Jean-Luc Seigle

Jean-Luc Seigle

Je vous écris dans le noir

Portrait 5'10

Bonjour Jean-Luc Seigle, votre actualité aux éditions Flammarion « Je vous écris dans le noir ». C'est votre cinquième romans mais on vous connaît aussi en tant que dramaturge et scénariste. Si vous deviez vous définir, que diriez-vous ?
Je me plais à dire que je suis un auteur du XIX ème siècle .
Vous ne faites pas votre âge!
C'est ça qui est intéressant justement, dans le sens où je m'intéresse à plusieurs formes de l'écriture. Je pense que si Balzac ou Flaubert vivaient aujourd'hui ils écriraient des scénarios, c'est sûr et certain. Il y avait cette volonté au XIX ème d'explorer toutes les formes d'écritures.
Et je trouve qu'aujourd'hui on est tous un peu cloisonné.
Vous le sentez ce cloisonnement ? Vous avez eu à pâtir du fait d'explorer différentes formes d'écritures ?
Non, on ne me l'a pas reproché, mais je pense que c'est parce que je l'ai toujours posé en avant. Vous savez, si vous êtes un peu honteux de quoi que ce soit dans la vie, les autres vous attraperont à cet endroit-là. Si vous affirmez les choses, personne ne viendra vous chercher des noises.
Que ce soit pour le roman ou le scénario, qu'est-ce qui vous donne cette envie, ce goût d'écrire ?
J'ai l'impression que j'ai toujours fait ça… D'abord, je viens d'une histoire personnelle très complexe, j'ai été élevé par mes grands-parents qui étaient communistes, donc qui avaient un sens aiguë de la culture, c'était une maison dans laquelle on lisait.
J'ai donc grandi dans un milieu ouvrier et rural en Auvergne. Je ne sais pas quand ça a commencé, j'ai l'impression que tout me destinait à ça, et que je n'avais pas d'autre issue, car au fond, de ma vie je n'ai fait qu'écrire.
Vous évoquez la littérature du XIX ème, celle du XX ème, y a-t-il des auteurs emblématiques qui, peut-être, vous ont construit ?
Oui ! D'abord il y a Balzac. Ensuite, l'auteur qui m'a le plus fait comprendre l'importance du style, c'est Péguy. Puis, il y a un événement majeur pour moi qui a été la venue des femmes dans la littérature, j'ai lu beaucoup Duras, Lispector ou Nathalie Sarraute.
C'est justement parce que vous aviez besoin de vous nourrir de l'écriture des autres que le romancier arrive plus tard que le scénariste ?
Oui sûrement ! Il n'y a pas d'écrivains qui ne lisent pas, les deux sont liés et pour moi, tant que cette nourriture faite par la lecture n'a pas été totalement accomplie, ou que je n'ai pas eu l'impression d'avoir tout assimilé de ce qu'il fallait avoir assimilé pour prétendre écrire.
Je ne pouvais pas écrire un roman, c'était impossible.
Lorsque vous écrivez « En vieillissant les hommes pleurent » ou « Je vous écris dans le noir » où il est beaucoup question de relations familiales, vous livrez-vous davantage que dans l'écriture d'un scénario ?
Oui, parce que j'ai un problème avec la question de l'autobiographie. Si je suis honnête, au fond, ce qui m'a fait venir à l'écriture c'était ça, écrire mon histoire. Et je n'y suis jamais arrivé, j'ai été cherché plus loin.
Et même si ces romans ne sont pas autobiographiques, j'ai l'impression de dire des choses de moi.
Mais alors, pour vous est-ce plus compliqué d'être romancier que dramaturge ou scénariste ?
Oui, c'est plus difficile et c'est parce que c'est difficile que ça m'intéresse ! Ce serait facile je ne suis pas sûr que j'écrirais encore longtemps…
Votre actualité Jean-Luc Seigle « Je vous écris dans le noir » chez Flammarion.

Philippe Chauveau :
Bonjour Jean-Luc Seigle, votre actualité aux éditions Flammarion « Je vous écris dans le noir ». C'est votre cinquième romans mais on vous connaît aussi en tant que dramaturge et scénariste. Si vous deviez vous définir, que diriez-vous ?

Jean-Luc Seigle :
Je me plais à dire que je suis un auteur du XIX ème siècle .

Philippe Chauveau :
Vous ne faites pas votre âge!

Jean-Luc Seigle :
C'est ça qui est intéressant justement, dans le sens où je m'intéresse à plusieurs formes de l'écriture. Je pense que si Balzac ou Flaubert vivaient aujourd'hui ils écriraient des scénarios, c'est sûr et certain. Il y avait cette volonté au XIX ème d'explorer toutes les formes d'écritures.
Et je trouve qu'aujourd'hui on est tous un peu cloisonné.

Philippe Chauveau :
Vous le sentez ce cloisonnement ? Vous avez eu à pâtir du fait d'explorer différentes formes d'écritures ?

Jean-Luc Seigle :
Non, on ne me l'a pas reproché, mais je pense que c'est parce que je l'ai toujours posé en avant. Vous savez, si vous êtes un peu honteux de quoi que ce soit dans la vie, les autres vous attraperont à cet endroit-là. Si vous affirmez les choses, personne ne viendra vous chercher des noises.

Philippe Chauveau :
Que ce soit pour le roman ou le scénario, qu'est-ce qui vous donne cette envie, ce goût d'écrire ?

Jean-Luc Seigle :
J'ai l'impression que j'ai toujours fait ça… D'abord, je viens d'une histoire personnelle très complexe, j'ai été élevé par mes grands-parents qui étaient communistes, donc qui avaient un sens aiguë de la culture, c'était une maison dans laquelle on lisait.
J'ai donc grandi dans un milieu ouvrier et rural en Auvergne. Je ne sais pas quand ça a commencé, j'ai l'impression que tout me destinait à ça, et que je n'avais pas d'autre issue, car au fond, de ma vie je n'ai fait qu'écrire.

Philippe Chauveau :
Vous évoquez la littérature du XIX ème, celle du XX ème, y a-t-il des auteurs emblématiques qui, peut-être, vous ont construit ?

Jean-Luc Seigle :
Oui ! D'abord il y a Balzac. Ensuite, l'auteur qui m'a le plus fait comprendre l'importance du style, c'est Péguy. Puis, il y a un événement majeur pour moi qui a été la venue des femmes dans la littérature, j'ai lu beaucoup Duras, Lispector ou Nathalie Sarraute.

Philippe Chauveau :
C'est justement parce que vous aviez besoin de vous nourrir de l'écriture des autres que le romancier arrive plus tard que le scénariste ?

Jean-Luc Seigle :
Oui sûrement ! Il n'y a pas d'écrivains qui ne lisent pas, les deux sont liés et pour moi, tant que cette nourriture faite par la lecture n'a pas été totalement accomplie, ou que je n'ai pas eu l'impression d'avoir tout assimilé de ce qu'il fallait avoir assimilé pour prétendre écrire.
Je ne pouvais pas écrire un roman, c'était impossible.

Philippe Chauveau :
Lorsque vous écrivez « En vieillissant les hommes pleurent » ou « Je vous écris dans le noir » où il est beaucoup question de relations familiales, vous livrez-vous davantage que dans l'écriture d'un scénario ?

Jean-Luc Seigle :
Oui, parce que j'ai un problème avec la question de l'autobiographie. Si je suis honnête, au fond, ce qui m'a fait venir à l'écriture c'était ça, écrire mon histoire. Et je n'y suis jamais arrivé, j'ai été cherché plus loin.
Et même si ces romans ne sont pas autobiographiques, j'ai l'impression de dire des choses de moi.

Philippe Chauveau :
Mais alors, pour vous est-ce plus compliqué d'être romancier que dramaturge ou scénariste ?

Jean Luc Seigle :
Oui, c'est plus difficile et c'est parce que c'est difficile que ça m'intéresse ! Ce serait facile je ne suis pas sûr que j'écrirais encore longtemps…

Philippe Chauveau :
Votre actualité Jean-Luc Seigle « Je vous écris dans le noir » chez Flammarion.

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  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Vous souvenez-vous de cette sombre histoire de Pauline Dubuisson, cette jeune femme qui en 1950, tua son fiancé d'un coup de revolver ? Ce crime passionnel inspira à Henri-Georges Clouzot le film « La vérité » avec Brigitte Bardot dans le rôle principal.Mais qui était-elle cette Pauline Dubuisson, quelles furent ses motivations, pourquoi a-t-elle été vilipendée, jetée dans la boue, au point de mettre fin à ses jours des années plus tard ?S'emparant de ce personnage et de cette histoire, Jean-Luc Seigle publie chez...Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau :Dans votre cinquième roman Jean-Luc Seigle « Je vous écris dans le noir », vous vous emparez d'un personnage qui a été sous les feux de l'actualité à la fin des années 40, c'est Pauline Dubuisson. Je me permets de brièvement rappeler les faits. Pauline Dubuisson a une vingtaine d'années, elle tue son fiancé d'un coup de revolver. C'est la vindicte populaire, tout le monde s'empare de son histoire. Henry-George Clouzot fait un film « La vérité » avec Brigitte Bardot. Pauline est emprisonnée, à...Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle - Le livre - Suite
    Didier CoviauxLe comptoir des mots239 rue des Pyrénées75020 ParisFrance01 47 97 65 40J'ai beaucoup aimé le roman de Jean-Luc Seigle, déjà c'est une découverte, j'ai découvert son écriture qui est vraiment magnifique et sensible. Et puis j'ai aimé ce livre parce que j'ai appris beaucoup de choses sur une période que je n'ai pas connue.Sur un personnage qui a vraiment existé et qui a inspiré le film « La vérité » de Cluzot, que j'avais vu et je n'avais pas du tout compris qu'il s'agissais de Pauline Dubuisson,...Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle - L'avis du libraire - Suite