Théodore Bourdeau

Théodore Bourdeau

Les petits garçons

Portrait 05'58"

Philippe Chauveau :

Bonjour Théodore Boudeau. Vous êtes dans l'actualité avec ce livre qui s'appelle « Les petits garçons » dans la nouvelle collection Arpège des éditions Stock dirigée par Caroline Laurent qui est votre éditrice. On va parler, bien sûr, de ce premier roman mais aussi faire connaissance parce que votre nom est connu aussi dans le milieu journalistique, dans le milieu de la télévision. Vous travaillez aux côtés de Yann Barthès notamment. Le journalisme, vous êtes tombé dedans quand vous étiez petit ? Comment est née cette vocation ? Au contraire, est-ce que cela vous tombe dessus un peu par hasard ?

Théodore Bourdeau :

C'est ni l'un ni l'autre ! Moi, j'étais un étudiant qui errait dans un parcours universitaire qui ne lui convenait pas spécialement. Sans trop savoir ce que je voulais faire pour le dire clairement et la personne qui me connaît le mieux, ma mère, m'a un jour dit comme une évidence : « Mais tu devrais essayer ça, tu devrais essayer d'être journaliste. Tu te passionne pour des choses. Si tu aimes réfléchir aux choses, écrire, tu écris des histoires depuis tout petit… ». Et cela m'est apparu un peu comme une évidence, pas du tout comme une vocation mais comme une évidence. Cela pouvait effectivement me correspondre. Effectivement s'intéresser aux choses et essayer de les raconter, ça ressemble à un métier moins pire que banquier par exemple ! Quand j'ai commencé à m'y mettre, je me suis que ça pouvait ressembler à quelque chose qui pourrait m’animer pour un petit moment de vie. Et voilà. Ce n'était pas une vocation mais je crois que ce peut être aussi un atout, quand on veut être journaliste, de ne pas non plus se dire qu’on sera journaliste à tout prix parce que c'est un métier qui demande quand même une sévère dose d'humilité.

Philippe Chauveau :

Vous faites l'école de journalisme de Lille qui est l'une des plus réputées. Et puis, vous intégrez le groupe Canal Plus, vous rencontrez Yann Barthès. Aujourd'hui vous êtes producteur de son émission quotidienne sur TMC. Vous êtes producteur. Comment passe-t-on de journaliste, avec la fameuse carte de presse, à producteur. C'est quoi aujourd'hui votre rôle aux côtés des journalistes ?

Théodore Bourdeau :

C'est un rôle un peu plus complet qui associe aussi à la production ce qui se passe en plateau : le décor, le son, la manière dont on habille les gens aussi. C'est vraiment en plus du côté purement journalistique la préparation des sujets la validation des sujets. Il y a aussi une association à la mise en scène de tout ça, sur le plateau de télévision et au rendu final

Philippe Chauveau :

Je reviens un peu sur votre sur votre parcours, sur votre enfance et votre adolescence. Vous nous disiez que vous aviez toujours aimé écrire des textes et que c'était un peu pour cela que votre mère vous a poussé vers le journalisme. Pourquoi l’importance des mots dans votre vie ? Pourquoi cette envie d'écrire des petites choses lorsque vous étiez gamin ? Pourquoi ce goût de la lecture ?

Théodore Bourdeau :

Mes parents lisaient beaucoup. J’avais des grands frères qui m'ont entouré de livres pendant toute mon enfance. J'aimais essayer de rouler des mécaniques et lire leurs bouquins. Parfois, je n'y arrivais pas du tout. Mais je me sentais un peu plus grand. Je me sentais un peu plus à leur niveau. Depuis, j'aime beaucoup lire. J'écrivais dans mon métier mais écrire un roman, cela n'a pas été une évidence tout de suite, cela m'a pris beaucoup de temps. Longtemps je me suis dit que ce n'est pas anodin d’écrire un roman.

Philippe Chauveau :

Qu'avez-vous découvert en vous lorsque vous avez mis le point final du roman ? Au-delà de la satisfaction d'avoir relevé ce défi, vous vous êtes découvert différemment ?

Théodore Bourdeau :

Ce qui m'a marqué avant tout, c'est la magie du roman. La magie de l'écriture elle existe bien sûr. On écrit des articles, on met en forme les choses. La magie supplémentaire du roman réside, à mon avis, dans le fait que les personnages peuvent parfois prendre le contrôle de ce qu'on écrit. Moi, c'est ce que j'ai découvert. Je n'avais jamais ressenti cela en écrivant, ce moment où, tout à coup, les personnages partent dans une direction. On se dit : « Tiens, peut être que ce sont eux qui ont raison plutôt que moi avec mes plans prédéfinis, ce que j'avais imaginé écrire ». Et on les suit, on s'engage avec eux et on découvre sur le chemin, des choses qu'on a en nous. Moi, j'imaginais une fin très noire à ce roman. Finalement c'est une fin plutôt lumineuse. Ce que j'ai appris de moi-même dans le roman, c'est d'abord le fait que j'étais capable d'actionner cette petite magie du roman et ensuite que, finalement, peut être que mon tempérament n'était pas aussi sombre que celui que j'imaginais.

Philippe Chauveau :

De quelle façon vous projetez vous dans 5, 10 ou 20 ans ? En parlant du journalisme, vous disiez ce ne serait peut-être qu’un moment de votre vie. Plus tard, vous voyez-vous plutôt dans l'univers des livres que dans celui du journalisme ?

Théodore Bourdeau :

J'aime beaucoup cette position. Le journalisme offre un joli point de vue pour écrire des livres. Cela oblige à s'intéresser au monde qui nous entoure et moi, ce que j'aimerais faire en faisant oeuvre de littérature, c'est parler du monde qui m'entoure, parler de la société qui nous entoure. J'aimerais que ces deux petits garçons soient des personnages qui s'intègrent avec, peut-être, une famille de personnages plus larges. Donc, pour l'instant ça me va bien. Tant que j'arriverai à tenir le rythme sans avoir besoin de trop dormir la nuit pour écrire ces petits livres, je serai heureux. Je me satisfais de cette position pour l'instant.

Philippe Chauveau :

Votre actualité, Théodore Bourdeau, votre premier roman, « Les petits garçons » publié chez Stock.

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  • Voilà un premier roman prometteur présenté dans la nouvelle collection Arpège des éditions Stock. On le doit à Théodore Bourdeau. Journaliste. Théodore Bourdeau a arpenté les couloirs de la rédaction de Canal Plus avant de suivre Yann Barthès sur TMC et devenir producteur de l’émission Quotidien. Mais l’envie de l’écriture et le goût des mots étaient là depuis bien longtemps, le journalisme en étant la première marche. Reconnaissant une sorte d’urgence et voyant dans la littérature une espèce de Graal,...Les petits garçons de Théodore Bourdeau - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Théodore Boudeau. Vous êtes dans l'actualité avec ce livre qui s'appelle « Les petits garçons » dans la nouvelle collection Arpège des éditions Stock dirigée par Caroline Laurent qui est votre éditrice. On va parler, bien sûr, de ce premier roman mais aussi faire connaissance parce que votre nom est connu aussi dans le milieu journalistique, dans le milieu de la télévision. Vous travaillez aux côtés de Yann Barthès notamment. Le journalisme, vous êtes tombé dedans quand vous étiez...Les petits garçons de Théodore Bourdeau - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Avec ce premier livre, ce premier roman, Théodore Bourdeau, nous allons faire connaissance avec un narrateur dont on ne saura pas le prénom. Grégoire est son copain d'enfance. Nous allons suivre ces deux gamins qui vont grandir et qui vont rentrer dans l'âge adulte avec toutes ses chimères, toutes ses difficultés et toutes ses douleurs. Mais le livre commence par cette phrase : « Je suis né heureux ». Qui sont-ils ces deux gamins ? Qui est-il ce narrateur ?   Théodore Bourdeau : Ces deux personnages...Les petits garçons de Théodore Bourdeau - Livre - Suite