ces grandes histoires, ces grands noms ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
Ce qui m'a beaucoup plus, ce sont les trajectoire d'individus qui, pour la plupart d'entre eux, naissent au-bas de l'échelle sociale. Ils vont, non seulement, prendre un métier en main, mais ils vont aussi prendre leur destinée en main. Certains seront en faillite, d'autres seront en prison, il y aura des meurtres... ce sont des proies, les marques sont des proies.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Sur le plan de l'écriture, est-ce que le plaisir est le même d'offrir aux lecteurs un ouvrage comme ça, un essai sur des dynasties, et puis un roman ? Est-ce que vous avez éprouvé le même plaisir à écrire ces deux ouvrages ?
Yann Kerlau (L'échiquier de la reine)
La vie de ces gens dans Les dynasties du luxe, c'est un véritable roman, donc on a pratiquement rien a ajouter, puisqu'ils ont des vies sans cesse bouleversées. Ils se battent, ils essaient d'avoir une descendance qui sera à la hauteur de leurs projets; ensuite il faut entretenir ce patrimoine extraordinaire qu'ils ont créé, et ça se renouvelle sans cesse.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Merci beaucoup Yann Kerlau, double actualité vous concernant avec ces deux livres actuellement en librairie, L'échiquier de la reine, ce roman sur la reine Christine de Suède publié chez Plon, et puis Les dynasties du luxe, la folle histoire de Cartier, Channel, Ferragamo, Gucci, Vuitton, Rolls Royce, Hermès publié chez Perrin.
Yann Kerlau
L'échiquier de la reine
L'avis du libraire 1'31Gérard Collard
2, rue de la Varenne
94100 St Maur-des-Fossés
Il y a des livres comme ça, c'est une évidence, on ne sait pas pourquoi, et puis l'évidence s'est avérée très vraie. Il s'avère être un des plus grands romans historiques de ces dix dernières années, sinon ces vingt dernières années. C'est-à-dire que, c'est un peu le même choc que quand on a lu les piliers de la Terre. 700 pages se lisent comme le meilleur des romans, ça pourrait âtre un livre de 30 pages, ça va aussi vite, et on est un peu désespéré quand ça se termine. La chose extraordinaire de ce bouquin, ce sont les rebondissements, c'est la découverte d'une époque qui va tout changer, et c'est cet art de nous détendre avec intelligence et nous cultiver, parce qu'il faut maintenant - quand vous achetez- un livre, cultiver, détendre. Donc là, c'est parfait. Le seul inconvénient de ce livre, c'est ce que je répète, c'est la couverture qui est absolument dramatique, il faut qu'il la refasse, parce que c'est assez repoussant. C'est un roman, mais c'est souvent à travers des romans qu'on arrive plus à sentir qui était l'héroïne, vous déterminez très bien, vous sentez cette fille, vous sentez tout ce qui la menait, et puis elle vous ressemble, elle est étonnamment moderne. C'est vraiment le plus extraordinaire, c'est-à-dire que les femmes actuellement, ont l'air de petites bourgeoises à côté de cette fille qui a vraiment tout laissé tomber, qui claquait du fric qu'elle n'avait pas, qui se foutait des hommes, qui était amoureuse, qui les haïssait, qui était émue par des femmes, qui était bien dans son époque, qui essayait de tout comprendre, de tout savoir, de tout connaître, c'est vraiment exceptionnel.
Gérard Collard
2, rue de la Varenne
94100 St Maur-des-Fossés
Il y a des livres comme ça, c'est une évidence, on ne sait pas pourquoi, et puis l'évidence s'est avérée très vraie. Il s'avère être un des plus grands romans historiques de ces dix dernières années, sinon ces vingt dernières années. C'est-à-dire que, c'est un peu le même choc que quand on a lu les piliers de la Terre. 700 pages se lisent comme le meilleur des romans, ça pourrait âtre un livre de 30 pages, ça va aussi vite, et on est un peu désespéré quand ça se termine. La chose extraordinaire de ce bouquin, ce sont les rebondissements, c'est la découverte d'une époque qui va tout changer, et c'est cet art de nous détendre avec intelligence et nous cultiver, parce qu'il faut maintenant - quand vous achetez- un livre, cultiver, détendre. Donc là, c'est parfait. Le seul inconvénient de ce livre, c'est ce que je répète, c'est la couverture qui est absolument dramatique, il faut qu'il la refasse, parce que c'est assez repoussant. C'est un roman, mais c'est souvent à travers des romans qu'on arrive plus à sentir qui était l'héroïne, vous déterminez très bien, vous sentez cette fille, vous sentez tout ce qui la menait, et puis elle vous ressemble, elle est étonnamment moderne. C'est vraiment le plus extraordinaire, c'est-à-dire que les femmes actuellement, ont l'air de petites bourgeoises à côté de cette fille qui a vraiment tout laissé tomber, qui claquait du fric qu'elle n'avait pas, qui se foutait des hommes, qui était amoureuse, qui les haïssait, qui était émue par des femmes, qui était bien dans son époque, qui essayait de tout comprendre, de tout savoir, de tout connaître, c'est vraiment exceptionnel.