Joseph Denize

Joseph Denize

Quand on parle du diable

Portrait 00'06'26"

Philippe Chauveau :

Bonjour Joseph Denize. Vous êtes dans l'actualité en ce début d'année avec ce premier roman chez Julliard, "Quand on parle du diable livre" sur lequel nous allons revenir bien sûr mais faisons connaissance. Vous êtes franco-italien de naissance, puis aussi dans la vie puisque vous partagez votre temps entre Paris et la Toscane. Vous résidez à Florence. Comment vivez-vous cette double culture, cette double vie, cette double casquette, la vie entre Paris et la Toscane ?

Joseph Denize :

Effectivement, je suis né à Paris et j'ai grandi à Paris. Mais je suis parti vivre en Italie il y a plus de vingt ans de cela. Je vis actuellement à Florence. Mais comme j'ai toujours eu les deux cultures, je n'ai aucune difficulté à m'adapter à l'Italie, à m'insérer dans la société. Ce sont deux pays très proches, deux cultures très proches, de la même coulée culturelle. J'ai eu toujours eu la possibilité de revenir très fréquemment à Paris.

Philippe Chauveau :

Vous suivez régulièrement ce qui se passe en France, comme en Italie. Cela veut dire que, culturellement, vous butinez autant en France qu’en Italie ? Vous vous imprégnez de ces deux influences ?

Joseph Denize :

Je crois que butiner est le mot qui convient ! Je butine à droite et à gauche, un peu un peu comme une abeille au milieu d'un champ de fleurs.

Philippe Chauveau :

L'image est jolie ! Je le disais, c'est votre premier roman. Cela veut dire qu'il y a une autre vie, un autre à notre parcours, mais dans lequel la littérature, la lecture et l'écriture ont une place importante. Je pense qu'on ne trahit pas de secret en disant que vous travaillez dans le monde de l'écriture, actuellement, et depuis plusieurs années maintenant. Que faites-vous ?

Joseph Denize :

Depuis une vingtaine d'années, je travaille comme concepteur rédacteur publicitaire. Et depuis 2016-2017, je travaille aussi dans le secteur du cinéma. J'écris des scénarios, notamment un long métrage coécrit avec Cédric Ido et Modi Barry qui sont les deux réalisateurs, "La vie de château", qui est sorti en 2017. Depuis, je participe à plusieurs projets d'écriture.

Philippe Chauveau :

Donc, écriture cinématographique d'une part et écriture publicitaire d’autre part, mais aujourd'hui aussi, écriture romanesque. J'imagine que ce roman ne nait pas comme ça, d'un claquement de doigts. D'ailleurs, je sais que vous avez travaillé dessus pendant plusieurs années. C'est un projet de longue haleine. Il y a longtemps que vous aviez envie d'écrire un roman ? C'est l'aboutissement d'un projet ?

Joseph Denize :

Il y a très longtemps que je voulais écrire un roman. J’avais écrit des petites choses avant. J'ai écrit deux petits romans très courts, en italien, avant d’en d'arriver à "Quand on parle du diable", qui est mon premier roman français, mon premier roman dans ma langue. Effectivement, c'est un travail de longue haleine avec une idée qui a germé mais qui a mis pas mal de temps à se concrétiser. C'est parti d'un personnage, celui du magicien, l’un des deux personnages principaux du roman, qui m'a habité pendant plusieurs années. Avant que je me lance dans cette aventure, avant que je me lance dans l'écriture, cela m'a pris quatre ou cinq ans.

Philippe Chauveau :

Avant de parler concrètement de votre roman, on peut quand même dire qu'il y a un univers fantastique, parce qu'il faut préciser que vous-même êtes un amateur, un lecteur fantastique.

Joseph Denize :

Oui, depuis toujours, depuis mon adolescence. En général, c'est à cet âge-là que ce goût se prononce, se manifeste.

L’un des premiers livres que j'ai lu, c'est "Le Voyage de Gulliver" qui a été vraiment une révélation pour moi, quand j'avais à peu près 13 ans. Puis, je suis tout de suite passé au auteurs anglo-saxons, Stephen King, Clive Barker etc… Un peu plus tard, aux sud-américains, Borges, Cortazar, Adolfo Bioy Casares... Pendant mon adolescence, je vouais un culte à Borges. Vous voyez, là encore j'ai butiné, j'ai beaucoup butiné dans la littérature, sans m'enfermer dans un secteur particulier. Mais ce goût pour le fantastique m'a toujours accompagné même si je ne m'y suis pas confiné non plus. Pour moi, il y a dans le fantastique, quelque chose qui est vraiment le propre de la littérature. Je crois que la littérature est par essence fantastique parce que, que ce soit dans un genre réaliste ou autre, on ne sort jamais vraiment de l'ordre du fantasme. J'ai aussi enseigné parce que j'ai aussi un parcours universitaire. Quand j'étais à Paris VIII, pour terminer ma thèse, j'ai écrit une thèse sur William Blake et James Joyce. J'avais deux cours à assurer, un cours sur William Blake et un cours sur la littérature fantastique, donc plus organisé, plus historique, qui partait du roman gothique pour arriver au début du vingtième siècle. Donc c'est une vraie passion.

Philippe Chauveau :

Pour ce premier roman, vous faites le choix du fantastique et puis aussi d'une oeuvre littéraire. Qu'est-ce qui vous touche dans le roman fantastique, que ce soit ceux que vous lisiez lorsque vous étiez à l'adolescence, ceux que vous lisez encore aujourd'hui, que ce soit les grands classiques ou les auteurs plus contemporains ? Pourquoi ce besoin d'un univers parallèle ?

Joseph Denize :

Je crois que le fantastique, plutôt que d'univers parallèles, parle d'univers cachés. Les parallèles ne se touchent jamais, c'est le propre des parallèles. Deux droites parallèles ne s'entrecroisent jamais alors que justement, ce qui est intéressant dans le fantastique, c'est qu’on part d'un point de jonction. Ces réalités sont parallèles mais elles se croisent en réalité. Donc, c'est tout simplement d'explorer des possibilités, de jouer avec des possibilités qui pourraient précisément être réelles. Le fantastique est aussi, par excellence, le genre de l'inconscient, un des thèmes qui m'intéressent beaucoup et qui est, justement, central je dans "Quand on parle du diable".

Philippe Chauveau :

Un auteur à découvrir, Joseph Denize, "Quand on parle du diable" chez Julliard.

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