Vladimir Fédorovski

Vladimir Fédorovski

Le Roman de l'âme slave

Portrait 4'51
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Bonjour Vladimir Fédorovski. Merci de nous recevoir pour Web TV Culture. Votre nouveau livre aux éditions du Rocher, c’est Le roman de l’âme slave. Avant de parler de votre parcours d’écrivain, parce que c’est comme cela que l’on vous connait aujourd’hui, quelle aventure que votre vie ! Vous êtes né à Moscou d’un père ukrainien qui était un héros de la Seconde guerre mondiale. Quels sont vos souvenirs d’enfance, là-bas en URSS, à l’époque ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’ai eu trois vies ! J’ai eu une longue vie là-bas, j’étais diplomate. La deuxième vie, c’était une vie politique, très courte mais décisive pour la chute du communisme et puis après, la vie d’écrivain. Pour être franc, je voulais écrire même en France.

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Il parait que vous vouliez écrire aux Deux Magots ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’ai écrit aux Deux Magots!

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Votre parcours de diplomate est lié aussi à vos études puisque vous avez appris l’anglais, le français et puis l’arabe.

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
A l’époque, on ne pouvait pas voyager avec le rideau de fer. J’ai choisi une filière complètement oubliée, c’était la filière de l’Orient, l’arabe. Et après, j’ai été envoyé en Mauritanie. C’est le premier coup de chance parce que trois routes goudronnées… C’était la liberté totale, c’était « ma » liberté la Mauritanie. Le deuxième coup de chance, c’est lié au fait que je parlais bien l’arabe et surtout je parlais d’une manière très audible. Il y avait un dirigeant du Kremlin de l’époque qui était sourd et lui, il me captait. Et là, je suis devenu l’interprète de la langue arabe. Là, j’ai connu Boumédiène, Kadhafi, Arafat, etc… Et là, quand ce dirigeant était malade, il s’appelait Brejnev, j’ai demandé qu’on m’envoie à Paris… pour écrire aux 2 Magots !

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Et vous devenez attaché culturel.

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Et je deviens attaché culturel. Je suis devenu un grand ami de celui qui est à l’origine de ce que vous appelez la pérestroïka ou glasnost. J’étais vraiment dans le complot. Et quand ils ont pris le pouvoir, ils m’ont renvoyé à Paris et là, je suis devenu à la mode, j’ai été reçu dans toutes les télévisions, etc…

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Quel regard portez-vous sur votre pays aujourd’hui, sur cette Russie du XXIème siècle ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Moi, je suis assez confiant paradoxalement ; je vais vous dire pourquoi. Parce que les russes bossent beaucoup. Et je pense que, franchement, les russes seront à l’avenir une composante de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, d’autant plus que je suis persuadé, à titre personnel, que l’Europe culturelle, de l’Atlantique à l’Oural, existe depuis longtemps. Moi, je suis la preuve de cela, mais au-delà, vous comprenez, Tchekhov, Tolstoï sont vos écrivains comme Camus, c’est l’écrivain qu’a lu le chauffeur de taxi, disons un chauffeur de taxi sur cinq, en Russie.

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Vous êtes installé en France, vous avez même la nationalité française. Est-ce que parfois il y a une certaine nostalgie ? Est-ce que vous vous dites : « j’aimerais bien retourner m’installer en Russie » ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Pas du tout, je ne suis pas du tout nostalgique. Et puis il faut comprendre que les russes considèrent Paris comme une grande capitale de leur culture, ce qui est la vérité. Il y a une place traditionnelle pour les russes de Paris, Tourguénïev, Nabokov… tous les grands, vous comprenez ! Les russes ont aussi la qualité d’écrire toutes les langues. Ils ont beaucoup de défauts mais ils ont cette formidable capacité d’intégration.

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Justement, ces influences littéraires, quelles sont-elles, littérature russe, littérature française ou peut-être d’autres qui vous ont accompagné ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Franchement, ce sont les littératures russe et française la source de ce que j’écris et c’est la grande littérature qui m’inspire. Moi, je vous reproche beaucoup l’écrivain que je place le plus haut, et que vous ne savez pas assez apprécier. c’est Maupassant, extraordinaire styliste.

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Aujourd’hui, beaucoup d’ouvrages biographiques, historiques… Il y a eu les romans aussi. On se souvient des Deux sœurs. Est-ce que vous auriez envie aujourd’hui d’écrire à nouveau un roman ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Vous savez, je vais vous dire. Avec ce que j’ai inventé, cette collection « Le roman des lieux et des destins magiques », on a fait presque cent livres, c’est une chose très particulière. On joue l’ambiguïté. Les gens veulent la vraie histoire et en même temps, ils veulent l’écriture romanesque ; c’est ça l’ambiguïté. Et je pense que cette ambiguïté, c’est la force de cette collection qui permet vraiment de s’instruire d’une manière légère et permet à l’auteur de s’éclater, comme je l’ai fait avec Le roman de l’âme slave.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Bonjour Vladimir Fédorovski. Merci de nous recevoir pour Web TV Culture. Votre nouveau livre aux éditions du Rocher, c’est Le roman de l’âme slave. Avant de parler de votre parcours d’écrivain, parce que c’est comme cela que l’on vous connait aujourd’hui, quelle aventure que votre vie ! Vous êtes né à Moscou d’un père ukrainien qui était un héros de la Seconde guerre mondiale. Quels sont vos souvenirs d’enfance, là-bas en URSS, à l’époque ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’ai eu trois vies ! J’ai eu une longue vie là-bas, j’étais diplomate. La deuxième vie, c’était une vie politique, très courte mais décisive pour la chute du communisme et puis après, la vie d’écrivain. Pour être franc, je voulais écrire même en France.

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Il parait que vous vouliez écrire aux Deux Magots ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’ai écrit aux Deux Magots!

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Votre parcours de diplomate est lié aussi à vos études puisque vous avez appris l’anglais, le français et puis l’arabe.

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
A l’époque, on ne pouvait pas voyager avec le rideau de fer. J’ai choisi une filière complètement oubliée, c’était la filière de l’Orient, l’arabe. Et après, j’ai été envoyé en Mauritanie. C’est le premier coup de chance parce que trois routes goudronnées… C’était la liberté totale, c’était « ma » liberté la Mauritanie. Le deuxième coup de chance, c’est lié au fait que je parlais bien l’arabe et surtout je parlais d’une manière très audible. Il y avait un dirigeant du Kremlin de l’époque qui était sourd et lui, il me captait. Et là, je suis devenu l’interprète de la langue arabe. Là, j’ai connu Boumédiène, Kadhafi, Arafat, etc… Et là, quand ce dirigeant était malade, il s’appelait Brejnev, j’ai demandé qu’on m’envoie à Paris… pour écrire aux 2 Magots !

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Et vous devenez attaché culturel.

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Et je deviens attaché culturel. Je suis devenu un grand ami de celui qui est à l’origine de ce que vous appelez la pérestroïka ou glasnost. J’étais vraiment dans le complot. Et quand ils ont pris le pouvoir, ils m’ont renvoyé à Paris et là, je suis devenu à la mode, j’ai été reçu dans toutes les télévisions, etc…

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Quel regard portez-vous sur votre pays aujourd’hui, sur cette Russie du XXIème siècle ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Moi, je suis assez confiant paradoxalement ; je vais vous dire pourquoi. Parce que les russes bossent beaucoup. Et je pense que, franchement, les russes seront à l’avenir une composante de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, d’autant plus que je suis persuadé, à titre personnel, que l’Europe culturelle, de l’Atlantique à l’Oural, existe depuis longtemps. Moi, je suis la preuve de cela, mais au-delà, vous comprenez, Tchekhov, Tolstoï sont vos écrivains comme Camus, c’est l’écrivain qu’a lu le chauffeur de taxi, disons un chauffeur de taxi sur cinq, en Russie.

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Vous êtes installé en France, vous avez même la nationalité française. Est-ce que parfois il y a une certaine nostalgie ? Est-ce que vous vous dites : « j’aimerais bien retourner m’installer en Russie » ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Pas du tout, je ne suis pas du tout nostalgique. Et puis il faut comprendre que les russes considèrent Paris comme une grande capitale de leur culture, ce qui est la vérité. Il y a une place traditionnelle pour les russes de Paris, Tourguénïev, Nabokov… tous les grands, vous comprenez ! Les russes ont aussi la qualité d’écrire toutes les langues. Ils ont beaucoup de défauts mais ils ont cette formidable capacité d’intégration.

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Justement, ces influences littéraires, quelles sont-elles, littérature russe, littérature française ou peut-être d’autres qui vous ont accompagné ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Franchement, ce sont les littératures russe et française la source de ce que j’écris et c’est la grande littérature qui m’inspire. Moi, je vous reproche beaucoup l’écrivain que je place le plus haut, et que vous ne savez pas assez apprécier. c’est Maupassant, extraordinaire styliste.

Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Aujourd’hui, beaucoup d’ouvrages biographiques, historiques… Il y a eu les romans aussi. On se souvient des Deux sœurs. Est-ce que vous auriez envie aujourd’hui d’écrire à nouveau un roman ?

Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Vous savez, je vais vous dire. Avec ce que j’ai inventé, cette collection « Le roman des lieux et des destins magiques », on a fait presque cent livres, c’est une chose très particulière. On joue l’ambiguïté. Les gens veulent la vraie histoire et en même temps, ils veulent l’écriture romanesque ; c’est ça l’ambiguïté. Et je pense que cette ambiguïté, c’est la force de cette collection qui permet vraiment de s’instruire d’une manière légère et permet à l’auteur de s’éclater, comme je l’ai fait avec Le roman de l’âme slave.