Dominique Fernandez

Dominique Fernandez

Pise 1951

Le livre 4'22
Philippe Chauveau :
Dominique Fernandez, vous nous recevez à l'occasion de la sortie chez Grasset de votre nouveau roman, Pise, 1951. Quelque part dans le titre, tout est dit. Nous sommes en Italie, au début des années 50. La couverture aussi est très significative avec ce jeune couple sur un scooter. Deux héros, Octave et Robert, qui vont poursuivre leurs études dans la belle ville de Pise, qui vont faire une rencontre féminine. Mais derrière ce trio, il se passe beaucoup de choses. Pourquoi avoir eu envie de nous emmener, à nouveau, en Italie et dans cette Italie, cette Toscane des années 50 ?

Dominique Fernandez :
Le premier mobile était de restituer une Italie qui a complètement disparu et que j'ai eu la chance de connaître. Jusqu'en 1960, qui a été le « boum » industriel et où l'Italie est passée dans l'ère moderne, c'était un pays archaïque, très pauvre, d'après-guerre, une Italie encore ruinée. Il n'y avait pas d'autoroutes, seulement des routes pas goudronnées. Il n'y avait pas de touristes. Mais c'était un pays extraordinairement beau avec des relations humaines qui ont un peu disparu. Maintenant, tout est mondialisé et l'Italie aussi, globalisé et banalisé. Là, c'était vraiment une Italie qui avait un caractère extraordinaire et que j'ai adoré. Et comme je suis encore un témoin de cette Italie, j'ai voulu transmettre ce témoignage parce que ça a complètement disparu.

Philippe Chauveau :
Il y a ces deux personnages, Octave et Robert, il y a Ivanca, la jeune femme et puis il y a aussi l'Italie que l'on peut considérer comme un personnage à part entière.

Dominique Fernandez
Mais je crois que le vrai personnage, c'est l'Italie ! C'est une atmosphère, un ensemble de choses tellement agréables, qui donnent le bonheur de vivre, vraiment...

Philippe Chauveau :
Mais les personnages subissent aussi l'Italie de cette époque.

Dominique Fernandez
Bien sûr...

Philippe Chauveau :
Ces contradictions, ces enfermements...

Dominique Fernandez
A un moment, l'un des personnages, Octave, est plus introverti, plus réfléchi, plus timide aussi, plus coincé. L'autre, son ami Robert, est un homme plus actif. Mais ils tombent tous les deux amoureux de cette fille, qui vit donc un peu en recluse dans cette magnifique maison complètement décatie. A l'époque, les sexes étaient rigoureusement séparés, le baiser en public était puni d'une amende en Italie, jusque dans les années 60. Il y avait l'emprise du Vatican sur toute l'Italie. Les couples ne pouvaient pas se former ; il y avait un garçon et une fille mais ils n'avaient pas le droit de se promener seuls ensemble, il n'était pas possible de s'isoler. Çà, c'était vraiment l'Italie de cette époque.

Philippe Chauveau :
Est-ce qu'il y a quand même la confusion des sentiments quelque part ?

Dominique Fernandez
Ah oui ! Mais vous savez, les héros ont 20 ans, 22 ans je crois. La jeune fille, Ivanca, dans cette belle maison, a 17 ans. A cet âge-là, on ne sait pas très bien qui on est, qui on aime... Bien sûr, il y a la confusion des sentiments.

Philippe Chauveau :
Nous sommes en Italie dans les années 50, nous avons deux héros qui hésitent au départ entre les lettres classiques ou modernes, l'un veut devenir professeur d'italien. Nous avons cette jeune fille et il y a la confusion des sentiments, nous le disions.
Quelque part, vous êtes très présent dans ce roman.

Dominique Fernandez
Dans le roman, à mon avis, le matériau est toujours autobiographique. Tous les romans, même Balzac ou Dickens, les romans les plus objectifs. L'art du roman est d'utiliser ce matériau et de le transformer en quelque chose qui ne soit pas des mémoires, des souvenirs ou de l'autofiction. Moi, je déteste l'autofiction, c'est à la mode aujourd'hui, où les gens racontent ce qu'il leur arrive, s'ils ont mal au ventre, ou aux dents... ce qui pour moi n'a aucun intérêt ! le roman consiste à se servir de ce que l'on a vécu, parce qu'on en a l'expérience mais de le transformer, l'amalgamer, le mixer pour ne faire une œuvre autonome, qui existe en soi.

Philippe Chauveau :
Ce livre est une nouvelle déclaration d'amour à l'Italie ?

Dominique Fernandez :
Ah oui ! L'Italie est un pays tellement merveilleux... Même s'il change, ça reste l'Italie !

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Dominique Fernandez. Avec vous, on va donc redécouvrir l'Italie, la Toscane, et on va suivre ces deux héros, Octave et Robert. Pise, 1951, c'est votre nouveau titre et c'est aux éditions Grasset.
Philippe Chauveau :
Dominique Fernandez, vous nous recevez à l'occasion de la sortie chez Grasset de votre nouveau roman, Pise, 1951. Quelque part dans le titre, tout est dit. Nous sommes en Italie, au début des années 50. La couverture aussi est très significative avec ce jeune couple sur un scooter. Deux héros, Octave et Robert, qui vont poursuivre leurs études dans la belle ville de Pise, qui vont faire une rencontre féminine. Mais derrière ce trio, il se passe beaucoup de choses. Pourquoi avoir eu envie de nous emmener, à nouveau, en Italie et dans cette Italie, cette Toscane des années 50 ?

Dominique Fernandez :
Le premier mobile était de restituer une Italie qui a complètement disparu et que j'ai eu la chance de connaître. Jusqu'en 1960, qui a été le « boum » industriel et où l'Italie est passée dans l'ère moderne, c'était un pays archaïque, très pauvre, d'après-guerre, une Italie encore ruinée. Il n'y avait pas d'autoroutes, seulement des routes pas goudronnées. Il n'y avait pas de touristes. Mais c'était un pays extraordinairement beau avec des relations humaines qui ont un peu disparu. Maintenant, tout est mondialisé et l'Italie aussi, globalisé et banalisé. Là, c'était vraiment une Italie qui avait un caractère extraordinaire et que j'ai adoré. Et comme je suis encore un témoin de cette Italie, j'ai voulu transmettre ce témoignage parce que ça a complètement disparu.

Philippe Chauveau :
Il y a ces deux personnages, Octave et Robert, il y a Ivanca, la jeune femme et puis il y a aussi l'Italie que l'on peut considérer comme un personnage à part entière.

Dominique Fernandez
Mais je crois que le vrai personnage, c'est l'Italie ! C'est une atmosphère, un ensemble de choses tellement agréables, qui donnent le bonheur de vivre, vraiment...

Philippe Chauveau :
Mais les personnages subissent aussi l'Italie de cette époque.

Dominique Fernandez
Bien sûr...

Philippe Chauveau :
Ces contradictions, ces enfermements...

Dominique Fernandez
A un moment, l'un des personnages, Octave, est plus introverti, plus réfléchi, plus timide aussi, plus coincé. L'autre, son ami Robert, est un homme plus actif. Mais ils tombent tous les deux amoureux de cette fille, qui vit donc un peu en recluse dans cette magnifique maison complètement décatie. A l'époque, les sexes étaient rigoureusement séparés, le baiser en public était puni d'une amende en Italie, jusque dans les années 60. Il y avait l'emprise du Vatican sur toute l'Italie. Les couples ne pouvaient pas se former ; il y avait un garçon et une fille mais ils n'avaient pas le droit de se promener seuls ensemble, il n'était pas possible de s'isoler. Çà, c'était vraiment l'Italie de cette époque.

Philippe Chauveau :
Est-ce qu'il y a quand même la confusion des sentiments quelque part ?

Dominique Fernandez
Ah oui ! Mais vous savez, les héros ont 20 ans, 22 ans je crois. La jeune fille, Ivanca, dans cette belle maison, a 17 ans. A cet âge-là, on ne sait pas très bien qui on est, qui on aime... Bien sûr, il y a la confusion des sentiments.

Philippe Chauveau :
Nous sommes en Italie dans les années 50, nous avons deux héros qui hésitent au départ entre les lettres classiques ou modernes, l'un veut devenir professeur d'italien. Nous avons cette jeune fille et il y a la confusion des sentiments, nous le disions.
Quelque part, vous êtes très présent dans ce roman.

Dominique Fernandez
Dans le roman, à mon avis, le matériau est toujours autobiographique. Tous les romans, même Balzac ou Dickens, les romans les plus objectifs. L'art du roman est d'utiliser ce matériau et de le transformer en quelque chose qui ne soit pas des mémoires, des souvenirs ou de l'autofiction. Moi, je déteste l'autofiction, c'est à la mode aujourd'hui, où les gens racontent ce qu'il leur arrive, s'ils ont mal au ventre, ou aux dents... ce qui pour moi n'a aucun intérêt ! le roman consiste à se servir de ce que l'on a vécu, parce qu'on en a l'expérience mais de le transformer, l'amalgamer, le mixer pour ne faire une œuvre autonome, qui existe en soi.

Philippe Chauveau :
Ce livre est une nouvelle déclaration d'amour à l'Italie ?

Dominique Fernandez :
Ah oui ! L'Italie est un pays tellement merveilleux... Même s'il change, ça reste l'Italie !

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Dominique Fernandez. Avec vous, on va donc redécouvrir l'Italie, la Toscane, et on va suivre ces deux héros, Octave et Robert. Pise, 1951, c'est votre nouveau titre et c'est aux éditions Grasset.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Le nouveau roman de Dominique Fernandez s'intitule Pise 1951. Et dans l'énoncé de ce titre, tout est dit. L'auteur suit le parcours de ces deux héros, Octave et Robert, jeunes normaliens français suivant leurs études dans la belle ville de Toscane, alors que l'Italie peine à sortir des difficultés économiques de l'après-guerre. Avec Pise 1951, on retrouve des thèmes chers à Dominique Fernandez, l'Italie bien sûr dont il est passionné, mais aussi l'Art, la nostalgie du passé, la rébellion contre l'ordre établi. Prix...Pise 1951 de Dominique Fernandez - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Dominique Fernandez. Merci beaucoup de nous recevoir. Votre actualité chez Grasset, un nouveau roman, Pise 1951. Pise, l'Italie, et forcément, on ne peut pas évoquer votre parcours sans évoquer l'Italie. Quand et comment avez-vous « rencontré » l'Italie ? Dominique Fernandez : Moi, je faisais des études de grec et de latin ; je préparais l'agrégation de lettres classiques et puis j'ai fait un voyage en Italie à 20 ans, un voyage avec des étudiants pour connaître l'Italie et j'ai eu un coup de...Pise 1951 de Dominique Fernandez - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Dominique Fernandez, vous nous recevez à l'occasion de la sortie chez Grasset de votre nouveau roman, Pise, 1951. Quelque part dans le titre, tout est dit. Nous sommes en Italie, au début des années 50. La couverture aussi est très significative avec ce jeune couple sur un scooter. Deux héros, Octave et Robert, qui vont poursuivre leurs études dans la belle ville de Pise, qui vont faire une rencontre féminine. Mais derrière ce trio, il se passe beaucoup de choses. Pourquoi avoir eu envie de nous emmener, à...Pise 1951 de Dominique Fernandez - Le livre - Suite
    L’escale littéraire 120, bld Montparnasse 75014 Paris Tél : 01-43-20-63-70 www.lescalelitteraire.fr contact@lescalelitteraire.fr Diane Schittenhel « Dominique Fernandez, c'est de l'érudition, chaque roman est vraiment travaillé dans le détail et j'aime beaucoup ce genre de lecture. Sur celui-ci plus précisément, « Pise 1951 », ce sont deux adolescents qui vont se rendre en Italie et là-bas, ça va être l'émerveillement. Ça va être une ode à l'amour, à la beauté, à la littérature, au théâtre, à tous les arts en...Pise 1951 de Dominique Fernandez - L'avis du libraire - Suite