Marie-Hélène Lafon

Marie-Hélène Lafon

Joseph

Portrait 4'48

Bonjour Marie-Hélène Lafon, « Joseph », c'est votre actualité aux éditions Buchet-Chastel. J'ai lu dans une interview que vous disiez « j'écris comme on trace un sillon, comme on laboure ». Pourquoi choisissez-vous ces mots quand vous parlez de votre écriture ?
Je ne les choisis pas vraiment. Je dis toujours que j'ai la métaphore agricole. En fait, j'applique au travail d'écriture les méthodes forcenées et même le langage qui me viennent de mes origines agricole et même paysannes.
Parlons un peu de vos origines. Vous êtes née en Auvergne, une région que vous avez quittée puisque vous travaillez aujourd'hui en région parisienne, mais une région qui vous tient à cœur, comment expliquez-vous cet attachement ?
Vous avez dit « qui me tient à cœur », mais en vous entendant je pensais « qui me tient à corps ». Je veux dire par là, que le hasard de ma naissance, placé dans le Cantal, dans un pays perdu à 1000 mètres d'altitude.
Un endroit dont j'ai perçu très tôt qu'il était rare et singulier, pas parce que j'avais un don mais parce qu'autour de moi on disait que quelque chose allait s'arrêter. Les adultes disaient « on est les derniers ». J'en ai conçu très vite un attachement pour tout ce qui est menacé.
Pays perdu, paysage rare et singulier… Comment l'écriture et la littérature font-elle leur apparition dans votre vie ?
Par l'école. Je rentre au CP, parce qu'il n'y a pas d'école maternelle, et ça commence comme ça. La maitresse nous lit des histoires, et je me dis que les histoires, les mots, ce sera ma place. Mais la littérature viendra bien plus tard.
Parce que je suis née dans un monde où elle n'avait pas de place, on n'y était pas hostile, mais on avait autre choses à faire, on avait un autre mode de vie.
2001, votre premier titre « Le soir du chien ». Depuis, vous publiez tous les ans, que ce soit un roman ou un recueil de nouvelles. Voyez-vous une différence de travail lorsque vous travaillez sur un roman ou une nouvelle ?
Vous savez, moi je ne choisis pas grand-chose ! D'abord, quand je commence à écrire, je ne dis pas « j'ouvre un livre », je dis « j'ouvre un chantier ». Parfois, j'imagine écrire un recueil de nouvelles et puis au final cela devient un roman.
C'est le cas pour « Les pays » publié en 2012. Donc, j'ouvre un chantier textuel et au fur et à mesure je me rends compte si le texte va devenir roman ou nouvelle.
Y-a-t-il un fil rouge dans vos écrits, y-a-t-il un style Marie-Hélène Lafon ?
Mon fil rouge, c'est la langue, le travail de la langue, la passion de la langue, le mot à mot, la virgule, le point virgule, le travail du matériau verbale, c'est ça mon fil rouge, il n'y en a pas d'autres.
Comment expliquez-vous l'acquisition d'un public fidèle qui attend la sortie de vos ouvrages ?
Je ne l'explique pas, je dis que c'est un mince et tenace miracle, et la seule chose qui me permet d'explique cet état de fait c'est le travail. Ce que j'appelle le travail de terrain, parce que depuis 2001 je vais rencontrer le lecteur et j'aime ça.
Votre actualité Marie-Hélène Lafon, c'est « Joseph » chez Buchet-Chastel.

Philippe Chauveau :
Bonjour Marie-Hélène Lafon, « Joseph », c'est votre actualité aux éditions Buchet-Chastel. J'ai lu dans une interview que vous disiez « j'écris comme on trace un sillon, comme on laboure ». Pourquoi choisissez-vous ces mots quand vous parlez de votre écriture ?

Marie-Hélène Lafon :
Je ne les choisis pas vraiment. Je dis toujours que j'ai la métaphore agricole. En fait, j'applique au travail d'écriture les méthodes forcenées et même le langage qui me viennent de mes origines agricole et même paysannes.

Philippe Chauveau :
Parlons un peu de vos origines. Vous êtes née en Auvergne, une région que vous avez quittée puisque vous travaillez aujourd'hui en région parisienne, mais une région qui vous tient à cœur, comment expliquez-vous cet attachement ?

Marie-Hélène Lafon :
Vous avez dit « qui me tient à cœur », mais en vous entendant je pensais « qui me tient à corps ». Je veux dire par là, que le hasard de ma naissance, placé dans le Cantal, dans un pays perdu à 1000 mètres d'altitude.
Un endroit dont j'ai perçu très tôt qu'il était rare et singulier, pas parce que j'avais un don mais parce qu'autour de moi on disait que quelque chose allait s'arrêter. Les adultes disaient « on est les derniers ». J'en ai conçu très vite un attachement pour tout ce qui est menacé.

Philippe Chauveau :
Pays perdu, paysage rare et singulier… Comment l'écriture et la littérature font-elle leur apparition dans votre vie ?

Marie-Hélène Lafon :
Par l'école. Je rentre au CP, parce qu'il n'y a pas d'école maternelle, et ça commence comme ça. La maitresse nous lit des histoires, et je me dis que les histoires, les mots, ce sera ma place. Mais la littérature viendra bien plus tard.
Parce que je suis née dans un monde où elle n'avait pas de place, on n'y était pas hostile, mais on avait autre choses à faire, on avait un autre mode de vie.

Philippe Chauveau:
2001, votre premier titre « Le soir du chien ». Depuis, vous publiez tous les ans, que ce soit un roman ou un recueil de nouvelles. Voyez-vous une différence de travail lorsque vous travaillez sur un roman ou une nouvelle ?

Marie-Hélène Lafon :
Vous savez, moi je ne choisis pas grand-chose ! D'abord, quand je commence à écrire, je ne dis pas « j'ouvre un livre », je dis « j'ouvre un chantier ». Parfois, j'imagine écrire un recueil de nouvelles et puis au final cela devient un roman.
C'est le cas pour « Les pays » publié en 2012. Donc, j'ouvre un chantier textuel et au fur et à mesure je me rends compte si le texte va devenir roman ou nouvelle.

Philippe Chauveau :
Y-a-t-il un fil rouge dans vos écrits, y-a-t-il un style Marie-Hélène Lafon ?


Marie-Hélène Lafon :
Mon fil rouge, c'est la langue, le travail de la langue, la passion de la langue, le mot à mot, la virgule, le point virgule, le travail du matériau verbale, c'est ça mon fil rouge, il n'y en a pas d'autres.

Philippe Chauveau :
Comment expliquez-vous l'acquisition d'un public fidèle qui attend la sortie de vos ouvrages ?

Marie-Hélène Lafon :
Je ne l'explique pas, je dis que c'est un mince et tenace miracle, et la seule chose qui me permet d'explique cet état de fait c'est le travail. Ce que j'appelle le travail de terrain, parce que depuis 2001 je vais rencontrer le lecteur et j'aime ça.

Philippe Chauveau :
Votre actualité Marie-Hélène Lafon, c'est « Joseph » chez Buchet-Chastel.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Marie-Hélène Lafon fait partie de ces auteurs discrets qui sans bruit, font leur chemin, loin de toute médiatisation outrancière. De son enfance auvergnate, elle a gardé le goût de la discrétion, de la patience, de l'observation. Professeur de lettres, elle publie son premier roman en 2001 »Le soir du chien » qui reçoit le Prix Renaudot des lycéens. Dans la dizaine de romans et de nouvelles qu'elle a déjà publiés, elle raconte un monde paysan qui n'en finit pas de mourir. Ses personnages sont toujours arides, avares de...Les sources de Marie-Hélène Lafon - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Marie-Hélène Lafon, « Joseph », c'est votre actualité aux éditions Buchet-Chastel. J'ai lu dans une interview que vous disiez « j'écris comme on trace un sillon, comme on laboure ». Pourquoi choisissez-vous ces mots quand vous parlez de votre écriture ?Marie-Hélène Lafon :Je ne les choisis pas vraiment. Je dis toujours que j'ai la métaphore agricole. En fait, j'applique au travail d'écriture les méthodes forcenées et même le langage qui me viennent de mes origines agricole et même...Les sources de Marie-Hélène Lafon - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Dans ce nouveau titre Marie-Hélène Lafon, vous avez choisi un prénom qui n'est peut-être pas anodin, nous verrons, Joseph. Présentons rapidement ce personnage. Joseph a une soixantaine d'année, il travaille dans une ferme dans le Cantal.Joseph est un taiseux, il parle peu mais observe. D'où vient-il ce personnage de Joseph ? Pourquoi avoir eu envie de raconter son histoire ?Marie-Hélène Lafon :Joseph vient de deux sources, une source très très ancienne. Il est composé comme tous mes personnages et tous...Les sources de Marie-Hélène Lafon - Le livre - Suite
    Librairie "Entre les lignes"38 rue de la République 60100 CreilLibraire : Anne Lesobre Joseph c'est un très beau portrait d'homme, elle n'avait jamais abordé quelque chose d'aussi intime, ce livre pose des questions, fait réfléchir. Et puis il y a aussi une écriture, on ne peut pas parler de Marie-Hélène Lafon sans parler de sa force d'écriture.C'est un livre qui n'est pas très épais, donc qui se lit vite, mais on ralentit la lecture pour pas le finir trop vite justement et Marie-Hélène Lafon c'est un auteur dont on attend...Les sources de Marie-Hélène Lafon - L'avis du libraire - Suite