Ivan Calbérac

Ivan Calbérac

Venise n'est pas en Italie

Portrait 5'50"

Bonjour Ivan Calbérac.
Bonjour.
Votre actualité chez Flammarion, Venise n'est pas en Italie. Aujourd'hui, nous sommes là pour parler de votre écriture, de ce livre. Mais quelle vie remplie que la vôtre, puisqu'il y a l'écriture, le théâtre, la réalisation de courts-métrages, pour la télévision aussi et puis le cinéma.
On vous a découvert notamment avec le film Irène, avec Cécile de France. Vous êtes un touche-à-tout ? Vous avez besoin comme ça d'évoluer dans plusieurs univers ? Cela fait partie de votre tempérament ?
En fait, je fonctionne par projet. Et c'est vrai qu'il y a certains projets qui s'adaptent plus au cinéma, certains à la télévision, certains au théâtre. Et puis la littérature, c'est quelque chose qui m'a toujours habité. J'ai commencé par ça.
Quand j'avais 10-12 ans, j'écrivais déjà des poèmes et des nouvelles ; j'ai écrit un premier roman quand j'avais 18-20 ans. Et puis Grasset ne l'a pas pris finalement.
Et donc 20 ans plus tard, quand l'éditrice de Flammarion qui a vu ma pièce L'étudiante et M. Henri m'a proposé de faire un roman, c'était comme un vieux rêve d'enfance qui remontait à la surface.
Vous avez suivi aussi des cours de comédie. Vous êtes monté sur les planches. Vous avez joué sur plusieurs scènes parisiennes. Vous avez aimé ce moment où vous étiez face public ? Parce que après vous vous êtes retranché, vous êtes passé derrière la caméra.
C'est vrai, j'ai suivi des cours d'art dramatique. Le théâtre et le cinéma ont toujours été très présents dans ma vie. Mes parents m'ont beaucoup emmené au théâtre et au cinéma.
Et eux même animaient un club théâtre dans mon collège, et donc je me suis retrouvé assez naturellement dans un cours d'art dramatique. Et j'ai adoré monter sur scène.
Et c'est dans le théâtre de boulevard que j'étais le moins mauvais parce que, en fait, je me suis rendu compte que je n'avais pas les qualités nécessaires pour faire une carrière d'acteur, et puis j'avais tout le temps envie d'écrire ce que j'allais dire,
donc il y avait plus un auteur derrière et un metteur en scène qu'un acteur.
Donc on l'a compris, l'écriture fait partie de votre vie depuis toujours. Il y a eu très vite l'envie de travailler l'image. Les courts-métrages avec plusieurs jolis succès. Et puis en 2002, je crois, Irène.
Ca a été tourné en 2001 et c'est sorti en 2002.
Voilà, Irène, avec Cécile de France, Bruno Putzulu et Patrick Chesnais dans les rôles principaux. Comment avez-vous vécu cette entrée dans le monde du cinéma.
Parce que c'est un film qui a eu un beau succès, vous avez eu la chance de tourner avec des artistes confirmés. Comment avez-vous vécu ce moment ?
Très bien. Ca a été une très belle expérience. J'avais 30 ans et à 30 ans, on ne réalise pas forcément tout ce qui nous arrive, en tous cas, l'importance de ce qui se passe. Et la sortie a vraiment été un moment très beau, et très privilégié pour moi.
Il y a eu un très bel accueil, j'ai été nommé aux Césars à la meilleure première oeuvre de fiction. Et je me suis senti effectivement accueilli dans le monde du cinéma, alors que je ne viens pas du tout d'un milieu d'artiste, alors que je ne connaissais personne.
Et après, le plus difficile, c'est de continuer, de confirmer, de persévérer.
Le cinéma, le théâtre, aujourd'hui le roman avec Venise n'est pas en Italie. Vous avez l'impression que l'exercice d'écriture est le même, ou voyez-vous une différence dans votre travail lorsque vous écrivez pour un support ou pour un autre ?
Non, pour moi, c'est vraiment différent. Je dirais que l'écriture littéraire est vraiment celle que je vis comme la plus libre, parce qu'il n'y a pas trop de contrainte. En tous cas, je ne me mets pas trop de contraintes et on peut être dans une inspiration totale.
L'écriture de cinéma est pour moi la plus technique parce qu'il y a tout un tas de règles pour un scénario. Même si on n'est pas obligé de les suivre, elles existent. C'est séquencé. Le scénario, c'est vraiment un document transitoire.
A la fin d'un film, on le jette à la poubelle. Quand on écrit un livre, c'est l'oeuvre finale qui est là, sous vos yeux, en train de se former. C'est très différent en fait.
Ecrire pour vous aujourd'hui, c'est essayer d'acquérir une sorte de légitimité ? Vous avez peur que le théâtre ou le cinéma ne soit pas assez valorisant ? Bien sûr, vous allez me répondre non, mais vous comprenez le sens de ma question.
Le livre est peut-être une façon pour vous de montrer que vous existez ? Ca reste plus que le cinéma ou le théâtre ?
Oh non, le cinéma, c'est quand même très valorisant, et le théâtre aussi, quand ça marche. Non, je crois que c'est quelque chose que je portais en moi depuis l'adolescence en fait.
Et, quand je me suis mis à écrire, le roman est venu de façon assez fluide, même si je l'ai beaucoup retravaillé par la suite. Donc, ce n'est pas un acte très volontariste. C'est plutôt accueillir quelque chose qui vient...
Lorsque vous vous levez le matin, que vous vous voyez dans la glace, lorsque vous vous êtes bien recoiffé. Vous voyez plus le dramaturge, le réalisateur de cinéma, l'écrivain ? Cela dépend des jours ? Ou est-ce finalement le même personnage à chaque fois ?
Je vois, je ne sais pas... Quelqu'un qui a envie de communiquer des choses, de créer des oeuvres qui vont toucher les gens. Voilà, c'est ça que je vois, et quel que soit le média en fait. Il y a vraiment un désir de partager, de communiquer, de communier.
Quand L'étudiante et M. Henri se jouait, je venais très très souvent le soir pour voir la réaction des gens et quand je les entendais rire, ou quand je les sentais émus à la fin de la pièce, c'était vraiment une bénédiction.
J'ai toujours peur d'ennuyer, et dans tout ce que je fais, il y a eu parfois un peu trop le désir de plaire, dont j'essaye de m'affranchir. Mais vraiment, le désir de créer une relation.
Mission réussie en tous cas aussi avec ce premier roman. Venise n'est pas en Italie, c'est votre actualité. C'est aux éditions Flammarion.

Philippe Chauveau :
Bonjour Ivan Calbérac.

Ivan Calbérac :
Bonjour.

Philippe Chauveau :
Votre actualité chez Flammarion, « Venise n'est pas en Italie ». Aujourd'hui, nous sommes là pour parler de votre écriture, de ce livre. Mais quelle vie remplie que la vôtre ! Il y a l'écriture, le théâtre, la réalisation de courts-métrages, pour la télévision aussi et puis le cinéma. On vous a découvert notamment avec le film « Irène », avec Cécile de France. Vous êtes un touche-à-tout ? Vous avez besoin comme cela d'évoluer dans plusieurs univers ? Cela fait partie de votre tempérament ?

Ivan Calbérac :
En fait, je fonctionne par projet. Et c'est vrai qu'il y a certains projets qui s'adaptent plus au cinéma, certains à la télévision, certains au théâtre. Et puis la littérature, c'est quelque chose qui m'a toujours habité. J'ai commencé par ça. Quand j'avais 10-12 ans, j'écrivais déjà des poèmes et des nouvelles. J'ai écrit un premier roman quand j'avais 18-20 ans, et puis Grasset ne l'a pas pris finalement. Et donc 20 ans plus tard, quand l'éditrice de Flammarion, qui a vu ma pièce « L'étudiante et M. Henri », m'a proposé de faire un roman, c'était comme un vieux rêve d'enfance qui remontait à la surface.

Philippe Chauveau :
Vous avez suivi aussi des cours de comédie. Vous êtes monté sur les planches. Vous avez joué sur plusieurs scènes parisiennes. Avez-vous aimé ce moment où vous étiez face public ? Parce que, après, vous vous êtes retranché, vous êtes passé derrière la caméra.

Ivan Calbérac :
C'est vrai, j'ai suivi des cours d'art dramatique. Le théâtre et le cinéma ont toujours été très présents dans ma vie. Mes parents m'ont beaucoup emmené au théâtre et au cinéma. Et eux même animaient un club théâtre dans mon collège. Donc, je me suis retrouvé assez naturellement dans un cours d'art dramatique. Et j'ai adoré monter sur scène. Et c'est dans le théâtre de boulevard que j'étais le moins mauvais parce que, en fait, je me suis rendu compte que je n'avais pas les qualités nécessaires pour faire une carrière d'acteur, et puis j'avais tout le temps envie d'écrire ce que j'allais dire, donc il y avait plus un auteur derrière et un metteur en scène qu'un acteur.

Philippe Chauveau :
Donc on l'a compris, l'écriture fait partie de votre vie depuis toujours. Il y a eu très vite l'envie de travailler l'image. Les courts-métrages avec plusieurs jolis succès. Et puis en 2002 « Irène ».

Ivan Calbérac :
Oui, tourné en 2001 et sorti en 2002.

Philippe Chauveau :
« Irène », avec Cécile de France, Bruno Putzulu et Patrick Chesnais dans les rôles principaux. Comment avez-vous vécu cette entrée dans le monde du cinéma ? C'est un film qui a eu un beau succès, vous avez eu la chance de tourner avec des artistes confirmés. Comment avez-vous vécu ce moment ?

Ivan Calbérac :
Très bien ! Ce fut une très belle expérience. J'avais 30 ans et à 30 ans, on ne réalise pas forcément tout ce qui nous arrive, en tous cas, l'importance de ce qui se passe. Et la sortie a vraiment été un moment très beau, et très privilégié pour moi. Il y a eu un très bel accueil, j'ai été nommé aux Césars à la meilleure première oeuvre de fiction. Et je me suis senti effectivement accueilli dans le monde du cinéma, alors que je ne viens pas du tout d'un milieu d'artiste, alors que je ne connaissais personne. Et après, le plus difficile, c'est de continuer, de confirmer, de persévérer.

Philippe Chauveau :
Le cinéma, le théâtre, aujourd'hui le roman avec « Venise n'est pas en Italie ». Avez vous l'impression que l'exercice d'écriture est le même, ou voyez-vous une différence dans votre travail lorsque vous écrivez pour un support ou pour un autre ?

Ivan Calbérac :
Non, pour moi, c'est vraiment différent. Je dirais que l'écriture littéraire est vraiment celle que je vis comme la plus libre, parce qu'il n'y a pas trop de contrainte. En tous cas, je ne me mets pas trop de contraintes et on peut être dans une inspiration totale. L'écriture de cinéma est pour moi la plus technique parce qu'il y a tout un tas de règles pour un scénario. Même si on n'est pas obligé de les suivre, elles existent. C'est séquencé. Le scénario, c'est vraiment un document transitoire. A la fin d'un film, on le jette à la poubelle. Quand on écrit un livre, c'est l'oeuvre finale qui est là, sous vos yeux, en train de se former. C'est très différent en fait.

Philippe Chauveau :
Ecrire pour vous aujourd'hui, c'est essayer d'acquérir une sorte de légitimité ? Vous avez peur que le théâtre ou le cinéma ne soit pas assez valorisant ? Bien sûr, vous allez me répondre non, mais vous comprenez le sens de ma question. Le livre est peut-être une façon pour vous de montrer que vous existez ? Cela at-il plus de valeur que le cinéma ou le théâtre ?

Ivan Calbérac :
Oh non, le cinéma, c'est quand même très valorisant, et le théâtre aussi, quand ça marche. Non, je crois que c'est quelque chose que je portais en moi depuis l'adolescence en fait. Et, quand je me suis mis à écrire, le roman est venu de façon assez fluide, même si je l'ai beaucoup retravaillé par la suite. Donc, ce n'est pas un acte très volontariste. C'est plutôt accueillir quelque chose qui vient...

Philippe Chauveau :
Lorsque vous vous levez le matin, que vous vous voyez dans la glace, lorsque vous vous êtes bien recoiffé, vous voyez plus le dramaturge, le réalisateur de cinéma, l'écrivain ? Cela dépend des jours ? Ou est-ce finalement le même personnage à chaque fois ?

Ivan Calbérac :
Je vois, je ne sais pas... Quelqu'un qui a envie de communiquer des choses, de créer des oeuvres qui vont toucher les gens. Voilà, c'est ça que je vois, et quel que soit le média en fait. Il y a vraiment un désir de partager, de communiquer, de communier. Quand « L'étudiante et M. Henri » se jouait, je venais très très souvent le soir pour voir la réaction des gens, et quand je les entendais rire, ou quand je les sentais émus à la fin de la pièce, c'était vraiment une bénédiction. J'ai toujours peur d'ennuyer, et dans tout ce que je fais, il y a eu parfois un peu trop le désir de plaire, dont j'essaye de m'affranchir. Mais j'ai vraiment le désir de créer une relation.

Philippe Chauveau :
Mission réussie en tous cas aussi avec ce premier roman. « Venise n'est pas en Italie » aux éditions Flammarion.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Ivan Calberac est bien connu des cinéphiles. Après avoir suivi des études de communication puis de comédie, on le retrouve sur les planches, mais dès 1995, il est derrière la caméra. Il réalise son premier court-métrage et en 2002, il connait son premier succès public avec « Irène » où il réunit Cécile de France, Bruno Putzulu et Patrick Chesnais dans les rôles principaux. Suivront d'autres films « On va s'aimer » en 2005 et « Une semaine sur deux » en 2009 avec Mathilde Seigner et Bernard Campan. Mais ce...Venise n'est pas en Italie d'Ivan Calbérac - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Ivan Calbérac. Ivan Calbérac :Bonjour. Philippe Chauveau :Votre actualité chez Flammarion, « Venise n'est pas en Italie ». Aujourd'hui, nous sommes là pour parler de votre écriture, de ce livre. Mais quelle vie remplie que la vôtre ! Il y a l'écriture, le théâtre, la réalisation de courts-métrages, pour la télévision aussi et puis le cinéma. On vous a découvert notamment avec le film « Irène », avec Cécile de France. Vous êtes un touche-à-tout ? Vous avez besoin comme cela...Venise n'est pas en Italie d'Ivan Calbérac - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Dans ce premier titre, Ivan Calbérac, nous allons rencontrer un jeune adolescent, il a quinze ans, il s'appelle Emile. Ce qui n'est pas forcément facile à porter quand on a quinze ans. Il habite à Montargis, une petite ville du centre de la France. Il va nous faire entrer dans son journal, nous raconter sa vie, une vie un peu banale finalement. Il s'entend bien avec ses parents, mais ses parents sont un peu fantasques. Alors d'où vient-il ce jeune héros ? Est-ce que vous étiez un peu Emile quand vous aviez...Venise n'est pas en Italie d'Ivan Calbérac - Le livre - Suite