Gilles Legardinier

Gilles Legardinier

Une fois dans ma vie

Portrait 6'50

Philippe : Bonjour Gilles Legardinier, votre actualité « Une fois dans ma vie », le parcours à été beau depuis 2011, ça a été votre premier grand succès en librairie, sachant qu'avant il y avait eu deux autres titres: « L 'Exil des anges » et « Nous étions les hommes ». Quel souvenir gardez vous de cette avant-grosse notoriété, avant 2011 ?

Gilles : Il n'y a pas tellement d'écart, le plaisir est le même, ça n'a pas changé. Mon contact aux lecteurs est le même, il y en a plus maintenant, mais la qualité et la sincérité du rapport est là aussi. Et j'ai l'impression de faire le même métier : ressentir et écrire des histoires. L'écho que ça trouve grâce à ceux qui me soutiennent change, mais ça ne change pas ma perception, je n'ai pas de regard sur mon parcours, j'avance.

Philippe : Pourtant vous aimez les beaux souvenirs, les rencontres, et pendant toutes ces années vous en avez fait de belles rencontres, elles sont bien quelque part en vous.

Gilles : Elles sont dans ma vie, mais ce sont des rencontres humaines, elle ne sont pas liées au succès ou à moins de succès. Elles sont liées à une qualité, à une densité, à une humanité du moment, c'est ça que j'emmagasine toujours.

Philippe : Justement, ces rencontres humaines que vous faites au fil des années, c'est le terreau de votre écriture ? C'est là votre inspiration ? C'est ce sens de l'observation qui est important ?

Gilles : Observer les gens oui, mais presque à leur insu, quand les gens m'ont lu, ils savent que je vois et il y a une espèce de retenue. Alors que c'est quand ils sont libres et pas observés que les humains sont le plus eux-mêmes, le plus intéressant, le moins policé et d'un seul coup le plus surprenant. Et ce sont des petites choses que je guette. Un hall d'aéroport, un train... Partout où il y a des gens qui vivent sans se soucier qu'on les regarde, j'adore ça, je suis gourmand de ça.

Philippe : On va faire un petit jeu « j'aime-j'aime pas », dans votre métier d'auteur, qu'aimez vous et que n'aimez vous pas ?

Gilles : J'aime écrire, j'aime me mettre dans l'état que j'espère provoquer chez mes lecteurs, j'aime rire et j'aime pleurer pour des belles émotions, j'aime l'idée de surprendre, un peu comme quelqu'un qui prépare un plat pour des gens qu'il aimerait, j'aime pas le côté métier justement parce que pour moi c'est une vie, j'aime pas le côté classement, intérêt, industrie, qui est une nécéssité que je respecte complètement et dont je suis parfaitement conscient mais qui pour moi n'est pas un accélérateur de création ou un facteur de bien être.

Philippe : Le grand public vous connaît avec les titres « Demain j'arrête ! », « Complètment cramé ! », « Et soudain tout change » entre autres, dans lesquels il y a beaucoup d'humanité, de bienveillance, une écriture qui alterne l'humour mais aussi la poésie, la tendresse et l'émotion. Mais je rappelle quand même « L'exil des anges » et « Nous étions les hommes », et il y a eu l'an dernier « Le premier Miracle » où vous reveniez à vos premières amours en parlant d'espionnage, d'ésoterisme, esprit polar...

Gilles : Je cumulais tous les genres. Pour moi « Le premier miracle » qui a, au début, intrigué mon lectorat qui l'avait connu avec les comédies et, maintenant les gens tentent leur chance et il y a une espèce de mouvement ou les gens disent « on a eu peur mais ça valait bien le coup parce que c'est bien vous ».

Philippe : Alors justement pourquoi avoir eu envie de mélanger tous ces genres, c'était pour montrer que votre palette est plus large qu'on ne le pensait, pour revenir à vos premières amours ?

Gilles : Non je n'écris pas pour démontrer. À chaque fois j'essaie d'avoir une histoire qui me parle et qui me permet d'aborder des thèmes auxquels je crois. Je ne calcule pas ce que j'écris, j'attends le moment où l'histoire est mûre, « Le premier miracle » j'aurai bien aimé l'écrire un ou deux livres avant pour installer une espèce d'alternance. Mais je me méfie des gens qui ont une recette, mes livres sont à chaque fois une nouvelle aventure. Vous dites qu'il y a des comédies et des polars, mais mes comédies sont elles-mêmes très différentes les unes des autres. A chaque fois j'essaie de varier, j'aime surprendre.

Philippe : Ce qui est impressionant c'est qu'à chaque fois qu'on se rencontre je sais qu'il y a déjà deux ou trois romans qui sont en train d'être écrits. Vous avez besoin d'avoir toujours plein de personnages qui viennent se téléscoper dans votre imagination ?

Gilles : Je ne sais pas si j'en ai besoin mais c'est ce qu'il se passe. Je vis en permanence avec des histoires que je cisèle, que je développe, que je laisse parfois en jachère pour être sur qu'elles sont solides, qu'elles passent l'épreuve du temps, que je modifie après. J'ai besoin de cette maturation intérieure avant de me mettre à écrire, c'est évident. Peut être que ça me rassure mais ce n'est pas conscient en tous cas.

Philippe : Comment définiriez vous la relation que vous avez avec vos lecteurs ? On sait que vous êtes très présent en librairie, vous aimez la rencontre et l'échange, quel mot le traduit le mieux ?

Gilles : C'est un contact qui tue complètement la notion de solitude, ça rapproche des gens par ce qu'ils ont de plus important, de plus essentiel, de vrai. Même si les romans sont des histoires imaginaires, les sentiments qui en découlent sont purement, totalement authentiques, et c'est assez magique. Pour moi c'est une symbiose, j'ai besoin d'eux, ils ont l'air de bien m'aimer, je n'aime pas la solitude, j'aime ressentir à plusieurs, j'aime bien comprendre grâce à ceux qui ont fait le chemin avant moi et qui souvent ont les réponses. Donc quand j'arrive à voir -dans leurs regards, dans leurs parcours- des reponses pour ma vie, ça tue complètement le sentiment de solitude et on se dit qu'on est une même espèce, qu'on a tous les mêmes bases, que personne ne se ressemble. On est vraiment très différents, la façon d'utiliser l'architecture humaine est différente pour chacun mais par contre, faire l'experience de cette espèce d'universalité redonne foi en l'humanité, foi en l'avenir, foi dans les hommes et les femmes, tout ce qui nous manque aujourd'hui !..

Philippe : Et vos romans nous rappellent qu'on est bien quand on est ensemble. « Une fois dans ma vie » c'est votre actualité, Gilles Legardinier, chez Flammarion.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Fidèle à ses lecteurs, Gilles Legardinier revient chaque année en librairie avec une nouvelle surprise. Si ses premiers titres « Nous étions les hommes » et « L’exil des anges » étaient imprégnés des codes du polar, du roman d’espionnage saupoudré d’ésotérisme, c’est réellement en 2011 que Gilles Legardinier se fait connaître du grand public avec « Demain j’arrête ». Depuis, le succès ne s’est jamais démenti. « Complètement cramé », « Et soudain tout change » ou encore « Quelqu’un pour...Mardi soir, 19h de Gilles Legardinier - Présentation - Suite
    Philippe : Bonjour Gilles Legardinier, votre actualité « Une fois dans ma vie », le parcours à été beau depuis 2011, ça a été votre premier grand succès en librairie, sachant qu'avant il y avait eu deux autres titres: « L 'Exil des anges » et « Nous étions les hommes ». Quel souvenir gardez vous de cette avant-grosse notoriété, avant 2011 ? Gilles : Il n'y a pas tellement d'écart, le plaisir est le même, ça n'a pas changé. Mon contact aux lecteurs est le même, il y en a plus maintenant, mais la qualité et...Mardi soir, 19h de Gilles Legardinier - Portrait - Suite
    Philippe : Quelle idée originale, Gilles Legardinier de nous emmener dans un théâtre, puisque effectivement c'est le cadre, c'est le décor de votre nouveau roman « Une fois dans ma vie » et dans ce théâtre on va faire connaissance avec un trio de femmes assez insolite, il y a Eugénie, il y a Céline, il y a Juliette mais c'est Eugenie qui tient le premier rôle, elle est la gardienne des lieux, vous pouvez nous la présenter, Eugenie ? Qui est-elle cette femme qui se pose pas mal de questions au milieu de sa vie ? Gilles...Mardi soir, 19h de Gilles Legardinier - Livre - Suite