Comme moi, vous aimez lire et vous aimez la bonne cuisine. Comme moi, vous ne pouvez qu'apprécier le travail de Michèle Barrière. Et si vous ne la connaissez pas encore, allez-y, l'essayer, c'est l'adopter. Depuis 2006, Michèle Barrière régale ses lecteurs avec ses polars historiques bien ficelés dans lesquels elle distille habilement ses connaissances gastronomiques. Car Michèle Barrière est avant tout historienne de l'alimentation et elle connait sur le bout des doigts l'évolution de la cuisine et des habitudes alimentaires au...
Du 28 au 29 Mai 2016 de Michèle Barrière - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Michèle Barrière. Vous êtes doublement présente en libraire actuellement, avec Quentin du Mesnil, votre héros, que l'on retrouve dans « Innocent breuvage » chez Lattès et puis cet autre livre aux éditions Les arène, « La France à table ». Mais avant de parler de tout cela, j'aimerais que l'on fasse connaissance, même si les lecteurs vous connaissent depuis 2006. J'ai l'impression que vous avez réussi à concilier deux passions : l'écriture et votre goût pour la cuisine et l'histoire de...
Du 28 au 29 Mai 2016 de Michèle Barrière - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Michèle Barrière, nous avions fait connaissance avec vous en librairie en 2006, avec le premier tome de la saga des Savoisy. Les Savoisy, c'était une famille que l'on suivait de siècle en siècle, de génération en génération, ils étaient tous confrontés à des intrigues dans le milieu de la cuisine. Et puis maintenant c'est Quentin du Mesnil, avec sa quatrième aventure. L'histoire se passe à la Renaissance, Quentin du Mesnil est le maitre d'hôtel de François 1er. Pourquoi avoir choisi cette période et...
Du 28 au 29 Mai 2016 de Michèle Barrière - Livre - Suite
« C'est nous qui l'avons découverte, il y a une dizaine d'année, et je suis un inconditionnel de Michèle Barrière parce qu'elle allie le côté suspense et la gastronomie. C'est une des rares à faire des polars savoureux. Les points fort du roman c'est justement cette alliance avec la gastronomie, c'est à dire qu'elle vous donne des recettes de cuisine à la fin du roman. Et puis c'est une spécialiste du polar, elle a ce côté absolument fin, délicat et cet aspect historique, qui fait qu'à la fin du roman on en sait plus.Ce...
Du 28 au 29 Mai 2016 de Michèle Barrière - L'avis du libraire - Suite
Michèle Barrière
Innocent breuvage
Présentation 2'12Comme moi, vous aimez lire et vous aimez la bonne cuisine. Comme moi, vous ne pouvez qu'apprécier le travail de Michèle Barrière. Et si vous ne la connaissez pas encore, allez-y, l'essayer, c'est l'adopter. Depuis 2006, Michèle Barrière régale ses lecteurs avec ses polars historiques bien ficelés dans lesquels elle distille habilement ses connaissances gastronomiques. Car Michèle Barrière est avant tout historienne de l'alimentation et elle connait sur le bout des doigts l'évolution de la cuisine et des habitudes alimentaires au fil des siècles. Elle collabore régulièrement à des projets de valorisation de la gastronomie et on lui doit des documentaires TV sur ce sujet. Mais avec l'écriture, Michèle Barrière a su concilier deux passions.?Après une première série d'enquêtes en huit volumes avec la saga des Savoisy, qui parcouraient l'histoire de générations en générations, Michèle Barrière a imaginé le personnage de Quentin du Mesnil, maître d'hôtel de François Ier qui de livre en livre doit veiller sur le roi de France, tant sur sa personne que sur les mets qui lui sont présentés. Et c'est là tout le charme des livres de Michèle Barrière. Les intrigues sont bien menées, l'écriture est fluide, agréable, historiquement, c'est irréprochable et surtout, à chaque page, le lecteur apprend mille petits détails des mœurs et des coutumes alimentaires d'autrefois. Et, cerise sur le gâteau, en fin de roman, l'auteur délivre quelques recettes anciennes qu'elle a habilement remises au goût du jour.
Voilà donc le nouveau roman de Michèle Barrière « Innocent breuvage » dans lequel notre héros, Quentin du Mesnil, est confronté à la mort du jeune dauphin de France. François Ier est persuadé que son fils a été empoisonné. Qu'en est-il ?
L'autre actualité de Michèle Barrière, c'est aussi ce livre formidable qui raconte l'évolution de la cuisine en France de 1870 à nos jours avec des documents, des facs-similés, des photos. Un album plein d'originalité et d'humour, à l'image de ce chef qui orne la couverture. Un livre qui raconte la grande épopée de la cuisine française et qui donne l'eau à la bouche.
« Innocent breuvage » est publié chez Lattès et « La France à table » est publié aux Arènes
Michèle Barrière
Innocent breuvage
Portrait 6'09Philippe Chauveau :
Bonjour Michèle Barrière. Vous êtes doublement présente en libraire actuellement, avec Quentin du Mesnil, votre héros, que l'on retrouve dans « Innocent breuvage » chez Lattès et puis cet autre livre aux éditions Les arène, « La France à table ». Mais avant de parler de tout cela, j'aimerais que l'on fasse connaissance, même si les lecteurs vous connaissent depuis 2006. J'ai l'impression que vous avez réussi à concilier deux passions : l'écriture et votre goût pour la cuisine et l'histoire de l'alimentation ?
Michèle Barrière :
Oui, c'est ça et c'est surtout l'Histoire et la cuisine, parce qu'à l'origine, je suis historienne de l'alimentation et c'est vrai que c'est un sujet passionnant. Je me suis dit que je devais faire connaître à un plus vaste public, à la fois, tous ces cuisiniers qui ont formé notre goût, du XIII ème, du XIVème siècle, mais sous une forme un petit peu sympathique. Et ce moyen a été pour moi le roman et l'écriture.
Philippe Chauveau :
Et vous avez choisi plus spécifiquement l'écriture de polar, vos intrigues sont toujours liées à un meurtre, à un crime ou à une mort en tout cas.
Michèle Barrière :
Oui parce que le meurtre fait bouger les choses et c'est vrai que je suis une grande lectrice de polar. Parce qu'à chaque fois on découvre un milieu, un pays car ce sont des descriptions très réalistes d'une société à un moment donné. Me concernant, peut-être qu'il vaudrait mieux dire « aventure », même si ce terme a disparu de notre catalogue, c'est peut-être trop populaire...
Parce que concernant le terme « polar », on ne peut pas dire que la police au XIVème siècle soit particulièrement efficace !
Philippe Chauveau :
Alors avant de parler de vos romans, « historienne de l'alimentation », ça veut dire quoi ? Quel est précisément votre activité et surtout pourquoi avez-vous été amenée à vous intéresser à l'histoire de l'alimentation ?
Michèle Barrière :
C'est une discipline universitaire qui n'est pas si vielle que cela, puisque c'est Jean-Louis Flandrin, professeur d'université qui a été le premier à s'intéresser à ce qu'il y avait véritablement dans l'assiette et non pas à l'alimentation qui touchait les disettes, les famines, les nombres de morts. Il s'intéressait vraiment aux livres de cuisine, les manières de manger et ça, c'était dans les années 1970. J'ai eu la chance de participer à un de ses cours, et pour moi c'était génial parce que j'avais l'impression de rentrer dans la vraie Histoire, de savoir comment les gens se comportaient et comme ils sentaient.
Philippe Chauveau :
Est-ce qu'il y a quand même des points communs entre la cuisine du Moyen-âge et celle d'aujourd'hui, en France et dans d'autres pays.
Michèle Barrière :
Curieusement oui ! Et vous faites bien de prendre l'exemple du Moyen-âge, parce qu'on croit que c'est une cuisine lourde, avec cette histoire du bœuf qui rôtit dans la cheminée. Déjà, à l'époque on ne mangeait pas son outil de travail et le bœuf est un outil de travail. Mais c'était une cuisine qui au contraire était très légère, qui privilégiait les goûts acides, le sucré-salé et donc des saveurs qui sont presque exotiques, qui relèvent plus de la cuisine asiatique ou du Moyen-Orient.
Philippe Chauveau :
Une question encore Michèle Barrière, quel regard portez-vous et comment analysez-vous l'évolution de la cuisine ?
Michèle Barrière :
Ce que je trouve fabuleux c'est l'accès aux produits les plus incroyables et les plus lointains, quand on voit toute la gamme d'agrumes disponible ou toutes les épices, je trouve cela magnifique. Après, mon grand souci, ce n'est pas sur la créativité mais sur la qualité des produits. L'agro-industrie, les pesticides, toutes ces choses abominables, qui me rendent malade rien que d'y penser , parce qu'on parle de la survie de notre planète. Je suis aussi attentive à la biodiversité, parce que quand vous n'aurez plus que deux variétés de pommes au lieu des 500 qui existent, pour moi la diversité dans l'assiette, c'est aussi la diversité dans la tête et donc, si l'on tue l'une on va tuer l'autre et donc je suis très attentive à ces problèmes-là.
Philippe Chauveau :
Double actualité en ce qui vous concerne Michèle Barrière. Il y a donc Quentin du Mesnil que l'on retrouve dans « Innocent breuvage » chez JC Lattès et cet autre livre aux éditions Les arènes, « La France à table ».
Michèle Barrière
Innocent breuvage
Livre 6'47Philippe Chauveau :
Michèle Barrière, nous avions fait connaissance avec vous en librairie en 2006, avec le premier tome de la saga des Savoisy. Les Savoisy, c'était une famille que l'on suivait de siècle en siècle, de génération en génération, ils étaient tous confrontés à des intrigues dans le milieu de la cuisine. Et puis maintenant c'est Quentin du Mesnil, avec sa quatrième aventure. L'histoire se passe à la Renaissance, Quentin du Mesnil est le maitre d'hôtel de François 1er. Pourquoi avoir choisi cette période et créé ce personnage de Quentin du Mesnil ?
Michèle Barrière :
Il y a plusieurs raisons. Je voulais essayer un personnage récurrent, contrairement à la saga des Savoisy. Donc là de voir un personnage évoluer ce n'était pas forcément facile mais intéressant. Et puis à titre personnel je trouve cette période de la Renaissance exceptionnelle sur le plan historique, sur le plan culinaire. François 1er, qui est l'un de nos rois les plus fêtés, personne ne s'y intéressait sur le plan romanesque, donc je me suis mise dans l'idée de le mettre en scène. Ce sont ces éléments-là qui m'ont amenée à créer ce personnage de Quentin du Mesnil, maitre d'hôtel, en sachant que maitre d'hôtel à l'époque ne veut dire maitre de maison ; il organise à la fois les plaisirs du roi, la table et il est très proche du roi.
Philippe Chauveau :
C'est ce qu'on avait découvert dans les premiers tomes, et l'amitié entre Quentin du Mesnil et le roi on va la retrouver dans « Innocent breuvage » même si cette amitié va être mise à rude épreuve. Dans cette nouvelle aventure de Quentin du Mesnil, nous sommes en 1536, François 1er est parti guerroyer contre son grand ennemi Charles Quint et le dauphin, qui s'appelle François aussi, meurt subitement. On suppose un empoisonnement, et on se dit que ce pourrait être un coup tordu de Charles Quint, sachant qu'à l'époque l'empoisonnement est la pire des trahisons. Voici le point de départ de l'intrigue, alors pourquoi avoir choisi cet empoisonnement du dauphin ?
Michèle Barrière :
C'était du pain béni, une mort douteuse, un accusé tout trouvé, c'est à dire l'échanson du dauphin, celui qui lui servait à boire, qui est italien, donc qui dit italien, dit effectivement poison, en plus on s'aperçoit que sa famille à servi Charles Quint, donc le coupable idéal.
Philippe Chauveau :
Votre intrigue permet aussi à Quentin du Mesnil de croiser Rabelais, parce que vous aimez faire côtoyer vos personnages fictifs à des personnages historiques.
Michèle Barrière :
Absolument, et ce n'est pas toujours évident ! Je peux vous dire que j'ai tourné longtemps autour de Rabelais, en lisant, relisant tous ses ouvrages. Parce que la difficulté est de s'approprier un personnage mythique comme Rabelais pour en faire un personnage de roman. J'ai trouvé le biais, puisque Quentin du Mesnil va chercher à défendre son ami accusé et pour démonter l'accusation il lui faut un médecin, et on lui indique le meilleur qui n'est autre que Rabelais.
Philippe Chauveau :
Comme ça le décor est planté, Quentin du Mesnil va mener l'enquête, son amitié avec François 1er va-t-elle résister ? Va-t-il réussir à sauver son ami, l'échanson du dauphin, vous saurez tout cela dans « Innocent breuvage ». Mais j'aimerai que l'on parle aussi de votre autre actualité qui n'a rien à voir, « La France à table » de 1870 à nos jours, et c'est ce qu'on appelle un beau livre. Ce que j'ai aimé c'est qu'on apprend plein de petits détails sur la cuisine et puis il y a des documents, une iconographie. D'où est venue l'idée de ce livre ?
Michèle Barrière :
Ce livre fait partie d'une collection extraordinaire aux éditions Les Arènes qui présente pour moi le gros intérêt de montrer un sujet à travers des témoignages d'époque, que ce soit des textes ou des images, ce qui permet d'être au cœur du sujet.
Philippe Chauveau :
C'est aussi l'Histoire de France que vous présentez, parce que la cuisine est liée à nos évènements historiques.
Michèle Barrière :
Tout à fait, que ce soit des évènements comme la guerre de 14-18 mais aussi l'industrialisation et toutes ces découvertes incroyable. En 1873 on continuait à faire la cuisine dans la cheminée sur la braise et puis cent ans après apparaît le micro-onde donc vous avez un monde entre les deux. Et même jusque dans les années 50,60, on n'avait pas de réfrigérateur, on faisait ses courses au jour le jour. Donc c'est assez extraordinaire de se replonger dans toute cette évolution.
Philippe Chauveau :
Merci Michèle Barrière de nous faire partager votre passion. Double actualité vous concernant avec ce livre « La France à table » aux éditions Les arènes, et puis ce polar, cette aventure au cœur de la Renaissance avec Quentin du Mesnil le maitre d'hôtel de François 1er, « Innocent breuvage » chez JC Lattès.
Michèle Barrière
Innocent breuvage
L'avis du libraire 1'44« C'est nous qui l'avons découverte, il y a une dizaine d'année, et je suis un inconditionnel de Michèle Barrière parce qu'elle allie le côté suspense et la gastronomie. C'est une des rares à faire des polars savoureux. Les points fort du roman c'est justement cette alliance avec la gastronomie, c'est à dire qu'elle vous donne des recettes de cuisine à la fin du roman. Et puis c'est une spécialiste du polar, elle a ce côté absolument fin, délicat et cet aspect historique, qui fait qu'à la fin du roman on en sait plus.
Ce roman se destine à tout le monde, aussi bien les lecteur de Stephen King que ceux qui aiment la cuisine. Les lecteurs qui en ont marre des polars gores avec du sang gratuitement, nous on le vend à tous les publics. C'est un des polars qui se vend le plus, elle a un lectorat fidèle un peu comme Giebel et Thilliez. Moi je le donne à lire parce que je trouve que ça détend, c'est intelligent et puis dans l'époque un peu douloureuse qu'on vit, ça nous fait évader un petit peu intelligemment ».