Guillaume Musso

Guillaume Musso

La jeune fille et la nuit

Portrait 7'52"

Philippe Chauveau : Bonjour Guillaume Musso

Guillaume Musso : Bonjour

Philippe Chauveau : Votre actualité : « la jeune fille et la nuit », votre 16e roman. ous publiez chez Calmann-Lévy. C'est un belle et grande aventure… S'il n'y avait pas eu l'aventure littéraire, pensez-vous que vous seriez resté professeur comme vous l'avez été ?

Guillaume Musso : Oui, je le pense et j'en aurais été très heureux. Je l’ai été pendant 10 ans c'était un choix, j'avais réussi beaucoup de concours administratifs à l'époque et j'avais vraiment choisi cette voie parce que c'est quelque chose que j'aimais faire. J'aurais peut-être été dirigeant d'établissement mais je serais resté dans ce milieu. Cela me plaisait... A tel point que mon nouveau roman se passe dans un lycée !

Philippe Chauveau : Lorsque vous vous penchez un peu en arrière, que vous repensez à tous ces petits boulots aux Etats-Unis, lorsque vous avez été enseignant... Comment voyez-vous cela ? Avec une pointe de nostalgie ? Avec le sourire ? Quelles sont les images qui reviennent ?

Guillaume Musso : C'est le parcours d'une vie et ses différentes étapes. J'ai aimé toutes ces périodes parce qu'elles avaient toutes du sens et j'ai toujours avancé comme ça. C'est important de toujours savoir pourquoi on fait les choses.

Philippe Chauveau : Puisque je vous amène dans les années passées, avez-vous le souvenir du premier livre qui vous ait marqué ?

Guillaume Musso : Absolument ! Ce premier livre, c'est à 11 ans et demi, vacances de Noël, je suis chez mes grands-parents, panne d'électricité, on ne plus regarder la télé, il fait trop froid pour aller jouer dehors et dans la bibliothèque de mon grand-père il y a, entre autres, les Mémoires du général de Gaulle et un roman qui s'appelle « Les Hauts de Hurlevent ». J'ouvre ce livre et c'était un roman qui avait appartenu à ma mère. J'ai commencé à lire ce roman qui est assez violent, assez gothique, assez tourmenté, et le choc c'est d'être à l'intérieur de personnages un peu barrés. Il y avait presque un sentiment de faire quelque chose d'interdit. Le fait de se dire que ces phrases qui ont été écrites par une jeune anglaise un siècle et demi avant, comment cette femme arrive à écrire des choses aussi fortes qui me touchent aussi, moi, un siècle et demi après, le pré adolescent que j'étais à l'époque. A partir de là je n'ai plus cessé de lire. Cette sensation reste magique !

Philippe Chauveau : Vous citez « Les Hauts de Hurlevent », on y retrouve le drame, la passion, l'intrigue, la mort aussi qui est très présente, finalement ce sont un peu les recettes de votre écriture, ce livre aurait-il été le déclic ?

Guillaume Musso : Oui, il y a les livres un peu comme ça, romantiques au sens noble et après il y a eu la période Stephen King, avec le plaisir de voir le quotidien de ces petites villes américaines bouleversées d'un seul coup par un événement extérieur, surnaturel parfois. Après il y a eu la découverte de la littérature américaine.

Philippe Chauveau : Pourquoi y a-t-il eu ce besoin des Etats-Unis ? Ce besoin d'aventure ? Guillaume Musso : A 19ans, il y a eu cette envie de me prouver à moi et à mes parents que je pouvais vivre seul, que je pouvais gagner ma vie, être autonome dans un pays qui n'était pas le mien, dans une langue qui n'était pas la mienne. C'est le besoin d'un rite initiatique pour marquer de façon symbolique le passage à l'âge adulte.

Philippe Chauveau : Très souvent, dans vos précédents romans, l'action se passe au Etats-Unis, même si dans ce dernier, vous revenez en France. Est-ce parce qu'on a plus d'imagination lorsqu'on est aux Etats-Unis ? Les paysages, les situations sont plus imaginatives ?

Guillaume Musso : C'est parce que je me suis toujours situé à l'opposé de l'autofiction, raconter des histoires et l'assumer, je suis un amoureux de la fiction. C'est ce besoin de mise à distance qui m’a incité à situer mon premier roman à New York. Cela avait l'avantage d'être à la fois loin de moi et à la fois une ville que je connaissais bien. Je pense que c'est une époque qui est derrière moi maintenant.

Philippe Chauveau : Il y a un moment où vous êtes seul face à votre page blanche, y a-t-il des moments où vous avez peur que l'imagination se tarisse ? Sont-ce les personnages qui viennent vous taper sur l'épaule ou est-ce vous qui allez les chercher ?

Guillaume Musso : Il n'y a pas de syndrome de la page blanche, j'ai une dizaine d'histoires scénarisées parce que depuis que j'ai 15 ans je me lève tous les matins en me disant « qu'est-ce que tu pourrais bien inventer ? ». Donc, ce n'est pas un manque d'imagination mais c'est plus subtil que ça. Je cherche toujours à me remettre dans le même état d'esprit qui était celui que j'avais quand j'écrivais mon premier roman, sans même savoir si j'allais être publié ou pas. Cela m'est déjà arrivé plusieurs fois de jeter à la poubelle quatre-vingt ou cent pages parce que je voyais qu'il n'y avait pas la petite étincelle, la petite magie qui fait qu'à un moment, vos personnages vont se mettre à être autonomes et à s'émanciper de ce que vous aviez prévu pour eux.

Philippe Chauveau : Si vous deviez définir ce que représente pour vous le plaisir de l'écriture, que diriez-vous ?

Guillaume Musso : Le plaisir de l'écriture c'est le même que celui de la lecture : c'est d'abord une échappatoire, une façon de s'évader. C'est aussi une façon, Bernard Pivot le dit assez bien, de « rentrer dans le monde par d'autres portes ». C'est s'échapper du monde transitoirement pour y revenir par une autre porte en étant plus riche de ce que vous avez pu apprendre, comprendre, parce que vous vous êtes frotté à des idées qui n'étaient pas forcement les vôtres et parce que vous avez vécu des bouts de vies de personnages que vous ne croiserez jamais dans la vie réelle. Pour moi c'est le miracle de la lecture et de l'écriture.

Philippe Chauveau : Votre actualité Guillaume Musso, « La jeune fille et la nuit », vous êtes publié chez Calmann-Lévy.

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