Née à Montréal, Denise Bombardier a su se faire un nom de part et d'autre de l'Atlantique. Romancière et essayiste, elle est aussi journaliste en presse écrite, en radio et télévision. Elle fut pendant longtemps un visage incontournable de Radio Canada, interviewant les plus grands, de Golda Meir à François Mitterrand.En France comme au Québec, Denise Bombardier est connue pour ses romans mais aussi ses coups de gueule face à des sujets de société qui la hérissent. Sans être militante, elle a toujours été attentive à...
Plus folles que ça, tu meurs de Denise Bombardier - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Denis Bombardier. Merci de nous accorder un petit moment entre deux avions puisque vous allez bientôt repartir à Montréal. Nous allons évoquer votre actualité « Plus folles que ça tu meurs » chez Flammarion. Vous êtes romancière, vous êtes essayiste mais on vous connait aussi en tant que journaliste, vous avez longtemps collaboré à Radio Canada. Si vous deviez vous définir, qui êtes-vous Denise Bombardier ? Denise Bombardier :Je suis une femme curieuse, je crois que c'est le moteur de ma...
Plus folles que ça, tu meurs de Denise Bombardier - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Votre nouveau titre Denise Bombardier « Plus folles que ça, tu meurs ». Nous allons faire connaissance avec une bande de copines, elles ont entre 50 et 70 ans. Elles se retrouvent de temps en temps au restaurant, il y a toujours une bouteille de champagne à proximité, mais leurs sujets de conversations sont toujours un peu les même, ce sont les hommes. Denis Bombardier :Les hommes sont au cœur des conversations des femmes et pas seulement au Québec, ici aussi. On aime parler des hommes. Philippe Chauveau :Dans...
Plus folles que ça, tu meurs de Denise Bombardier - Livre - Suite
Denise Bombardier
Plus folles que ça, tu meurs
Présentation 2'11Née à Montréal, Denise Bombardier a su se faire un nom de part et d'autre de l'Atlantique. Romancière et essayiste, elle est aussi journaliste en presse écrite, en radio et télévision. Elle fut pendant longtemps un visage incontournable de Radio Canada, interviewant les plus grands, de Golda Meir à François Mitterrand.
En France comme au Québec, Denise Bombardier est connue pour ses romans mais aussi ses coups de gueule face à des sujets de société qui la hérissent. Sans être militante, elle a toujours été attentive à la place faite aux femmes notamment dans un pays comme le Canada, réputé pour être assez machiste. Parmi ses romans, citons « Une enfance à l'eau bénite », « Edna, Irma et Gloria » ou encore « L'anglais ». Outre un « Dictionnaire amoureux du Québec » aux éditions Plon, on lui doit également un essai sur Céline Dion paru chez XO, écrit en accord avec la star dont elle est proche. Pour dire que Denise Bombardier n'a pas la langue dans sa poche, on rappellera également ce titre « Lettre aux français qui se croient le nombril du monde » chez Albin Michel.
L'actualité de Denise Bombardier est un nouveau roman « Plus folles que ça tu meurs ». Voilà une bande de copines entre 50 et 70 ans, dont le quotidien consiste à comparer leurs vies sentimentales, à reluquer les hommes, à envisager quelques retouches pour paraitre plus jeunes, le tout entre champagne et petits restos. Si Denise Bombardier a volontairement choisi le rire pour ce nouveau titre, le sujet reste profond et parfois douloureux. Peut-on encore croire en l'amour à 70 ans, a- t-on encore le droit de séduire quand les rides sont là dans une époque où la jeunesse a le premier rôle, peut-on encore prétendre à une sexualité épanouie quand on vous laisse la place assise dans les transports en commun ? Avec une écriture vive, un humour débridée, une insolence assumée, des propos gentiment coquins, Denise Bombardier interpelle le lecteur sur ce passage de l'existence où l'on se demande si l'on a encore sa place dans la société.
Finalement, la vie est tellement plus pétillante avec un petit grain de folie…
« Plus folles que ça, tu meurs » de Denise Bombardier aux éditions Flammarion.
Denise Bombardier
Plus folles que ça, tu meurs
Portrait 6'25Philippe Chauveau :
Bonjour Denis Bombardier. Merci de nous accorder un petit moment entre deux avions puisque vous allez bientôt repartir à Montréal. Nous allons évoquer votre actualité « Plus folles que ça tu meurs » chez Flammarion. Vous êtes romancière, vous êtes essayiste mais on vous connait aussi en tant que journaliste, vous avez longtemps collaboré à Radio Canada. Si vous deviez vous définir, qui êtes-vous Denise Bombardier ?
Denise Bombardier :
Je suis une femme curieuse, je crois que c'est le moteur de ma vie.
Philippe Chauveau :
D'où vient-elle cette curiosité ?
Denise Bombardier :
Pour moi, c'est surtout un besoin de comprendre. Je crois que cela vient de mon enfance, il fallait que je comprenne ce qu'il m'arrivait. Je viens d'une famille qu'on appellerait aujourd'hui « dysfonctionnelle ». Et quand on sort de cela, je crois qu'après, plus rien ne peut nous jeter par terre. Je crois que cela vient de là, comprendre intellectuellement ce qu'il m'arrivait parce que sinon c'était trop douloureux à vivre.
Philippe Chauveau :
Dans votre parcours vous avez souvent raconté les différences existant entre le Québec et la France. Vous avez aussi souvent parlé du poids de la religion au Québec, surtout dans votre génération.
Denise Bombardier :
Oui, on est la dernière génération à avoir été éduquée dans l'eau bénite.
Philippe Chauveau :
Comment découvrez-vous la lecture et pourquoi prendre ensuite le goût de l'écriture ?
Denise Bombardier :
J'ai découvert la lecture par l'école, par ma mère. Je me mets à lire très tôt et pour vous dire à quel point on se méfiait des gens qui lisaient, on avait le droit de ne prendre que trois livres par semaine à la bibliothèque. On ne pouvait pas en prendre plus parce qu'apparemment, c'était mauvais pour la santé !
Philippe Chauveau :
Vous faites des études, vous devenez journaliste et en écriture vous alternez les romans et les essais. Pourquoi avoir le besoin d'une double casquette ?
Denise Bombardier :
Parce que je suis comme ça ! Au début, cela désarçonnait. Je me souviens qu'un auteur m'avait prévenue au début, disant que cela allait briser mon image d'intellectuel. Il me disait ça pour me protéger. Parce qu'avec un roman je devenais vulnérable et les gens ne me voyait pas comme ça car j'ai l'air de ne pas avoir froid aux yeux. C'est vrai que je m'appelle Bombardier, je préfère mon nom à mon prénom ! Et quand j'ai commencé, je n'étais pas impressionnée par l'autorité, notamment masculine.
Philippe Chauveau :
Justement y a-t-il chez vous une part de féminisme et de militantisme ?
Denise Bombardier :
En fait je pense avoir incarné le féminisme mais je ne suis pas une militante parce que je crois qu'un journaliste ne doit pas être militant et ça c'est une chose qui me met dans le camp des anglo-saxons. Je trouve embêtant que l'on connaisse de quel bord politique sont les journalistes en France.
Philippe Chauveau :
Vous êtes aussi une bonne ambassadrice du Québec, vous l'avez montré en publiant chez Plon « le Dictionnaire amoureux du Québec ». Quand vous êtes en France et que vous parlez du Québec, quelle est l'image qui vous revient ?
Denise Bombardier :
Je trouve qu'il y a encore un grand capital d'affection pour le Québec ici, mais les français ne peuvent pas être plus québécois que les québécois. Et si les québécois ne se battent plus pour leur langue et leur culture, ce ne sont pas les français à ce moment-ci de leur histoire qui vont les aider !
Philippe Chauveau :
Vous avez dit dans une interview qu'il ne fallait pas croire que les québécois étaient des « français réfrigérés ».
Denise Bombardier :
Oui j'ai même dû dire des français congelés par rapport au climat ! Oui parce qu'on est différent, on est nord-américain. On ne voit pas les Etats-Unis comme vous par exemple.
Philippe Chauveau :
Vous avez eu un parcours incroyable, vous avez côtoyé les plus grands noms de la planète. Si vous deviez d'un mot définir ce que représente votre parcours, quel serait-il ?
Denise Bombardier :
Je dirais que c'est un parcours qui n'est pas terminé.
Philippe Chauveau :
Votre actualité « Plus folles que ça, tu meurs » chez Flammarion
Votre actualité Denise Bombardier, vous publiez « Plus folles que ça tu meurs » chez Flammarion.
Denise Bombardier
Plus folles que ça, tu meurs
Livre 6'58Philippe Chauveau :
Votre nouveau titre Denise Bombardier « Plus folles que ça, tu meurs ». Nous allons faire connaissance avec une bande de copines, elles ont entre 50 et 70 ans. Elles se retrouvent de temps en temps au restaurant, il y a toujours une bouteille de champagne à proximité, mais leurs sujets de conversations sont toujours un peu les même, ce sont les hommes.
Denis Bombardier :
Les hommes sont au cœur des conversations des femmes et pas seulement au Québec, ici aussi. On aime parler des hommes.
Philippe Chauveau :
Dans un précédent roman « L'anglais », vous aviez évoqué l'amour à 50 ans. A t-on encore le droit de connaître le grand amour après 50 ans ? Là, dans ce nouveau livre, c'est davantage de sexualité que vous nous parlez, notamment avec les sexagénaires. Comment vivre sa sexualité sereinement à cet âge ?
Denis Bombardier :
Oui, c'est serein quand on a un objet de désir qui nous correspond. C'est sûr qu'à cet âge-là, on peut être jeune dans sa tête, mais il y a aussi des moyens d'être dans la science-fiction avec la chirurgie esthétique par exemple. Mais le problème c'est de trouver l'amour.
Philippe Chauveau :
C'est un sujet grave, compliqué, mais vous avez choisi de le traiter avec beaucoup d'humour.
Denis Bombardier :
Oui mais c'est la seule façon, parce que l'humour, c'est comme une protection, déjà contre l'angoisse de vieillir. Si on ne le fait pas avec humour, ça devient pathétique.
Philippe Chauveau :
On l'a dit, c'est une bande de copines, mais l'héroïne c'est Agnès, qui est une battante. Elle a toujours beaucoup travaillé et à un moment, elle se demande si elle a quand même réussi ma vie sentimentale. Son mari l'a quittée et la relation avec sa fille est compliquée.
Denis Bombardier :
Les relations mère/fille sont terribles ! Je n'ai pas eu de fille mais par contre, j'ai été la fille de ma mère et j'ai beaucoup de mal à écrire des relations mère/fille qui ne soient pas très conflictuelles.
Philippe Chauveau :
Je le disais, vous avez choisi l'humour pour traiter d'un sujet difficile. Il y a aussi le personnage de Marie qui est attachant, elle perd un peu la tête et ses amies son démunies face à cette réalité.
Denis Bombardier :
Oui, c'est un personnage qui m'a échappé. Je n'ai eu aucun contrôle là-dessus. C'est une femme qui a mené des combats dans sa vie mais qui n'a pas le gabarit psychologique pour assumer ce qu'elle a vécu et c'est un personnage qui a basculé dans quelque chose que je ne maitrisais pas.
Philippe Chauveau :
Les québécois et québécoises sont ils moins pudibonds que les français ?
Denis Bombardier :
On est plus direct, oui ça c'est sûr ! On ne passe pas par quatre chemins et en plus, il y a une familiarité chez les québécois qui est presque exagérée, parce que tout de suite ils entrent dans votre vie et ça peut déstabiliser.
Philippe Chauveau :
En tout cas voilà des personnages auxquels on s'attache et que l'on est pas près d'oublier. Merci beaucoup Denise Bombardier, votre actualité chez Flammarion, Plus folles que ça tu meurs ».