Philippe Besson

Philippe Besson

Une bonne raison de se tuer

Portrait 4'20

Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Besson. Merci de nous recevoir. Votre actualité chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ». Entre Philippe Besson en 2000-2001 qui publiait « En l'absence des hommes » et Philippe Besson en 2012 qui publie « Une bonne raison de se tuer », est-ce le même personnage ?

Philippe Besson :
Forcément non, parce que le passage des années vous change, vous fait prendre des directions imprévues et que la somme des rencontres qu'on fait par ailleurs, ça nourrit. Et la somme des voyages qu'on accomplit, ça modifie le tempérament et l'état d'esprit, donc sans doute, je ne suis pas le même homme. J'imagine que quand je suis arrivé en littérature, j'avais une espèce d'innocence et j'ai perdu l'innocence, par essence, et j'ai sans doute moins d'émerveillement.

Philippe Chauveau :
Vous aimez le contact avec vos lecteurs. Vous êtes souvent en signature, en rencontre dans les librairies, dans les salons. Selon vous, quel est le portrait type de votre lecteur ?

Philippe Besson :
Si j'en crois les gens que je rencontre dans les librairies, je pense que ce sont les femmes majoritairement qui me lisent, ce qui est traditionnel, puisqu'on sait que grosso modo les romans sont majoritairement lus par les femmes. 70% des lecteurs de romans, sont des lectrices. Moi, j'ai l'impression que la proportion chez moi monte à 80 ou 90%
Philippe Chauveau :
Qu'est ce que vos lecteurs ou vos lectrices en l'occurrence recherchent dans vos livres ?

Philippe Besson :
J'ai essayé de comprendre et je pense qu'il y a plusieurs raisons. D'abord, la première, c'est qu'il y a quand même souvent dans mes livres des portraits de femmes et j'imagine que comme beaucoup de mes livres fonctionnent sur l'empathie ou la proximité, il doit y avoir une espèce d'identification ou de travail de proximité avec les personnages que je raconte. Et puis, je suis un écrivain du sentiment, je me suis toujours défini comme ça, un écrivain du sensible. Je ne fais pas des trucs avec des grands champs de bataille, de l'action toutes les cinq minutes, du thriller ou de la science-fiction. C'est vrai que je suis plutôt dans un registre qui est celui du sentiment et du sensible, donc à tord ou à raison peut-être que c'est quelque chose de plus féminin que masculin.

Philippe Chauveau :
Cela veut-il dire que l'on peut s'identifier à certains de vos personnages et que votre écriture serait une sorte de baume apaisante parfois ?

Philippe Besson :
D'après ce que me disent mes lectrices quand je les rencontre, oui, elles disent cela. Elles disent qu'elles se sont reconnues, elle ont l'impression que c'est un peu leur histoire que je racontais et que parfois ça leu était utile. J'ai écrit un livre qui s'appelle « Se résoudre aux adieux » qui est un livre sur la rupture amoureuse et c'était très étrange parce que les lectrices arrivaient puis elles disaient que c'est mon histoire que vous avez raconté. Alors je leur disait que non, on ne se connait pas. Mais elles s'étaient emparées de ça car la rupture amoureuse c'est un thème universel, donc chacun en a vécu à un moment ou un autre et c'est ça la magie de la littérature, pas de la mienne, mais de la littérature d'une manière générale, c'est qu'à un moment vous racontez une histoire et le lecteur s'en empare et ça devient leur histoire, leur parcours, leur propre destin. C'est pour ça que ça fonctionne depuis toujours les romans, c'est qu'on invente des choses et les gens les croient suffisamment vraisemblable pour qu'elles deviennent vraies dans leur propre parcours.

Philippe Chauveau :
On a parfois l'impression que vous êtes entre un homme désabusé et un homme pleinement heureux dans son époque.

Philippe Besson :
Alors je suis assez heureux dans mon époque parce que je n'ai pas de raison de me plaindre. Si je me plaignais, je serai très ingrat. J'ai la chance de vivre de la passion qu'est la mienne, donc c'est extraordinaire, donc je vais bien et je ne vais pas me plaindre. Et en même temps, comme je suis un peu un témoin de ce qui m'entoure, je vois bien que l'époque n'est pas toujours heureuse, que les temps sont durs pour plein de gens. Je ne vis pas dans une tour d'ivoire, donc le réel il vient me blesser, il vient me heurter.

Philippe Chauveau :
Et l'écriture du coup elle vous apaise face à cette époque désabusée ?

Philippe Besson :
Oui. Elle me permet de trouver l'équilibre. C'est comme un type sur un fil qui bat des mains, parce qu'il tombe presque et tout à coup avec l'écriture vous ne battez plus des bras et ça va et vous pouvez avancer sur votre fil. Et il y a ça et je sais que je ne vais pas tomber en écrivant et donc c'est énorme de savoir qu'on ne va pas tomber en marchant sur un fil au dessus du vide. Et c'est ça l'écriture, c'est de savoir qu'on peut marcher sur un fil au dessus du vide et qu'on ne tombera pas.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Besson. Votre actualité, votre nouveau roman chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ».

Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Besson. Merci de nous recevoir. Votre actualité chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ». Entre Philippe Besson en 2000-2001 qui publiait « En l'absence des hommes » et Philippe Besson en 2012 qui publie « Une bonne raison de se tuer », est-ce le même personnage ?

Philippe Besson :
Forcément non, parce que le passage des années vous change, vous fait prendre des directions imprévues et que la somme des rencontres qu'on fait par ailleurs, ça nourrit. Et la somme des voyages qu'on accomplit, ça modifie le tempérament et l'état d'esprit, donc sans doute, je ne suis pas le même homme. J'imagine que quand je suis arrivé en littérature, j'avais une espèce d'innocence et j'ai perdu l'innocence, par essence, et j'ai sans doute moins d'émerveillement.

Philippe Chauveau :
Vous aimez le contact avec vos lecteurs. Vous êtes souvent en signature, en rencontre dans les librairies, dans les salons. Selon vous, quel est le portrait type de votre lecteur ?

Philippe Besson :
Si j'en crois les gens que je rencontre dans les librairies, je pense que ce sont les femmes majoritairement qui me lisent, ce qui est traditionnel, puisqu'on sait que grosso modo les romans sont majoritairement lus par les femmes. 70% des lecteurs de romans, sont des lectrices. Moi, j'ai l'impression que la proportion chez moi monte à 80 ou 90%
Philippe Chauveau :
Qu'est ce que vos lecteurs ou vos lectrices en l'occurrence recherchent dans vos livres ?

Philippe Besson :
J'ai essayé de comprendre et je pense qu'il y a plusieurs raisons. D'abord, la première, c'est qu'il y a quand même souvent dans mes livres des portraits de femmes et j'imagine que comme beaucoup de mes livres fonctionnent sur l'empathie ou la proximité, il doit y avoir une espèce d'identification ou de travail de proximité avec les personnages que je raconte. Et puis, je suis un écrivain du sentiment, je me suis toujours défini comme ça, un écrivain du sensible. Je ne fais pas des trucs avec des grands champs de bataille, de l'action toutes les cinq minutes, du thriller ou de la science-fiction. C'est vrai que je suis plutôt dans un registre qui est celui du sentiment et du sensible, donc à tord ou à raison peut-être que c'est quelque chose de plus féminin que masculin.

Philippe Chauveau :
Cela veut-il dire que l'on peut s'identifier à certains de vos personnages et que votre écriture serait une sorte de baume apaisante parfois ?

Philippe Besson :
D'après ce que me disent mes lectrices quand je les rencontre, oui, elles disent cela. Elles disent qu'elles se sont reconnues, elle ont l'impression que c'est un peu leur histoire que je racontais et que parfois ça leu était utile. J'ai écrit un livre qui s'appelle « Se résoudre aux adieux » qui est un livre sur la rupture amoureuse et c'était très étrange parce que les lectrices arrivaient puis elles disaient que c'est mon histoire que vous avez raconté. Alors je leur disait que non, on ne se connait pas. Mais elles s'étaient emparées de ça car la rupture amoureuse c'est un thème universel, donc chacun en a vécu à un moment ou un autre et c'est ça la magie de la littérature, pas de la mienne, mais de la littérature d'une manière générale, c'est qu'à un moment vous racontez une histoire et le lecteur s'en empare et ça devient leur histoire, leur parcours, leur propre destin. C'est pour ça que ça fonctionne depuis toujours les romans, c'est qu'on invente des choses et les gens les croient suffisamment vraisemblable pour qu'elles deviennent vraies dans leur propre parcours.

Philippe Chauveau :
On a parfois l'impression que vous êtes entre un homme désabusé et un homme pleinement heureux dans son époque.

Philippe Besson :
Alors je suis assez heureux dans mon époque parce que je n'ai pas de raison de me plaindre. Si je me plaignais, je serai très ingrat. J'ai la chance de vivre de la passion qu'est la mienne, donc c'est extraordinaire, donc je vais bien et je ne vais pas me plaindre. Et en même temps, comme je suis un peu un témoin de ce qui m'entoure, je vois bien que l'époque n'est pas toujours heureuse, que les temps sont durs pour plein de gens. Je ne vis pas dans une tour d'ivoire, donc le réel il vient me blesser, il vient me heurter.

Philippe Chauveau :
Et l'écriture du coup elle vous apaise face à cette époque désabusée ?

Philippe Besson :
Oui. Elle me permet de trouver l'équilibre. C'est comme un type sur un fil qui bat des mains, parce qu'il tombe presque et tout à coup avec l'écriture vous ne battez plus des bras et ça va et vous pouvez avancer sur votre fil. Et il y a ça et je sais que je ne vais pas tomber en écrivant et donc c'est énorme de savoir qu'on ne va pas tomber en marchant sur un fil au dessus du vide. Et c'est ça l'écriture, c'est de savoir qu'on peut marcher sur un fil au dessus du vide et qu'on ne tombera pas.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Besson. Votre actualité, votre nouveau roman chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ».

Une bonne raison de se tuer Aux éditions Julliard
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Le 1er roman de Philippe Besson « En l'absence des hommes » en 2001 avait fortement marqué les esprits. Succès critique et public, le livre fut récompensé notamment par le Prix Emmanuel Roblès du 1er roman. Très vite Philippe Besson va enchaîner les titres et quels qu'en soient les lieux ou les époques, on y retrouve le goût de l'auteur à décrypter les sentiments, à fouiller les cœurs et les âmes avec toujours une écriture vive, limpide, d'une extrême sensibilité, sans jamais tomber dans la facilité. « Un garçon...Un soir d'été de Philippe Besson - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau :Philippe Besson, merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Julliard de votre nouveau roman, c'est le douzième, « Une bonne raison de se tuer ». Douze romans en douze ans. Nous avons deux personnages. Nous avons Laura qui est une femme d'une quarantaine d'années ?Philippe Besson :Quarante-cinq ans.Philippe Chauveau :Elle vit à Los Angeles et elle a décidé de mettre fin à ses jours et puis un autre personnage qu'on va découvrir au fil des pages, c'est Samuel qui lui a aussi dans ses eaux là et...Un soir d'été de Philippe Besson - Le livre - Suite
    Librairie Del Duca(Paris)Sylvie Gaudenzi C'est un roman qui lui ressemble vraiment bien. C'est un univers qui est très Besson. Dès les premières lignes, on est vraiment dans un univers feutré, avec une sorte de douceur qui est installée dès le début par un rythme, une écriture particulière. C'est un roman qui est assez triste, qui parle de deux personnages qui vont mal. C'est une tragédie. C'est quand même un livre qui est agréable à lire, il y a une douceur, on est un peu enveloppé dans ses phrases, dans ses rythmes, c'est...Un soir d'été de Philippe Besson - L'avis du libraire - Suite