Thierry Maugenest

Thierry Maugenest

Noire belladone

Portrait 5'26
Bonjour Thierry Maugenest.
Bonjour.
Vous publiez chez Albin Michel votre nouveau titre « Noire belladone » où l'on va retrouver avec bonheur Carlo Goldoni, on y reviendra dans un instant. J'aimerais que l'on fasse un peu plus connaissance. Vous êtes installé dans le sud de la France, c'est une région qui vous plait bien. Est-ce difficile, quand on est un auteur, de vivre dans le sud, parce qu'on sait que le monde littéraire vit beaucoup à Paris ? Peut-on être un auteur en province ?
Oui, on peut être un auteur en province pour deux raisons. La première, c'est que je ne suis pas invité si souvent que cela sur les plateaux télé. Et surtout parce qu’on a le calme et on est pas tellement sollicité par énormément de soirées, de rencontres, de cocktails... Moi je vis au pied de la Sainte-Victoire et ce sont des conditions idéales pour écrire.
Comment l'écriture et la lecture ont elles faites leur entrée dans votre vie ? Peut-être par atavisme familiale ? Vos parents étaient enseignants, vous ont-ils poussé à la lecture ?
Oui totalement. Vous avez parlé d'atavisme, oui, c'est à dire que nous n’avions pas la télé, donc j'ai grandi sans télé mais avec de grandes bibliothèques tout autour de moi, dans le salon, dans la chambre... De fil en aiguilles, on finit par lire, lire, lire énormément. Et petite anecdote : mes parents me donnaient de l'argent de poche seulement quand j'avais fini mes livres. Il y avait des petites livres à l'époque qui valaient deux ou trois francs. Il y avait des gros livres qui valaient quinze francs. Et avec mon frère, on avait toujours besoin d'argent. Si on projetait d'acheter un télescope, on regardait les livres et on se disait « Bon, va falloir beaucoup lire maintenant ».
Il y a eu « Audimat circus », « La poudre des rois » et aujourd'hui « Noire belladone » Est-ce qu'il y a un fil conducteur dans votre écriture ? Si je vous demande quel est le style de Thierry Maugenest, que me répondez-vous ?
C'est vraiment la question la plus difficile…
C'est pour ça que je vous la pose d'ailleurs.
Oui, oui c'est une très bonne question, parce-que...
Quand on connait votre travail, on sent qu'il y a parfois des ruptures dans votre écriture.
Oui, ce sont des ruptures. Je parlais de randonnées, j'aime beaucoup l’athlétisme, je l'ai beaucoup pratiqué… Voilà, j'aime beaucoup le décathlon, alors je pourrais me comparer à un décathlonien, c'est à dire qu'il passe du lancer de poids au cent-dix mètre haies, à la perche, au saut en hauteur… C'est vrai que je change énormément de style, c'est à dire que j'ai peur de m'ennuyer ou de rester figé dans un sujet ou un style de littérature.
Au risque parfois de dérouter vos lecteurs, parce que c'est vrai que vous avez un lectorat fidèle, plusieurs de vos titres ont été primés et justement j'aimerais aborder ce point, assez surprenant, pour reprendre le dicton « Nul n'est prophète en son pays ». Aujourd'hui vous êtes reconnu, en librairie on vous connaît, les aventures de Carlo Goldoni ont trouvé leur public, mais curieusement, c'est à l'étranger que vous êtes le plus reconnu, que ce soit en Espagne ou en Amérique du Sud, certains de vos titres sont sortis dans les pays de l'est et en Russie. Comment vivez-vous d’être un auteur parmi beaucoup d'autres en France et à l'étranger d'avoir une certaine notoriété ?
Je le vis bien, je le vis bien… Vous savez les auteurs, ils sont tous un peu nombrilistes quand même, si on fait ce métier c'est aussi parce qu’on a envie d’être lus, on a envie qu'on parle de nous. Alors bon, je le vis bien. Des fois, lorsqu'on a un livre qui ne marche pas très bien en France, quelque part il y a aussi un regret, on se demande pourquoi il ne marche pas alors que dans tel pays et tel pays, comme aux États-Unis, il y a des ventes, des articles, des émissions télés. Je n'essaie pas de me l'expliquer, il y a quelque chose d'irrationnel et tant mieux. Si dans la littérature le succès devenait de l'artisanat, ou simplement comme dans le football ou il suffit de mettre le plus d'argent sur le table pour acheter les meilleurs joueurs et qu'on gagne, ce serait beaucoup moins drôle. Donc, ce côté un peu magique de l'édition, du succès, fait aussi le charme, je ne le vis pas mal, je m'interroge des fois, mais je ne le vis pas mal.
Etes-vous un de ces auteurs qui ont besoin d'un laps de temps entre la fin d'un roman et le début d'un autre, qui ont besoin d'un certain répit ? Ou, au contraire, avez-vous besoin très vite de retrouver l'écriture, de retrouver des personnages, même si vous changez de registre ?
Oui, je me sens mal si je n'ai pas un livre sur le feu, comme on dit : je ne me sens pas bien, cela m'angoisse. D’abord parce-que je n'ai pas d'autres activités, c'est mon seul métier, et il faut avancer, mais de toutes façons, cela n’arrive pas puisque je suis toujours en train de penser. Après, le plus dur, c'est de choisir ce que je vais vraiment écrire, il arrive un moment où j'ai du mal à choisir. Là, effectivement, je commence à voir les semaines passer, et je me dis que ça ne va pas, qu’effectivement il faut qu'il y ait quelque chose qui se mette en place, ne serait-ce que dans l'esprit, il faut que ça se mettent en place.
Cela veut dire que la Sainte-Victoire n'a pas fini de vous inspirer, et de vous voir vous balader pour être inspiré par les paysages. Thierry Maugenest « Noire belladone » c'est votre actualité chez Albin Michel.

Philippe Chauveau : Bonjour Thierry Maugenest.

Thierry Maugenest : Bonjour.

Philippe Chauveau : Vous publiez chez Albin Michel votre nouveau titre « Noire belladone » où l'on va retrouver avec bonheur Carlo Goldoni, on y reviendra dans un instant. J'aimerais que l'on fasse un peu plus connaissance. Vous êtes installé dans le sud de la France, c'est une région qui vous plait bien. Est-ce difficile, quand on est un auteur, de vivre dans le sud, parce qu'on sait que le monde littéraire vit beaucoup à Paris ? Peut-on être un auteur en province ?

Thierry Maugenest : Oui, on peut être un auteur en province pour deux raisons. La première, c'est que je ne suis pas invité si souvent que cela sur les plateaux télé. Et surtout parce qu’on a le calme et on est pas tellement sollicité par énormément de soirées, de rencontres, de cocktails... Moi je vis au pied de la Sainte-Victoire et ce sont des conditions idéales pour écrire.

Philippe Chauveau : Comment l'écriture et la lecture ont elles faites leur entrée dans votre vie ? Peut-être par atavisme familiale ? Vos parents étaient enseignants, vous ont-ils poussé à la lecture ?

Thierry Maugenest : Oui totalement. Vous avez parlé d'atavisme, oui, c'est à dire que nous n’avions pas la télé, donc j'ai grandi sans télé mais avec de grandes bibliothèques tout autour de moi, dans le salon, dans la chambre... De fil en aiguilles, on finit par lire, lire, lire énormément. Et petite anecdote : mes parents me donnaient de l'argent de poche seulement quand j'avais fini mes livres. Il y avait des petites livres à l'époque qui valaient deux ou trois francs. Il y avait des gros livres qui valaient quinze francs. Et avec mon frère, on avait toujours besoin d'argent. Si on projetait d'acheter un télescope, on regardait les livres et on se disait « Bon, va falloir beaucoup lire maintenant »

Philipe Chauveau : Il y a eu « Audimat circus », « La poudre des rois » et aujourd'hui « Noire belladone » Est-ce qu'il y a un fil conducteur dans votre écriture ? Si je vous demande quel est le style de Thierry Maugenest, que me répondez-vous ?

Thierry Maugenest : C'est vraiment la question la plus difficile…

Philipe Chauveau : C'est pour ça que je vous la pose d'ailleurs.

Thierry Maugenest : Oui, oui c'est une très bonne question, parce que...

Philippe Chauveau : Quand on connait votre travail, on sent qu'il y a parfois des ruptures dans votre écriture.

Thierry Maugenest : Oui, ce sont des ruptures. Je parlais de randonnées, j'aime beaucoup l’athlétisme, je l'ai beaucoup pratiqué… Voilà, j'aime beaucoup le décathlon, alors je pourrais me comparer à un décathlonien, c'est à dire qu'il passe du lancer de poids au cent-dix mètre haies, à la perche, au saut en hauteur… C'est vrai que je change énormément de style, c'est à dire que j'ai peur de m'ennuyer ou de rester figé dans un sujet ou un style de littérature.

Philipe Chauveau : Au risque parfois de dérouter vos lecteurs, parce que c'est vrai que vous avez un lectorat fidèle, plusieurs de vos titres ont été primés et justement j'aimerais aborder ce point, assez surprenant, pour reprendre le dicton « Nul n'est prophète en son pays ». Aujourd'hui vous êtes reconnu, en librairie on vous connaît, les aventures de Carlo Goldoni ont trouvé leur public, mais curieusement, c'est à l'étranger que vous êtes le plus reconnu, que ce soit en Espagne ou en Amérique du Sud, certains de vos titres sont sortis dans les pays de l'est et en Russie. Comment vivez-vous d’être un auteur parmi beaucoup d'autres en France et à l'étranger d'avoir une certaine notoriété ?

Thierry Maugenest : Je le vis bien, je le vis bien… Vous savez les auteurs, ils sont tous un peu nombrilistes quand même, si on fait ce métier c'est aussi parce qu’on a envie d’être lus, on a envie qu'on parle de nous. Alors bon, je le vis bien. Des fois, lorsqu'on a un livre qui ne marche pas très bien en France, quelque part il y a aussi un regret, on se demande pourquoi il ne marche pas alors que dans tel pays et tel pays, comme aux États-Unis, il y a des ventes, des articles, des émissions télés. Je n'essaie pas de me l'expliquer, il y a quelque chose d'irrationnel et tant mieux. Si dans la littérature le succès devenait de l'artisanat, ou simplement comme dans le football ou il suffit de mettre le plus d'argent sur le table pour acheter les meilleurs joueurs et qu'on gagne, ce serait beaucoup moins drôle. Donc, ce côté un peu magique de l'édition, du succès, fait aussi le charme, je ne le vis pas mal, je m'interroge des fois, mais je ne le vis pas mal.

Philippe Chauveau : Etes-vous un de ces auteurs qui ont besoin d'un laps de temps entre la fin d'un roman et le début d'un autre, qui ont besoin d'un certain répit ? Ou, au contraire, avez-vous besoin très vite de retrouver l'écriture, de retrouver des personnages, même si vous changez de registre ?

Thierry Maugenest : Oui, je me sens mal si je n'ai pas un livre sur le feu, comme on dit : je ne me sens pas bien, cela m'angoisse. D’abord parce-que je n'ai pas d'autres activités, c'est mon seul métier, et il faut avancer, mais de toutes façons, cela n’arrive pas puisque je suis toujours en train de penser. Après, le plus dur, c'est de choisir ce que je vais vraiment écrire, il arrive un moment où j'ai du mal à choisir. Là, effectivement, je commence à voir les semaines passer, et je me dis que ça ne va pas, qu’effectivement il faut qu'il y ait quelque chose qui se mette en place, ne serait-ce que dans l'esprit, il faut que ça se mettent en place.

Philippe Chauveau : Cela veut dire que la Sainte-Victoire n'a pas fini de vous inspirer, et de vous voir vous balader pour être inspiré par les paysages. Thierry Maugenest « Noire belladone » c'est votre actualité chez Albin Michel.

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  • Philippe Chauveau :Vous ne connaissez pas encore Thierry Maugenest ? N'hésitez pas à rejoindre le cercle fidèle de ses lecteurs qui le suivent depuis ses premiers romans « La poudre des rois », « Audimat circus » ou « Venise.net ». Primé à plusieurs reprises, Thierry Maugenest a su aussi conquérir de nombreux lecteurs à l'étranger, notamment en Espagne, en Amérique du Sud, aux Etats Unis ou dans les pays de l'Est.Après avoir voyagé autour du monde pendant une dizaine d'années, Thierry Maugenest s'est installé...Noire belladone de Thierry Maugenest - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Thierry Maugenest.Thierry Maugenest : Bonjour.Philippe Chauveau : Vous publiez chez Albin Michel votre nouveau titre « Noire belladone » où l'on va retrouver avec bonheur Carlo Goldoni, on y reviendra dans un instant. J'aimerais que l'on fasse un peu plus connaissance. Vous êtes installé dans le sud de la France, c'est une région qui vous plait bien. Est-ce difficile, quand on est un auteur, de vivre dans le sud, parce qu'on sait que le monde littéraire vit beaucoup à Paris ? Peut-on être un...Noire belladone de Thierry Maugenest - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Thierry Maugenest, « Noire Belladone » votre actualité. C'est une suite sans en être une puisqu'on peut bien sûr prendre ce livre tel quel, mais pour ceux qui avaient déjà lu « La septième nuit de Venise », on va retrouver Carlo Goldoni mais aussi ce personnage de Zorzi Baffo qui sont des personnages authentiques. Goldoni bien sûr et puis Zorzi Baffo qui lui, était un magistrat de la Sérénissime. Qu'est-ce qui vous inspire à Venise ? Qu'est-ce qui vous a donné envie d'emmener votre lecteur dans ce...Noire belladone de Thierry Maugenest - Livre - Suite