Xavier Jaillard

Xavier Jaillard

Vers l'ouest

Portrait 4'58
Bonjour Xavier Jaillard
Bonjour
J'ai plaisir à vous accueillir. J'ai envie de dire que vous êtes un jeune romancier. Vous publiez chez Scrineo « Vers l'ouest ».
Jeune romancier, parce que c'est votre premier roman vraiment à base de fiction parce que vous avez déjà beaucoup écrit, pour le cinéma, la chanson, et Dieu sait que l'écriture de chansons, ce sont des textes à part entière.
Alors on va essayer de faire un petit peu plus connaissance, même si les gens de théâtre vous connaissent bien. La scène, c'est votre vie, et les mots représentent votre vie. Comment avez-vous découvert le plaisir de la scène ?
Et bien, j'ai découvert le plaisir de la scène d'une façon peu conventionnelle. D'habitude les gens qui aiment ça, comme c'était mon cas depuis toujours, font une école d'art dramatique, que j'appelle souvent des écoles dramatiques d'art d'ailleurs, parce qu'il y en a de mauvaises.
Et moi je n'ai pas fait ça. Je me suis associé à Francis Blanche que j'ai connu parce qu'il écrivait des chansons et moi aussi. Et puis on s'est associé, on a créé un théâtre. Et il m'a dit : j'ai besoin d'un partenaire. Je lui ai dit : je ne sais pas faire ça.
Il m'a dit : tu vas apprendre. Comment ? En jouant avec moi. Je lui dis : et si je suis mauvais ? Et bien tu te feras engueuler. Alors j'ai appris comme ça. On est resté ensemble pendant dix ans à diriger un théâtre et des revues.
C'était l'aventure du Roi Lyre.
Voilà. Et finalement, ce n'était pas une si mauvaise école.
Parmi toutes les productions que vous avez montées, puisque vous êtes à la fois sur scène mais vous êtes aussi metteur en scène.
Vous mettez les autres sur scène. Il y a eu cette belle adaptation de Romain Gary, La vie devant soi, avec Myriam Boyer dans le rôle principal, madame Rosa. Ca a été un énorme succès. Trois Molière je crois.
Trois Molière, un pour Myriam Boyer et deux pour moi, meilleure pièce et meilleure adaptation.
Et alors, un petit peu comme Francis Blanche quelque part, vous alternez le rire et l'émotion puisque sur scène en tant que comédien, vous jouez aussi bien les personnages de Molière, de Labiche, Feydeau, Anouilh. Tous les genres de théâtre vous séduisent finalement.
Oui. Vous savez, pour moi, il y a deux genres de théâtre : le bon et le mauvais.
Bonne réponse. Ca veut dire que vous aimez finalement enfiler des costumes, vous cacher derrière des personnages ?
Oui, nous avons en commun avec les putains, de nous changer souvent dans la journée.
J'aime bien ça aussi. Puisque vous partez dans cette direction là, parlons de l'académie Alphonse Allais dont vous faites partie. Vous aimez ce côté humour, absurde.
L'humour vous savez, c'est la politesse du désespoir. En tous cas, c'est le recul qu'il faut avoir, parce qu'il faut se dépêcher de rire avant d'être obligé d'en pleurer vous savez.
Le désespoir, il fait partie du quotidien des artistes et des créateurs. On est tous des désespérés, et particulièrement les comiques.
Puisque vous avez écrit pour la chanson, pour le théâtre, vous avez aussi fait de la réalisation audiovisuelle, quel besoin aujourd'hui de vous lancer dans le roman ? Pourquoi avoir eu envie d'écrire ce premier titre, Vers l'ouest.
Je n'en sais rien. J'ai toujours aimé écrire. Ma maman m'a dit, je n'en ai même pas le souvenir, que j'avais écrit ma première nouvelle pour mon petit-frère quand j'avais 6 ans. Ca ne m'a jamais lâché. Et j'ai écrit tout ce qui peut s'écrire.
Aucune forme de l'écriture ne m'est étrangère, ou ne m'intéresse pas. J'avais laissé en plan un projet de roman de fiction parce que je ne faisais plus que du théâtre puisque j'ai pris la direction du théâtre du Petit Hébertot il y a quelques années.
Dès que j'ai eu cédé le théâtre, j'ai fait le ménage chez moi en terminant le roman qui n'était pas fini.
Et aujourd'hui, l'écriture vous a apporté quoi. Lorsque vous avez mis le point final à ce que je vais appeler ce premier roman. Dans quel état étiez-vous ? Est-ce qu'il y a eu un peu d'appréhension ? Vous avez eu peur de cette nouvelle casquette que vous enfiliez ?
Je n'en savais rien. Je n'avais pas l'expérience. Je vais vous raconter ce qui est arrivé à Simenon, si je peux me permettre de comparer.
Simenon racontait qu'un jour, il était malade, alors il est allé voir son médecin, j'ai mal ici, j'ai mal là, et le médecin lui a répondu : ça fait combien de temps que tu n'as pas écrit un roman. Deux mois. Ecris un roman.
Ca veut dire que vous êtes en pleine forme aujourd'hui.
Moi, je vais très bien.
Votre actualité Xavier Jaillard Vers l'ouest, c'est aux éditions Scrineo.

Philippe Chauveau

Bonjour Xavier Jaillard

Xavier Jaillard

Bonjour

Philippe Chauveau

J'ai plaisir à vous accueillir. J'ai envie de dire que vous êtes un jeune romancier. Vous publiez chez Scrineo « Vers l'ouest ». Jeune romancier, parce que c'est votre premier roman vraiment à base de fiction parce que vous avez déjà beaucoup écrit, pour le cinéma, la chanson, et Dieu sait que l'écriture de chansons, ce sont des textes à part entière. Alors on va essayer de faire un petit peu plus connaissance, même si les gens de théâtre vous connaissent bien. La scène, c'est votre vie, et les mots représentent votre vie. Comment avez-vous découvert le plaisir de la scène ?

Xavier Jaillard

Et bien, j'ai découvert le plaisir de la scène d'une façon peu conventionnelle. D'habitude les gens qui aiment ça, comme c'était mon cas depuis toujours, font une école d'art dramatique, que j'appelle souvent des écoles dramatiques d'art d'ailleurs, parce qu'il y en a de mauvaises. Et moi je n'ai pas fait ça. Je me suis associé à Francis Blanche que j'ai connu parce qu'il écrivait des chansons et moi aussi. Et puis on s'est associé, on a créé un théâtre. Et il m'a dit : j'ai besoin d'un partenaire. Je lui ai dit : je ne sais pas faire ça. Il m'a dit : tu vas apprendre. Comment ? En jouant avec moi. Je lui dis : et si je suis mauvais ? Et bien tu te feras engueuler. Alors j'ai appris comme ça. On est resté ensemble pendant dix ans à diriger un théâtre et des revues.

Philippe Chauveau

C'était l'aventure du Roi Lyre.

Xavier Jaillard

Voilà. Et finalement, ce n'était pas une si mauvaise école.

Philippe Chauveau

Parmi toutes les productions que vous avez montées, puisque vous êtes à la fois sur scène mais vous êtes aussi metteur en scène. Vous mettez les autres sur scène. Il y a eu cette belle adaptation de Romain Gary, La vie devant soi, avec Myriam Boyer dans le rôle principal, madame Rosa. Ca a été un énorme succès. Trois Molière je crois.

Xavier Jaillard

Trois Molière, un pour Myriam Boyer et deux pour moi, meilleure pièce et meilleure adaptation. Philippe Chauveau Et alors, un petit peu comme Francis Blanche quelque part, vous alternez le rire et l'émotion puisque sur scène en tant que comédien, vous jouez aussi bien les personnages de Molière, de Labiche, Feydeau, Anouilh. Tous les genres de théâtre vous séduisent finalement. Xavier Jaillard Oui. Vous savez, pour moi, il y a deux genres de théâtre : le bon et le mauvais.

Philippe Chauveau

Bonne réponse. Ca veut dire que vous aimez finalement enfiler des costumes, vous cacher derrière des personnages ?

Xavier Jaillard

Oui, nous avons en commun avec les putains, de nous changer souvent dans la journée

Philippe Chauveau

J'aime bien ça aussi. Puisque vous partez dans cette direction là, parlons de l'académie Alphonse Allais dont vous faites partie. Vous aimez ce côté humour, absurde.

Xavier Jaillard

L'humour vous savez, c'est la politesse du désespoir. En tous cas, c'est le recul qu'il faut avoir, parce qu'il faut se dépêcher de rire avant d'être obligé d'en pleurer vous savez. Le désespoir, il fait partie du quotidien des artistes et des créateurs. On est tous des désespérés, et particulièrement les comiques.

Philippe Chauveau

Puisque vous avez écrit pour la chanson, pour le théâtre, vous avez aussi fait de la réalisation audiovisuelle, quel besoin aujourd'hui de vous lancer dans le roman ? Pourquoi avoir eu envie d'écrire ce premier titre, Vers l'ouest.

Xavier Jaillard

Je n'en sais rien. J'ai toujours aimé écrire. Ma maman m'a dit, je n'en ai même pas le souvenir, que j'avais écrit ma première nouvelle pour mon petit-frère quand j'avais 6 ans. Ca ne m'a jamais lâché. Et j'ai écrit tout ce qui peut s'écrire. Aucune forme de l'écriture ne m'est étrangère, ou ne m'intéresse pas. J'avais laissé en plan un projet de roman de fiction parce que je ne faisais plus que du théâtre puisque j'ai pris la direction du théâtre du Petit Hébertot il y a quelques années. Dès que j'ai eu cédé le théâtre, j'ai fait le ménage chez moi en terminant le roman qui n'était pas fini.

Philippe Chauveau

Et aujourd'hui, l'écriture vous a apporté quoi. Lorsque vous avez mis le point final à ce que je vais appeler ce premier roman. Dans quel état étiez-vous ? Est-ce qu'il y a eu un peu d'appréhension ? Vous avez eu peur de cette nouvelle casquette que vous enfiliez ?

Xavier Jaillard

Je n'en savais rien. Je n'avais pas l'expérience. Je vais vous raconter ce qui est arrivé à Simenon, si je peux me permettre de comparer. Simenon racontait qu'un jour, il était malade, alors il est allé voir son médecin, j'ai mal ici, j'ai mal là, et le médecin lui a répondu : ça fait combien de temps que tu n'as pas écrit un roman. Deux mois. Ecris un roman. Philippe Chauveau Ca veut dire que vous êtes en pleine forme aujourd'hui. Xavier Jaillard Moi, je vais très bien.

Philippe Chauveau

Votre actualité Xavier Jaillard Vers l'ouest, c'est aux éditions Scrineo.

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  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Comédien, réalisateur, metteur en scène, Xavier Jaillard est un touche à tout. C’est avec Francis Blanche qu’il fait ses armes, fondant avec lui à la fin des années 60 le cabaret Le roi Lyre où se produiront artistes et chansonniers tels Pierre Dac, les Frères ennemis, Jacques Fabbri ou Marie-Paule Belle Auteur de chansons, directeur de théâtre, il monte aussi sur scène, jouant aussi bien les personnages de Molière que ceux de Labiche, Feydeau, Anouilh ou des auteurs contemporains. En 2008, son adaptation théâtrale de...Vers l'ouest de Xavier Jaillard - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau Bonjour Xavier Jaillard Xavier Jaillard Bonjour Philippe Chauveau J'ai plaisir à vous accueillir. J'ai envie de dire que vous êtes un jeune romancier. Vous publiez chez Scrineo « Vers l'ouest ». Jeune romancier, parce que c'est votre premier roman vraiment à base de fiction parce que vous avez déjà beaucoup écrit, pour le cinéma, la chanson, et Dieu sait que l'écriture de chansons, ce sont des textes à part entière. Alors on va essayer de faire un petit peu plus connaissance, même si les gens de...Vers l'ouest de Xavier Jaillard - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau Ce qui est surprenant Xavier Jaillard, avec ce que l'on peut considérer comme votre premier roman, puisque toutes les productions littéraires que vous avez faites avant étaient moins fictionnelles. Vers l'ouest chez Scrineo, ce livre : finalement, on est assez loin de votre univers : le théâtre, la chanson. Là nous sommes dans une intrigue qui va nous emmener dans la lande sauvage de l'Ecosse. Pourquoi avoir eu envie finalement de créer ce décor qui semble tellement éloigné de votre quotidien ? Peut-être...Vers l'ouest de Xavier Jaillard - Livre - Suite