Marc Levy

Marc Levy

Si c'était à refaire

Portrait 4'01

Philippe Chauveau :
Bonjour Marc Levy. Nous avons grand plaisir à vous recevoir à l'occasion de la sortie de votre nouveau roman « Si c'était à refaire ». On en reparlera. Peut-on dire que l'écriture est arrivée un peu par hasard dans votre vie ?


Marc Levy :
Oui et non. J'avais beaucoup de problèmes d'expression à l'oral. Il y avait – et il y a toujours – une pudeur, une réserve et une mise en arrière. J'adore être entouré de gens et être au milieu du monde, mais avec l'envie d'être invisible et l'écriture a été libératoire, l'écriture est un monologue qui se transforme après cuisson en dialogue.

Philippe Chauveau :
Mais êtes vous un être solitaire lorsque vous écrivez ?


Marc Levy :
Oui, mais pas seulement quand j'écris. Je suis quelqu'un de très solitaire. Mais c'est paradoxal, car je suis quelqu'un de solitaire qui a horreur de la solitude.

Philippe Chauveau :
Avez-vous conscience du bien que vous pouvez procurer à certains de vos lecteurs ?


Marc Levy :
Il y a quelque jours, j'ai reçu une lettre d'un lecteur qui disait cela et je me suis dis pendant dix minutes que cette personne avait dû se tromper, qu'elle devait écrire à Bernard-Henri Lévy ou quelqu'un d'autre. Ca arrive, mais je suis beaucoup trop pudique pour penser à ça. On a toujours peur du cliché quand on écrit, mais on a toujours peur du cliché à propos de ce qu'on dit. Il y a une très grande confusion. Par exemple, je n'ai jamais écrit de roman d'amour. Au début de ma vie d'écrivain, on m'a tout de suite classé dans la catégorie « roman d'amour »...

Philippe Chauveau :
… On aime bien mettre les gens dans des cases...


Marc Levy :
Moi, ça me faisais marrer. Je n'ai jamais écrit de roman d'amour. J'ai écrit des romans dans lesquels, il y avait une empathie pour les personnages, donc dans lesquels il y avait de l'amour. Mais ce ne sont pas des romans des romans d'amour. J'ai écrit à un moment donné une comédie romantique,mais parce que j'avais envie de faire ça. Le bien-être qu'il peut y avoir éventuellement dans mes romans, c'est la sincérité des personnages. Je me souviens de quelqu'un qui disait « dans ce livre il y a beaucoup de bons sentiments » et j'avais envie de lui dire « et alors ? » En quoi est-ce grave. C'est plus intelligent quand il y a beaucoup de mauvais sentiment ?

Philippe Chauveau :
Souffrez-vous encore de ces clichés, bon sentiment, roman d'amour ?


Marc Levy :
Non, au contraire. En fait, je suis très reconnaissant de ça. La critique a un avantage énorme, c'est qu'elle vous maintient dans une humilité permanente. Il vaut mieux avoir un complexe d'infériorité, que de supériorité. C'est moins dangereux. De ce côté là, j'ai trouvé ça très positif. Et le deuxième c'est qu'il y a un côté épris de liberté qui fait que cette tentative de mettre dans des boîtes, m'a donné encore plus l'envie d'en sortir. Ca a certainement contribué à cette prise de conscience, très tôt, dès le troisième roman, que je en ferai jamais deux romans qui se ressemblent.

Philippe Chauveau :
Une dernière question. Plus tard, Marc Levy, dans une anthologie sur le roman du 21e siècle, que désireriez-vous que l'on dise, que l'on écrive, quels seraient les adjectifs qui traduiraient le mieux votre travail.


Marc Levy :
Je crois que c'est le mot sincérité, humour... Si on dit de moi que je suis quelqu'un qui a fait son métier sérieusement sans jamais se prendre au sérieux, je serai ravi. J'en demande pas plus.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Marc Levy. Votre actualité, c'est ce nouveau titre « Si c'était à refaire » aux éditions Robert Laffont, également disponible chez Versilio.

Philippe Chauveau :
Bonjour Marc Levy. Nous avons grand plaisir à vous recevoir à l'occasion de la sortie de votre nouveau roman « Si c'était à refaire ». On en reparlera. Peut-on dire que l'écriture est arrivée un peu par hasard dans votre vie ?


Marc Levy :
Oui et non. J'avais beaucoup de problèmes d'expression à l'oral. Il y avait – et il y a toujours – une pudeur, une réserve et une mise en arrière. J'adore être entouré de gens et être au milieu du monde, mais avec l'envie d'être invisible et l'écriture a été libératoire, l'écriture est un monologue qui se transforme après cuisson en dialogue.

Philippe Chauveau :
Mais êtes vous un être solitaire lorsque vous écrivez ?


Marc Levy :
Oui, mais pas seulement quand j'écris. Je suis quelqu'un de très solitaire. Mais c'est paradoxal, car je suis quelqu'un de solitaire qui a horreur de la solitude.

Philippe Chauveau :
Avez-vous conscience du bien que vous pouvez procurer à certains de vos lecteurs ?


Marc Levy :
Il y a quelque jours, j'ai reçu une lettre d'un lecteur qui disait cela et je me suis dis pendant dix minutes que cette personne avait dû se tromper, qu'elle devait écrire à Bernard-Henri Lévy ou quelqu'un d'autre. Ca arrive, mais je suis beaucoup trop pudique pour penser à ça. On a toujours peur du cliché quand on écrit, mais on a toujours peur du cliché à propos de ce qu'on dit. Il y a une très grande confusion. Par exemple, je n'ai jamais écrit de roman d'amour. Au début de ma vie d'écrivain, on m'a tout de suite classé dans la catégorie « roman d'amour »...

Philippe Chauveau :
… On aime bien mettre les gens dans des cases...


Marc Levy :
Moi, ça me faisais marrer. Je n'ai jamais écrit de roman d'amour. J'ai écrit des romans dans lesquels, il y avait une empathie pour les personnages, donc dans lesquels il y avait de l'amour. Mais ce ne sont pas des romans des romans d'amour. J'ai écrit à un moment donné une comédie romantique,mais parce que j'avais envie de faire ça. Le bien-être qu'il peut y avoir éventuellement dans mes romans, c'est la sincérité des personnages. Je me souviens de quelqu'un qui disait « dans ce livre il y a beaucoup de bons sentiments » et j'avais envie de lui dire « et alors ? » En quoi est-ce grave. C'est plus intelligent quand il y a beaucoup de mauvais sentiment ?

Philippe Chauveau :
Souffrez-vous encore de ces clichés, bon sentiment, roman d'amour ?


Marc Levy :
Non, au contraire. En fait, je suis très reconnaissant de ça. La critique a un avantage énorme, c'est qu'elle vous maintient dans une humilité permanente. Il vaut mieux avoir un complexe d'infériorité, que de supériorité. C'est moins dangereux. De ce côté là, j'ai trouvé ça très positif. Et le deuxième c'est qu'il y a un côté épris de liberté qui fait que cette tentative de mettre dans des boîtes, m'a donné encore plus l'envie d'en sortir. Ca a certainement contribué à cette prise de conscience, très tôt, dès le troisième roman, que je en ferai jamais deux romans qui se ressemblent.

Philippe Chauveau :
Une dernière question. Plus tard, Marc Levy, dans une anthologie sur le roman du 21e siècle, que désireriez-vous que l'on dise, que l'on écrive, quels seraient les adjectifs qui traduiraient le mieux votre travail.


Marc Levy :
Je crois que c'est le mot sincérité, humour... Si on dit de moi que je suis quelqu'un qui a fait son métier sérieusement sans jamais se prendre au sérieux, je serai ravi. J'en demande pas plus.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Marc Levy. Votre actualité, c'est ce nouveau titre « Si c'était à refaire » aux éditions Robert Laffont, également disponible chez Versilio.

Si c'était à refaire Robert Laffont / Versilio
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Avec plus d'1M500 livres vendus en 2011, Marc Lévy reste l'un des auteurs les plus lus en France. Depuis son 1er roman « Et si c'était vrai » en 2000, Marc Lévy a su créer autour de lui un univers de lecteurs, et surtout de lectrices, fidèles, attendant avec impatience chaque nouveau titres. Le succès est international puisque ses romans sont traduits dans 45 langues.Et comme tout auteur populaire à succès, Marc Lévy subit une sorte de dédain de la part de certains autoproclamés spécialistes littéraires. C'est une attaque...Samedi 6 avril 2019 de Marc Levy - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Marc Levy. Nous avons grand plaisir à vous recevoir à l'occasion de la sortie de votre nouveau roman « Si c'était à refaire ». On en reparlera. Peut-on dire que l'écriture est arrivée un peu par hasard dans votre vie ?Marc Levy :Oui et non. J'avais beaucoup de problèmes d'expression à l'oral. Il y avait – et il y a toujours – une pudeur, une réserve et une mise en arrière. J'adore être entouré de gens et être au milieu du monde, mais avec l'envie d'être invisible et l'écriture a été...Samedi 6 avril 2019 de Marc Levy - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Marc Levy, il y a eu récemment « L'étrange voyage de Monsieur Daldry » et puis aujourd'hui un nouveau titre « Si c'était à refaire » et on change complètement d'univers parce que là vous nous entrainez dans une sorte de thriller. On est avec Andrew. Andrew est un journaliste qui vit à New-York, un journaliste au New-York Times. Il a gravi les échelons, parce qu'au début il a fait des bio dans la nécrologie, il a écrit ensuite des articles de fond. Il va retrouver une amie d'enfance qu'il va courtiser,...Samedi 6 avril 2019 de Marc Levy - Le livre - Suite