Hugo Boris

Hugo Boris

Le courage des autres

Portrait 00'06'23"

Philippe Chauveau :

Bonjour Hugo Boris,

Vous êtes dans l'actualité avec ce nouveau titre chez Grasset, « Le courage des autres », dont nous allons parler. On commence à bien vous connaître en librairie et dans l'univers de la littérature. Si je remonte le fil du temps, il y eut, en 2005, « Le baiser dans la nuque », votre premier roman qui fut primé notamment à Chambéry, puis à Blois, avec le prix Emmanuel Roblès du premier roman. Il y avait eu des nouvelles précédemment. Comment l'écriture arrive-t-elle dans votre vie ? Pourquoi Hugo Boris et l'écriture sont-ils aussi liés ?


Hugo Boris :

Chez moi, enfant, je n'avais pas la télévision. Il y a eu un amour de la lecture très jeune. Ma mère nous lisait beaucoup d'histoires. Et puis, très jeune, j'ai commencé à écrire des textes courts, puis des nouvelles à 18 ans. La première était illisible et la deuxième était un peu meilleure. Puis, je les ai envoyées dans des concours de nouvelles. De fil en aiguille, j'ai eu la chance de rencontrer une éditrice, Delphine Moza, et qui m'a proposé d'écrire un roman.


Philippe Chauveau :

Vous nous avez parlé des histoires que l'on vous racontait lorsque vous étiez petit. Après, vous nous racontez que, vers 18 ans, vous commencez à écrire des nouvelles. Mais entre les deux ? Il y eut des rencontres avec de grands auteurs, des livres de chevet qui ont marqué votre adolescence, un prof qui vous a mis le pied à l'étrier ?


Hugo Boris :

Il y a une rencontre qui m'a marqué. Je vivais dans l'Essonne et je voulais être journaliste. J'ai créé des journaux fanzines au lycée et j'ai eu la possibilité, dans ce cadre-là, de rencontrer Michel Tournier, à Choiseul. Je le lisais déjà et je l'admirais profondément. Ce fut une rencontre qui m'a profondément marqué.


Philippe Chauveau :

On aura compris, la littérature et l'écriture font très vite partie de votre quotidien. Mais alors, pourquoi des études politiques et pourquoi des études de cinéma à Louis-Lumière ?


Hugo Boris :

J'ai commencé par des études sciences politiques parce que, très naïvement, je voulais servir mon pays et j'étais passionné par les sciences humaines. Je me suis vite rendu compte que, si j'avais du talent dans certaines matières comme l’économie ou l’histoire, je n'avais pas de plaisir. C'est là que j'ai décidé de tenter le concours à Louis Lumière puisque je m'étais préparé pendant des années à faire du cinéma. Je suis rentré dans cette école de cinéma après Sciences Po.


Philippe Chauveau :

Vous avez aujourd'hui quand même une dizaine de courts métrages à votre actif en tant que réalisateur.


Hugo Boris :

Oui. J'ai réalisé une dizaine de courts. J'ai commencé à écrire des nouvelles en même temps que je réalisais des courts métrages. On passe en revue tous mes échecs, mais en voici un autre... Je me suis rendu compte, au bout d'une dizaine de films mais il m'aurait fallu moins de temps si je n’étais pas aussi acharné, que je manquais de talent. Je n'avais pas de style. Cela demande énormément de travail, d'énergie, de réaliser un film, même très court. Et mon plaisir, c'était d'écrire des histoires et vraiment, c'est la littérature qui a pris le pas.


Philippe Chauveau :

Finalement, la littérature prend le dessus sur le cinéma. On a parlé des nouvelles. On a parlé du premier roman. Et puis, très vite, vous allez devenir un nom qui compte dans l'univers littéraire. « Police », « Trois grands fauves », aujourd'hui, « Le courage des autres » entre autres. Si vous deviez définir votre travail d'auteur, que diriez-vous ? Vous nous proposez à chaque fois des ouvrages, qui ne sont pas forcément des romans d'ailleurs, mais qui sont dans des univers assez différents. Il me semble quand même qu'il y a un fil rouge, il y a bien une plume Hugo Boris. Définissez un peu votre écriture.


Hugo Boris :

C'est une écriture sensorielle où on retrouve le goût des images, les images visuelles, mais aussi olfactives et auditives. Mon goût pour l'écriture procède de mon amour de la lecture et, en tant que lecteur, mon plaisir n'est jamais aussi grand que lorsqu'une phrase m'arrête, quand l'auteur réussit à encapsuler, dans une phrase, quelque chose que j'ai toujours ressenti, un sentiment, une émotion, une sensation, sans jamais avoir réussi à poser des mots dessus. J'ai parfois l'impression que je préfère l'image des choses aux choses elles-mêmes.


Philippe Chauveau :

Un mot sur votre actualité, il y a le livre, certes, mais j'aimerais simplement qu'on reparle rapidement cinéma puisqu'il y a l'un de vos romans, « Police », qui va bientôt sortir au cinéma avec notamment Virginie Efira et Omar Sy. Lorsque l'on est un jeune auteur, que son titre est adapté au cinéma, comment vit-on ça ? C'est une récompense et une cerise sur le gâteau ? C'est l'appréhension que le livre soit un peu dénaturée ? Dans quel état d'esprit êtes-vous à quelques semaines maintenant de la sortie du film ?

Hugo Boris :

Je suis extrêmement serein parce que j'ai vu le film deux fois et, de toutes façons, j'étais en grande confiance grâce au producteur Jean-Louis Livi et Anne Fontaine qui est une grande réalisatrice. Lorsqu'on donne vie à des personnages, les sentir vivre encore plus, cette vie se poursuit différemment. C'est une adaptation libre. Même si Anne Fontaine dit que c'est l'adaptation la plus fidèle qui lui a été donnée de réaliser, elle a eu des partis pris d'adaptation libres, forts et j'espère que beaucoup de gens verront le film. Il est très réussi.


Philippe Chauveau :

Votre actualité Hugo, Boris, « Le courage des autres », aux éditions Grasset.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • A 40 ans, Hugo Boris a déjà derrière lui un beau parcours d’écrivain. Là n’était pourtant pas son projet initial. Attiré par le métier de journaliste, il suit des études politiques. Cinéphile averti, on le retrouve ensuite à l’école Louis Lumière et il a à son actif la réalisation d’une dizaine de courts métrages. Mais finalement, c’est bel et bien l’écriture qui aura sa préférence, lui qui a toujours beaucoup lu et qui très tôt, s’est adonné à la rédaction de nouvelles et courts textes. En 2005, son...Le courage des autres de Hugo Boris - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Hugo Boris, Vous êtes dans l'actualité avec ce nouveau titre chez Grasset, « Le courage des autres », dont nous allons parler. On commence à bien vous connaître en librairie et dans l'univers de la littérature. Si je remonte le fil du temps, il y eut, en 2005, « Le baiser dans la nuque », votre premier roman qui fut primé notamment à Chambéry, puis à Blois, avec le prix Emmanuel Roblès du premier roman. Il y avait eu des nouvelles précédemment. Comment l'écriture arrive-t-elle dans votre...Le courage des autres de Hugo Boris - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Hugo Boris, voici donc votre sixième titre publié aux éditions Grasset, « Le courage des autres ». Nous ne sommes pas dans un roman, nous ne sommes pas dans un recueil de nouvelles. Nous sommes dans un récit. En tout cas, c'est de vous dont vous allez nous parler. Après « Zazie dans le métro », voici Hugo Boris dans le métro ! « Le courage des autres », ce sont des observations que vous avez glanées au fil du temps. Comment est né ce livre ? Hugo Boris : Je ne savais pas que j'étais en train...Le courage des autres de Hugo Boris - Livre - Suite