Catherine Locandro

Catherine Locandro

Pour que rien ne s'efface

Portrait 7'50

Philippe Chauveau : Bonjour Catherine Locandro !

Catherine Locandro : Bonjour !

Philippe Chauveau : Votre actualité aux éditions Héloïse d'Ormesson : « Pour que rien ne s'efface » avec cette belle couverture très énigmatique. Faisons un petit peu plus connaissance. Vos premiers pas en littérature, c'est en 2005 : « Clara la nuit ». Pourquoi l'envie d'écrire ?

Catherine Locandro : L'envie d'écrire, elle est venue au fait par le cinéma. Je ne pensais pas du tout devenir romancière un jour mais je voulais être scénariste. Et adolescente, j'étais vraiment passionnée par le cinéma. Et au fait j'avais écrit un scénario et je n'avais pas réussi à le faire produire. Et donc au bout de quelques années, j'étais, on va dire un peu désespérée par la situation. Et j'ai décidé d'en faire un roman mais sans trop savoir ce que je faisais. Je me suis assise un jour devant mon ordinateur, j'ai commencé à écrire. Et je me suis retrouvée avec un manuscrit et je l'ai envoyé à une trentaine de maisons d'édition et voilà, et l'aventure a commencé comme ça.

Philippe Chauveau : Et c'est comme ça que naît « Clara la nuit » ?

Catherine Locandro : Oui, tout à fait.

Philippe Chauveau : Ce double personnage de Clara et de Claire. Un livre qui a été primé notamment le prix Fallet, excusez du peu. Ca a été pour vous un encouragement ces différents prix.

Catherine Locandro : Bien sûr, c'est un encouragement...

Philippe Chauveau : Une appréhension aussi peut-être ?

Catherine Locandro : Non pas vraiment. En tout cas à l'époque, j'étais vraiment assez insouciante. Donc tout ça c'était un cadeau et vraiment pris ça comme un encouragement. Je me suis dit que voilà peut-être que finalement, même si c'était pas la voie que j'avais choisi au départ... Et bien finalement, peut-être que je suis sur la bonne voie quand même...

Philippe Chauveau : Pourquoi dites-vous « à l'époque, j'étais insouciante » ?

Catherine Locandro : Parce que j'ai l'impression d'avoir... Voilà comme je vous ai dit, je me suis assise devant mon ordinateur, j'ai commencé à écrire quelque chose, au final ça ressemblait à un roman mais j'étais dans un état vraiment d'insouciance.

Philippe Chauveau : Mais ça veut dire que vous l'êtes moins aujourd'hui ?

Catherine Locandro : Oui, certainement...

Philippe Chauveau : Pourtant l'écriture est là, les lecteurs sont toujours là.

Catherine Locandro : Je pense que je me pose quand même plus de questions et l'écriture a pris un poids qu'elle n'avait pas forcément au départ parce que... Voilà, l'écriture est là... J'ai l'impression de réfléchir tout de même un peu plus à mes sujets. Ca me demande un peu plus de réflexion, un peu plus de temps. C'est moins léger que ce que ça pouvait être au départ.

Philippe Chauveau : Vous avez dit également qu'adolescente vous étiez passionnée de cinéma. Là encore, ça veut dire qu'aujourd'hui vous l'êtes un petit peu moins ?

Catherine Locandro : Ah non, le cinéma toujours. Je considère ça comme mon premier amour et c'est quelque chose qui me tient à cœur, j'adore aller au cinéma, je me tiens informé de tout ce qui se passe. Mais disons que maintenant, l'écriture de roman a pris vraiment la place la plus importante et que je n'écris plus vraiment de scénario comme je voulais le faire au départ.

Philippe Chauveau : Ca veut dire qu'aujourd'hui, vous ne vous considérez plus vraiment comme scénariste mais avant tout comme romancière ?

Catherine Locandro : Je pense que je pourrais m'y remettre assez facilement et avec plaisir si on me proposait. J'ai plutôt envie de collaboration, disons que je n'ai plus envie d'être à la tête d'un projet, de mener ça toute seule mais j'adorerais une collaboration par exemple. Là oui, là je le ferai avec plaisir.

Philippe Chauveau : Deux questions en une finalement : quelles ont été vos influences littéraires ? Y'a-t-il des auteurs, des titres qui vous ont donné envie d'écrire, d'être romancière ? Et parallèlement, vos influences cinématographiques, y'a-t-il des réalisateurs ou des comédiens qui vous ont donné envie d'être scénariste ?

Catherine Locandro : Pour les films, le premier réalisateur qui me vient à l'esprit c'est Claude Sautet et un film particulier qui s'appelle « Un cœur en hiver ». Avec Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart... Pour moi ça reste un grand choc de cinéma. Je ne sais pas combien de fois je l'ai revu. Mais en tout cas je suis sorti de là en me disant : « C'est ce que j'ai envie de faire ». C'est cette émotion là que j'ai envie de trouver, de retranscrire et de mettre en images.

Philippe Chauveau : Et pour l'écriture romanesque ?

Catherine Locandro : Et pour les romans... Y'en a beaucoup... Alors même si je ne pensais pas devenir romancière, je lisais énormément. Je vais citer Colette, je vais citer Marguerite Duras et puis la littérature américaine aussi, John Irving aussi m'a beaucoup marqué. Joyce Carol Oates.

Philippe Chauveau : C'est aujourd'hui votre septième roman, le public est au rendez-vous. Pensez-vous justement à vos lecteurs, à vos lectrices lorsque vous écrivez ? Pensez-vous peut à celui ou à celle qui à la lecture de vos romans sera influencé et peut-être un jour à son tour prendra la plume ?

Catherine Locandro : Alors je ne pense pas à mes lecteurs lorsque j'écris. Je pense que ce n'est pas forcément une bonne chose de penser au lecteur lorsque l'on écrit. L'écriture c'est vraiment un besoin... J'écris ce que j'ai besoin d'écrire, j'écris ce qui s'impose à moi un moment donné et je ne pense pas au lecteur. J'y pense après en espérant que ce que j'ai écris rencontrera le lecteur et en espérant que mes émotions rencontreront d'autres émotions, ça oui. Mais je pense qu'au moment de l'écriture, il faut être seul, face à son écriture, face à ses émotions et face à son inspiration. Je ne pense pas que ce soit souhaitable d'écrire pour quelqu'un, pour un lecteur... Selon moi, c'est un autre métier, mais c'est pas celui que je pratique.

Philippe Chauveau : Vous parliez toute à l'heure d'appréhension versus l'insouciance du tout premier roman. C'est un poids l'écriture ou lorsque vous êtes en travail d'écriture, il y a aussi une sorte d'apaisement, d'effervescence ? Comment le vivez-vous ?

Catherine Locandro : Un peu des deux. Ca peut être un poids lorsque l'inspiration n'est pas au rendez-vous lorsque les mots ne viennent pas. Et puis lorsque les choses se mettent en route, lorsque l'histoire nous tombe dessus – parce que c'est vraiment cette impression que j'ai, c'est quelque chose qui arrive – là tout d'un coup il peut y avoir vraiment une légèreté, un espèce d'euphorie, quelque chose qui porte, quelque chose de magnifique. Mais disons que c'est une alternance de ces deux états. Ca peut effectivement être des moments assez difficiles et puis des moments euphoriques. Il faut passer de l'un à l'autre... Disons que lorsque ça ne va pas, il faut avoir la patience d'attendre un peu les moments où ça va un peu mieux.

Philippe Chauveau : Quelle serait pour vous la définition de l'écriture ? De votre écriture ?

Catherine Locandro : L'écriture pour moi c'est avant tout retranscrire des émotions, des choses très personnelles... Enfin j'essaie de trouver les mots justes pour écrire des émotions très personnelles... En espérant que ces émotions-là rencontrent d'autres émotions et rencontrent le lecteur.

Philippe Chauveau : Votre actualité Catherine Locandro, c'est votre nouveau roman que vous publiez chez Héloïse d'Ormesson : « Pour que rien ne s'efface ».

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  • Catherine Locandro publie son 7ème roman, « Pour qur rien ne s'efface ». Son premier livre « Clara la nuit » paru en 2005 a reçu plusieurs récompenses dont le prix René Fallet ou le prix Québec-France Marie-Claire Blais. Auteur reconnue donc, Catherine Locandro est aussi scénariste pour le cinéma et la télévision. Et c'est important de le préciser car ce nouveau titre marie judicieusement les deux passions de la romancière. On retrouve le corps d'une femme de 65 ans dans un studio minable, sous les toits de Paris....Pour que rien ne s'efface de Catherine Loncadro - Présentation - Suite
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