Discrète, préférant l’ombre à la lumière, Claire Castillon trace son sillon dans l’univers littéraire. Vivant entre Paris et son refuge du Sud de la France, elle vit aussi bien dans ses livres que dans son époque.
C’est en 2000 que Claire Castillon publie son 1er ouvrage, Le grenier, roman à la fois déroutant et dérangeant salué par la critique. Dès lors, au rythme d’un livre par an, Claire Castillon entraîne ses lecteurs dans son univers. L’amour, les autres, les femmes, les relations sentimentales, les petits...
Les merveilles de Claire Castillon - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (webtvculture)
Bonjour Claire Castillon
Claire Castillon (Les bulles)
Bonjour
Philippe Chauveau (webtvculture)
Les bulles, c'est votre actualité, c'est votre nouveau livre chez Fayard. 10 livres en 10 ans, c'est une belle production. Ça a été quoi votre parcours avant les livres, avant la littérature?
Claire Castillon (Les bulles)
Avant, les livres, j'aimais les lire, j'aimais les pratiquer dans les librairies, mais en fait je rêvais d'écrire comme je rêvais d'être danseuse étoile. Et pour moi, c'était un...
Les merveilles de Claire Castillon - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (webtvculture)
Claire Castillon, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie, chez Fayard, de votre nouveau livre, c'est le 10ème, 10 livres en 10 ans. C'est un recueil de nouvelles, puisque vous alternez, les romans et les nouvelles. Alors là, Les bulles avec une galerie de portraits, une galerie de personnages, une galerie d'aventures, et chaque nouvelle porte un prénom. Pourquoi avoir mis des prénoms à chacune de ces nouvelles ?
Claire Castillon (Les bulles)
Vous parlez de portraits, j'ai vraiment baptisé...
Les merveilles de Claire Castillon - Le livre - Suite
Librairie Doucet
Le Mans
Marie-Adélaïde Dumont
Claire Castillon, c'est une jeune femme de son époque, absolument délicieuse, passionnée de littérature, qui, très tôt, a eu envie d'écrire; qui a un style incisif, qui aime beaucoup explorer son temps : les sentiments, les rapports humains...et trouver les petits défauts, elle sait appuyer là ou ça fait mal. Que ce soit dans Cri, dans Insectes -qui était un excellent roman-, elle nous emmène vraiment au plus profond de l'âme humaine, en décortiquant Monsieur Toulmonde, et...
Les merveilles de Claire Castillon - L'avis du libraire - Suite
Claire Castillon
Les bulles
Présentation 1'17Depuis, alternant romans et recueil de nouvelles, Claire Castillon a trouvé sa place, aussi bien en France qu’à l’étranger, puisque ses livres sont publiés en une dizaine de langues.
Un 10ème livre, le 10ème en 10 ans, Les bulles, une trentaine de nouvelles titrées par des prénoms, autant d’histoires d’aujourd’hui sur nos coups de cœurs, nos défauts, nos travers, nos enthousiasmes. Un livre surprenant et une écriture subtile.
Les bulles édité chez Fayard
Claire Castillon est avec nous sur Webtvculture.
Depuis, alternant romans et recueil de nouvelles, Claire Castillon a trouvé sa place, aussi bien en France qu’à l’étranger, puisque ses livres sont publiés en une dizaine de langues.
Un 10ème livre, le 10ème en 10 ans, Les bulles, une trentaine de nouvelles titrées par des prénoms, autant d’histoires d’aujourd’hui sur nos coups de cœurs, nos défauts, nos travers, nos enthousiasmes. Un livre surprenant et une écriture subtile.
Les bulles édité chez Fayard
Claire Castillon est avec nous sur Webtvculture.
Claire Castillon
Les bulles
Portrait 4'36Bonjour Claire Castillon
Claire Castillon (Les bulles)
Bonjour
Philippe Chauveau (webtvculture)
Les bulles, c'est votre actualité, c'est votre nouveau livre chez Fayard. 10 livres en 10 ans, c'est une belle production. Ça a été quoi votre parcours avant les livres, avant la littérature?
Claire Castillon (Les bulles)
Avant, les livres, j'aimais les lire, j'aimais les pratiquer dans les librairies, mais en fait je rêvais d'écrire comme je rêvais d'être danseuse étoile. Et pour moi, c'était un rêve absolument inaccessible, jusqu'au jour où je me suis mise à écrire des petites histoires que je n'ai pas publiées. Mais je me suis dit, tiens, c'est là que je suis bien, dans la bulle, dans l'écriture, dans ce moment privilégié avec le silence, avec les personnages que j'invente ...
Philippe Chauveau (webtvculture)
Est-ce qu'il y a une rencontre, qu'elle soit réelle ou virtuelle, avec un écrivain qui vous a marquée, peut-être dans votre adolescence. Est-ce qu'il y a un livre, un auteur ou des auteurs, qui vous ont peut-être fait avancer?
Claire Castillon (Les bulles)
Non, des auteurs, non. Il y a eu un professeur de français, qui n'était pas mon professeur de français, qui était un ami en fait, mais dont j'étais quand même secrètement très amoureuse; et donc je me disais : « il faut que je l'épate, il faut que je l'épate ! ». Donc, j'écrivais des lettres en me disant : « il faut que tu creuses un peu tes connaissances littéraires », et lui me disait : tu devrais lire ci, tu devrais lire ça, et je me jetais là-dessus. Mais je n'ai pas eu de rencontres majeures, si, peut-être Jeanne Eyre, quand j'étais en 6ème. Je me souviens avoir lu ce livre et m'être dit : « Ça y est je passe dans une littérature d'adultes, et là je vais pouvoir enfin m'amuser ».
Philippe Chauveau (webtvculture)
Pourquoi parfois préférez-vous travailler sur la nouvelle et parfois préférez-vous aller sur le roman ?
Claire Castillon (Les bulles)
La nouvelle a quelque chose de très visuel, qui me correspond bien, je pense, mais je ne peux pas dire que je n'aime pas écrire un roman. C'est pour cela que c'est compliqué, je ne sais pas comment se fait le tri. C'est toujours, quand j'ai comme ça une galerie de personnages, et que j'ai envie de les attaquer tous, je passe plutôt par la nouvelle. Quand je sens un espèce de présence, je me dis : « tiens, je sens un roman, alors c'est toujours très abstrait; mais je me dis : « tiens, il y a une sorte de présence, je voudrais parler de ça, qu'est-ce ça contient », là, ça sent le roman. Mais c'est plus compliqué d'y entrer, de s'y atteler chaque jour et de continuer.
Philippe Chauveau (webtvculture)
A défaut d'avoir été danseuse étoile, vous êtes auteur, vous êtes écrivain. Est-ce que c'est une sorte d'accomplissement, ou y a-t-il un palier au-dessus ? Est-ce qu'il y a autre chose que vous voudriez faire en parallèle, ou avez-vous réussi là ou vous aviez envie d'arriver ?
Claire Castillon (Les bulles)
Ha oui, vraiment, j'ai la vie que je voulais, je suis libre. Et chaque matin quand je ne vais pas au bureau, je me dis que j'ai une chance inouïe. C'est vraiment ce que je voulais.
Philippe Chauveau (webtvculture)
Est-ce que vous aimez l'ambiance des salons, des dédicaces en librairies, ou est-ce qu'au contraire c'est quelque chose qui, pour vous, peut être difficile ?
Claire Castillon (Les bulles)
Ce n'est pas quelque chose que je pratique énormément, comme ça, frontale, parce que je pense que je ne sais pas le faire. Quand je me retrouve dans des forums, des discussions, je suis toujours à côté de ce que je voulais dire, il n'y a pas l'échange juste qu'il peut y avoir dans un livre, entre celui qui l'a écrit, et celui qui le lit. Après, avec les salons, j'ai une tentation d'y aller, parce que l'ambiance est bonne, je me dis ce n'est plus la classe de neige de partir tous ensemble, mais il y quand même toujours cette espèce de peur de partir en groupe. Le groupe et la colonie, ça me rappelle mon enfance, je ne peux pas.
Philippe Chauveau (webtvculture)
Est-ce qu'avec le lecteur il y a une relation privilégiée parfois ? Est-ce qu'il y a des rencontres qui vous ont marquée ?
Claire Castillon (Les bulles)
Oui, au salon de Nancy, avec un lectrice qui m'a laissée un lettre, qui n'est pas venue me parler mais que j'ai ensuite retrouvée dans une autre signature à Metz, une semaine plus tard. Elle était revenue, et elle m'a expliqué tout son chemin. Elle m'a expliqué qu'elle avait découvert la littérature par Le Grenier, mon premier roman, alors qu'elle était en hôpital psychiatrique, et qu'elle allait très mal; ça m'a bouleversée parce que maintenant, elle est en Khâgne, elle adore les livres, et là je me suis dit : « Whaou, ça ça vaut le coup ! »
Philippe Chauveau (webtvculture)
Merci beaucoup Claire Castillon, Les bulles, c'est votre nouveau livre, recueil de nouvelles, c'est aux éditions Fayard.
Bonjour Claire Castillon
Claire Castillon (Les bulles)
Bonjour
Philippe Chauveau (webtvculture)
Les bulles, c'est votre actualité, c'est votre nouveau livre chez Fayard. 10 livres en 10 ans, c'est une belle production. Ça a été quoi votre parcours avant les livres, avant la littérature?
Claire Castillon (Les bulles)
Avant, les livres, j'aimais les lire, j'aimais les pratiquer dans les librairies, mais en fait je rêvais d'écrire comme je rêvais d'être danseuse étoile. Et pour moi, c'était un rêve absolument inaccessible, jusqu'au jour où je me suis mise à écrire des petites histoires que je n'ai pas publiées. Mais je me suis dit, tiens, c'est là que je suis bien, dans la bulle, dans l'écriture, dans ce moment privilégié avec le silence, avec les personnages que j'invente ...
Philippe Chauveau (webtvculture)
Est-ce qu'il y a une rencontre, qu'elle soit réelle ou virtuelle, avec un écrivain qui vous a marquée, peut-être dans votre adolescence. Est-ce qu'il y a un livre, un auteur ou des auteurs, qui vous ont peut-être fait avancer?
Claire Castillon (Les bulles)
Non, des auteurs, non. Il y a eu un professeur de français, qui n'était pas mon professeur de français, qui était un ami en fait, mais dont j'étais quand même secrètement très amoureuse; et donc je me disais : « il faut que je l'épate, il faut que je l'épate ! ». Donc, j'écrivais des lettres en me disant : « il faut que tu creuses un peu tes connaissances littéraires », et lui me disait : tu devrais lire ci, tu devrais lire ça, et je me jetais là-dessus. Mais je n'ai pas eu de rencontres majeures, si, peut-être Jeanne Eyre, quand j'étais en 6ème. Je me souviens avoir lu ce livre et m'être dit : « Ça y est je passe dans une littérature d'adultes, et là je vais pouvoir enfin m'amuser ».
Philippe Chauveau (webtvculture)
Pourquoi parfois préférez-vous travailler sur la nouvelle et parfois préférez-vous aller sur le roman ?
Claire Castillon (Les bulles)
La nouvelle a quelque chose de très visuel, qui me correspond bien, je pense, mais je ne peux pas dire que je n'aime pas écrire un roman. C'est pour cela que c'est compliqué, je ne sais pas comment se fait le tri. C'est toujours, quand j'ai comme ça une galerie de personnages, et que j'ai envie de les attaquer tous, je passe plutôt par la nouvelle. Quand je sens un espèce de présence, je me dis : « tiens, je sens un roman, alors c'est toujours très abstrait; mais je me dis : « tiens, il y a une sorte de présence, je voudrais parler de ça, qu'est-ce ça contient », là, ça sent le roman. Mais c'est plus compliqué d'y entrer, de s'y atteler chaque jour et de continuer.
Philippe Chauveau (webtvculture)
A défaut d'avoir été danseuse étoile, vous êtes auteur, vous êtes écrivain. Est-ce que c'est une sorte d'accomplissement, ou y a-t-il un palier au-dessus ? Est-ce qu'il y a autre chose que vous voudriez faire en parallèle, ou avez-vous réussi là ou vous aviez envie d'arriver ?
Claire Castillon (Les bulles)
Ha oui, vraiment, j'ai la vie que je voulais, je suis libre. Et chaque matin quand je ne vais pas au bureau, je me dis que j'ai une chance inouïe. C'est vraiment ce que je voulais.
Philippe Chauveau (webtvculture)
Est-ce que vous aimez l'ambiance des salons, des dédicaces en librairies, ou est-ce qu'au contraire c'est quelque chose qui, pour vous, peut être difficile ?
Claire Castillon (Les bulles)
Ce n'est pas quelque chose que je pratique énormément, comme ça, frontale, parce que je pense que je ne sais pas le faire. Quand je me retrouve dans des forums, des discussions, je suis toujours à côté de ce que je voulais dire, il n'y a pas l'échange juste qu'il peut y avoir dans un livre, entre celui qui l'a écrit, et celui qui le lit. Après, avec les salons, j'ai une tentation d'y aller, parce que l'ambiance est bonne, je me dis ce n'est plus la classe de neige de partir tous ensemble, mais il y quand même toujours cette espèce de peur de partir en groupe. Le groupe et la colonie, ça me rappelle mon enfance, je ne peux pas.
Philippe Chauveau (webtvculture)
Est-ce qu'avec le lecteur il y a une relation privilégiée parfois ? Est-ce qu'il y a des rencontres qui vous ont marquée ?
Claire Castillon (Les bulles)
Oui, au salon de Nancy, avec un lectrice qui m'a laissée un lettre, qui n'est pas venue me parler mais que j'ai ensuite retrouvée dans une autre signature à Metz, une semaine plus tard. Elle était revenue, et elle m'a expliqué tout son chemin. Elle m'a expliqué qu'elle avait découvert la littérature par Le Grenier, mon premier roman, alors qu'elle était en hôpital psychiatrique, et qu'elle allait très mal; ça m'a bouleversée parce que maintenant, elle est en Khâgne, elle adore les livres, et là je me suis dit : « Whaou, ça ça vaut le coup ! »
Philippe Chauveau (webtvculture)
Merci beaucoup Claire Castillon, Les bulles, c'est votre nouveau livre, recueil de nouvelles, c'est aux éditions Fayard.
Claire Castillon
Les bulles
Le livre 4'22Claire Castillon, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie, chez Fayard, de votre nouveau livre, c'est le 10ème, 10 livres en 10 ans. C'est un recueil de nouvelles, puisque vous alternez, les romans et les nouvelles. Alors là, Les bulles avec une galerie de portraits, une galerie de personnages, une galerie d'aventures, et chaque nouvelle porte un prénom. Pourquoi avoir mis des prénoms à chacune de ces nouvelles ?
Claire Castillon (Les bulles)
Vous parlez de portraits, j'ai vraiment baptisé les personnages les uns après les autres. Et quand j'avais un prénom en tête, et que je me disais : « tiens, cette histoire lui irait bien, et de créer l'histoire à partir du prénom, ou au contraire, juste bêtement, à la fin de me dire il faut un titre, il fait trouver un prénom et de me dire ce personnage, il a une tête de quoi, est-ce qu'il a une tête de Hervé ou de Claude, et voilà.
Philippe Chauveau (webtvculture)
Les prénoms, c'est quelque chose qui vous fascine, qui vous amuse ? Vous pensez que nos comportements, nos caractères dépendent de nos prénoms ?
Claire Castillon (Les bulles)
J'en sais rien du tout, mais on m'a toujours dit : « Il n'y a pas de prénoms dans les livres ». C'est vrai que j'avais constaté, dans plusieurs romans, que dans l'ensemble, il n' y avait quasiment jamais de prénoms. J'en ai donné aux personnages secondaires, jamais aux personnages que j'appelais l'homme, la femme, comme si il y avait une sorte de gêne de les baptiser, comme si ça les limitait. Je me disais, si je les appelle comme ça, c'est foutu parce qu'il y a quelque chose qui est bloqué, il y a comme un carcan. Naître et être baptiser, ça bloque.
Philippe Chauveau (webtvculture)
Certain portraits sont déroutants, d'autres sont amusants, d'autres sont parfois violents. Comment les avez-vous construits ? ça a été quelque chose de murement réfléchi ? Est-ce qu'il y a un ordre bien précis ?
Claire Castillon (Les bulles)
L'ordre n'est pas le mien, ce n'est pas l'ordre de l'écriture. C'est un ordre qu'on a choisi tous ensemble, au sein de la maison d'édition, avec mon éditrice, avec mon éditeur, on n'a absolument pas les mêmes sensations, les mêmes sentiments, donc c'est plutôt compliqué de choisir un ordre aux nouvelles. Elles sont arrivées différemment, mais l'une poussant l'autre. C'est pour ça que parfois, je me dis qu'on aurait intérêt à publier avec le premier ordre. Quand même, je sais que quand j'en écris une, il y a quelque chose dans celle-là, même si la suivante n'a rien à voir, qui est entrainée par celle-là. Très souvent, je ressentais un côté tonique quand j'écrivais et je me disais : « Tiens, ensuite je vais raconter ça » .
Philippe Chauveau (webtvculture)
Lorsque l'on plonge dans ces bulles, on a l'impression de parfois lever un coin du voile, de rentrer dans une intimité. C'est à la fois très agréable, et à la fois, on peut se sentir un peu gêné puisqu'on a l'impression de rentrer un peu chez les gens.
Claire Castillon (Les bulles)
C'est assez volontaire, et c'est naturel, c'est-à-dire que je pense : « moi j'aime bien ça, au moment où j'écris, j'ai l'impression d'aller dans l'autre, je ne sais pas comment raconter autrement que comme ça. C'est raconter ce qu'il est, et donc parfois ce que nous, on ne veut pas voir en nous. C'est ce qui fait qu'ensuite, des lecteurs me disent : « ça nous agace, parce qu'on lit, mais en même temps on se reconnaît, et comme c'est nous, ça nous parle ».
Philippe Chauveau (webtvculture)
Est-ce qu'il y a une façon de se cacher derrière les personnages ?
Claire Castillon (Les bulles)
Se cacher je ne crois pas, parce que je pense qu'en les écrivant, je me trahis énormément. Écrire, c'est l'acte le plus exhibitionniste que je connaisse. Il y a surtout Madeleine, qui est le personnage de cette vielle femme qui raconte sa vie, et qui raconte que, depuis qu'elle est enfant, elle rêve qu'on lui fasse des surprises; donc elle doit être un petit peu mégalo. Depuis qu'elle est enfant, elle rêve de 1000 choses, et tous les jours, elle se dit : « ça y est, on est train de me préparer l'arrivée de mon petit chat, il va arriver ». Elle se dit : « c'est merveilleux », et à chaque fois ça n'arrive pas, et elle recommence à rêver le lendemain, comme ça, toute sa vie. Ça c'est un peu moi. Je sais que, quand je rentre chez moi, je me dis toujours qu'il va y avoir, sous mon paillasson, une sorte de bosse.Je ne sais pas ce que c'est dessous, je me dis, ça va être un truc complétement...
Philippe Chauveau (webtvculture)
Vous êtes une vraie rêveuse. Merci beaucoup Claire Castillon,
Claire Castillon (Les bulles)
Merci
Philippe Chauveau (webtvculture)
Votre nouveau livre aux éditions Fayard, ce recueil de nouvelles Les bulles.
Claire Castillon, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie, chez Fayard, de votre nouveau livre, c'est le 10ème, 10 livres en 10 ans. C'est un recueil de nouvelles, puisque vous alternez, les romans et les nouvelles. Alors là, Les bulles avec une galerie de portraits, une galerie de personnages, une galerie d'aventures, et chaque nouvelle porte un prénom. Pourquoi avoir mis des prénoms à chacune de ces nouvelles ?
Claire Castillon (Les bulles)
Vous parlez de portraits, j'ai vraiment baptisé les personnages les uns après les autres. Et quand j'avais un prénom en tête, et que je me disais : « tiens, cette histoire lui irait bien, et de créer l'histoire à partir du prénom, ou au contraire, juste bêtement, à la fin de me dire il faut un titre, il fait trouver un prénom et de me dire ce personnage, il a une tête de quoi, est-ce qu'il a une tête de Hervé ou de Claude, et voilà.
Philippe Chauveau (webtvculture)
Les prénoms, c'est quelque chose qui vous fascine, qui vous amuse ? Vous pensez que nos comportements, nos caractères dépendent de nos prénoms ?
Claire Castillon (Les bulles)
J'en sais rien du tout, mais on m'a toujours dit : « Il n'y a pas de prénoms dans les livres ». C'est vrai que j'avais constaté, dans plusieurs romans, que dans l'ensemble, il n' y avait quasiment jamais de prénoms. J'en ai donné aux personnages secondaires, jamais aux personnages que j'appelais l'homme, la femme, comme si il y avait une sorte de gêne de les baptiser, comme si ça les limitait. Je me disais, si je les appelle comme ça, c'est foutu parce qu'il y a quelque chose qui est bloqué, il y a comme un carcan. Naître et être baptiser, ça bloque.
Philippe Chauveau (webtvculture)
Certain portraits sont déroutants, d'autres sont amusants, d'autres sont parfois violents. Comment les avez-vous construits ? ça a été quelque chose de murement réfléchi ? Est-ce qu'il y a un ordre bien précis ?
Claire Castillon (Les bulles)
L'ordre n'est pas le mien, ce n'est pas l'ordre de l'écriture. C'est un ordre qu'on a choisi tous ensemble, au sein de la maison d'édition, avec mon éditrice, avec mon éditeur, on n'a absolument pas les mêmes sensations, les mêmes sentiments, donc c'est plutôt compliqué de choisir un ordre aux nouvelles. Elles sont arrivées différemment, mais l'une poussant l'autre. C'est pour ça que parfois, je me dis qu'on aurait intérêt à publier avec le premier ordre. Quand même, je sais que quand j'en écris une, il y a quelque chose dans celle-là, même si la suivante n'a rien à voir, qui est entrainée par celle-là. Très souvent, je ressentais un côté tonique quand j'écrivais et je me disais : « Tiens, ensuite je vais raconter ça » .
Philippe Chauveau (webtvculture)
Lorsque l'on plonge dans ces bulles, on a l'impression de parfois lever un coin du voile, de rentrer dans une intimité. C'est à la fois très agréable, et à la fois, on peut se sentir un peu gêné puisqu'on a l'impression de rentrer un peu chez les gens.
Claire Castillon (Les bulles)
C'est assez volontaire, et c'est naturel, c'est-à-dire que je pense : « moi j'aime bien ça, au moment où j'écris, j'ai l'impression d'aller dans l'autre, je ne sais pas comment raconter autrement que comme ça. C'est raconter ce qu'il est, et donc parfois ce que nous, on ne veut pas voir en nous. C'est ce qui fait qu'ensuite, des lecteurs me disent : « ça nous agace, parce qu'on lit, mais en même temps on se reconnaît, et comme c'est nous, ça nous parle ».
Philippe Chauveau (webtvculture)
Est-ce qu'il y a une façon de se cacher derrière les personnages ?
Claire Castillon (Les bulles)
Se cacher je ne crois pas, parce que je pense qu'en les écrivant, je me trahis énormément. Écrire, c'est l'acte le plus exhibitionniste que je connaisse. Il y a surtout Madeleine, qui est le personnage de cette vielle femme qui raconte sa vie, et qui raconte que, depuis qu'elle est enfant, elle rêve qu'on lui fasse des surprises; donc elle doit être un petit peu mégalo. Depuis qu'elle est enfant, elle rêve de 1000 choses, et tous les jours, elle se dit : « ça y est, on est train de me préparer l'arrivée de mon petit chat, il va arriver ». Elle se dit : « c'est merveilleux », et à chaque fois ça n'arrive pas, et elle recommence à rêver le lendemain, comme ça, toute sa vie. Ça c'est un peu moi. Je sais que, quand je rentre chez moi, je me dis toujours qu'il va y avoir, sous mon paillasson, une sorte de bosse.Je ne sais pas ce que c'est dessous, je me dis, ça va être un truc complétement...
Philippe Chauveau (webtvculture)
Vous êtes une vraie rêveuse. Merci beaucoup Claire Castillon,
Claire Castillon (Les bulles)
Merci
Philippe Chauveau (webtvculture)
Votre nouveau livre aux éditions Fayard, ce recueil de nouvelles Les bulles.
Claire Castillon
Les bulles
L'avis du libraire 1'29Le Mans
Marie-Adélaïde Dumont
Claire Castillon, c'est une jeune femme de son époque, absolument délicieuse, passionnée de littérature, qui, très tôt, a eu envie d'écrire; qui a un style incisif, qui aime beaucoup explorer son temps : les sentiments, les rapports humains...et trouver les petits défauts, elle sait appuyer là ou ça fait mal. Que ce soit dans Cri, dans Insectes -qui était un excellent roman-, elle nous emmène vraiment au plus profond de l'âme humaine, en décortiquant Monsieur Toulmonde, et en faisant réfléchir. Ce sont 38 nouvelles cette fois-ci, donc de plus en plus; c'est très drôle, elle les a classées par prénoms. Moi, j'ai plongé dans ce livre avec bonheur, comme dans une boîte de bonbons. On commence par une, on rit, puis on devient complètement addict, on ne peut plus s'arrêter avant la fin du livre . Et tout au long des 38 nouvelles - ce qui est quand même assez rare,il faut saluer ce tour de force- les chutes sont parfaites, vraiment un excellent roman. C'est rare de trouver un livre qui fasse rire, qui fasse réfléchir, et qui soit aussi bien construit sur la nature humaine. C'est le genre de livre qui se passe entre amis qui passent un bon moment, et qui se disent , attends, il faut absolument lire ce livre, c'est magique.
Le Mans
Marie-Adélaïde Dumont
Claire Castillon, c'est une jeune femme de son époque, absolument délicieuse, passionnée de littérature, qui, très tôt, a eu envie d'écrire; qui a un style incisif, qui aime beaucoup explorer son temps : les sentiments, les rapports humains...et trouver les petits défauts, elle sait appuyer là ou ça fait mal. Que ce soit dans Cri, dans Insectes -qui était un excellent roman-, elle nous emmène vraiment au plus profond de l'âme humaine, en décortiquant Monsieur Toulmonde, et en faisant réfléchir. Ce sont 38 nouvelles cette fois-ci, donc de plus en plus; c'est très drôle, elle les a classées par prénoms. Moi, j'ai plongé dans ce livre avec bonheur, comme dans une boîte de bonbons. On commence par une, on rit, puis on devient complètement addict, on ne peut plus s'arrêter avant la fin du livre . Et tout au long des 38 nouvelles - ce qui est quand même assez rare,il faut saluer ce tour de force- les chutes sont parfaites, vraiment un excellent roman. C'est rare de trouver un livre qui fasse rire, qui fasse réfléchir, et qui soit aussi bien construit sur la nature humaine. C'est le genre de livre qui se passe entre amis qui passent un bon moment, et qui se disent , attends, il faut absolument lire ce livre, c'est magique.