Claire Castillon

Claire Castillon

Les bulles

Le livre 4'22
Philippe Chauveau (webtvculture)
Claire Castillon, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie, chez Fayard, de votre nouveau livre, c'est le 10ème, 10 livres en 10 ans. C'est un recueil de nouvelles, puisque vous alternez, les romans et les nouvelles. Alors là, Les bulles avec une galerie de portraits, une galerie de personnages, une galerie d'aventures, et chaque nouvelle porte un prénom. Pourquoi avoir mis des prénoms à chacune de ces nouvelles ?

Claire Castillon (Les bulles)
Vous parlez de portraits, j'ai vraiment baptisé les personnages les uns après les autres. Et quand j'avais un prénom en tête, et que je me disais : « tiens, cette histoire lui irait bien, et de créer l'histoire à partir du prénom, ou au contraire, juste bêtement, à la fin de me dire il faut un titre, il fait trouver un prénom et de me dire ce personnage, il a une tête de quoi, est-ce qu'il a une tête de Hervé ou de Claude, et voilà.

Philippe Chauveau (webtvculture)
Les prénoms, c'est quelque chose qui vous fascine, qui vous amuse ? Vous pensez que nos comportements, nos caractères dépendent de nos prénoms ?

Claire Castillon (Les bulles)
J'en sais rien du tout, mais on m'a toujours dit : « Il n'y a pas de prénoms dans les livres ». C'est vrai que j'avais constaté, dans plusieurs romans, que dans l'ensemble, il n' y avait quasiment jamais de prénoms. J'en ai donné aux personnages secondaires, jamais aux personnages que j'appelais l'homme, la femme, comme si il y avait une sorte de gêne de les baptiser, comme si ça les limitait. Je me disais, si je les appelle comme ça, c'est foutu parce qu'il y a quelque chose qui est bloqué, il y a comme un carcan. Naître et être baptiser, ça bloque.

Philippe Chauveau (webtvculture)
Certain portraits sont déroutants, d'autres sont amusants, d'autres sont parfois violents. Comment les avez-vous construits ? ça a été quelque chose de murement réfléchi ? Est-ce qu'il y a un ordre bien précis ?

Claire Castillon (Les bulles)
L'ordre n'est pas le mien, ce n'est pas l'ordre de l'écriture. C'est un ordre qu'on a choisi tous ensemble, au sein de la maison d'édition, avec mon éditrice, avec mon éditeur, on n'a absolument pas les mêmes sensations, les mêmes sentiments, donc c'est plutôt compliqué de choisir un ordre aux nouvelles. Elles sont arrivées différemment, mais l'une poussant l'autre. C'est pour ça que parfois, je me dis qu'on aurait intérêt à publier avec le premier ordre. Quand même, je sais que quand j'en écris une, il y a quelque chose dans celle-là, même si la suivante n'a rien à voir, qui est entrainée par celle-là. Très souvent, je ressentais un côté tonique quand j'écrivais et je me disais : « Tiens, ensuite je vais raconter ça » .

Philippe Chauveau (webtvculture)
Lorsque l'on plonge dans ces bulles, on a l'impression de parfois lever un coin du voile, de rentrer dans une intimité. C'est à la fois très agréable, et à la fois, on peut se sentir un peu gêné puisqu'on a l'impression de rentrer un peu chez les gens.

Claire Castillon (Les bulles)
C'est assez volontaire, et c'est naturel, c'est-à-dire que je pense : « moi j'aime bien ça, au moment où j'écris, j'ai l'impression d'aller dans l'autre, je ne sais pas comment raconter autrement que comme ça. C'est raconter ce qu'il est, et donc parfois ce que nous, on ne veut pas voir en nous. C'est ce qui fait qu'ensuite, des lecteurs me disent : « ça nous agace, parce qu'on lit, mais en même temps on se reconnaît, et comme c'est nous, ça nous parle ».

Philippe Chauveau (webtvculture)
Est-ce qu'il y a une façon de se cacher derrière les personnages ?

Claire Castillon (Les bulles)
Se cacher je ne crois pas, parce que je pense qu'en les écrivant, je me trahis énormément. Écrire, c'est l'acte le plus exhibitionniste que je connaisse. Il y a surtout Madeleine, qui est le personnage de cette vielle femme qui raconte sa vie, et qui raconte que, depuis qu'elle est enfant, elle rêve qu'on lui fasse des surprises; donc elle doit être un petit peu mégalo. Depuis qu'elle est enfant, elle rêve de 1000 choses, et tous les jours, elle se dit : « ça y est, on est train de me préparer l'arrivée de mon petit chat, il va arriver ». Elle se dit : « c'est merveilleux », et à chaque fois ça n'arrive pas, et elle recommence à rêver le lendemain, comme ça, toute sa vie. Ça c'est un peu moi. Je sais que, quand je rentre chez moi, je me dis toujours qu'il va y avoir, sous mon paillasson, une sorte de bosse.Je ne sais pas ce que c'est dessous, je me dis, ça va être un truc complétement...

Philippe Chauveau (webtvculture)
Vous êtes une vraie rêveuse. Merci beaucoup Claire Castillon,

Claire Castillon (Les bulles)
Merci

Philippe Chauveau (webtvculture)
Votre nouveau livre aux éditions Fayard, ce recueil de nouvelles Les bulles.
Philippe Chauveau (webtvculture)
Claire Castillon, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie, chez Fayard, de votre nouveau livre, c'est le 10ème, 10 livres en 10 ans. C'est un recueil de nouvelles, puisque vous alternez, les romans et les nouvelles. Alors là, Les bulles avec une galerie de portraits, une galerie de personnages, une galerie d'aventures, et chaque nouvelle porte un prénom. Pourquoi avoir mis des prénoms à chacune de ces nouvelles ?

Claire Castillon (Les bulles)
Vous parlez de portraits, j'ai vraiment baptisé les personnages les uns après les autres. Et quand j'avais un prénom en tête, et que je me disais : « tiens, cette histoire lui irait bien, et de créer l'histoire à partir du prénom, ou au contraire, juste bêtement, à la fin de me dire il faut un titre, il fait trouver un prénom et de me dire ce personnage, il a une tête de quoi, est-ce qu'il a une tête de Hervé ou de Claude, et voilà.

Philippe Chauveau (webtvculture)
Les prénoms, c'est quelque chose qui vous fascine, qui vous amuse ? Vous pensez que nos comportements, nos caractères dépendent de nos prénoms ?

Claire Castillon (Les bulles)
J'en sais rien du tout, mais on m'a toujours dit : « Il n'y a pas de prénoms dans les livres ». C'est vrai que j'avais constaté, dans plusieurs romans, que dans l'ensemble, il n' y avait quasiment jamais de prénoms. J'en ai donné aux personnages secondaires, jamais aux personnages que j'appelais l'homme, la femme, comme si il y avait une sorte de gêne de les baptiser, comme si ça les limitait. Je me disais, si je les appelle comme ça, c'est foutu parce qu'il y a quelque chose qui est bloqué, il y a comme un carcan. Naître et être baptiser, ça bloque.

Philippe Chauveau (webtvculture)
Certain portraits sont déroutants, d'autres sont amusants, d'autres sont parfois violents. Comment les avez-vous construits ? ça a été quelque chose de murement réfléchi ? Est-ce qu'il y a un ordre bien précis ?

Claire Castillon (Les bulles)
L'ordre n'est pas le mien, ce n'est pas l'ordre de l'écriture. C'est un ordre qu'on a choisi tous ensemble, au sein de la maison d'édition, avec mon éditrice, avec mon éditeur, on n'a absolument pas les mêmes sensations, les mêmes sentiments, donc c'est plutôt compliqué de choisir un ordre aux nouvelles. Elles sont arrivées différemment, mais l'une poussant l'autre. C'est pour ça que parfois, je me dis qu'on aurait intérêt à publier avec le premier ordre. Quand même, je sais que quand j'en écris une, il y a quelque chose dans celle-là, même si la suivante n'a rien à voir, qui est entrainée par celle-là. Très souvent, je ressentais un côté tonique quand j'écrivais et je me disais : « Tiens, ensuite je vais raconter ça » .

Philippe Chauveau (webtvculture)
Lorsque l'on plonge dans ces bulles, on a l'impression de parfois lever un coin du voile, de rentrer dans une intimité. C'est à la fois très agréable, et à la fois, on peut se sentir un peu gêné puisqu'on a l'impression de rentrer un peu chez les gens.

Claire Castillon (Les bulles)
C'est assez volontaire, et c'est naturel, c'est-à-dire que je pense : « moi j'aime bien ça, au moment où j'écris, j'ai l'impression d'aller dans l'autre, je ne sais pas comment raconter autrement que comme ça. C'est raconter ce qu'il est, et donc parfois ce que nous, on ne veut pas voir en nous. C'est ce qui fait qu'ensuite, des lecteurs me disent : « ça nous agace, parce qu'on lit, mais en même temps on se reconnaît, et comme c'est nous, ça nous parle ».

Philippe Chauveau (webtvculture)
Est-ce qu'il y a une façon de se cacher derrière les personnages ?

Claire Castillon (Les bulles)
Se cacher je ne crois pas, parce que je pense qu'en les écrivant, je me trahis énormément. Écrire, c'est l'acte le plus exhibitionniste que je connaisse. Il y a surtout Madeleine, qui est le personnage de cette vielle femme qui raconte sa vie, et qui raconte que, depuis qu'elle est enfant, elle rêve qu'on lui fasse des surprises; donc elle doit être un petit peu mégalo. Depuis qu'elle est enfant, elle rêve de 1000 choses, et tous les jours, elle se dit : « ça y est, on est train de me préparer l'arrivée de mon petit chat, il va arriver ». Elle se dit : « c'est merveilleux », et à chaque fois ça n'arrive pas, et elle recommence à rêver le lendemain, comme ça, toute sa vie. Ça c'est un peu moi. Je sais que, quand je rentre chez moi, je me dis toujours qu'il va y avoir, sous mon paillasson, une sorte de bosse.Je ne sais pas ce que c'est dessous, je me dis, ça va être un truc complétement...

Philippe Chauveau (webtvculture)
Vous êtes une vraie rêveuse. Merci beaucoup Claire Castillon,

Claire Castillon (Les bulles)
Merci

Philippe Chauveau (webtvculture)
Votre nouveau livre aux éditions Fayard, ce recueil de nouvelles Les bulles.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Discrète, préférant l’ombre à la lumière, Claire Castillon trace son sillon dans l’univers littéraire. Vivant entre Paris et son refuge du Sud de la France, elle vit aussi bien dans ses livres que dans son époque. C’est en 2000 que Claire Castillon publie son 1er ouvrage, Le grenier, roman à la fois déroutant et dérangeant salué par la critique. Dès lors, au rythme d’un livre par an, Claire Castillon entraîne ses lecteurs dans son univers. L’amour, les autres, les femmes, les relations sentimentales, les petits...Les merveilles de Claire Castillon - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau (webtvculture) Bonjour Claire Castillon Claire Castillon (Les bulles) Bonjour Philippe Chauveau (webtvculture) Les bulles, c'est votre actualité, c'est votre nouveau livre chez Fayard. 10 livres en 10 ans, c'est une belle production. Ça a été quoi votre parcours avant les livres, avant la littérature? Claire Castillon (Les bulles) Avant, les livres, j'aimais les lire, j'aimais les pratiquer dans les librairies, mais en fait je rêvais d'écrire comme je rêvais d'être danseuse étoile. Et pour moi, c'était un...Les merveilles de Claire Castillon - Portrait - Suite
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    Librairie Doucet Le Mans Marie-Adélaïde Dumont Claire Castillon, c'est une jeune femme de son époque, absolument délicieuse, passionnée de littérature, qui, très tôt, a eu envie d'écrire; qui a un style incisif, qui aime beaucoup explorer son temps : les sentiments, les rapports humains...et trouver les petits défauts, elle sait appuyer là ou ça fait mal. Que ce soit dans Cri, dans Insectes -qui était un excellent roman-, elle nous emmène vraiment au plus profond de l'âme humaine, en décortiquant Monsieur Toulmonde, et...Les merveilles de Claire Castillon - L'avis du libraire - Suite