Serge Hayat

Serge Hayat

L'empire en héritage

Portrait 6'26

Philippe Chauveau

Bonjour Serge Hayat.

Serge Hayat

Bonjour.

Philippe Chauveau

Merci d'être avec nous. Votre actualité, c'est un premier roaman, c'est aux éditions Allary, L'empire en héritage. Auparavant, j'aimerais que l'on fasse un petit peu plus connaissance. Parce que c'est vrai que vous êtes un homme de l'ombre. Dans les milieux du cinéma, on vous connait bien. Mais le grand public va peut-être vous découvrir aujourd'hui. Je dis que vous êtes connu du milieu du cinéma, car vous travaillez dans le financement du septième art français. Précisément, que faites-vous ?

Serge Hayat

Je lève des fonds. Alors il y en a certains qui sont défiscalisés, puisqu'en France, les pouvoirs publics aident le cinéma, et notamment une certaine forme de cinéma indépendant. Donc je lève des fonds, et avec ces fonds, je réunis un comité d'investissement et j'analyse des projets de scénarios qu'on m'envoie, dont j'évalue le potentiel financier, et le cas échéant, on investit dans les films, en échange de remontées de recettes futures, le plus souvent dans de la production indépendante française que le monde entier nous envie.

Philippe Chauveau

Qu'est-ce qui vous a amené à ce métier ? C'est plus le goût de la création artistique, l'amour du cinéma, ou est-ce que finalement, vous aimez le business, vous aimez effectivement travailler dans ce milieu du financement, ou peut-être sont-ce deux passions que vous avez réussi à lier ?

Serge Hayat

Ca nous fera peut-être un lien plus tard avec le sujet de mon livre. En fait, moi, j'ai toujours voulu travailler dans le cinéma, par passion pour le cinéma depuis que je suis au lycée. En fait, j'étais bon en classe, donc mes parents, de façon classique m'on dit « tu es bon en classe, tu vas faire de grandes études. » Donc, j'ai suivi un parcours qui ne m'intéressait pas particulièrement. J'ai été à Centrale, ensuite à l'ESSEC, une école de commerce, à partir de là, de fil en aiguille, j'ai monté des sociétés que j'ai revendues, donc l'aspect business m'intéressait beaucoup. Et puis, il y a une dizaine d'années, après avoir vendu ma dernière société, je me suis dit : qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Et là je me suis dit qu'il était peut-être temps de retourner vers mes amours lycéennes, et donc j'ai commencé à vouloir me lancer dans le secteur du cinéma.

Philippe Chauveau

Moi, je suis ravi de vous accueillir parce qu'on le sait, le cinéma et la littérature font souvent bon ménage. Et il y a de nombreux films qui sont des succès en salle, qui sont adaptés de romans, que ce soient de grands classiques ou des romans contemporains. Alors forcément, on a envie de savoir pourquoi aujourd'hui, à ce moment précis de votre vie, pourquoi ce premier roman, pourquoi vous lancez-vous dans l'écriture, sans parler du sujet que l'on va aborder, mais pourquoi cette envie d'écrire ? C'est à force de lire des scénarios, des projets cinématographiques ?

Serge Hayat

Exactement. C'est à dire que ça fait dix ans maintenant que je lis, j'évalue, je finance des histoires. J'en lis, parce que moi j'investis toujours sur la base d'un script, pas sur la base du film fini, et donc je lis peut-être 200 scripts par an. Ca fait beaucoup. Et à force de lire et d'évaluer des histoires, j'ai eu envie d'écrire une histoire qui me tient à cœur depuis longtemps. Alors j'ai voulu le faire, non pas sous forme de scénario mais sous forme de roman, parce que j'ai estimé que pour une première expérience, c'était probablement plus simple. Néanmoins, pour écrire ce roman, j'ai fonctionné exactement comme on fonctionne dans le cinéma et même plus particulièrement dans la série télé. Puisque, au lieu d'écrire un manuscrit que j'ai été présenter à des éditeurs, j'ai commencé à écrire une bible, vous les décrivez de fond en comble, d'où ils viennent, quels sont leurs besoins, quels sont leurs problématiques, leurs faiblesses, leurs opposants, comment est-ce qu'ils vont essayer de s'en sortir, est-ce qu'ils s'en sortent ou pas ? Et donc j'ai écrit comme ça une Bible de l'ordre de 200 pages sur tous les personnages qui peuplent mon histoire. Ensuite, j'ai écrit ce que l'on appelle dans notre jargon toujours un traitement, c'est-à-dire que j'ai écrit un squelette d'histoire de 60 pages, où je décris sans aucune chair, tout ce qui se passe dans mon histoire, tous les rebondissements, le rythme, parce que c'est un roman d'aventure, le rythme de tout ce qui va se produire, et c'est avec ce matériel que je suis allé voir des éditeurs pour me faire publier en leur disant, voilà, dès que l'on a un accord ensemble, on se met au travail.

Philippe Chauveau

Quel est votre regard justement, puisque maintenant, le livre est sorti il y a quelques mois, quel regard portez-vous sur ce milieu du livre que vous allez apprendre à découvrir. Est-ce très différent du cinéma ? Y-a-t'il des passerelles, y-a-t-il des points communs ? Puisque vous êtes un petit nouveau dans le milieu de la littérature.

Serge Hayat

Très nouveau. Il y a dix ans, j'étais aussi un petit nouveau dans le milieu du cinéma. C'est l'avantage d'avoir l'opportunité de changer de vie une fois de temps en temps. Le cinéma fonctionne très différemment de la littérature en fait. Et ça, ça a été ma grosse surprise. Au cinéma, quand vous sortez un film, le mercredi à 22h30, je peux vous dire quel va être le succès du film au total, c'est à dire combien il va faire d'entrées en tout. En littérature, ça ne marche pas du tout comme ça. C'est-à-dire que le livre a le temps de s'installer, il a le temps de commencer à faire des ventes, à faire marcher le bouche-à-oreille. Au cinéma, le bouche-à-oreille, s'il n'a pas fonctionné dans les 10 premiers jours, c'est mort.

Philippe Chauveau

Cette première expérience, ce premier roman, c'est une grande aventure historique. Est-ce à dire que c'est quelque chose que vous allez poursuivre, est-ce que vous aimez vous plonger dans des périodes passées, ou est-ce qu'on peut imaginer que vos prochains livres seront dans l'époque contemporaine, est-ce qu'il y a des pistes, est-ce que le travail d'écriture a déjà commencé pour un autre ouvrage ?

Serge Hayat

Alors, je n'ai pas encore commencé le travail d'écriture. J'ai plusieurs idées pour faire de nouveaux romans. J'ai définitivement envie de recommencer. Ce qui me plait le plus, là-dedans, au-delà même du plaisir d'écrire, c'est le plaisir de raconter des histoires et de les construire. Je suis un très grand fan de la dramaturgie. Je suis un très grand fan des méthodes de dramaturgie. Vous savez qu'un petit peu en France, mais beaucoup à Hollywood, tout ça est extrêmement codé. Il y a des techniques sur la manière de raconter des histoires, et la manière de faire en sorte qu'elles aient un maximum d'impacts. Donc moi je suis passionné de tout ça et, c'est un petit peu comme ça que j'ai construit cette histoire, et j'en ai plein d'autres qui ne sont pas forcément des histoires qui ont lieu dans le passé.

Philippe Chauveau

Alors on va suivre ça de très près. C'est votre premier roman Serge Hayat, ça s'appelle l'Empire en héritage, c'est aux éditions Allary.

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  • L'AVIS DU LIBRAIRE
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    Serge Hayat a une écriture très très cinématographique. Donc il vous emporte dans son histoire inventée puisque l'Aiglon est mort à 20 ans, mais il vous emmène dans son voyage à travers l'Autriche, la France, Paris, Sainte-Hélène. C'est un roman plein de rebondissements, une histoire très proche quand même parce qu'il a fait beaucoup de recherches historiques. Ca n'est pas complètement inventé. On sait vraiment que la vie de l'Aiglon aurait pu être ça jusqu'à sa rencontre avec son père. Donc voilà, beau roman...Du 23 au 24 Avril 2016 de Serge Hayat - L'avis du libraire - Suite