Vincent Message

Vincent Message

Les veilleurs

Le livre 4'37
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vincent Message, vous publiez aux Editions du Seuil, votre premier roman Les veilleurs, dont on parle beaucoup actuellement. C’est une histoire finalement assez banale, un homme, qui un matin de février, abat froidement dans la rue trois personnages, comment cette histoire est-elle née dans votre imagination ?

Vincent Message (Les veilleurs) :
On ne  peut pas trop savoir forcément d’où vient ce genre de scène, ce qui est intéressant, c’est qu’elle reste, c’est-à-dire que parmi tous les scénarios un peu fantasmatiques qui me traversent l’esprit, celui-là perdure. Et à partir du moment où j’y reviens, j’y reviens par différents abords ; je me dis qu’il y avait peut-être quelque chose à en faire, qu’il a un potentiel romanesque. J’ai envie de développer cette figure de meurtrier, de voir qui sont ces gens qui basculent dans la violence, et en particulier dans ce genre de violence urbaine, très caractéristique de notre société…des inconnus, par un meurtre de masse, un meurtre de rue, deviennent célèbres  sur toute la planète, leur visage s’affiche sur tous les écrans au quatre coins du monde en quelques heures.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Ça veut dire finalement, que derrière n’importe quel fait divers, il peut y avoir l’essence d’une histoire, et pourquoi pas d‘un roman, chaque personnage a son histoire ?  

Vincent Message (Les veilleurs) :
Les faits divers sont intéressants parce que c’est ce qui reste d’action dans notre société. L’action, qui faisait le cœur des romans du 19e, au sens « Cape et d’Epée », au sens Dumas du terme, n’existe plus tellement.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Et puis un psychiatre, et un policier sont chargés de l’enquête ; ces deux personnages supplémentaires sont finalement aussi importants que Nexus, l’histoire ne tiendrait pas sans ce trio.

Vincent Message (Les veilleurs) :
Oui, l’important c’est le trio. Il y a donc Paulus Rilviero qui est un policier, Joachim Traumfreund le psychiatre. Ils vont se pencher sur le cas de Nexus, gagner sa confiance, et réussir - alors qu’il s’était réfugié dans le mutisme à son procès- à lui faire raconter ce qui se passe dans sa vie intérieure. Et tout le roman, c’est l‘exploration de l’univers mental de ce meurtrier, et en particulier de sa vie onirique, puisqu’à côté d’une vie réelle qui est extrêmement pauvre, dénuée d’évènements importants, il est marginal, désocialisé, il a une vie onirique extrêmement riche. Et c’est aussi un rêveur en série, c’est-à-dire que contrairement à la plupart d’entre nous qui avons des rêves épisodiques, où on sort du rêve le matin et on y revient jamais, lui poursuit le fil du même grand rêve nuit après nuit.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Entre la mégalopole et le désert de cette vie parallèle, les paysages aussi sont importants ?

Vincent Message (Les veilleurs) :
C’était important pour moi qu’il y ait un aspect visuel fort puisque les rêves, c’est avant tout cela, ce sont des images, ce sont des visions, ça explique la forme du roman, qui est conçue par scène, racontée au présent la plupart du temps. Et puis, la volonté de varier les paysages, pas à chaque chapitre, mais assez fréquemment pour qu’on ait un peu une idée de la diversité de l’univers mental de ce personnage.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Le découpage est important, trois parties, et chaque chapitre, a un titre bien spécifique…

Vincent Message (Les veilleurs) :
Oui.  Ça fonctionne effectivement comme un triptyque, avec deux panneaux latéraux. Le triptyque rappelle un peu pour moi ces grands tableaux de l’Ecole du Nord, où l’on a le paradis, et l’enfer, comme des détails de chaque côté, et puis un large paysage, une fresque qui se déploie au milieu.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Finalement, votre roman, c’est à la fois une grande saga, une grande fresque, c’est un thriller, un roman psychologique, un roman fantastique, ça vous ressemble tout ça ?

Vincent Message (Les veilleurs) :
Ce qui était important aussi pour moi, c’était de pouvoir réconcilier une littérature qui est fondée sur des codes d’action, sur une intrigue complexe, telle qu’elle se met en place, avec un suspense policier. Et puis, quelque chose, qui est plus de l’ordre de la réflexion, c’est-à-dire des romans où les personnages s’arrêtent aussi pour réfléchir, en ce qui concerne Les veilleurs notamment, à leurs pratiques d’enquêteurs.
Rilviero et Traumfreund, sont là un peu au milieu du gué, à la cinquantaine, et se disent: nous avons, toute notre vie durant, fréquentés des meurtriers, des gens qui avaient des pathologies mentales…pourquoi ça nous a fasciné, pourquoi ces personnages aussi  nous effraient, qu’est-ce qui se joue exactement là-dedans. Et en discutant ensemble, en évoluant côte à côte, ils cherchent aussi à répondre à ces questions.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Et vous même, une fois que vous avez mis le point final à ce roman, le personnage d’Oscar Nexus, il vous a fait peur, vous vous y êtes attaché, vous l’avez abandonné avec tristesse ?

Vincent Message (Les veilleurs) :

Je regarde d’un œil différent maintenant que j’ai crée ce personnage de meurtrier, les gens qui font la une des journaux, avec ce genre d’affaires-là. J’ai peut-être moins d’effroi, et plus d’empathie qu’auparavant. Et si c’est aussi le sentiment de certains lecteurs, ce sera une conquête.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci beaucoup Vincent Message.

Vincent Message (Les veilleurs) :
Merci à vous.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Les veilleurs, c’est votre premier roman et c’est aux Editions du Seuil.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vincent Message, vous publiez aux Editions du Seuil, votre premier roman Les veilleurs, dont on parle beaucoup actuellement. C’est une histoire finalement assez banale, un homme, qui un matin de février, abat froidement dans la rue trois personnages, comment cette histoire est-elle née dans votre imagination ?

Vincent Message (Les veilleurs) :
On ne  peut pas trop savoir forcément d’où vient ce genre de scène, ce qui est intéressant, c’est qu’elle reste, c’est-à-dire que parmi tous les scénarios un peu fantasmatiques qui me traversent l’esprit, celui-là perdure. Et à partir du moment où j’y reviens, j’y reviens par différents abords ; je me dis qu’il y avait peut-être quelque chose à en faire, qu’il a un potentiel romanesque. J’ai envie de développer cette figure de meurtrier, de voir qui sont ces gens qui basculent dans la violence, et en particulier dans ce genre de violence urbaine, très caractéristique de notre société…des inconnus, par un meurtre de masse, un meurtre de rue, deviennent célèbres  sur toute la planète, leur visage s’affiche sur tous les écrans au quatre coins du monde en quelques heures.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Ça veut dire finalement, que derrière n’importe quel fait divers, il peut y avoir l’essence d’une histoire, et pourquoi pas d‘un roman, chaque personnage a son histoire ?  

Vincent Message (Les veilleurs) :
Les faits divers sont intéressants parce que c’est ce qui reste d’action dans notre société. L’action, qui faisait le cœur des romans du 19e, au sens « Cape et d’Epée », au sens Dumas du terme, n’existe plus tellement.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Et puis un psychiatre, et un policier sont chargés de l’enquête ; ces deux personnages supplémentaires sont finalement aussi importants que Nexus, l’histoire ne tiendrait pas sans ce trio.

Vincent Message (Les veilleurs) :
Oui, l’important c’est le trio. Il y a donc Paulus Rilviero qui est un policier, Joachim Traumfreund le psychiatre. Ils vont se pencher sur le cas de Nexus, gagner sa confiance, et réussir - alors qu’il s’était réfugié dans le mutisme à son procès- à lui faire raconter ce qui se passe dans sa vie intérieure. Et tout le roman, c’est l‘exploration de l’univers mental de ce meurtrier, et en particulier de sa vie onirique, puisqu’à côté d’une vie réelle qui est extrêmement pauvre, dénuée d’évènements importants, il est marginal, désocialisé, il a une vie onirique extrêmement riche. Et c’est aussi un rêveur en série, c’est-à-dire que contrairement à la plupart d’entre nous qui avons des rêves épisodiques, où on sort du rêve le matin et on y revient jamais, lui poursuit le fil du même grand rêve nuit après nuit.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Entre la mégalopole et le désert de cette vie parallèle, les paysages aussi sont importants ?

Vincent Message (Les veilleurs) :
C’était important pour moi qu’il y ait un aspect visuel fort puisque les rêves, c’est avant tout cela, ce sont des images, ce sont des visions, ça explique la forme du roman, qui est conçue par scène, racontée au présent la plupart du temps. Et puis, la volonté de varier les paysages, pas à chaque chapitre, mais assez fréquemment pour qu’on ait un peu une idée de la diversité de l’univers mental de ce personnage.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Le découpage est important, trois parties, et chaque chapitre, a un titre bien spécifique…

Vincent Message (Les veilleurs) :
Oui.  Ça fonctionne effectivement comme un triptyque, avec deux panneaux latéraux. Le triptyque rappelle un peu pour moi ces grands tableaux de l’Ecole du Nord, où l’on a le paradis, et l’enfer, comme des détails de chaque côté, et puis un large paysage, une fresque qui se déploie au milieu.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Finalement, votre roman, c’est à la fois une grande saga, une grande fresque, c’est un thriller, un roman psychologique, un roman fantastique, ça vous ressemble tout ça ?

Vincent Message (Les veilleurs) :
Ce qui était important aussi pour moi, c’était de pouvoir réconcilier une littérature qui est fondée sur des codes d’action, sur une intrigue complexe, telle qu’elle se met en place, avec un suspense policier. Et puis, quelque chose, qui est plus de l’ordre de la réflexion, c’est-à-dire des romans où les personnages s’arrêtent aussi pour réfléchir, en ce qui concerne Les veilleurs notamment, à leurs pratiques d’enquêteurs.
Rilviero et Traumfreund, sont là un peu au milieu du gué, à la cinquantaine, et se disent: nous avons, toute notre vie durant, fréquentés des meurtriers, des gens qui avaient des pathologies mentales…pourquoi ça nous a fasciné, pourquoi ces personnages aussi  nous effraient, qu’est-ce qui se joue exactement là-dedans. Et en discutant ensemble, en évoluant côte à côte, ils cherchent aussi à répondre à ces questions.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Et vous même, une fois que vous avez mis le point final à ce roman, le personnage d’Oscar Nexus, il vous a fait peur, vous vous y êtes attaché, vous l’avez abandonné avec tristesse ?

Vincent Message (Les veilleurs) :

Je regarde d’un œil différent maintenant que j’ai crée ce personnage de meurtrier, les gens qui font la une des journaux, avec ce genre d’affaires-là. J’ai peut-être moins d’effroi, et plus d’empathie qu’auparavant. Et si c’est aussi le sentiment de certains lecteurs, ce sera une conquête.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci beaucoup Vincent Message.

Vincent Message (Les veilleurs) :
Merci à vous.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Les veilleurs, c’est votre premier roman et c’est aux Editions du Seuil.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Voilà un jeune auteur dont le premier roman n’est pas passé inaperçu. Avec Les veilleurs publié aux Editions du Seuil, Vincent Message réussit le challenge de séduire son éditeur certes, mais aussi les critiques, et le public. Et pourtant Les veilleurs n’est pas un roman comme les autres. A la fois univers fantastique, thriller, roman philosophique, ce livre vous entraînera aux confins de la folie et du rêve. Un homme transparent, anonyme, Nexus, Oscar Nexus, qui un jour dans la rue d’une mégalopole, abat ...Les veilleurs de Vincent Message - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Bonjour Vincent Message. Vincent Message (Les veilleurs) : Bonjour. Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Vous avez 27 ans, vous sortez aux Editions du Seuil votre premier roman Les veilleurs, dont on parle beaucoup. Comment vivez-vous tout ça parce qu’un premier roman c’est une aventure, c’est une chance, c’est un aboutissement, c’est le début de quelque chose ? Vincent Message (Les veilleurs) : C’est l’aboutissement d’un travail qui a été assez long pour moi,...Les veilleurs de Vincent Message - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Vincent Message, vous publiez aux Editions du Seuil, votre premier roman Les veilleurs, dont on parle beaucoup actuellement. C’est une histoire finalement assez banale, un homme, qui un matin de février, abat froidement dans la rue trois personnages, comment cette histoire est-elle née dans votre imagination ? Vincent Message (Les veilleurs) : On ne  peut pas trop savoir forcément d’où vient ce genre de scène, ce qui est intéressant, c’est qu’elle reste, c’est-à-dire que...Les veilleurs de Vincent Message - Le livre - Suite
    Nathalie Macia Librairie Grangier 14 rue du Château 21 000 Dijon 03 80 50 82 50 Moi, j’avais vraiment envie de me lancer dans cette aventure parce que je me suis dit déjà, 600 pages, un premier roman, il faut être gonflé, donc on va voir ce qu’il a dans le ventre. Et puis très vite je me suis laissée prendre dans un premier temps par les références. Très grande culture, très grande maturité littéraire et puis en même temps ce double univers. Un univers polar d’un côté, onirique de l’autre, j’aimais...Les veilleurs de Vincent Message - L'avis du libraire - Suite