Le nouveau roman de Dominique Fernandez s'intitule Pise 1951. Et dans l'énoncé de ce titre, tout est dit. L'auteur suit le parcours de ces deux héros, Octave et Robert, jeunes normaliens français suivant leurs études dans la belle ville de Toscane, alors que l'Italie peine à sortir des difficultés économiques de l'après-guerre.
Avec Pise 1951, on retrouve des thèmes chers à Dominique Fernandez, l'Italie bien sûr dont il est passionné, mais aussi l'Art, la nostalgie du passé, la rébellion contre l'ordre établi.
Prix...
Pise 1951 de Dominique Fernandez - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Dominique Fernandez. Merci beaucoup de nous recevoir. Votre actualité chez Grasset, un nouveau roman, Pise 1951. Pise, l'Italie, et forcément, on ne peut pas évoquer votre parcours sans évoquer l'Italie. Quand et comment avez-vous « rencontré » l'Italie ?
Dominique Fernandez :
Moi, je faisais des études de grec et de latin ; je préparais l'agrégation de lettres classiques et puis j'ai fait un voyage en Italie à 20 ans, un voyage avec des étudiants pour connaître l'Italie et j'ai eu un coup de...
Pise 1951 de Dominique Fernandez - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Dominique Fernandez, vous nous recevez à l'occasion de la sortie chez Grasset de votre nouveau roman, Pise, 1951. Quelque part dans le titre, tout est dit. Nous sommes en Italie, au début des années 50. La couverture aussi est très significative avec ce jeune couple sur un scooter.
Deux héros, Octave et Robert, qui vont poursuivre leurs études dans la belle ville de Pise, qui vont faire une rencontre féminine. Mais derrière ce trio, il se passe beaucoup de choses. Pourquoi avoir eu envie de nous emmener, à...
Pise 1951 de Dominique Fernandez - Le livre - Suite
L’escale littéraire
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75014 Paris
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Diane Schittenhel
« Dominique Fernandez, c'est de l'érudition, chaque roman est vraiment travaillé dans le détail et j'aime beaucoup ce genre de lecture. Sur celui-ci plus précisément, « Pise 1951 », ce sont deux adolescents qui vont se rendre en Italie et là-bas, ça va être l'émerveillement. Ça va être une ode à l'amour, à la beauté, à la littérature, au théâtre, à tous les arts en...
Pise 1951 de Dominique Fernandez - L'avis du libraire - Suite
Dominique Fernandez
Pise 1951
Présentation 1'36Avec Pise 1951, on retrouve des thèmes chers à Dominique Fernandez, l'Italie bien sûr dont il est passionné, mais aussi l'Art, la nostalgie du passé, la rébellion contre l'ordre établi.
Prix Médicis en 1974 pour Porporino ou les mystères de Naples, livre par lequel il dévoila ouvertement son homosexualité, Dominique Fernandez, reçut aussi le Prix Goncourt en 1982 pour La main de l'ange et il est membre depuis 2007 de l'Académie française.
Le voyage, l'évasion, la découverte font aussi partie de la vie de Dominique Fernandez et de ses nombreux déplacements en Bohême, en Syrie, en Russie, au Portugal ou au Brésil, il a écrit des ouvrages souvent illustrés par le photographe Ferrante Ferranti. Après avoir été critique pour La quinzaine littéraire, on retrouve aussi sa plume dans la presse magazine comme L'express ou Le nouvel observateur.
L'actualité de Dominique Fernandez, c'est dont Pise 1951, chez Grasset, livre qui vient s'ajouter à une bibliographie déjà remarquable.
Avec plus d'une cinquantaine de titres à son actif, romans et essais confondus, depuis L'écorces des pierres en 1959, Dominique Fernandez fait partie des grands noms de la littérature française contemporaine et il nous reçoit pour Web TV Culture.
Avec Pise 1951, on retrouve des thèmes chers à Dominique Fernandez, l'Italie bien sûr dont il est passionné, mais aussi l'Art, la nostalgie du passé, la rébellion contre l'ordre établi.
Prix Médicis en 1974 pour Porporino ou les mystères de Naples, livre par lequel il dévoila ouvertement son homosexualité, Dominique Fernandez, reçut aussi le Prix Goncourt en 1982 pour La main de l'ange et il est membre depuis 2007 de l'Académie française.
Le voyage, l'évasion, la découverte font aussi partie de la vie de Dominique Fernandez et de ses nombreux déplacements en Bohême, en Syrie, en Russie, au Portugal ou au Brésil, il a écrit des ouvrages souvent illustrés par le photographe Ferrante Ferranti. Après avoir été critique pour La quinzaine littéraire, on retrouve aussi sa plume dans la presse magazine comme L'express ou Le nouvel observateur.
L'actualité de Dominique Fernandez, c'est dont Pise 1951, chez Grasset, livre qui vient s'ajouter à une bibliographie déjà remarquable.
Avec plus d'une cinquantaine de titres à son actif, romans et essais confondus, depuis L'écorces des pierres en 1959, Dominique Fernandez fait partie des grands noms de la littérature française contemporaine et il nous reçoit pour Web TV Culture.
Dominique Fernandez
Pise 1951
Portrait 4'57Bonjour Dominique Fernandez. Merci beaucoup de nous recevoir. Votre actualité chez Grasset, un nouveau roman, Pise 1951. Pise, l'Italie, et forcément, on ne peut pas évoquer votre parcours sans évoquer l'Italie. Quand et comment avez-vous « rencontré » l'Italie ?
Dominique Fernandez :
Moi, je faisais des études de grec et de latin ; je préparais l'agrégation de lettres classiques et puis j'ai fait un voyage en Italie à 20 ans, un voyage avec des étudiants pour connaître l'Italie et j'ai eu un coup de cœur tel, je me souviens très bien ! Gênes... C'est la première fois que je voyais la Méditerranée, je ne connaissais que les plages horribles de la Manche où on grelotte et là, tout à coup, la douceur, la gentillesse des gens, la beauté, l'atmosphère de l'Italie. J'ai eu un tel coup de cœur que j'ai décidé de vivre en Italie, d'apprendre l'italien et de changer mes études même ; j'ai passé l'agrégation d'italien pour vivre en Italie. J'avais une bourse pour deux ans d'études en Italie. Là j'ai appris l'italien, je ne savais pas un seul mot et puis la moitié de ma vie, j'ai vécu en Italie.
Philippe Chauveau :
Nous sommes ici chez vous et ce qui frappe lorsque l'on arrive, c'est cette bibliothèque magnifique où l'on retrouve d'ailleurs beaucoup de livres qui ont trait à l'Italie. L'écriture, comment fait-elle son entrée dans votre vie ?
Dominique Fernandez
J'ai écrit mon premier roman à l'âge de 11 ans. Ça s'appelait Œil de feu, c'était un roman d'indiens. J'étais un enfant malheureux parce que mes parents étaient divorcés très tôt, mon père etc... Je crois qu'on se met à écrire très jeune ou autre parce qu'on a besoin d'un espace à soi, libre, où on ne peut pas vous attaquer. J'étais malheureux chez moi, sauf devant ma feuille de papier. Déjà enfant, à 11 ans, j'étais sûr d'avoir un espace à moi que rien ne pouvait entamer.
Philippe Chauveau :
L'écriture est-elle toujours un rempart aujourd'hui ?
Dominique Fernandez
Oui, oui, je trouve que c'est la liberté ! On est assailli de choses désagréables partout mais là, on est chez soi, on est maître à bord, absolument. C'est ça qui est formidable quand on écrit.
Philippe Chauveau :
Le livre, l'écriture seraient un rempart mais curieusement, vous êtes assez libre dans votre façon de penser, de dire les choses. Vous n'hésitez pas à mettre un coup de pied dans la fourmilière et vous-même, vous avez parlé librement de votre vie personnelle. C'est un petit peu paradoxal cette envie de se protéger derrière l'écriture et puis quand même de faire partager ce que vous êtes.
Dominique Fernandez
Non, non, justement. C'est la liberté, on dit librement ce que l'on est, ses goûts et tout... Mais il y a une invulnérabilité liée au livre. Le livre est là, vous dîtes ce que vous voulez dedans. C'est ça qui est formidable dans la création.
Philippe Chauveau :
1974, c'est le Prix Médicis pour Porporino ou les mystères de Naples. Ensuite, il y a le Goncourt en 1982, pour La main de l'ange. En 2007, vous entrez à l'Académie française. Est-ce que ça aussi, comme le fait de savoir que l'écriture ferait partie de votre vie, ce sont des choses que vous aviez imaginées ou bien ce sont des cadeaux ?
Dominique Fernandez
J'aime beaucoup votre mot. Pour moi, les prix, ce sont des cadeaux. Moi, je n'ai jamais rien demandé à personne. Ce sont des gens qui m'ont apprécié et qui m'ont fait des cadeaux. J'étais très content mais je n'aurais pas eu ces cadeaux, j'aurais continué la même chose.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous entreprenez la rédaction d'un livre, d'un roman, d'un essai ou d'un ouvrage de voyage par exemple, écrivez vous d'abord pour vous-même ou pensez vous déjà au lecteur qui parcourra le livre ?
Dominique Fernandez :
Cela dépend justement. Quand c'est un roman, c'est pour moi-même. Il ne faut pas penser au lecteur, c'est fatal. Beaucoup d'écrivains pensent plaire au lecteur. Ça veut dire quoi ? Plaire à tout le monde. C'est rien du tout. Plaire à tout le monde n'existe pas dans l'Art ! C'est du commerce... Ce sont des romans de gare, qui marchent très bien d'ailleurs ! Je ne vais pas citer de noms mais vous les voyez... Quant aux livres de voyage, c'est différent. J'ai une boulimie de voyage et là, j'essaie de transmettre mes impressions donc j'essaie forcément d'être clair pour que, si je parle de la Sicile, du Brésil ou de la Russie, le lecteur sache où il est. Là, il ne faut pas être obscur. Sinon, il faut être obscur ou plus mystérieux car c'est plus personnel comme engagement.
Philippe Chauveau :
Quel regard portez-vous sur le lecteur, une fois que votre roman est disponible ? Vous avez envie de le séduire ou bien son avis vous importe peu. Quelle relation avez-vous ?
Dominique Fernandez :
J'aime bien mais moi vous savez, je suis sensible à la qualité du livre et non pas à la quantité. Je préfère avoir 10000 lecteurs qui aiment mes livres, qui réfléchissent, auxquels le livre apporte quelque chose, plutôt que 100 000 lecteurs qui achètent ça parce que c'est la mode. C'est ça le problème, je trouve. C'est idiot de juger un livre d'après ses ventes.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Dominique Fernandez. Pise, 1951, votre nouveau roman, aux éditions Grasset.
Bonjour Dominique Fernandez. Merci beaucoup de nous recevoir. Votre actualité chez Grasset, un nouveau roman, Pise 1951. Pise, l'Italie, et forcément, on ne peut pas évoquer votre parcours sans évoquer l'Italie. Quand et comment avez-vous « rencontré » l'Italie ?
Dominique Fernandez :
Moi, je faisais des études de grec et de latin ; je préparais l'agrégation de lettres classiques et puis j'ai fait un voyage en Italie à 20 ans, un voyage avec des étudiants pour connaître l'Italie et j'ai eu un coup de cœur tel, je me souviens très bien ! Gênes... C'est la première fois que je voyais la Méditerranée, je ne connaissais que les plages horribles de la Manche où on grelotte et là, tout à coup, la douceur, la gentillesse des gens, la beauté, l'atmosphère de l'Italie. J'ai eu un tel coup de cœur que j'ai décidé de vivre en Italie, d'apprendre l'italien et de changer mes études même ; j'ai passé l'agrégation d'italien pour vivre en Italie. J'avais une bourse pour deux ans d'études en Italie. Là j'ai appris l'italien, je ne savais pas un seul mot et puis la moitié de ma vie, j'ai vécu en Italie.
Philippe Chauveau :
Nous sommes ici chez vous et ce qui frappe lorsque l'on arrive, c'est cette bibliothèque magnifique où l'on retrouve d'ailleurs beaucoup de livres qui ont trait à l'Italie. L'écriture, comment fait-elle son entrée dans votre vie ?
Dominique Fernandez
J'ai écrit mon premier roman à l'âge de 11 ans. Ça s'appelait Œil de feu, c'était un roman d'indiens. J'étais un enfant malheureux parce que mes parents étaient divorcés très tôt, mon père etc... Je crois qu'on se met à écrire très jeune ou autre parce qu'on a besoin d'un espace à soi, libre, où on ne peut pas vous attaquer. J'étais malheureux chez moi, sauf devant ma feuille de papier. Déjà enfant, à 11 ans, j'étais sûr d'avoir un espace à moi que rien ne pouvait entamer.
Philippe Chauveau :
L'écriture est-elle toujours un rempart aujourd'hui ?
Dominique Fernandez
Oui, oui, je trouve que c'est la liberté ! On est assailli de choses désagréables partout mais là, on est chez soi, on est maître à bord, absolument. C'est ça qui est formidable quand on écrit.
Philippe Chauveau :
Le livre, l'écriture seraient un rempart mais curieusement, vous êtes assez libre dans votre façon de penser, de dire les choses. Vous n'hésitez pas à mettre un coup de pied dans la fourmilière et vous-même, vous avez parlé librement de votre vie personnelle. C'est un petit peu paradoxal cette envie de se protéger derrière l'écriture et puis quand même de faire partager ce que vous êtes.
Dominique Fernandez
Non, non, justement. C'est la liberté, on dit librement ce que l'on est, ses goûts et tout... Mais il y a une invulnérabilité liée au livre. Le livre est là, vous dîtes ce que vous voulez dedans. C'est ça qui est formidable dans la création.
Philippe Chauveau :
1974, c'est le Prix Médicis pour Porporino ou les mystères de Naples. Ensuite, il y a le Goncourt en 1982, pour La main de l'ange. En 2007, vous entrez à l'Académie française. Est-ce que ça aussi, comme le fait de savoir que l'écriture ferait partie de votre vie, ce sont des choses que vous aviez imaginées ou bien ce sont des cadeaux ?
Dominique Fernandez
J'aime beaucoup votre mot. Pour moi, les prix, ce sont des cadeaux. Moi, je n'ai jamais rien demandé à personne. Ce sont des gens qui m'ont apprécié et qui m'ont fait des cadeaux. J'étais très content mais je n'aurais pas eu ces cadeaux, j'aurais continué la même chose.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous entreprenez la rédaction d'un livre, d'un roman, d'un essai ou d'un ouvrage de voyage par exemple, écrivez vous d'abord pour vous-même ou pensez vous déjà au lecteur qui parcourra le livre ?
Dominique Fernandez :
Cela dépend justement. Quand c'est un roman, c'est pour moi-même. Il ne faut pas penser au lecteur, c'est fatal. Beaucoup d'écrivains pensent plaire au lecteur. Ça veut dire quoi ? Plaire à tout le monde. C'est rien du tout. Plaire à tout le monde n'existe pas dans l'Art ! C'est du commerce... Ce sont des romans de gare, qui marchent très bien d'ailleurs ! Je ne vais pas citer de noms mais vous les voyez... Quant aux livres de voyage, c'est différent. J'ai une boulimie de voyage et là, j'essaie de transmettre mes impressions donc j'essaie forcément d'être clair pour que, si je parle de la Sicile, du Brésil ou de la Russie, le lecteur sache où il est. Là, il ne faut pas être obscur. Sinon, il faut être obscur ou plus mystérieux car c'est plus personnel comme engagement.
Philippe Chauveau :
Quel regard portez-vous sur le lecteur, une fois que votre roman est disponible ? Vous avez envie de le séduire ou bien son avis vous importe peu. Quelle relation avez-vous ?
Dominique Fernandez :
J'aime bien mais moi vous savez, je suis sensible à la qualité du livre et non pas à la quantité. Je préfère avoir 10000 lecteurs qui aiment mes livres, qui réfléchissent, auxquels le livre apporte quelque chose, plutôt que 100 000 lecteurs qui achètent ça parce que c'est la mode. C'est ça le problème, je trouve. C'est idiot de juger un livre d'après ses ventes.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Dominique Fernandez. Pise, 1951, votre nouveau roman, aux éditions Grasset.
Dominique Fernandez
Pise 1951
Le livre 4'22Dominique Fernandez, vous nous recevez à l'occasion de la sortie chez Grasset de votre nouveau roman, Pise, 1951. Quelque part dans le titre, tout est dit. Nous sommes en Italie, au début des années 50. La couverture aussi est très significative avec ce jeune couple sur un scooter. Deux héros, Octave et Robert, qui vont poursuivre leurs études dans la belle ville de Pise, qui vont faire une rencontre féminine. Mais derrière ce trio, il se passe beaucoup de choses. Pourquoi avoir eu envie de nous emmener, à nouveau, en Italie et dans cette Italie, cette Toscane des années 50 ?
Dominique Fernandez :
Le premier mobile était de restituer une Italie qui a complètement disparu et que j'ai eu la chance de connaître. Jusqu'en 1960, qui a été le « boum » industriel et où l'Italie est passée dans l'ère moderne, c'était un pays archaïque, très pauvre, d'après-guerre, une Italie encore ruinée. Il n'y avait pas d'autoroutes, seulement des routes pas goudronnées. Il n'y avait pas de touristes. Mais c'était un pays extraordinairement beau avec des relations humaines qui ont un peu disparu. Maintenant, tout est mondialisé et l'Italie aussi, globalisé et banalisé. Là, c'était vraiment une Italie qui avait un caractère extraordinaire et que j'ai adoré. Et comme je suis encore un témoin de cette Italie, j'ai voulu transmettre ce témoignage parce que ça a complètement disparu.
Philippe Chauveau :
Il y a ces deux personnages, Octave et Robert, il y a Ivanca, la jeune femme et puis il y a aussi l'Italie que l'on peut considérer comme un personnage à part entière.
Dominique Fernandez
Mais je crois que le vrai personnage, c'est l'Italie ! C'est une atmosphère, un ensemble de choses tellement agréables, qui donnent le bonheur de vivre, vraiment...
Philippe Chauveau :
Mais les personnages subissent aussi l'Italie de cette époque.
Dominique Fernandez
Bien sûr...
Philippe Chauveau :
Ces contradictions, ces enfermements...
Dominique Fernandez
A un moment, l'un des personnages, Octave, est plus introverti, plus réfléchi, plus timide aussi, plus coincé. L'autre, son ami Robert, est un homme plus actif. Mais ils tombent tous les deux amoureux de cette fille, qui vit donc un peu en recluse dans cette magnifique maison complètement décatie. A l'époque, les sexes étaient rigoureusement séparés, le baiser en public était puni d'une amende en Italie, jusque dans les années 60. Il y avait l'emprise du Vatican sur toute l'Italie. Les couples ne pouvaient pas se former ; il y avait un garçon et une fille mais ils n'avaient pas le droit de se promener seuls ensemble, il n'était pas possible de s'isoler. Çà, c'était vraiment l'Italie de cette époque.
Philippe Chauveau :
Est-ce qu'il y a quand même la confusion des sentiments quelque part ?
Dominique Fernandez
Ah oui ! Mais vous savez, les héros ont 20 ans, 22 ans je crois. La jeune fille, Ivanca, dans cette belle maison, a 17 ans. A cet âge-là, on ne sait pas très bien qui on est, qui on aime... Bien sûr, il y a la confusion des sentiments.
Philippe Chauveau :
Nous sommes en Italie dans les années 50, nous avons deux héros qui hésitent au départ entre les lettres classiques ou modernes, l'un veut devenir professeur d'italien. Nous avons cette jeune fille et il y a la confusion des sentiments, nous le disions.
Quelque part, vous êtes très présent dans ce roman.
Dominique Fernandez
Dans le roman, à mon avis, le matériau est toujours autobiographique. Tous les romans, même Balzac ou Dickens, les romans les plus objectifs. L'art du roman est d'utiliser ce matériau et de le transformer en quelque chose qui ne soit pas des mémoires, des souvenirs ou de l'autofiction. Moi, je déteste l'autofiction, c'est à la mode aujourd'hui, où les gens racontent ce qu'il leur arrive, s'ils ont mal au ventre, ou aux dents... ce qui pour moi n'a aucun intérêt ! le roman consiste à se servir de ce que l'on a vécu, parce qu'on en a l'expérience mais de le transformer, l'amalgamer, le mixer pour ne faire une œuvre autonome, qui existe en soi.
Philippe Chauveau :
Ce livre est une nouvelle déclaration d'amour à l'Italie ?
Dominique Fernandez :
Ah oui ! L'Italie est un pays tellement merveilleux... Même s'il change, ça reste l'Italie !
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Dominique Fernandez. Avec vous, on va donc redécouvrir l'Italie, la Toscane, et on va suivre ces deux héros, Octave et Robert. Pise, 1951, c'est votre nouveau titre et c'est aux éditions Grasset.
Dominique Fernandez, vous nous recevez à l'occasion de la sortie chez Grasset de votre nouveau roman, Pise, 1951. Quelque part dans le titre, tout est dit. Nous sommes en Italie, au début des années 50. La couverture aussi est très significative avec ce jeune couple sur un scooter. Deux héros, Octave et Robert, qui vont poursuivre leurs études dans la belle ville de Pise, qui vont faire une rencontre féminine. Mais derrière ce trio, il se passe beaucoup de choses. Pourquoi avoir eu envie de nous emmener, à nouveau, en Italie et dans cette Italie, cette Toscane des années 50 ?
Dominique Fernandez :
Le premier mobile était de restituer une Italie qui a complètement disparu et que j'ai eu la chance de connaître. Jusqu'en 1960, qui a été le « boum » industriel et où l'Italie est passée dans l'ère moderne, c'était un pays archaïque, très pauvre, d'après-guerre, une Italie encore ruinée. Il n'y avait pas d'autoroutes, seulement des routes pas goudronnées. Il n'y avait pas de touristes. Mais c'était un pays extraordinairement beau avec des relations humaines qui ont un peu disparu. Maintenant, tout est mondialisé et l'Italie aussi, globalisé et banalisé. Là, c'était vraiment une Italie qui avait un caractère extraordinaire et que j'ai adoré. Et comme je suis encore un témoin de cette Italie, j'ai voulu transmettre ce témoignage parce que ça a complètement disparu.
Philippe Chauveau :
Il y a ces deux personnages, Octave et Robert, il y a Ivanca, la jeune femme et puis il y a aussi l'Italie que l'on peut considérer comme un personnage à part entière.
Dominique Fernandez
Mais je crois que le vrai personnage, c'est l'Italie ! C'est une atmosphère, un ensemble de choses tellement agréables, qui donnent le bonheur de vivre, vraiment...
Philippe Chauveau :
Mais les personnages subissent aussi l'Italie de cette époque.
Dominique Fernandez
Bien sûr...
Philippe Chauveau :
Ces contradictions, ces enfermements...
Dominique Fernandez
A un moment, l'un des personnages, Octave, est plus introverti, plus réfléchi, plus timide aussi, plus coincé. L'autre, son ami Robert, est un homme plus actif. Mais ils tombent tous les deux amoureux de cette fille, qui vit donc un peu en recluse dans cette magnifique maison complètement décatie. A l'époque, les sexes étaient rigoureusement séparés, le baiser en public était puni d'une amende en Italie, jusque dans les années 60. Il y avait l'emprise du Vatican sur toute l'Italie. Les couples ne pouvaient pas se former ; il y avait un garçon et une fille mais ils n'avaient pas le droit de se promener seuls ensemble, il n'était pas possible de s'isoler. Çà, c'était vraiment l'Italie de cette époque.
Philippe Chauveau :
Est-ce qu'il y a quand même la confusion des sentiments quelque part ?
Dominique Fernandez
Ah oui ! Mais vous savez, les héros ont 20 ans, 22 ans je crois. La jeune fille, Ivanca, dans cette belle maison, a 17 ans. A cet âge-là, on ne sait pas très bien qui on est, qui on aime... Bien sûr, il y a la confusion des sentiments.
Philippe Chauveau :
Nous sommes en Italie dans les années 50, nous avons deux héros qui hésitent au départ entre les lettres classiques ou modernes, l'un veut devenir professeur d'italien. Nous avons cette jeune fille et il y a la confusion des sentiments, nous le disions.
Quelque part, vous êtes très présent dans ce roman.
Dominique Fernandez
Dans le roman, à mon avis, le matériau est toujours autobiographique. Tous les romans, même Balzac ou Dickens, les romans les plus objectifs. L'art du roman est d'utiliser ce matériau et de le transformer en quelque chose qui ne soit pas des mémoires, des souvenirs ou de l'autofiction. Moi, je déteste l'autofiction, c'est à la mode aujourd'hui, où les gens racontent ce qu'il leur arrive, s'ils ont mal au ventre, ou aux dents... ce qui pour moi n'a aucun intérêt ! le roman consiste à se servir de ce que l'on a vécu, parce qu'on en a l'expérience mais de le transformer, l'amalgamer, le mixer pour ne faire une œuvre autonome, qui existe en soi.
Philippe Chauveau :
Ce livre est une nouvelle déclaration d'amour à l'Italie ?
Dominique Fernandez :
Ah oui ! L'Italie est un pays tellement merveilleux... Même s'il change, ça reste l'Italie !
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Dominique Fernandez. Avec vous, on va donc redécouvrir l'Italie, la Toscane, et on va suivre ces deux héros, Octave et Robert. Pise, 1951, c'est votre nouveau titre et c'est aux éditions Grasset.
Dominique Fernandez
Pise 1951
L'avis du libraire 1'13120, bld Montparnasse
75014 Paris
Tél : 01-43-20-63-70
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Diane Schittenhel
« Dominique Fernandez, c'est de l'érudition, chaque roman est vraiment travaillé dans le détail et j'aime beaucoup ce genre de lecture. Sur celui-ci plus précisément, « Pise 1951 », ce sont deux adolescents qui vont se rendre en Italie et là-bas, ça va être l'émerveillement. Ça va être une ode à l'amour, à la beauté, à la littérature, au théâtre, à tous les arts en règle générale. C'est un écrivain qui est très érudit, qui a « l'œil du photographe ». L'écriture de Fernandez, c'est une fresque. A un moment donné, c'est figé dans le temps ; il a cette capacité de se servir des éléments d'histoire, des éléments sociaux ou littéraires pour en faire vraiment une fresque d'époque, nous faire vraiment plonger à cette époque là et y rester. C'est la force de cet écrivain qui est même plus qu'un écrivain pour moi ».
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Diane Schittenhel
« Dominique Fernandez, c'est de l'érudition, chaque roman est vraiment travaillé dans le détail et j'aime beaucoup ce genre de lecture. Sur celui-ci plus précisément, « Pise 1951 », ce sont deux adolescents qui vont se rendre en Italie et là-bas, ça va être l'émerveillement. Ça va être une ode à l'amour, à la beauté, à la littérature, au théâtre, à tous les arts en règle générale. C'est un écrivain qui est très érudit, qui a « l'œil du photographe ». L'écriture de Fernandez, c'est une fresque. A un moment donné, c'est figé dans le temps ; il a cette capacité de se servir des éléments d'histoire, des éléments sociaux ou littéraires pour en faire vraiment une fresque d'époque, nous faire vraiment plonger à cette époque là et y rester. C'est la force de cet écrivain qui est même plus qu'un écrivain pour moi ».