Didier van Cauwelaert

Didier van Cauwelaert

Les témoins de la mariée

Portrait 4'41
Philippe Chauveau
Didier van Cauwelaert, merci d’être avec nous, Les témoins de la mariée, c’est votre nouveau titre chez Albin Michel. On va en reparler bien sûr. Entre l’écriture et vous, c’est une grande et belle histoire. J’ai lu que vous aviez écrit votre premier livre, un polar, à 8 ans et que vous rêviez d’être publié chez Gallimard. C’est vrai cette histoire ?

Didier van Cauwelaert
Oui, enfin Gallimard parce que quand j’allais dans les librairies, le livre Gallimard qui avait des prix, ça paraissait très chic en écoutant les libraires. Donc je m’étais dit : « c’est ce qu’il y a de mieux » !

Philippe Chauveau
Tant qu’à faire…

Dider van Cauwelaert
Oui, autant essayer tout de suite… J’ai toujours écrit dans la perspective d’être publié. Et j’ai décidé que je serais romancier quand j’ai appris à écrire à l’école. Je me suis dit : « mais c’est formidable, les mots s’assemblent pour raconter une histoire »…Ce que je faisais auparavant avec mes soldats de plomb, mes petites voitures, mes ours en peluche… C’est le plus beau métier du monde. Donc j’ai décidé que ça serait le mien. Ça a mis du temps, mais je suis têtu.

Philippe Chauveau
1982 le premier roman.

Dider van Cauwelaert
Oui, donc il y a eu 12 ans de traversée… pas de traversée du désert, parce que le désert je le peuplais, avec les personnages de tous ces livres, et j’envoyais chaque livre à une vingtaine d’éditeurs. J’étais le roi de la photocopie !

Philippe Chauveau
Vous avez un souvenir de votre ressenti lorsque vous avez vu votre premier livre dans la vitrine du libraire ?

Dider van Cauwelaert
Alors, c’est pas ça le moment fort, c’est vraiment le moment où le livre, le premier exemplaire chez mon éditeur, Le Seuil à l’époque, est arrivé entre mes mains, où tout d’un coup, ces piles… Ca c’était vraiment la matérialisation du rêve . L’objet livre, avec mon histoire, mon nom, ça, c’était formidable.

Philippe Chauveau
Le prix Goncourt en 1994, Un aller simple, vous l’avez vécu comment ? Une reconnaissance, un engagement pour continuer à avancer…

Dider van Cauwelaert
J’avais la chance d’avoir un public fidèle avant, et je l’ai multiplié mais ça n’a été qu’un très beau cadeau. J’aime pas le concept de consécration, ou d’aboutissement, c’est encore pire, comme si derrière…voilà,  comme si on était en haut de la montagne, et puis il y a plus qu’à redescendre ou rester assis au sommet, et respirer l’air du haut de son ego. Ce n’est pas du tout mon style ça…
En plus, j’ai eu la chance que le livre d’après marche très bien, et soit très bien reçu. Ce qui est très très rare. Généralement, c’est le livre maudit pour un écrivain, celui d’après le Goncourt parce que, on vous le fait payer comme on dit.

Philippe Chauveau
Un mot justement sur cette relation particulière qui vous unit à vos lecteurs…

Dider van Cauwelaert
Je n’ai pas besoin qu’on m’aime, mais j’ai besoin qu’on aime mes personnages, qu’ils soient importants pour les gens, qu’ils leur donnent un surcroît d’existence.
Et quand ils viennent me parler de ces personnages, ce en quoi ça les a touchés, donc ils me parlent d’eux même aussi, à travers la résonance qu’ils expriment.
Ça, c’est un moment qui est formidable, et je me dois, en plus c’est un plaisir même si c’est fatigant, je me dois d’être présent et de répondre.

Philippe Chauveau
Evoquons aussi, Dider van Cauwelaert, l’homme de théâtre. Vous aviez mis en scène, vous aviez adapté Le passe-muraille, il y a eu aussi L’Astronome avec une récompense, et puis aujourd’hui Le rattachement, avec un sujet sur Napoléon III, et ce rattachement de la Savoie à la France.

Dider van Cauwelaert
Et de Nice…

Philippe Chauveau
Et de Nice…Et le goût du théâtre…D’où vient-il ?

Dider van Cauwelaert
A mesure que j’avançais dans le travail solitaire du romancier depuis l’enfance, en même temps, l’autre partie de mon temps, c’était le club théâtre, c’était le théâtre amateur, c’était la création commune. J’écrivais les pièces, elles étaient montrées, il y avait le contact avec le public, voilà donc c’était complètement, et ça l’est toujours, du domaine de la nécessité, et de l’hygiène même…

Philippe Chauveau
Comment qualifieriez-vous votre travail entre guillemets d’écrivain. C’est quoi pour vous un écrivain ? Comment le vivez-vous ?

Dider van Cauwelaert
Presque tous mes livres, je crois oui, tous mes livres commencent par une épreuve, une cassure, une trahison, un deuil, sa propre mort, et on voit ce qui se passe après, un choc amoureux, et on montre les chemins de la reconstruction. Se reconstruire soi-même, et reconstruire les autres aussi. Ce en quoi, je suis peu être un peu minoritaire, dans la production romanesque actuelle où il y a quand même une certaine jubilation, il y a une certaine auto complaisance à montrer la déchéance, la perte d’illusions, de repères. Voilà, c’est plus souvent une déconstruction, qu’une reconstruction. 

Philippe Chauveau
Merci Dider van Cauwelaert, votre nouveau titre chez Albin Michel, Les témoins de la mariée.
Philippe Chauveau
Didier van Cauwelaert, merci d’être avec nous, Les témoins de la mariée, c’est votre nouveau titre chez Albin Michel. On va en reparler bien sûr. Entre l’écriture et vous, c’est une grande et belle histoire. J’ai lu que vous aviez écrit votre premier livre, un polar, à 8 ans et que vous rêviez d’être publié chez Gallimard. C’est vrai cette histoire ?

Didier van Cauwelaert
Oui, enfin Gallimard parce que quand j’allais dans les librairies, le livre Gallimard qui avait des prix, ça paraissait très chic en écoutant les libraires. Donc je m’étais dit : « c’est ce qu’il y a de mieux » !

Philippe Chauveau
Tant qu’à faire…

Dider van Cauwelaert
Oui, autant essayer tout de suite… J’ai toujours écrit dans la perspective d’être publié. Et j’ai décidé que je serais romancier quand j’ai appris à écrire à l’école. Je me suis dit : « mais c’est formidable, les mots s’assemblent pour raconter une histoire »…Ce que je faisais auparavant avec mes soldats de plomb, mes petites voitures, mes ours en peluche… C’est le plus beau métier du monde. Donc j’ai décidé que ça serait le mien. Ça a mis du temps, mais je suis têtu.

Philippe Chauveau
1982 le premier roman.

Dider van Cauwelaert
Oui, donc il y a eu 12 ans de traversée… pas de traversée du désert, parce que le désert je le peuplais, avec les personnages de tous ces livres, et j’envoyais chaque livre à une vingtaine d’éditeurs. J’étais le roi de la photocopie !

Philippe Chauveau
Vous avez un souvenir de votre ressenti lorsque vous avez vu votre premier livre dans la vitrine du libraire ?

Dider van Cauwelaert
Alors, c’est pas ça le moment fort, c’est vraiment le moment où le livre, le premier exemplaire chez mon éditeur, Le Seuil à l’époque, est arrivé entre mes mains, où tout d’un coup, ces piles… Ca c’était vraiment la matérialisation du rêve . L’objet livre, avec mon histoire, mon nom, ça, c’était formidable.

Philippe Chauveau
Le prix Goncourt en 1994, Un aller simple, vous l’avez vécu comment ? Une reconnaissance, un engagement pour continuer à avancer…

Dider van Cauwelaert
J’avais la chance d’avoir un public fidèle avant, et je l’ai multiplié mais ça n’a été qu’un très beau cadeau. J’aime pas le concept de consécration, ou d’aboutissement, c’est encore pire, comme si derrière…voilà,  comme si on était en haut de la montagne, et puis il y a plus qu’à redescendre ou rester assis au sommet, et respirer l’air du haut de son ego. Ce n’est pas du tout mon style ça…
En plus, j’ai eu la chance que le livre d’après marche très bien, et soit très bien reçu. Ce qui est très très rare. Généralement, c’est le livre maudit pour un écrivain, celui d’après le Goncourt parce que, on vous le fait payer comme on dit.

Philippe Chauveau
Un mot justement sur cette relation particulière qui vous unit à vos lecteurs…

Dider van Cauwelaert
Je n’ai pas besoin qu’on m’aime, mais j’ai besoin qu’on aime mes personnages, qu’ils soient importants pour les gens, qu’ils leur donnent un surcroît d’existence.
Et quand ils viennent me parler de ces personnages, ce en quoi ça les a touchés, donc ils me parlent d’eux même aussi, à travers la résonance qu’ils expriment.
Ça, c’est un moment qui est formidable, et je me dois, en plus c’est un plaisir même si c’est fatigant, je me dois d’être présent et de répondre.

Philippe Chauveau
Evoquons aussi, Dider van Cauwelaert, l’homme de théâtre. Vous aviez mis en scène, vous aviez adapté Le passe-muraille, il y a eu aussi L’Astronome avec une récompense, et puis aujourd’hui Le rattachement, avec un sujet sur Napoléon III, et ce rattachement de la Savoie à la France.

Dider van Cauwelaert
Et de Nice…

Philippe Chauveau
Et de Nice…Et le goût du théâtre…D’où vient-il ?

Dider van Cauwelaert
A mesure que j’avançais dans le travail solitaire du romancier depuis l’enfance, en même temps, l’autre partie de mon temps, c’était le club théâtre, c’était le théâtre amateur, c’était la création commune. J’écrivais les pièces, elles étaient montrées, il y avait le contact avec le public, voilà donc c’était complètement, et ça l’est toujours, du domaine de la nécessité, et de l’hygiène même…

Philippe Chauveau
Comment qualifieriez-vous votre travail entre guillemets d’écrivain. C’est quoi pour vous un écrivain ? Comment le vivez-vous ?

Dider van Cauwelaert
Presque tous mes livres, je crois oui, tous mes livres commencent par une épreuve, une cassure, une trahison, un deuil, sa propre mort, et on voit ce qui se passe après, un choc amoureux, et on montre les chemins de la reconstruction. Se reconstruire soi-même, et reconstruire les autres aussi. Ce en quoi, je suis peu être un peu minoritaire, dans la production romanesque actuelle où il y a quand même une certaine jubilation, il y a une certaine auto complaisance à montrer la déchéance, la perte d’illusions, de repères. Voilà, c’est plus souvent une déconstruction, qu’une reconstruction. 

Philippe Chauveau
Merci Dider van Cauwelaert, votre nouveau titre chez Albin Michel, Les témoins de la mariée.

Les témoins de la mariée Aux Editions Albin Michel
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Si son nom rappelle ses origines belges, c’est à Nice que Didier van Cauwelaert a vu le jour, en 1960. Il a toujours été un passionné de lecture et sûr de lui, écrit un polar à l’âge de 8 ans, persuadé qu’il sera publié chez Gallimard, rien que ça ! Cela ne reste qu’un rêve et son ambition en prend un coup… Il lui faudra attendre 1982 pour que son premier livre Vingt ans et des poussières soit publié. Mais il aura eu raison de persévérer. En 1994, avec Un aller simple, Didier van Cauwelaert reçoit le Prix...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Didier van Cauwelaert - Présentation - Suite
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    Tome Dom Frédéric Lapeyre 81, rue St Dominique 75007 Paris J'ai beaucoup aimé le dernier livre de Didier van Cauwelaert, parce que déjà c'est un grand écrivain,il écrit extrêmement bien; et surtout il est toujours très en avance sur son temps, c'est ça qui est vraiment bien avec van Cauwelaert. La construction du livre, c'est très novateur de faire quatre personnages pour faire quatre situations. Et surtout, aussi, la relation vielle France et nouvelle Chine, c'est absolument génial, surtout avec Shangaï qui est vraiment...Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Didier van Cauwelaert - L'avis du libraire - Suite