Arnaud Le Guern

Arnaud Le Guern

Une jeunesse en fuite

Portrait 06'01"

Philippe Chauveau :

Bonjour Arnaud Le Guern

Arnaud Le Guern :

Philippe Chauveau, bonjour.

Philippe Chauveau :

Vous êtes dans l'actualité avec ce nouveau roman « Une jeunesse en fuite » aux éditions du Rocher. On vous connait en tant que romancier, essayiste, vous allez nous expliquer votre travail littéraire puisque vous évoluez dans le monde de l'édition. Qui êtes-vous ? Présentez-vous ! Si vous deviez vous définir, que diriez-vous de vous- même ?

Arnaud Le Guern :

Quelque part j'ai dû écrire que j'étais un flâneur non salarié de l'édition. C'est à dire que j'écris, je lis, j'édite, donc tout cela reste dans les mots, tout cela est au service des auteurs. Ce qui occupe mes journées, c'est éditer des textes, et de temps en temps l'envie me prend d'en écrire moi-même.

Philippe Chauveau :

D'où vient cet amour des mots ? Pourquoi cette envie de l'écriture et de la lecture ?

Arnaud Le Guern :

Beckett disait « Je ne suis bon qu'à ça ! » quand on lui demandait pourquoi il écrivait. Alors, je reprendrai peut-être un petit peu facilement Beckett, parce que je ne suis bon qu'à ça ! Et si on remonte plus lointainement en arrière, j'ai eu plaisir à découvrir des auteurs comme Buckowski, Jacques Laurent, Roger Nimier, Gabriel Matzneff... Du plaisir à les lire, à les relire, à en découvrir d'autres et cela m'a donné envie de faire comme eux, de coucher sur la page blanche les silhouettes qui pouvaient m'intéresser, les personnages que j'avais envie de voir s'animer, que ce soit dans un essai, un roman, une flânerie, des braconnages. Au départ c'est un peu par mimétisme, envie de faire comme des personnalités que j'ai aimé retrouver dans leurs mots et puis, au fil du temps, connaissant et apprenant à connaître presque personnellement certains de ces écrivains que j'avais aimé plus jeune, j'ai eu envie de leur demander des livres qu'il me plairait de lire. C'est comme ça que je deviens éditeur, c'est en allant à la rencontre d'auteurs lus adolescent, et en leur demandant de m'offrir ou d'écrire un texte pour les éditeurs pour lesquels je travaillais.

Philippe Chauveau :

Vous avez utilisé le mot de flâneur pour vous définir. Si je dis que vous êtes poète, dilettante, est-ce que ces termes là vous conviennent aussi?

Arnaud Le Guern :

Il y a pire, ce sont des jolis mots. « Dilettante » c'est à la fois le titre d'un très bon film de Pascal Thomas, c'est le nom d'une maison d'édition de grande qualité et c'est également le nom d'un vin qui est de très bonne facture, avec « dilettante » vous êtes parfaitement dedans. On assimile souvent le dilettantisme à la légèreté, que j'aime beaucoup, mais derrière tout cela il faut un petit esprit de sérieux qui ne se prend pas au sérieux.

Philippe Chauveau :

Vous avez trois romans à votre actif et il y a aussi ce que je vais appeler des essais mais que vous allez définir autrement, consacrés à Jean-Edern Hallier, à Beigbeder, à Vadim, entre autres ; vous appelez ça des flâneries littéraires ?

Arnaud Le Guern :

Des flâneries biographiques. Parce que je suis incapable d'écrire des biographies classiques, très journalistiques. J'en lis, mais moi, en tant qu'écrivain, je ne sais pas faire. Etre trop dans les rails du genre biographique m'ennuie. J'écris ces biographies comme j'écris mes romans. Je me permets presque le mentir-vrai qui était cher à Aragon. Je pars d'une réalité et j'ai tendance à n'en faire un peu qu'à ma tête.

Philippe Chauveau :

Je reprends le mentir-vrai d'Aragon. De la biographie à l'autobiographie il n'y a qu'un pas et vos romans sont très largement teintés de votre propres vie, de votre expérience. Est-ce un choix, un goût, une volonté ? Est-ce une sécheresse par rapport à une imagination qui vous permettrait d'inventer d'autres personnages ?

Arnaud Le Guern :

Exactement, je n'ai aucune imagination. Ma compagne me le rapproche parfois. J'aimerais être George Martin, écrire tous les tomes de « Game of Thrones », j'aimerais imaginer des mondes parallèles parfaitement construits, je n'y arrive pas ! Je n'en ai pas plus l'envie que ça ! Je crains que cela possiblement m'ennuie un petit peu. J’ai besoin du réel, d'un réel, de mon nombril peut-être, et de mon nombril j'essaie de faire le tarmac de toutes mes envies, on y trouve des silhouettes, on y trouve des atmosphères, on y trouves des ambiances. A partir de ce réel là, je raconte, j'essaie de raconter des histoires, qui sont des histoires effectivement qui peuvent avoir trait à l'intime, qui peuvent avoir trait aux sentiments, qui peuvent avoir trait aux paysages, aux individus.

Philippe Chauveau :

Votre actualité Arnaud Le Guern, « Une jeunesse en fuite », aux éditions du Rocher.

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