Bernard Chevallier

Bernard Chevallier

Joséphine impératrice

Portrait 5'37

­Bonjour Bernard Chevallier. Bonjour !
Vous êtes un homme amoureux parait-il. Vous êtes amoureux de l'impératrice Joséphine depuis plusieurs années.
On va expliquer comment est née cette passion. En tous cas, Joséphine est au cœur de votre nouveau livre, Joséphine impératrice aux éditions du Chêne.
Cette passion vient de loin. Mais au-delà de Joséphine, c'est l'Histoire qui est le terreau de votre vie. D'où vient cette passion pour l'Histoire ?
La passion pour l'Histoire m'a été donné d'abord par les romans d'Alexandre Dumas comme beaucoup de jeunes de ma génération.
Et l'Histoire petit à petit m'a envahi, en commençant d'abord par la généalogie qui est un peu le squelette de l'Histoire.
Et puis au fur et à mesure, je me suis intéressé à l'Histoire en général,
avec évidemment un resserrement pour la période dite moderne, entre la Renaissance et 1870.
Au-delà de 1870, pour moi, cela devient de l'actualité.
Vous auriez pu faire une autre activité, être professeur d'Histoire par exemple, ou être romancier, écrire des romans historiques.
Mais vous avez été conservateur, notamment du château de Malmaison entre autres.
Comment devient-on conservateur ?
Mon parcours est un peu inhabituel en fait parce que j'ai toujours été un très mauvais élève, jusqu'à très tard.
Puis par hasard un beau jour, il y a eu un passage qui s'est fait entre mon diplôme de l'école de commerce et l'université.
Donc je me suis inscrit à l'université, je me suis lancé dans l'histoire de l'art qui m'a vraiment passionné et c'est comme ça que petit à petit,
j'ai passé le concours de conservateur.
On peut retracer les différents postes que vous avez occupés ? Les différents lieux où vous avez sévi en tant que conservateur ?
A l'époque à laquelle j'ai passé le concours de conservateur, ce qui remonte à l'époque assez lointaine de 1971,
il n'y avait pas encore d'école du patrimoine. Donc on avait des stages à faire.
Et mon premier stage dans lequel je suis arrivé le 1er janvier 1972 a été le musée de Malmaison.
Et là j'ai eu un choc, j'ai été habité par la demeure, j'y suis resté 9 mois,
donc le temps de bien réfléchir, de faire un accouchement et de dire à la fin, je crois que je reviendrai ici et que je finirai ma carrière à Malmaison.
Et là, je pense que le premier contact avec Joséphine a eu lieu de manière extrêmement forte.
Vous êtes considéré comme le spécialiste de Joséphine. Au-delà de Joséphine, c'est aussi toute la période napoléonienne que vous appréciez,
qui vous intéresse, que vous connaissez bien.
Vous collaborez régulièrement avec la fondation Napoléon,
vous êtes membre de l'association des amis du musée Murat entre autres.
Vous allez régulièrement aussi à Sainte-Hélène. Ca représente quoi pour vous l'épopée napoléonienne ?
C'est quelque chose d'absolument extraordinaire. Parce que quand on songe sur le plan strictement chronologique,
entre le coup d'état de brumaire et l'abdication de Fontainebleau, c'est 14 années, donc exactement les deux septennats du président Mitterrand.
Ce qui est une période très courte. D'ailleurs, la reine Hortense avait résumé tout cela en une phrase :
l'empereur est une comète, nous nous ne sommes que la queue et nous ne savons pas où nous allons.
La campagne de France, c'était un échec ou c'était finalement une victoire, même si elle se termine mal ?
Elle se termine mal, mais ça quand même été victorieux, parce que les alliés ont tout de même failli être mis hors de France.
Ca a été absolument extraordinaire ces batailles que Napoléon a gagnées, que ce soit Champaubert, Montmirail, Montereau, tous ces noms qui résonnent dans l'histoire de France.
En quelques semaines, il avait quand même réussi à contenir l'avance de toutes les troupes ennemies.
Quel regard portez-vous sur le métier de conservateur aujourd'hui ? On a parfois tendance à dire qu'il y a certaines rivalités,
que certains conservateurs ont des prés carrés. Vous le ressentez comme ça
ou c'est une grande famille où tout le monde s'apprécie ?
Non, ce n'est pas du tout une grande famille où tout le monde s'apprécie. Chacun est assis sur ses prérogatives.
Il y a quelques conservateurs avec lesquels on travaille bien, en bonne entente.
Je pense que c'est quand même une petite caste, qui parfois dans certains musées ne se rend pas très bien compte des réalités.
En fait, ceux qui sont vraiment sur le terrain, ce sont les conservateurs des collectivités territoriales, qui sont dans les petites villes,
qui ont face à eux une municipalité qui est leur patron, et là il faut vraiment avoir le sens du contact et des réalités et se battre journellement,
ce que certains conservateurs dans de très grands musées n'ont pas. Ils sont dans une espèce de confort, de ouate qui permet une vie uniquement scientifique,
ce qui n'est pas le rôle du conservateur uniquement.
Et comment expliquez-vous aujourd'hui que les Français sont de plus en plus friands de leur histoire nationale, alors qu'elle est de moins en moins enseignée ?
Je pense que la télévision joue un rôle très important. Des émissions qui ont lieu sur diverses chaines incitent les français à s'intéresser à leur histoire.
D'ailleurs, on le voit bien. Quand j'étais à Malmaison, dès qu'il y avait une émission qui avait trait à Napoléon 1er,
et bien le week-end suivant nous atteignions des chiffres extraordinaires que nous n'avions pas en temps normal.
Pourquoi l'envie d'écrire ? Vous avez été conservateur, vous avez une belle carrière...
Je ne sais pas comment c'est venu. Parce qu'en fait, comme je n'ai pas le bac, je n'ai pas fait de terminal, ni de première, donc pas de philosophie.
Et c'est venu comme ça. Ca m'a beaucoup intéressé. L'ordinateur joue un rôle considérable.
Parce que quand j'ai commencé à écrire, c'était au début des ordinateurs, mon premier ouvrage, je l'ai écrit sur ordinateur en 1987.
Et j'ai trouvé le plaisir de remanier la phrase à l'écran, sans avoir à écrire sur le papier, à raturer, à recommencer.
Donc je pense que le côté visuel m'a beaucoup aidé pour me lancer dans l'écriture.
Le livre, c'est aussi une façon de laisser sa marque, de laisser une trace ?
Etant né sous le signe du lion...Vous aussi, comme Napoléon ? Oui, j'aime beaucoup
que l'on me flatte mon égo, j'en suis conscient, je l'accepte, et c'est comme ça !
Bernard Chevallier, votre actualité, Joséphine impératrice, c'est aux éditions du Chêne.

Philippe Chauveau :
Bonjour Bernard Chevallier. Vous êtes un homme amoureux parait-il. Vous êtes amoureux de l'impératrice Joséphine depuis plusieurs années. On va expliquer comment est née cette passion. En tous cas, Joséphine est au cœur de votre nouveau livre, Joséphine impératrice aux éditions du Chêne. Cette passion vient de loin. Mais au-delà de Joséphine, c'est l'Histoire qui est le terreau de votre vie. D'où vient cette passion pour l'Histoire ?

Bernard Chevallier :
La passion pour l'Histoire m'a été donné d'abord par les romans d'Alexandre Dumas comme beaucoup de jeunes de ma génération. Et l'Histoire petit à petit m'a envahi, en commençant d'abord par la généalogie qui est un peu le squelette de l'Histoire. Et puis au fur et à mesure, je me suis intéressé à l'Histoire en général, avec évidemment un resserrement pour la période dite moderne, entre la Renaissance et 1870. Au-delà de 1870, pour moi, cela devient de l'actualité.

Philippe Chauveau :
Vous auriez pu faire une autre activité, être professeur d'Histoire par exemple, ou être romancier, écrire des romans historiques. Mais vous avez été conservateur, notamment du château de Malmaison entre autres. Comment devient-on conservateur ?

Bernard Chevallier :
Mon parcours est un peu inhabituel en fait parce que j'ai toujours été un très mauvais élève, jusqu'à très tard. Puis par hasard un beau jour, il y a eu un passage qui s'est fait entre mon diplôme de l'école de commerce et l'université. Donc je me suis inscrit à l'université, je me suis lancé dans l'histoire de l'art qui m'a vraiment passionné et c'est comme ça que petit à petit, j'ai passé le concours de conservateur.

Philippe Chauveau :
On peut retracer les différents postes que vous avez occupés ? Les différents lieux où vous avez sévi en tant que conservateur ?

Bernard Chevallier :
A l'époque à laquelle j'ai passé le concours de conservateur, ce qui remonte à l'époque assez lointaine de 1971, il n'y avait pas encore d'école du patrimoine. Donc on avait des stages à faire. Et mon premier stage dans lequel je suis arrivé le 1er janvier 1972 a été le musée de Malmaison. Et là j'ai eu un choc, j'ai été habité par la demeure, j'y suis resté 9 mois, donc le temps de bien réfléchir, de faire un accouchement et de dire à la fin, je crois que je reviendrai ici et que je finirai ma carrière à Malmaison. Et là, je pense que le premier contact avec Joséphine a eu lieu de manière extrêmement forte.

Philippe Chauveau :
Vous êtes considéré comme le spécialiste de Joséphine. Au-delà de Joséphine, c'est aussi toute la période napoléonienne que vous appréciez, qui vous intéresse, que vous connaissez bien. Vous collaborez régulièrement avec la fondation Napoléon, vous êtes membre de l'association des amis du musée Murat entre autres. Vous allez régulièrement aussi à Sainte-Hélène. Ca représente quoi pour vous l'épopée napoléonienne ?

Bernard Chevallier :
C'est quelque chose d'absolument extraordinaire. Parce que quand on songe sur le plan strictement chronologique, entre le coup d'état de brumaire et l'abdication de Fontainebleau, c'est 14 années, donc exactement les deux septennats du président Mitterand. Ce qui est une période très courte. D'ailleurs, la reine Hortense avait résumé tout cela en une phrase : l'empereur est une comète, nous nous ne sommes que la queue et nous ne savons pas où nous allons.

Philippe Chauveau :
La campagne de France, c'était un échec ou c'était finalement une victoire, même si elle se termine mal ?

Bernard Chevallier :
Elle se termine mal, mais ça quand même été victorieux, parce que les alliés ont tout de même failli être mis hors de France. Ca a été absolument extraordinaire ces batailles que Napoléon a gagnées, que ce soit Champaubert, Montmirail, Montereau, tous ces noms qui résonnent dans l'histoire de France. En quelques semaines, il avait quand même réussi à contenir l'avance de toutes les troupes ennemies.

Philippe Chauveau :
Quel regard portez-vous sur le métier de conservateur aujourd'hui . On a parfois tendance à dire qu'il y a certaines rivalités, que certains conservateurs ont des prés carrés. Vous le ressentez comme ça ou c'est une grande famille où tout le monde s'apprécie ?

Bernard Chevallier :
Non, ce n'est pas du tout une grande famille où tout le monde s'apprécie. Chacun est assis sur ses prérogatives. Il y a quelques conservateurs avec lesquels on travaille bien, en bonne entente. Je pense que c'est quand même une petite caste, qui parfois dans certains musées ne se rend pas très bien compte des réalités. En fait, ceux qui sont vraiment sur le terrain, ce sont les conservateurs des collectivités territoriales, qui sont dans les petites villes, qui ont face à eux une municipalité qui est leur patron, et là il faut vraiment avoir le sens du contact et des réalités et se battre journellement, ce que certains conservateurs dans de très grands musées n'ont pas. Ils sont dans une espèce de confort, de ouate qui permet une vie uniquement scientifique, ce qui n'est pas le rôle du conservateur uniquement.

Philippe Chauveau :
Et comment expliquez-vous aujourd'hui que les Français sont de plus en plus friands de leur histoire nationale, alors qu'elle est de moins en moins enseignée ?

Bernard Chevallier :
Je pense que la télévision joue un rôle très important. Des émissions qui ont lieu sur diverses chaînes incitent les français à s'intéresser à leur histoire. D'ailleurs, on le voit bien. Quand j'étais à Malmaison, dès qu'il y avait une émission qui avait trait à Napoléon 1er, et bien le week-end suivant nous atteignions des chiffres extraordinaires que nous n'avions pas en temps normal.

Philippe Chauveau :
Pourquoi l'envie d'écrire ? Vous avez été conservateur, vous avez une belle carrière...

Bernard Chevallier :
Je ne sais pas comment c'est venu. Parce qu'en fait, comme je n'ai pas le bac, je n'ai pas fait de terminal, ni de première, donc pas de philosophie. Et c'est venu comme ça. Ca m'a beaucoup intéressé. L'ordinateur joue un rôle considérable. Parce que quand j'ai commencé à écrire, c'était au début des ordinateurs, mon premier ouvrage, je l'ai écrit sur ordinateur en 1987. Et j'ai trouvé le plaisir de remanier la phrase à l'écran, sans avoir à écrire sur le papier, à raturer, à recommencer. Donc je pense que le côté visuel m'a beaucoup aidé pour me lancer dans l'écriture.

Philippe Chauveau :
Le livre, c'est aussi une façon de laisser sa marque, de laisser une trace ?

Bernard Chevallier :
Étant né sous le signe du lion...

Philippe Chauveau :
Vous aussi ?! comme Napoléon ?

Bernard Chevallier :
Oui, j'aime beaucoup que l'on me flatte mon égo, j'en suis conscient, je l'accepte, et c'est comme ça !

Philippe Chauveau :
Bernard Chevallier, votre actualité, Joséphine impératrice, c'est aux éditions du Chêne.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Voilà un homme amoureux. Certes, c'est un amour platonique mais quand même… depuis des années, Bernard Chevallier est amoureux de Joséphine, l'impératrice et il lui consacre ce nouvel ouvrage.Plus sérieusement, Bernard Chevallier est aujourd'hui considéré comme LE spécialiste de Joséphine de Beauharnais, devenue impératrice des français en épousant Napoléon.Après des études d'histoire et d'histoire de l'Art, Bernard Chevallier devient guide-conférencier puis conservateur. Nommé à Malmaison, c'est là qu'il découvre...Joséphine impératrice de Bernard Chevallier - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Bernard Chevallier. Vous êtes un homme amoureux parait-il. Vous êtes amoureux de l'impératrice Joséphine depuis plusieurs années. On va expliquer comment est née  cette passion. En tous cas, Joséphine est au cœur de votre nouveau livre, Joséphine impératrice aux éditions du Chêne. Cette passion vient de loin. Mais au-delà de Joséphine, c'est l'Histoire qui est le terreau de votre vie. D'où vient cette passion pour l'Histoire ? Bernard Chevallier :La passion pour l'Histoire m'a été donné...Joséphine impératrice de Bernard Chevallier - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :J'ai envie de vous poser une question Bernard Chevallier : pourquoi encore un livre sur Joséphine, puisque vous en avez déjà écrit plusieurs ?Bernard Chevallier :En fait, je n'en avais pas du tout envie­Philippe Chauveau :Je vous nargue un peu là. Bernard Chevallier :Non mais je vais vous dire pourquoi. Cela fait plusieurs ouvrages que je fais avec le photographe Marc Walter, et nous venions de finir Saint Cloud lorsque les éditions du Chêne lui avait demandé de faire un livre sur Joséphine. Donc Marc...Joséphine impératrice de Bernard Chevallier - Le livre - Suite