En 2019, Olivier Dorchamps nous avait bouleversés avec son premier roman, « Ceux que je suis », l’histoire du jeune Marwan, parfaitement intégré à sa vie française mais chargé d’accompagner la dépouille de son père jusqu’au Maroc. Le livre avait connu un beau succès critique, intégrant plusieurs prix littéraires et recommandé par les libraires.
Trois ans après, voici le nouveau roman d’Olivier Dorchamps, « Fuit l’Eden ». D’origine franco-britannique, on ne s’étonnera pas que l’auteur ait choisi de...
Fuir l'Eden d'Olivier Dorchamps - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Olivier Dorchamps.
Olivier Dorchamps : Bonjour.
Philippe Chauveau :Vous êtes dans l'actualité avec ce qui est votre deuxième roman. Fuir l'Éden. C'est aux éditions Finitude. On vous avait découvert à l'automne 2019 pour la sortie de votre premier titre, Ceux que je suis, qui avait été un très beau succès de librairie, succès auprès des critiques, livre primé à plusieurs reprises. Mais il y a eu un autre Olivier Dorchamps avant, puisque finalement l'écriture fait partie de votre vie mais vous avez...
Fuir l'Eden d'Olivier Dorchamps - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Fuir l'Eden, c'est donc votre actualité, votre deuxième roman Olivier Dorchamps avec cette couverture et cet immeuble, ce fameux immeuble Éden. Je rappelle que vous êtes d'origine franco britannique, ce qui veut dire que vous connaissez bien la Grande-Bretagne et notamment la ville de Londres. Vous avez choisi d'y situer l'action de votre nouveau roman. On va croiser Adam. Adam il a 17 ans, il vit justement dans cet immeuble. Adam il a été un peu cabossé par la vie et on va le suivre pendant huit années avec des...
Fuir l'Eden d'Olivier Dorchamps - Livre - Suite
Olivier Dorchamps
Fuir l'Eden
Présentation 00'02'26"En 2019, Olivier Dorchamps nous avait bouleversés avec son premier roman, « Ceux que je suis », l’histoire du jeune Marwan, parfaitement intégré à sa vie française mais chargé d’accompagner la dépouille de son père jusqu’au Maroc. Le livre avait connu un beau succès critique, intégrant plusieurs prix littéraires et recommandé par les libraires.
Trois ans après, voici le nouveau roman d’Olivier Dorchamps, « Fuit l’Eden ». D’origine franco-britannique, on ne s’étonnera pas que l’auteur ait choisi de placer son intrigue à Londres, dans un immeuble de banlieue où se croisent misère, deal et violence. Ici vit Adam, 17 ans avec sa sœur Lauren et leur père, que l’on appellera L’autre tant le fossé s’est creusé entre les enfants et leur géniteur. Lasse des violences de son conjoint, la mère est partie un matin, sans prévenir.
Dans cet univers gris, le destin d’Adam bascule sous les traits d’une jeune femme, Eva, croisée sur un quai de gare. Mais comment apprendre à aimer quand on a connu plus de violence que d’affection. Et surtout, comment retrouver cette fille dont Adam ne sait rien.
Sur huit années, avec des allers-retours dans le temps, nous allons suivre ce gamin déboussolé pourtant bien décidé à prendre son destin en mains. Autour de lui gravite une belle galerie de personnages qui raconte l’amitié et donne chair au roman, comme Kosima, Ben, Amélia ou Claire, cette vieille dame aveugle qui redonne fierté et confiance à ce gamin en mal de repères.
Avec cette histoire intemporelle et universelle, Olivier Dorchamps confirme tout le bien que l’on pensait de lui après son premier roman. On retrouve ici la qualité de son écriture, la sensibilité du sujet, la construction de l’intrigue, la générosité des personnages.
Avec un sujet au départ plutôt plombant, Olivier Dorchamps bat en brèche la fatalité, le pessimisme, la grisaille du quotidien et nous offre un roman lumineux et grave à la fois, où l’émotion vous cueille à chaque page sans pathos. Tiraillé entre l’espoir et l’angoisse, Adam est un personnage que l’on quitte à regret, le laissant vivre sa vie, en paix avec ses souvenirs.
Ce roman est une réussite que je vous recommande particulièrement. C’est un coup de cœur.
« Fuir l’Eden » d’Olivier Dorchamps est paru aux éditions Finitude.
Olivier Dorchamps
Fuir l'Eden
Portrait 00'06'30"Philippe Chauveau :
Bonjour Olivier Dorchamps.
Olivier Dorchamps :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Vous êtes dans l'actualité avec ce qui est votre deuxième roman. Fuir l'Éden. C'est aux éditions Finitude. On vous avait découvert à l'automne 2019 pour la sortie de votre premier titre, Ceux que je suis, qui avait été un très beau succès de librairie, succès auprès des critiques, livre primé à plusieurs reprises. Mais il y a eu un autre Olivier Dorchamps avant, puisque finalement l'écriture fait partie de votre vie mais vous avez été un autre homme avant. Pourquoi avoir eu envie, à un moment donné de votre vie, de devenir romancier ? Qu'est-ce qui déclenche cette envie ?
Olivier Dorchamps :
Sans doute un rêve d'enfance, mais qui n'était jamais concrétisé parce que j'ai fait des études de droit, donc pas du tout littéraire. Et à un moment, la crise de la quarantaine survient et on se dit : "Il faut au moins que je tente d'écrire un roman, mais je l'écris pour moi le premier, ce roman là." Le manuscrit, je l'ai écrit pour satisfaire un besoin, une envie. Et c'est en le faisant lire à une amie que j'ai décidé de l'envoyer à des éditeurs. Et finalement, il a été publié.
Philippe Chauveau :
Avec le succès que l'on sait. Vous parlez de la crise, de la quarantaine, de cette envie de concrétiser peut-être un rêve de gamin, c'est-à-dire ? Avant l'écriture, il vous manquait une corde à votre arc. Vous vous êtes accompli ?
Olivier Dorchamps :
Oui, mais vous savez, tout dans la vie est une question de confiance en soi. Et j'admire toujours les gens qui savent exactement ce qu'ils vont faire de leur vie. Après, je pense qu'ils ont aussi d'autres crises existentielles. Mais quand un pianiste à huit ans a déjà une carrière toute tracée devant lui, je pense que de trouver son don, en fait, c'est une chance dans la vie et moi peut-être que j'avais un don ou en tout cas peut-être un peu plus de talent que d'autres pour l'écriture. Mais je n'avais pas suffisamment confiance en moi pour me le révéler.
Philippe Chauveau :
Vous avez l'impression justement que la concrétisation de ce premier roman vous a donné davantage confiance ? Vous a révélé autre que vous ne pensiez être ?
Olivier Dorchamps :
Oui, et tout était une surprise. À chaque fois que j'avais une interview, j'allais en librairie parler du roman et que les gens revenaient avec des retours très positifs. Pour moi, c'était une petite surprise. À chaque fois, je m'étonnais que ça puisse plaire. Et ce succès, justement, me donne encore plus d'armes pour continuer. Peut-être que j'écrirai un troisième...
Philippe Chauveau :
Et à titre personnel, avez-vous l'impression qu'il y a un lien finalement entre le fait d'avoir exercé une profession dans le droit et ensuite une autre profession dans le monde de l'entreprise ? Et aujourd'hui romancier ? Est-ce que ce sont des choses qui restent dans des cases ou est-ce qu'il y a un fil conducteur dans tout cela ? Est-ce qu'il y a un lien ?
Olivier Dorchamps :
Les mots, je pense, c'est les mots. Et puis les rencontres aussi. Parce que dans mon ancien métier, j'étais avocat. Et puis après, j'ai monté une entreprise. On voit des gens de milieux différents. Si on a un minimum d'empathie, on s'intéresse à leur vie, on leur pose des questions. Quand j'étais chef d'entreprise, j'avais plusieurs employés qui travaillaient pour moi et je ne peux pas dire qu'on était une famille, mais je m'intéressais aussi à leur vie personnelle. Donc de s'intéresser à l'autre, finalement conduit à écrire sur les gens et leurs vrais problèmes.
Philippe Chauveau :
C'est intéressant parce que si je vous écoute, vous nous parlez d'échanges, de contacts, de dialogue. Et en même temps, quand on prend la plume, on est très seul, même si on invente des personnages, si on invente des vies. Là, vous vous mettez entre parenthèses pendant l'écriture ?
Olivier Dorchamps :
Oui, en fait, l'activité d'écrire est très schizophrène parce que pendant six mois, un an, on est seul dans son écriture, mais pas seulement physiquement dans une pièce à écrire, mais même mentalement. Vous savez, vivre avec un écrivain, c'est très difficile parce qu'il y a ces moments, en tout cas avec moi, le matin, je me lève, je suis dans ma bulle et si on me parle, je dis "non mais je suis avec mon personnage, ne me parlez pas" et je pense que l'activité est justement schizophrène parce qu'ensuite, à la promotion, on voit énormément de gens, les lecteurs, les libraires, les journalistes et il faut s'adapter. Il faut arriver à sortir d'un monde pour arriver dans l'autre et ce n'est pas toujours facile.
Philipe Chauveau :
Pour continuer à comprendre un peu ce qui vous a amené à tout cela. Avant d'être écrivain, on est aussi lecteur. Quelles ont été les influences littéraires ? Quels sont les livres que l'on trouve sur votre table de chevet ? Y a-t-il des titres qui vous ont fait grandir ?
Olivier Dorchamps :
Ah oui, forcément. Je pense que c'est assez galvaudé de dire ça, mais Romain Gary a été assez fondamental pour moi parce que j'ai compris avec lui qu'on pouvait écrire sur les émotions dans une langue simple et que plus la langue était simple, plus l'émotion était forte. Et c'est quelque chose que je m'efforce de faire dans mon écriture aussi. Et puis le grand choc littéraire, pour moi, c'est Dostoïevski. Je crois même, peut-être, que les gens vont m'en vouloir de dire ça, mais je pense qu'on ne peut pas être écrivain sans avoir lu Dostoïevski, parce que dès l'instant où on a lu Crime et Châtiment notamment, on se rend compte que la construction du roman est presque plus importante que l'histoire et qu'il faut se focaliser sur un personnage. Et le personnage donne toute l'histoire. Pour moi, ça se lit comme un polar. Les personnages sont extrêmement bien construits. Il y a une vraie architecture de l'écriture et on apprend à écrire en lisant Dostoïevski. Donc, s'il y a un auteur à qui je dois rendre hommage aujourd'hui, c'est Dostoievski.
Philippe Chauveau :
C'est votre deuxième roman. Vous êtes en promotion, vous allez en librairie, vous rencontrez vos lecteurs. Dans quel état d'esprit êtes-vous face à tout cela ? Vous prenez tout ce bonheur qui vous est donné. Vous avez de l'appréhension pour la suite ? Quel est votre ressenti ?
Olivier Dorchamps :
Oui, je prends tout ce qui vient. Comme je vous disais tout à l'heure, comme une surprise, une bonne surprise. Je ne m'attends jamais à rien. Et quand je vais en librairie et que les gens me disent qu'ils ont aimé le livre, et souvent après ils lisent le premier, en deuxième. Parfois, il y en a qui ont lu les deux. Mais je ressens une communication entre les lecteurs et moi à travers les personnages et finalement, c'est le trio parfait en littérature, quand ce que moi j'ai ressenti, parce que tout part d'une émotion dans mon écriture, si cette émotion, à travers mes personnages et le filtre de la vie de mes lecteurs arrive à les toucher, c'est jouissif. C'est plus qu'un pari réussi. C'est une communication au-delà de la communication physique et c'est fabuleux. Je crois qu'il n'y a que la littérature, sans doute la musique aussi, qui peut offrir ça.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Olivier Dorchamps, Fuir l'Éden. C'est aux éditions Finitude.
Olivier Dorchamps
Fuir l'Eden
Livre 00'07'33"Philippe Chauveau :
Fuir l'Eden, c'est donc votre actualité, votre deuxième roman Olivier Dorchamps avec cette couverture et cet immeuble, ce fameux immeuble Éden. Je rappelle que vous êtes d'origine franco britannique, ce qui veut dire que vous connaissez bien la Grande-Bretagne et notamment la ville de Londres. Vous avez choisi d'y situer l'action de votre nouveau roman. On va croiser Adam. Adam il a 17 ans, il vit justement dans cet immeuble. Adam il a été un peu cabossé par la vie et on va le suivre pendant huit années avec des allers retours temporels. Présentez ce personnage, cet adolescent qui rentre doucement dans la vie adulte avec ses fêlures.
Olivier Dorchamps :
Alors, à l'origine, Adam devait être plus âgé. Et pour le premier roman, j'ai eu la chance d'être sélectionné et primé par trois prix de lycéens régionaux et j'ai rencontré les lycéens, et notamment en Seine-Saint-Denis. Et en écoutant les lycéens, je me suis rendu compte qu'il fallait que mon personnage ait dix sept ans, il fallait que je puisse parler de toutes ces problématiques qui surviennent à l'adolescence. Ou en tout cas les plus importantes. Et notamment quand on grandit dans un milieu très défavorisé. Parce que Adam vient d'une famille ou la violence est perpétuelle. Sa mère est battue par son père, il habite dans un quartier, dans un immeuble où la violence est dans tous les recoins. Sa mère est partie quand il avait huit ans. Elle a abandonné lui et sa petite sœur. Et donc il a cet amour sans bornes pour sa sœur, il est très protecteur aussi, et c'est ce qui va lui permettre par un rayonnement intérieur et une protection de sa sœur, c'est ce qui va lui permettre d'avancer dans la vie.
Philippe Chauveau :
C'est vrai qu'il a été cabossé, mais on sent qu'il a cette envie de s'en sortir. Il a envie d'avancer. Si je plante le décor, nous sommes donc dans une banlieue de Londres où il y a cet immeuble baptisé l'Éden. C'est un bâtiment que l'on dit remarquable. En tout cas, pour les architectes, il est remarquable. Mais la vie à l'intérieur ne l'est pas réellement. Il y a la violence. Il y a les dealers. Il y a toute la cruauté du monde. Et puis il y a donc ce gamin qui grandit avec Lauren. Il y a le père, le géniteur qu'on va appeler "l'autre" pendant tout le roman, qui effectivement battait son épouse et la femme a décidé de partir. Un matin, en tout cas, c'est le point de départ de l'histoire. Et puis il y a d'autres personnages qui gravitent autour et qui sont importants. Vous avez fait toute une galerie de portraits, que ce soit Cosima, que ce soit Ben ou Claire. Pourquoi était-ce important qu'il y ait autant de monde qui gravite autour d'Adam ?
Olivier Dorchamps :
Ça, je crois que je suis très influencé par la littérature anglaise qui aime ce foisonnement de personnages. Mais je refuse consciemment d'avoir des personnages fugaces. Pour moi, un personnage qui rentre dans le roman doit avoir une raison d'être. Sinon, il n'a pas à apparaître. Et chacun de ces personnages va prendre Adam par la main dans un aspect de son adolescence. Et chacun de ces personnages va donc l'aider à grandir et l'aider à s'en sortir.
Philippe Chauveau :
Dans la grisaille du quotidien d'Adam, il y a un jour un rayon de soleil. C'est une jeune fille, qui s'appelle Eva, qu'il va croiser sur un quai de gare de façon un peu inopinée. Mais en tout cas, il n'aura de cesse de la retrouver parce qu'il sent bien qu'Eva est une sorte d'échappatoire pour lui. Pourquoi est-ce important de placer ce personnage féminin qui vient illuminer la vie d'Adam ?
Olivier Dorchamps :
Parce qu'à dix sept ans, on tombe amoureux assez facilement. Et il s'étonne lui-même. Et il ne comprend pas très bien ses sentiments. Parce que pour lui, l'amour, ça n'arrive qu'aux autres. Il n'a pas connu d'amour en grandissant, son père battait sa mère. Il le dit à un moment, il dit "Est-ce qu'aimer c'est être violent ?" Et il est surpris des sentiments qui sont en train de naître pour cette jeune fille. Je pense que c'est quand même un roman d'apprentissage et l'amour est tout de même un des thèmes les plus courants dans le roman d'apprentissage, il faut qu'il y ait cet être aimé qui permet de guider la vie.
Philippe Chauveau :
Vous nous parlez de sujets d'actualité : la misère sociale, la violence dans la famille, les violences faites aux femmes. Vous parlez aussi de l'amitié. Comment on se construit une autre famille. Les thèmes étaient déjà bien définis dans votre tête lorsque vous avez commencé l'histoire d'Adam ? Ou est-ce qu'au fil de l'écriture, il y a certains sujets, certains points qui sont arrivés ?
Olivier Dorchamps :
Je pense que la souffrance génère toujours une forme de beauté, surtout quand on s'en sort, parce que l'espoir est toujours au bout de la souffrance.
Et le roman, j'aurais pu choisir de le traiter en ne parlant que des problématiques de banlieue. Mais je me suis dit, c'est tellement galvaudé, tout le monde l'a déjà fait. Je voulais montrer que cette jeunesse qui souffre, elle a aussi des portes de sortie. Et c'est ça le message, si tant est qu'il y en ait un, du livre, c'est que même dans les situations les plus inextricables, il y a toujours un peu de lumière au bout du tunnel. Je veux que le roman soit rayonnant et solaire.
Philippe Chauveau :
Justement, un mot sur ce personnage de Claire qui est un personnage solaire. C'est le lien intergénérationnel parce que Claire est une vieille dame qui a aussi connu son lot de souffrances. Elle est aveugle et elle demande donc à Adam d'être son lecteur. Et grâce à elle, Adam va découvrir un monde qu'il ne soupçonnait pas jusqu'à présent : celui de la littérature. C'était une sorte d'hommage, là aussi, à ce que le livre peut apporter dans une vie ?
Olivier Dorchamps :
Oui, c'est un peu une tarte à la crème. Mais justement, je voulais que ça lui donne des armes, mais pas non plus dire "Grâce à la lecture, vous vous en sortirez, la littérature a toutes les clés". Non, la littérature n'a pas toutes les clés. La vie, finalement, vous procure les clés et la littérature en est une. Ce personnage me touche beaucoup parce que comme vous avez dit, elle a eu son lot de souffrances. Et plutôt que de dire à Adam "mais vas-y, redresse toi, tu vas t'en sortir, fais un effort". Elle sent bien qu'il est meurtri. Et elle va lui donner une chance en disant "Ecoute, tu dis comme un pied. Mais finalement, tu as beaucoup d'humour. Donc moi, c'est ça dont j'ai besoin". Elle a besoin de la vie d'Adam et il en regorge. Et Adam a besoin du calme de Claire et du fait qu'elle est quand même assez posée et qu'elle va lui montrer qu'une tragédie peut-être un point de départ et pas forcément un point final.
Philippe Chauveau :
On arrive à la dernière page avec beaucoup de tristesse parce qu'on est obligé de quitter ces personnages auxquels on s'est énormément attaché. Que deviennent-ils, vos amis de papier, une fois que vous avez mis le point final ? Où est-il Adam aujourd'hui ?
Olivier Dorchamps :
Avec vous, avec chaque lecteur et chaque lectrice. Le point final, c'est un soulagement dans l'écriture. C'est aussi un peu une déchirure. Mais vous savez, le point final, c'est toujours le début d'un autre chapitre, d'un autre livre. Donc j'ai laissé Adam continuer à vivre. Je laisse au lecteur et à la lectrice le choix de son avenir. Je ne dis pas comment ça se termine et je pense que c'est toujours plus intéressant d'avoir une fin ouverte et là, elle est très ouverte.
Philippe Chauveau :
Ce livre est une véritable réussite avec ce personnage d'Adam auquel on s'attache énormément. Une belle intrigue et puis aussi surtout une écriture parfaitement maîtrisée qui vient vous cueillir avec beaucoup d'émotion à chaque page. C'est un vrai coup de cœur. Fuir l'Éden d'Olivier Dorchamps et vous êtes publié aux éditions Finitude. Merci beaucoup.
Olivier Dorchamps :
Merci.