Olivier Adam

Olivier Adam

Le coeur régulier

Portrait 4'47
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Bonjour, Olivier Adam

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Bonjour.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup de nous recevoir pendant la promo de votre nouveau livre. Nous sommes ici chez votre éditeur, aux éditions de l'Olivier. Le cœur régulier, un nouveau titre. Le grand public vous a en quelque sorte découvert en 2000 lors de la sortie de Je vais bien ne t'en fais pas, mais avant, le livre faisait partie de votre univers familial ?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Oui, mon père lisait énormément, je l'ai toujours vu partir le matin, un livre à la main, prendre son RER et rentrer le soir avec ce livre quasiment fini, et en prendre un deuxième

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'inconsciemment, ça a pu vous lancer dans l'envie d'écrire ?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Oui je crois clairement que dans cette petite ville de banlieue où je vivais, dans l'environnement amical et social dans lequel je vivais, la littérature n'était présente qu'à un endroit, c'était la bibliothèque. D'ailleurs la chambre de mes parents était une bibliothèque. J'ai eu très tôt la conviction qu'il y avait quelque chose qui allait se jouer entre moi et la littérature, bien que je n'étais pas un lecteur si boulimique que ça. À l’époque, je lisais plus Boule et Bill ou Les Tuniques Bleues que la littérature. Je crois que le premier livre où je me suis dit : « Ok, ça y est, il y a quelque chose qui me brûle dans un livre et ce truc que je pressens avec la littérature, ça y est, je sens ce que c'est », c'était L'écume des jours de Boris Vian. Ce n'est pas très original mais là, d'un coup, il y a une espèce de déflagration.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Le déclic, l'envie d'écrire, ça vient quand?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
L'envie d'écrire, elle vient à un moment donné, dans l'adolescence. Le sentiment d'impossibilité d'accéder au monde et même à soi-même est un tel étouffement, qu'à un moment donné il faut que je trouve quelque chose qui me permette de sortir de moi, de casser la vitre entre le monde et moi. Là, je me rends compte qu'au fond, écrire des textes me rend présent.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'en extrapolant, on peut dire que l'écriture vous a sauvé ?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
J'ai écrit longtemps tout seul, chez moi, en envoyant des manuscrits aux éditeurs qui me renvoyaient des lettres types. Je ne connaissais même pas un libraire. Donc il y avait quand même un découragement possible, des nuits et des nuits passées sur des textes sans aucun retour. Alors il se trouve que moi, j'ai ménagé la chèvre et le chou ! À un moment donné, j'ai travaillé dans un bureau d'étude qui travaillait sur des questions culturelles. Mon éditrice ici, à l’époque, travaillait avec moi dans ce bureau, et elle savait très bien que j'étais censé rédiger des rapports mais j'écrivais des livres. Houellebecq raconte ça très bien dans Rester vivant. Il dit : « Le poète doit survivre, pour survivre, il doit parasiter quelqu'un ». J'ai parasité ça jusqu'à, en gros, la publication de mon premier livre et encore un peu après.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'aujourd'hui le fait d'écrire vous rend heureux ?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Le fait d'écrire me plonge dans un état d'exaltation et de présence qui est sans comparaison. Un jour Jean-Paul Dubois m'avait dit  que vivre de sa plume, sans excès, sans être Anna Gavalda ou je ne sais pas quoi, c'est une vie de millionnaire sans l'argent. Et c'est un peu ça. Il y a une liberté incroyable.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Et qu'avez-vous envie d’offrir au lecteur quand vous publiez un livre ?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Je pense que ce qui est au cœur de mes trois derniers livres tourne autour, non pas de la douleur en tant que telle, mais de ce qu'on fait de la douleur des autres, du soin qu'on porte aux autres. Du coup je sais que l'image qu'on a de mes livres est plutôt sombre, plombée et mélancolique. Mais pour moi, il me semble que ce que cela véhicule est du combat. Je ne m'intéresse pas à des personnages dont l'horizon possible est de construire un bonheur permanent tout ça, d'ailleurs ce n'est pas possible, mais des épiphanies ; un moment de répit ou un abri me suffisent comme victoire. Mais je pense que ce n'est pas rien.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Dans vos livres, vous voulez dire qu'il y a du positif finalement.

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Je pense que les lecteurs à qui ces livres sont destinés… Parce qu'il y a toujours un malentendu, je ne crois pas qu'on écrive pour tout le monde, à force de vouloir écrire pour tout le monde, on écrit pour personne ou l’on écrit mollement pour tout le monde. Moi, quand j'écris un livre je ne me fais confiance qu'à moi, je suis mon seul lecteur. Je considère que si moi ça m'intéresse, que si moi ça me renforce, moi ça me console, ou que si moi au contraire ça m'agace, ça va produire cela sur un certain nombre de gens. Ce sont des livres dont on me dit plutôt merci que : « merde, vous m'avez plombé » !

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci Olivier Adam, Le cœur régulier c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions de l'Olivier.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Bonjour, Olivier Adam

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Bonjour.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup de nous recevoir pendant la promo de votre nouveau livre. Nous sommes ici chez votre éditeur, aux éditions de l'Olivier. Le cœur régulier, un nouveau titre. Le grand public vous a en quelque sorte découvert en 2000 lors de la sortie de Je vais bien ne t'en fais pas, mais avant, le livre faisait partie de votre univers familial ?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Oui, mon père lisait énormément, je l'ai toujours vu partir le matin, un livre à la main, prendre son RER et rentrer le soir avec ce livre quasiment fini, et en prendre un deuxième

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'inconsciemment, ça a pu vous lancer dans l'envie d'écrire ?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Oui je crois clairement que dans cette petite ville de banlieue où je vivais, dans l'environnement amical et social dans lequel je vivais, la littérature n'était présente qu'à un endroit, c'était la bibliothèque. D'ailleurs la chambre de mes parents était une bibliothèque. J'ai eu très tôt la conviction qu'il y avait quelque chose qui allait se jouer entre moi et la littérature, bien que je n'étais pas un lecteur si boulimique que ça. À l’époque, je lisais plus Boule et Bill ou Les Tuniques Bleues que la littérature. Je crois que le premier livre où je me suis dit : « Ok, ça y est, il y a quelque chose qui me brûle dans un livre et ce truc que je pressens avec la littérature, ça y est, je sens ce que c'est », c'était L'écume des jours de Boris Vian. Ce n'est pas très original mais là, d'un coup, il y a une espèce de déflagration.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Le déclic, l'envie d'écrire, ça vient quand?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
L'envie d'écrire, elle vient à un moment donné, dans l'adolescence. Le sentiment d'impossibilité d'accéder au monde et même à soi-même est un tel étouffement, qu'à un moment donné il faut que je trouve quelque chose qui me permette de sortir de moi, de casser la vitre entre le monde et moi. Là, je me rends compte qu'au fond, écrire des textes me rend présent.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'en extrapolant, on peut dire que l'écriture vous a sauvé ?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
J'ai écrit longtemps tout seul, chez moi, en envoyant des manuscrits aux éditeurs qui me renvoyaient des lettres types. Je ne connaissais même pas un libraire. Donc il y avait quand même un découragement possible, des nuits et des nuits passées sur des textes sans aucun retour. Alors il se trouve que moi, j'ai ménagé la chèvre et le chou ! À un moment donné, j'ai travaillé dans un bureau d'étude qui travaillait sur des questions culturelles. Mon éditrice ici, à l’époque, travaillait avec moi dans ce bureau, et elle savait très bien que j'étais censé rédiger des rapports mais j'écrivais des livres. Houellebecq raconte ça très bien dans Rester vivant. Il dit : « Le poète doit survivre, pour survivre, il doit parasiter quelqu'un ». J'ai parasité ça jusqu'à, en gros, la publication de mon premier livre et encore un peu après.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'aujourd'hui le fait d'écrire vous rend heureux ?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Le fait d'écrire me plonge dans un état d'exaltation et de présence qui est sans comparaison. Un jour Jean-Paul Dubois m'avait dit  que vivre de sa plume, sans excès, sans être Anna Gavalda ou je ne sais pas quoi, c'est une vie de millionnaire sans l'argent. Et c'est un peu ça. Il y a une liberté incroyable.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Et qu'avez-vous envie d’offrir au lecteur quand vous publiez un livre ?

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Je pense que ce qui est au cœur de mes trois derniers livres tourne autour, non pas de la douleur en tant que telle, mais de ce qu'on fait de la douleur des autres, du soin qu'on porte aux autres. Du coup je sais que l'image qu'on a de mes livres est plutôt sombre, plombée et mélancolique. Mais pour moi, il me semble que ce que cela véhicule est du combat. Je ne m'intéresse pas à des personnages dont l'horizon possible est de construire un bonheur permanent tout ça, d'ailleurs ce n'est pas possible, mais des épiphanies ; un moment de répit ou un abri me suffisent comme victoire. Mais je pense que ce n'est pas rien.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Dans vos livres, vous voulez dire qu'il y a du positif finalement.

Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Je pense que les lecteurs à qui ces livres sont destinés… Parce qu'il y a toujours un malentendu, je ne crois pas qu'on écrive pour tout le monde, à force de vouloir écrire pour tout le monde, on écrit pour personne ou l’on écrit mollement pour tout le monde. Moi, quand j'écris un livre je ne me fais confiance qu'à moi, je suis mon seul lecteur. Je considère que si moi ça m'intéresse, que si moi ça me renforce, moi ça me console, ou que si moi au contraire ça m'agace, ça va produire cela sur un certain nombre de gens. Ce sont des livres dont on me dit plutôt merci que : « merde, vous m'avez plombé » !

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci Olivier Adam, Le cœur régulier c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions de l'Olivier.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • En 10 ans, Olivier Adam s’est imposé comme l’un des auteurs les plus talentueux de sa génération. Dès son 1er livre, Je vais bien, ne t’en fais pas, en 2000, son style a été salué par la critique. Et le public ne s’y est pas trompé. Chacun de ses nouveaux livres est attendu. Le dernier en date, Le cœur régulier, publié aux éditions de l’Olivier, nous entraîne au Japon, sur les traces de Sarah, une jeune femme qui, depuis la mort de son frère, se sent étrangère à elle-même. On y retrouve des thèmes chers à...Dessous les roses d'Olivier Adam - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Olivier Adam, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie aux éditions de l'Olivier de votre nouveau roman, Le cœur régulier. Vous nous accueillez ici chez votre éditeur, à Paris, alors que votre vie c'est plutôt la Bretagne et Saint-Malo. Merci donc de nous accorder un petit moment. Le Cœur régulier, c'est Sarah, c'est une jeune femme d'une quarantaine d'années dont le frère vient de mourir et qui part au Japon, on comprendra ensuite pourquoi elle part au Japon. Et c'est une jeune femme...Dessous les roses d'Olivier Adam - Le livre - Suite
    Patrice Vannier « Les beaux Titres » 61 rue Voltaire 92300 Levallois-Perret 01 47 57 87 23 librairie@lesbeauxtitres.com Moi ce qui m'a plu dans le Olivier Adam, c'est à nouveau son écriture qui est une véritable poésie. Le livre débute au Japon, et il y a des descriptions du Japon qui sont d'une beauté absolument incroyable. On retrouve une certaine lenteur. On a vraiment l'ambiance japonaise, le pays du soleil levant, et tout ce qu'on peut imaginer autour. Donc, c'est vraiment une ambiance particulière. Le personnage...Dessous les roses d'Olivier Adam - L'avis du libraire - Suite