Voilà un jeune auteur dont le premier roman n’est pas passé inaperçu.
Avec Les veilleurs publié aux Editions du Seuil, Vincent Message réussit le challenge de séduire son éditeur certes, mais aussi les critiques, et le public.
Et pourtant Les veilleurs n’est pas un roman comme les autres.
A la fois univers fantastique, thriller, roman philosophique, ce livre vous entraînera aux confins de la folie et du rêve. Un homme transparent, anonyme, Nexus, Oscar Nexus, qui un jour dans la rue d’une mégalopole, abat ...
Les veilleurs de Vincent Message - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Bonjour Vincent Message.
Vincent Message (Les veilleurs) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vous avez 27 ans, vous sortez aux Editions du Seuil votre premier roman Les veilleurs, dont on parle beaucoup. Comment vivez-vous tout ça parce qu’un premier roman c’est une aventure, c’est une chance, c’est un aboutissement, c’est le début de quelque chose ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
C’est l’aboutissement d’un travail qui a été assez long pour moi,...
Les veilleurs de Vincent Message - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vincent Message, vous publiez aux Editions du Seuil, votre premier roman Les veilleurs, dont on parle beaucoup actuellement. C’est une histoire finalement assez banale, un homme, qui un matin de février, abat froidement dans la rue trois personnages, comment cette histoire est-elle née dans votre imagination ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
On ne peut pas trop savoir forcément d’où vient ce genre de scène, ce qui est intéressant, c’est qu’elle reste, c’est-à-dire que...
Les veilleurs de Vincent Message - Le livre - Suite
Nathalie Macia
Librairie Grangier
14 rue du Château 21 000 Dijon
03 80 50 82 50
Moi, j’avais vraiment envie de me lancer dans cette aventure parce que je me suis dit déjà, 600 pages, un premier roman, il faut être gonflé, donc on va voir ce qu’il a dans le ventre.
Et puis très vite je me suis laissée prendre dans un premier temps par les références.
Très grande culture, très grande maturité littéraire et puis en même temps ce double univers. Un univers polar d’un côté, onirique de l’autre, j’aimais...
Les veilleurs de Vincent Message - L'avis du libraire - Suite
Vincent Message
Les veilleurs
Présentation 0'56Avec Les veilleurs publié aux Editions du Seuil, Vincent Message réussit le challenge de séduire son éditeur certes, mais aussi les critiques, et le public.
Et pourtant Les veilleurs n’est pas un roman comme les autres.
A la fois univers fantastique, thriller, roman philosophique, ce livre vous entraînera aux confins de la folie et du rêve. Un homme transparent, anonyme, Nexus, Oscar Nexus, qui un jour dans la rue d’une mégalopole, abat froidement 3 passants avant de s’endormir sur leurs cadavres. Et à son réveil il se déclare amnésique. Un policier, et un psychiatre, chargés d’enquêter sur ce meurtrier, vont alors découvrir un monde parallèle insoupçonné. Une grande fresque, un roman brillant, qui ne vous laissera pas une minute de répit, Les veilleurs de Vincent Message, publié aux Editions du Seuil. Vincent Message, rencontre avec un futur grand de la littérature française, c’est sur Web Tv Culture.
Avec Les veilleurs publié aux Editions du Seuil, Vincent Message réussit le challenge de séduire son éditeur certes, mais aussi les critiques, et le public.
Et pourtant Les veilleurs n’est pas un roman comme les autres.
A la fois univers fantastique, thriller, roman philosophique, ce livre vous entraînera aux confins de la folie et du rêve. Un homme transparent, anonyme, Nexus, Oscar Nexus, qui un jour dans la rue d’une mégalopole, abat froidement 3 passants avant de s’endormir sur leurs cadavres. Et à son réveil il se déclare amnésique. Un policier, et un psychiatre, chargés d’enquêter sur ce meurtrier, vont alors découvrir un monde parallèle insoupçonné. Une grande fresque, un roman brillant, qui ne vous laissera pas une minute de répit, Les veilleurs de Vincent Message, publié aux Editions du Seuil. Vincent Message, rencontre avec un futur grand de la littérature française, c’est sur Web Tv Culture.
Vincent Message
Les veilleurs
Portrait 4'07Bonjour Vincent Message.
Vincent Message (Les veilleurs) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vous avez 27 ans, vous sortez aux Editions du Seuil votre premier roman Les veilleurs, dont on parle beaucoup. Comment vivez-vous tout ça parce qu’un premier roman c’est une aventure, c’est une chance, c’est un aboutissement, c’est le début de quelque chose ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
C’est l’aboutissement d’un travail qui a été assez long pour moi, qui a duré 5 ans de rédaction, et puis l’idée était encore un peu antérieure. Et j’espère que c’est le début, puisque c’est vrai que, quand je me suis mis à écrire, je ne me suis pas dit, je vais écrire un roman et puis m’arrêter là. L’écriture est un projet de long terme, donc à partir de ce moment-là, c’est vrai que j’espère que celui-là est une première pierre, et puis que d’autres viendront compléter.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
La littérature, c’est une grande histoire d’amour finalement ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Pour moi, ça a commencé très tôt. À partir du moment où j’ai su écrire, je me suis mis à raconter des histoires. Alors au début, des histoires très courtes, et dans un français plutôt phonétique. Et puis, elles ont pris de l’ampleur au fur et à mesure des années. Et je me suis dirigé vers des études littéraires, et j’ai été voir ce que faisaient d’autres auteurs, déjà un peu dans l’optique d’écrire.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Alors justement, quelles sont vos influences, françaises ou internationales ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
J’aime bien les auteurs latino-américains, Garcia Marquez, Cortázar, Carlos Fuentes, les allemands, les américains aussi, j’ai des influences assez internationales. C’est intéressant d’étudier en passant les frontières, justement, ça permet de voyager. Enfin il y a des pays que l’on ne connaît presque que comme ça j’aurais envie de dire. Tout ce que je sais de la Russie, où je ne suis jamais allé, passe par la littérature, beaucoup par Dostoïevski, Tolstoï, etc. Et donc retrouver cette dimension-là, en ouvrant le champ, et en allant voir différentes traditions littéraires me paraissait très intéressant.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture):/
C’est pour ça que vous avez choisi de faire de la littérature comparée, à un certain moment, dans votre parcours étudiant ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Oui, tout à fait. Je n’avais pas envie de m’arrêter à la seule tradition française.
Les écrivains passent de plus en plus les frontières, connaissent non seulement leurs propres pays mais d’autres ; leur point de vue est parfois mondial. C’est intéressant d’en tenir compte dans la façon dont on les étudie aussi.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vous avez choisi l’enseignement en parallèle de l’écriture, c’est une façon d’échanger tout ce que vous savez, tout ce que vous aimez en littérature ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
C’est une façon, d’être le passeur des textes que j’aime le plus, que j’admire le plus, et d’essayer de leur créer un lectorat plus vaste. Je concentre mon travail universitaire sur des textes qui ne sont pas forcément évidents de prime abord. Et c’est là que c’est intéressant aussi de les faire découvrir à des étudiants, sachant que mes étudiants reflètent aussi cette diversité puisqu’ils viennent un peu des 4 coins du monde.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Avez-vous été surpris par les réactions de certains lecteurs, puisque vous avez fréquenté des salons notamment des séances de dédicaces. Est-ce que certaines réactions de lecteurs vous ont surpris, étonné, encouragé ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Moi ce qui m’a surpris, c’est l’étonnement que ressentent, apparemment un grand nombre de lecteurs, à l’idée qu’on puisse justement mélanger les genres, comme je le fais dans ce roman. On a souvent plutôt tendance à séparer, à cloisonner, à avoir une littérature dite générale, et une littérature de romans historiques, de littérature de voyage, de romans policiers, de science fiction, etc., qui coexistent, mais un peu séparés. Ça peut poser problème dans la tête de certains lecteurs. Il y en a d’autres -au contraire- que ça réjouit, qui rêvent de s’embarquer dans ce genre d’aventures de lecture, mais ce n’est pas toujours évident.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Un premier roman qui a séduit un éditeur, Le Seuil en l’occurrence, l’aventure commence vous le disiez, est-ce qu’il y a cette peur, cette sensation d’être au bord du vide en se disant : et demain, qu’est-ce que je vais écrire, qu’est-ce que je vais offrir à mes lecteurs ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Quand on écrit le premier roman, on est dans une relative solitude, et tout ça paraît très abstrait. Les lecteurs sont très loin. Je pense que ce qui est important par la suite, c’est de retrouver cette abstraction, c’est-à-dire, ne pas penser à des lecteurs réels mais écrire pour soi, parce que l’écriture ce n’est pas là que ça se joue, c’est vraiment deux temps très différents, et c’est important aussi de les séparer.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci beaucoup Vincent Message, Les veilleurs, c’est votre premier roman, et c’est aux Editions du Seuil.
Bonjour Vincent Message.
Vincent Message (Les veilleurs) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vous avez 27 ans, vous sortez aux Editions du Seuil votre premier roman Les veilleurs, dont on parle beaucoup. Comment vivez-vous tout ça parce qu’un premier roman c’est une aventure, c’est une chance, c’est un aboutissement, c’est le début de quelque chose ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
C’est l’aboutissement d’un travail qui a été assez long pour moi, qui a duré 5 ans de rédaction, et puis l’idée était encore un peu antérieure. Et j’espère que c’est le début, puisque c’est vrai que, quand je me suis mis à écrire, je ne me suis pas dit, je vais écrire un roman et puis m’arrêter là. L’écriture est un projet de long terme, donc à partir de ce moment-là, c’est vrai que j’espère que celui-là est une première pierre, et puis que d’autres viendront compléter.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
La littérature, c’est une grande histoire d’amour finalement ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Pour moi, ça a commencé très tôt. À partir du moment où j’ai su écrire, je me suis mis à raconter des histoires. Alors au début, des histoires très courtes, et dans un français plutôt phonétique. Et puis, elles ont pris de l’ampleur au fur et à mesure des années. Et je me suis dirigé vers des études littéraires, et j’ai été voir ce que faisaient d’autres auteurs, déjà un peu dans l’optique d’écrire.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Alors justement, quelles sont vos influences, françaises ou internationales ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
J’aime bien les auteurs latino-américains, Garcia Marquez, Cortázar, Carlos Fuentes, les allemands, les américains aussi, j’ai des influences assez internationales. C’est intéressant d’étudier en passant les frontières, justement, ça permet de voyager. Enfin il y a des pays que l’on ne connaît presque que comme ça j’aurais envie de dire. Tout ce que je sais de la Russie, où je ne suis jamais allé, passe par la littérature, beaucoup par Dostoïevski, Tolstoï, etc. Et donc retrouver cette dimension-là, en ouvrant le champ, et en allant voir différentes traditions littéraires me paraissait très intéressant.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture):/
C’est pour ça que vous avez choisi de faire de la littérature comparée, à un certain moment, dans votre parcours étudiant ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Oui, tout à fait. Je n’avais pas envie de m’arrêter à la seule tradition française.
Les écrivains passent de plus en plus les frontières, connaissent non seulement leurs propres pays mais d’autres ; leur point de vue est parfois mondial. C’est intéressant d’en tenir compte dans la façon dont on les étudie aussi.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vous avez choisi l’enseignement en parallèle de l’écriture, c’est une façon d’échanger tout ce que vous savez, tout ce que vous aimez en littérature ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
C’est une façon, d’être le passeur des textes que j’aime le plus, que j’admire le plus, et d’essayer de leur créer un lectorat plus vaste. Je concentre mon travail universitaire sur des textes qui ne sont pas forcément évidents de prime abord. Et c’est là que c’est intéressant aussi de les faire découvrir à des étudiants, sachant que mes étudiants reflètent aussi cette diversité puisqu’ils viennent un peu des 4 coins du monde.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Avez-vous été surpris par les réactions de certains lecteurs, puisque vous avez fréquenté des salons notamment des séances de dédicaces. Est-ce que certaines réactions de lecteurs vous ont surpris, étonné, encouragé ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Moi ce qui m’a surpris, c’est l’étonnement que ressentent, apparemment un grand nombre de lecteurs, à l’idée qu’on puisse justement mélanger les genres, comme je le fais dans ce roman. On a souvent plutôt tendance à séparer, à cloisonner, à avoir une littérature dite générale, et une littérature de romans historiques, de littérature de voyage, de romans policiers, de science fiction, etc., qui coexistent, mais un peu séparés. Ça peut poser problème dans la tête de certains lecteurs. Il y en a d’autres -au contraire- que ça réjouit, qui rêvent de s’embarquer dans ce genre d’aventures de lecture, mais ce n’est pas toujours évident.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Un premier roman qui a séduit un éditeur, Le Seuil en l’occurrence, l’aventure commence vous le disiez, est-ce qu’il y a cette peur, cette sensation d’être au bord du vide en se disant : et demain, qu’est-ce que je vais écrire, qu’est-ce que je vais offrir à mes lecteurs ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Quand on écrit le premier roman, on est dans une relative solitude, et tout ça paraît très abstrait. Les lecteurs sont très loin. Je pense que ce qui est important par la suite, c’est de retrouver cette abstraction, c’est-à-dire, ne pas penser à des lecteurs réels mais écrire pour soi, parce que l’écriture ce n’est pas là que ça se joue, c’est vraiment deux temps très différents, et c’est important aussi de les séparer.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci beaucoup Vincent Message, Les veilleurs, c’est votre premier roman, et c’est aux Editions du Seuil.
Vincent Message
Les veilleurs
Le livre 4'37Vincent Message, vous publiez aux Editions du Seuil, votre premier roman Les veilleurs, dont on parle beaucoup actuellement. C’est une histoire finalement assez banale, un homme, qui un matin de février, abat froidement dans la rue trois personnages, comment cette histoire est-elle née dans votre imagination ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
On ne peut pas trop savoir forcément d’où vient ce genre de scène, ce qui est intéressant, c’est qu’elle reste, c’est-à-dire que parmi tous les scénarios un peu fantasmatiques qui me traversent l’esprit, celui-là perdure. Et à partir du moment où j’y reviens, j’y reviens par différents abords ; je me dis qu’il y avait peut-être quelque chose à en faire, qu’il a un potentiel romanesque. J’ai envie de développer cette figure de meurtrier, de voir qui sont ces gens qui basculent dans la violence, et en particulier dans ce genre de violence urbaine, très caractéristique de notre société…des inconnus, par un meurtre de masse, un meurtre de rue, deviennent célèbres sur toute la planète, leur visage s’affiche sur tous les écrans au quatre coins du monde en quelques heures.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Ça veut dire finalement, que derrière n’importe quel fait divers, il peut y avoir l’essence d’une histoire, et pourquoi pas d‘un roman, chaque personnage a son histoire ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Les faits divers sont intéressants parce que c’est ce qui reste d’action dans notre société. L’action, qui faisait le cœur des romans du 19e, au sens « Cape et d’Epée », au sens Dumas du terme, n’existe plus tellement.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Et puis un psychiatre, et un policier sont chargés de l’enquête ; ces deux personnages supplémentaires sont finalement aussi importants que Nexus, l’histoire ne tiendrait pas sans ce trio.
Vincent Message (Les veilleurs) :
Oui, l’important c’est le trio. Il y a donc Paulus Rilviero qui est un policier, Joachim Traumfreund le psychiatre. Ils vont se pencher sur le cas de Nexus, gagner sa confiance, et réussir - alors qu’il s’était réfugié dans le mutisme à son procès- à lui faire raconter ce qui se passe dans sa vie intérieure. Et tout le roman, c’est l‘exploration de l’univers mental de ce meurtrier, et en particulier de sa vie onirique, puisqu’à côté d’une vie réelle qui est extrêmement pauvre, dénuée d’évènements importants, il est marginal, désocialisé, il a une vie onirique extrêmement riche. Et c’est aussi un rêveur en série, c’est-à-dire que contrairement à la plupart d’entre nous qui avons des rêves épisodiques, où on sort du rêve le matin et on y revient jamais, lui poursuit le fil du même grand rêve nuit après nuit.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Entre la mégalopole et le désert de cette vie parallèle, les paysages aussi sont importants ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
C’était important pour moi qu’il y ait un aspect visuel fort puisque les rêves, c’est avant tout cela, ce sont des images, ce sont des visions, ça explique la forme du roman, qui est conçue par scène, racontée au présent la plupart du temps. Et puis, la volonté de varier les paysages, pas à chaque chapitre, mais assez fréquemment pour qu’on ait un peu une idée de la diversité de l’univers mental de ce personnage.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Le découpage est important, trois parties, et chaque chapitre, a un titre bien spécifique…
Vincent Message (Les veilleurs) :
Oui. Ça fonctionne effectivement comme un triptyque, avec deux panneaux latéraux. Le triptyque rappelle un peu pour moi ces grands tableaux de l’Ecole du Nord, où l’on a le paradis, et l’enfer, comme des détails de chaque côté, et puis un large paysage, une fresque qui se déploie au milieu.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Finalement, votre roman, c’est à la fois une grande saga, une grande fresque, c’est un thriller, un roman psychologique, un roman fantastique, ça vous ressemble tout ça ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Ce qui était important aussi pour moi, c’était de pouvoir réconcilier une littérature qui est fondée sur des codes d’action, sur une intrigue complexe, telle qu’elle se met en place, avec un suspense policier. Et puis, quelque chose, qui est plus de l’ordre de la réflexion, c’est-à-dire des romans où les personnages s’arrêtent aussi pour réfléchir, en ce qui concerne Les veilleurs notamment, à leurs pratiques d’enquêteurs.
Rilviero et Traumfreund, sont là un peu au milieu du gué, à la cinquantaine, et se disent: nous avons, toute notre vie durant, fréquentés des meurtriers, des gens qui avaient des pathologies mentales…pourquoi ça nous a fasciné, pourquoi ces personnages aussi nous effraient, qu’est-ce qui se joue exactement là-dedans. Et en discutant ensemble, en évoluant côte à côte, ils cherchent aussi à répondre à ces questions.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Et vous même, une fois que vous avez mis le point final à ce roman, le personnage d’Oscar Nexus, il vous a fait peur, vous vous y êtes attaché, vous l’avez abandonné avec tristesse ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Je regarde d’un œil différent maintenant que j’ai crée ce personnage de meurtrier, les gens qui font la une des journaux, avec ce genre d’affaires-là. J’ai peut-être moins d’effroi, et plus d’empathie qu’auparavant. Et si c’est aussi le sentiment de certains lecteurs, ce sera une conquête.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci beaucoup Vincent Message.
Vincent Message (Les veilleurs) :
Merci à vous.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Les veilleurs, c’est votre premier roman et c’est aux Editions du Seuil.
Vincent Message, vous publiez aux Editions du Seuil, votre premier roman Les veilleurs, dont on parle beaucoup actuellement. C’est une histoire finalement assez banale, un homme, qui un matin de février, abat froidement dans la rue trois personnages, comment cette histoire est-elle née dans votre imagination ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
On ne peut pas trop savoir forcément d’où vient ce genre de scène, ce qui est intéressant, c’est qu’elle reste, c’est-à-dire que parmi tous les scénarios un peu fantasmatiques qui me traversent l’esprit, celui-là perdure. Et à partir du moment où j’y reviens, j’y reviens par différents abords ; je me dis qu’il y avait peut-être quelque chose à en faire, qu’il a un potentiel romanesque. J’ai envie de développer cette figure de meurtrier, de voir qui sont ces gens qui basculent dans la violence, et en particulier dans ce genre de violence urbaine, très caractéristique de notre société…des inconnus, par un meurtre de masse, un meurtre de rue, deviennent célèbres sur toute la planète, leur visage s’affiche sur tous les écrans au quatre coins du monde en quelques heures.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Ça veut dire finalement, que derrière n’importe quel fait divers, il peut y avoir l’essence d’une histoire, et pourquoi pas d‘un roman, chaque personnage a son histoire ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Les faits divers sont intéressants parce que c’est ce qui reste d’action dans notre société. L’action, qui faisait le cœur des romans du 19e, au sens « Cape et d’Epée », au sens Dumas du terme, n’existe plus tellement.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Et puis un psychiatre, et un policier sont chargés de l’enquête ; ces deux personnages supplémentaires sont finalement aussi importants que Nexus, l’histoire ne tiendrait pas sans ce trio.
Vincent Message (Les veilleurs) :
Oui, l’important c’est le trio. Il y a donc Paulus Rilviero qui est un policier, Joachim Traumfreund le psychiatre. Ils vont se pencher sur le cas de Nexus, gagner sa confiance, et réussir - alors qu’il s’était réfugié dans le mutisme à son procès- à lui faire raconter ce qui se passe dans sa vie intérieure. Et tout le roman, c’est l‘exploration de l’univers mental de ce meurtrier, et en particulier de sa vie onirique, puisqu’à côté d’une vie réelle qui est extrêmement pauvre, dénuée d’évènements importants, il est marginal, désocialisé, il a une vie onirique extrêmement riche. Et c’est aussi un rêveur en série, c’est-à-dire que contrairement à la plupart d’entre nous qui avons des rêves épisodiques, où on sort du rêve le matin et on y revient jamais, lui poursuit le fil du même grand rêve nuit après nuit.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Entre la mégalopole et le désert de cette vie parallèle, les paysages aussi sont importants ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
C’était important pour moi qu’il y ait un aspect visuel fort puisque les rêves, c’est avant tout cela, ce sont des images, ce sont des visions, ça explique la forme du roman, qui est conçue par scène, racontée au présent la plupart du temps. Et puis, la volonté de varier les paysages, pas à chaque chapitre, mais assez fréquemment pour qu’on ait un peu une idée de la diversité de l’univers mental de ce personnage.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Le découpage est important, trois parties, et chaque chapitre, a un titre bien spécifique…
Vincent Message (Les veilleurs) :
Oui. Ça fonctionne effectivement comme un triptyque, avec deux panneaux latéraux. Le triptyque rappelle un peu pour moi ces grands tableaux de l’Ecole du Nord, où l’on a le paradis, et l’enfer, comme des détails de chaque côté, et puis un large paysage, une fresque qui se déploie au milieu.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Finalement, votre roman, c’est à la fois une grande saga, une grande fresque, c’est un thriller, un roman psychologique, un roman fantastique, ça vous ressemble tout ça ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Ce qui était important aussi pour moi, c’était de pouvoir réconcilier une littérature qui est fondée sur des codes d’action, sur une intrigue complexe, telle qu’elle se met en place, avec un suspense policier. Et puis, quelque chose, qui est plus de l’ordre de la réflexion, c’est-à-dire des romans où les personnages s’arrêtent aussi pour réfléchir, en ce qui concerne Les veilleurs notamment, à leurs pratiques d’enquêteurs.
Rilviero et Traumfreund, sont là un peu au milieu du gué, à la cinquantaine, et se disent: nous avons, toute notre vie durant, fréquentés des meurtriers, des gens qui avaient des pathologies mentales…pourquoi ça nous a fasciné, pourquoi ces personnages aussi nous effraient, qu’est-ce qui se joue exactement là-dedans. Et en discutant ensemble, en évoluant côte à côte, ils cherchent aussi à répondre à ces questions.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Et vous même, une fois que vous avez mis le point final à ce roman, le personnage d’Oscar Nexus, il vous a fait peur, vous vous y êtes attaché, vous l’avez abandonné avec tristesse ?
Vincent Message (Les veilleurs) :
Je regarde d’un œil différent maintenant que j’ai crée ce personnage de meurtrier, les gens qui font la une des journaux, avec ce genre d’affaires-là. J’ai peut-être moins d’effroi, et plus d’empathie qu’auparavant. Et si c’est aussi le sentiment de certains lecteurs, ce sera une conquête.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci beaucoup Vincent Message.
Vincent Message (Les veilleurs) :
Merci à vous.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Les veilleurs, c’est votre premier roman et c’est aux Editions du Seuil.
Vincent Message
Les veilleurs
L'avis du libraire 1'32Librairie Grangier
14 rue du Château 21 000 Dijon
03 80 50 82 50
Moi, j’avais vraiment envie de me lancer dans cette aventure parce que je me suis dit déjà, 600 pages, un premier roman, il faut être gonflé, donc on va voir ce qu’il a dans le ventre.
Et puis très vite je me suis laissée prendre dans un premier temps par les références.
Très grande culture, très grande maturité littéraire et puis en même temps ce double univers. Un univers polar d’un côté, onirique de l’autre, j’aimais bien cette construction globale ; et puis, en même temps, étouffante et soufflante, parce qu’on oublie pas que c’est d’abord un meurtrier qui se trouve confiné avec un policier et un psychiatre; et qui - en fait- les tient par ce qu’il veut bien leur donner comme récit. Et bien il fait la même chose avec le lecteur, du coup, on est pris puisqu’on se dit finalement : où est-ce qu’il veut nous emmener et pourquoi ? Et on est fatigué comme l’est le psychiatre, comme l’est le policier.
Vous allez peut-être vous sentir dépassé par moment, et bien tant pis, ça nous arrive à tous de tourner des pages de revenir, prenez votre temps, laissez vous porter par les différents espaces de lecture.
J’ai vraiment eu l’impression d’être dans les mille et une nuits avec Shéhérazade, qui toutes les nuits, comme ça, pour garder sa tête, raconte des histoires, et puis entraîne le prince dans des nuits sans fin pour pouvoir véritablement continuer à vivre. J’ai vraiment eu cette impression-là.
Librairie Grangier
14 rue du Château 21 000 Dijon
03 80 50 82 50
Moi, j’avais vraiment envie de me lancer dans cette aventure parce que je me suis dit déjà, 600 pages, un premier roman, il faut être gonflé, donc on va voir ce qu’il a dans le ventre.
Et puis très vite je me suis laissée prendre dans un premier temps par les références.
Très grande culture, très grande maturité littéraire et puis en même temps ce double univers. Un univers polar d’un côté, onirique de l’autre, j’aimais bien cette construction globale ; et puis, en même temps, étouffante et soufflante, parce qu’on oublie pas que c’est d’abord un meurtrier qui se trouve confiné avec un policier et un psychiatre; et qui - en fait- les tient par ce qu’il veut bien leur donner comme récit. Et bien il fait la même chose avec le lecteur, du coup, on est pris puisqu’on se dit finalement : où est-ce qu’il veut nous emmener et pourquoi ? Et on est fatigué comme l’est le psychiatre, comme l’est le policier.
Vous allez peut-être vous sentir dépassé par moment, et bien tant pis, ça nous arrive à tous de tourner des pages de revenir, prenez votre temps, laissez vous porter par les différents espaces de lecture.
J’ai vraiment eu l’impression d’être dans les mille et une nuits avec Shéhérazade, qui toutes les nuits, comme ça, pour garder sa tête, raconte des histoires, et puis entraîne le prince dans des nuits sans fin pour pouvoir véritablement continuer à vivre. J’ai vraiment eu cette impression-là.