Alexandre Delas

Alexandre Delas

Les premières funérailles

Portrait 00'07'22"

Philippe :Bonjour Alexandre Delas. Vous êtes dans l'actualité du livre avec ce qui est votre premier roman, votre premier livre aux éditions de l'Archipel. Ça s'appelle "Les premières funérailles". On va faire un petit peu connaissance avant de rentrer dans ce livre, même si faire connaissance avec vous, c'est aussi un peu parler du livre parce que l'un ne va pas sans l'autre. Vous êtes un garçon peut-être assez secret. On n'a pas beaucoup d'informations vous concernant. Je sais que vous avez fait des études de commerce, travaillé dans des grands groupes, dont une start-up. Pas mal voyager aussi. Vous êtes un observateur du monde. Comment vous définiriez-vous ? Quel a été votre parcours jusqu'à aujourd'hui ?

Alexandre Delas Mon parcours, justement, c'était de chercher quelle était ma voie. Je pense que je ne suis pas le seul dans le monde d'aujourd'hui à se poser des questions sur ce qu'on allait devenir plus tard. Je n'avais pas spécialement de vocation quand j'étais adolescent ou enfant. Ce qui fait que le parcours un peu classique d'école de commerce, qui m'a permis en tout cas de découvrir le monde en marche parce que j'ai, du coup, beaucoup voyagé en Asie pour mon travail, au Moyen-Orient découvrir des cultures différentes. Mais qui finalement me permettent de mieux observer ce qui se passe en Europe et dans la partie occidentale que je connais, dans laquelle j'ai grandi. La littérature, elle, est arrivée dans ma vie parce que j'étais un grand lecteur. Peut-être le fait d'être enfant unique et de s'ennuyer beaucoup quand j'étais enfant. J'ai découvert le livre, le monde des livres. Et c'est vrai que quand on aime les livres, parfois on a cette espèce d'envie d'écrire sa propre histoire. Et ça m'a permis, la littérature, en tout cas, de faire une sorte de témoignage de ce que j'avais vécu jusque-là par ces expériences.

Philippe Vous nous dites déjà pas mal de choses vous concernant. Vous êtes à la fois un observateur et un acteur du monde puisque vous voyagez pour votre métier, que vous observez ce qui se passe ailleurs et pour le mettre en parallèle de votre propre existence. Et puis, la place du livre, vous l'expliquez aussi dans votre parcours. Ça veut dire qu'il y avait une bibliothèque familiale dans laquelle peut-être vous vous êtes réfugié ? Ou est-ce qu'il y a des gens, des professeurs, des bibliothécaires qui vous ont mis des livres en main ?

Alexandre Delas Moi, c'est vrai que j'ai deux parents qui sont assez différents : un père qui ne lit absolument pas de livres et une mère qui est une grande lectrice. Et donc j'ai toujours baigné dans les livres étant enfant, et comme ils travaillaient beaucoup, je les voyais peu. Mais je pouvais puiser dans la bibliothèque de chez moi en fait. Et en fait, ça a commencé par ... vous savez, il y avait les radiocassettes pour enfants à l'époque où on pouvait avoir des livres lus par des acteurs et j'ai le souvenir d'avoir écouté en boucle des livres. Et c'est vrai que ça m'a bercé. Ça m'a surtout parfois été un refus, justement parce que la réalité du monde de l'enfance est assez cruelle, comme je peux le décrire un peu dans mon roman. Et surtout, ça donne une ouverture sur le monde quand on est enfant et on absorbe ça de manière très premier degré, au début. Et après, en grandissant, on fait ses propres expériences et on peut remettre en cause un peu même les livres qu'on a considérés comme des classiques. On fait sa propre expérience et c'est intéressant de pouvoir la confronter avec ce qu'on a imaginé enfant.

Philippe Vous dites que vous êtes devenu vous même un grand lecteur. Quels sont les livres qui ont marqué votre parcours ?

Alexandre Delas Alors, c'est assez classique. Je pense qu'à l'adolescence, j'ai été assez marqué par la "beat generation", par le côté liberté, le côté américain de cette espèce de grand road trip, d'écrire aussi certaines marges aussi. Donc, au début, c'était ça. Après, un peu plus âgé, il y a eu Bret Easton Ellis, à un moment donné, qui était un peu à la mode quand j'étais adolescent.Et ensuite, des choses un peu plus sensibles, peut-être Salinger, la poésie, Baudelaire. Je citais des classiques, Flaubert, etc. J'ai redécouvert les classiques plus tard, c'est-à-dire que la poésie m'a toujours intéressé. Mais je n'ai jamais été un érudit non plus de la littérature. Et après j'ai absorbé beaucoup de pop culture, beaucoup de choses plus larges : de l'art, le design, etc. Au-delà de la littérature, ça m'a ouvert sur l'art, d'une manière générale.

Philippe Tout l'univers artistique.

Alexandre Delas Voilà.

Philippe Et à quel moment vous dites vous :" J'ai besoin de prendre la plume, moi aussi" ?

Alexandre Delas Je crois que c'est né... C'était un fantasme, comme on peut la voir justement quand on est un lecteur. Mais de passer à l'action, ça, c'est vrai qu'il y a un élément déclencheur, c'est que quand j'ai commencé à travailler, c'est une première confrontation au monde des adultes, réel, pas fantasmé. Et ç'a été très difficile pour moi parce que je n'avais pas, justement, de vocation particulière. Je n'avais pas fait le travail nécessaire pour savoir qui j'étais avant de commencer à travailler. Je me suis dit : "ouch ça va être long, qu'est ce qui se passe ? " C'était un sentiment de, oui, un peu de désillusion et un peu de... le mot "dépression" fait un peu peur. Mais en réalité, c'est un peu ça. J'avais besoin d'exprimer ce que je ressentais. Et un livre qu'on commence à l'écrire : on se parle à soi même au début, puisqu'on n'a pas de lecteur et que tant qu'il n'existe pas, tant qu'il n'est pas fini, ça reste une sorte de fichiers numériques dans son ordinateur. Mais il y a beaucoup de moi qui a pu s'exprimer à ce moment là et ç' a été un changement. Il y a eu plusieurs versions de ce livre et il m'a accompagné justement dans l'écriture pendant sept ans. Donc c'était assez long comme un parcours.

Philippe Vous le dites, le point de départ, c'est un moment assez difficile de votre vie.

Alexandre Delas Oui

Philippe Sept ans de travail aujourd'hui, le livre est en librairie depuis quelques semaines, avec de bons frémissements, avec des critiques positives, notamment sur votre style. Comment vivez-vous tout cela ? C'est une sorte d'apaisement ou au contraire, ça vous semble vertigineux maintenant d'avoir offert ce livre ?

Alexandre Delas C'est étrange parce que assez naïvement, quand j'ai écrit mon objectif avec ce livre, c'était... je le voyais un peu comme une sorte de bouteille à la mer que j'enverrai en me disant : " Il y a quelques personnes que je ne connais pas qui vont être intrigué, le prendre et le lire et ressentir ce que je veux transmettre.Et je me disais naïvement que ces personnes là, on deviendrait amis, en fait. C'est le seul. Pour l'instant, je suis content d'avoir des retours de lecteurs, de personnes que je ne connais pas, parce que dans l'entourage proche, c'est très difficile d'avoir un avis qui est complètement objectif. Donc ç'a un peu moins de valeur. On est content mais ce n'est pas la finalité de, je pense, de l'écriture. C'est de pouvoir toucher des personnes qui, justement, pourraient venir d'horizons totalement différents, d'âges totalement différents. Et j'ai la chance d'avoir des premiers retours que je trouve intéressants. Et pour l'instant, je trouve ça joli en fait.

Philippe Alors si vos lecteurs deviennent vos amis, eh bien je suis ravi de faire partie de vos nouveaux amis. Votre actualité Alexandre Delas. Ce premier roman, c'est aux éditions de l'Archipel. Ça s'appelle "Les premières funérailles".

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  • Voilà un jeune auteur dont nous n’avons pas fini d’entendre parler et je vous invite à retenir son nom. Il s’appelle Alexandre Delas et publie aux éditions de l’Archipel son premier roman « Les premières funérailles ». Sept années de travail, d’écriture, de réécriture pour aboutir à ce texte qui interpelle et ne laisse pas indifférent. Parisien d’origine, passé par des études de commerce, intégré à un grand groupe avant de monter sa propre start-up, Alexandre Delas observe le monde comme il va et le parcourt...Les premières funérailles d'Alexandre Delas - Présentation - Suite
    Philippe :Bonjour Alexandre Delas. Vous êtes dans l'actualité du livre avec ce qui est votre premier roman, votre premier livre aux éditions de l'Archipel. Ça s'appelle "Les premières funérailles". On va faire un petit peu connaissance avant de rentrer dans ce livre, même si faire connaissance avec vous, c'est aussi un peu parler du livre parce que l'un ne va pas sans l'autre. Vous êtes un garçon peut-être assez secret. On n'a pas beaucoup d'informations vous concernant. Je sais que vous avez fait des études de commerce,...Les premières funérailles d'Alexandre Delas - Portrait - Suite
    PhilippeDéjà, la couverture intrigue. Alexandre Delas, qui est votre premier roman, "Les premières funérailles", aux éditions de l'Archipel. Lorsque l'on connaît un petit peu votre votre parcours, on comprend tout de suite qu'il y a beaucoup de vous même dans cette histoire. Le narrateur s'adresse directement au lecteur. Le narrateur nous raconte son histoire et rembobine même le fil, le fil de sa vie. Qui est il, ce jeune homme que nous allons suivre ? Alexandre DelasC'est un jeune homme qui a grandi dans un environnement assez...Les premières funérailles d'Alexandre Delas - Livre - Suite