Gilbert Sinoué

Gilbert Sinoué

Erevan

Portrait 4'14
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Bonjour Gilbert Sinoué. Merci d'être avec nous sur Web Tv Culture, « Erevan » chez Flammarion, votre nouveau roman, on y revient dans un instant, mais intéressons nous à votre parcours. Vous êtes né en Égypte, au Caire et votre enfance en Égypte vous marque toujours aujourd'hui.

Gilbert Sinoué (Erevan) : écoutez, je crois que l'on est toujours plus ou moins attaché à son enfance mais moi tout particulièrement parce que j'ai le regret de dire que j'ai eu une enfance très heureuse, dans un pays que j'ai adoré. En plus mon père à eu la chance de racheter un yacht qui avait appartenu au roi Farouk... enfin un yacht c'est un Mississippi Boat, un bateau fluvial. Et donc j'ai passé le plus clair de mon temps sur ce bateau et j'ai même eu la chance de remonter le Nil, alors que j'avais quatorze ans, en tenant la barre de ce bateau et ça a été des souvenirs marquants.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Et sur ce bateau un soir, il y a Jacques Brel qui vient chanter. C'est ça qui vous donne envie de monter à Paris, apprendre la guitare et la musique.

Gilbert Sinoué (Erevan) : C'est en écoutant Brel, en écoutant ses textes je me suis dit :« je serais écrivain ». C'est très bizarre j'avais quinze ans et d'écouter ses histoires, parce que ce sont des minis romans, avec un début, un milieu, une fin et crescendo. C'est lui qui m'a vraiment donné envie d'écrire.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : A dix-neuf ans, vous arrivez à Paris, donc l'école normale de musique, très vite on vous retrouve dans les cabarets, vous chantez vos propres chansons aussi.

Gilbert Sinoué (Erevan) : Oui parce que pour moi l'écriture de chanson ça rejoignait un peu l'idée de faire des romans très concis de trois minutes.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Isabelle Aubret, Marie Laforêt... on peut en citer beaucoup d'autres. Il y a eu Jean-Claude Pascal également, Claude François. Vous gardez quels souvenirs de cette époque où vous étiez parolier ?

Gilbert Sinoué (Erevan) : Un mélange de grand bonheur et de frustration. Grand bonheur ça s'explique, c'est très simple, le fait de s'entendre chanter par un interprète connu vous flatte, flatte votre ego et c'est magnifique. En revanche, frustration parce que quand on écrit des chansons c'est vraiment comme faire des vêtements sur mesure. Et vous ne pouvez pas écrire vraiment ce que vous avez envie d'écrire. Quand vous écrivez pour Claude François vous devez faire du Claude François, quand vous écrivez du Isabelle Aubret, du Dalida ou du Jean Marie, puisque le dernier texte que ce que j'écris été pour Jean Marie que j'admirais infiniment, c'est pas la même chose.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Vers l'âge de quarante ans donc, vous décidez de tourner la page de la chanson et de vous lancer dans l'écriture justement. Pour combler cette frustration ?

Gilbert Sinoué (Erevan) : Pas pour combler cette frustration, pour concrétiser le rêve que j'avais quand j'avais quatorze ans. Et que j'avais toujours repoussé par peur, par trouille d'écrire. Et en approchant de la quarantaine, je me suis dit que le moment été venu.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Vous êtes un romancier qui s'appuie toujours sur des faits historiques, sur des personnages historiques.

Gilbert Sinoué (Erevan) : Pourquoi ? Je pense que c'est d'abord les personnages hors du commun qui m'intéressent. Le présent m'ennuie beaucoup et donc je vais chercher dans le passé des événements étonnants, extraordinaires et donc des personnages hors normes. C'est pour ça que je fais du roman dans l'histoire. Je crois que c'est le mélange d'oriental et d'occidental qui fait peut-être l'esprit de mes livres.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Parfois dans vos romans, on sent aussi que vous êtes un homme engagé, on y reviendra avec « Erevan ». Mais il y a aussi, par exemple, le livre que vous avez dédié à votre fils, où là on sent que pour vous l'écologie, la nature, c'est quelque chose d'important et vous jetez un regard un petit peu désolé sur la planète.

Gilbert Sinoué (Erevan) : L'écologie, je ne savais pas ce que c'était enfin en tout cas je ne m'y intéressais absolument pas jusqu'à il y a une douzaine d'année...treize ans. Il se fait que je suis un père tardif et où mon fils à l'époque avait trois ans, à l'époque de l'Erika, lorsque l'Erika nous a fait ce merveilleux cadeau. J'étais assis devant mon poste de télé le soir, je n'arrivais pas à dormir et il y avait ces images d'oiseaux agonisant et j'avoue que tout à coup j'ai pensé à mon fils, je me suis dit : « Mais qu'est ce qu'on leur laisse ? » Et je n'ai pas pu m'empêcher de commencer à écrire le soir même ce livre qui est effectivement un pamphlet, un grand cri de colère surtout.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Gilbert Sinoué merci beaucoup. « Erevan », votre nouveau roman, c'est chez Flammarion.

Gilbert Sinoué (Erevan) : Merci.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Bonjour Gilbert Sinoué. Merci d'être avec nous sur Web Tv Culture, « Erevan » chez Flammarion, votre nouveau roman, on y revient dans un instant, mais intéressons nous à votre parcours. Vous êtes né en Égypte, au Caire et votre enfance en Égypte vous marque toujours aujourd'hui.

Gilbert Sinoué (Erevan) : écoutez, je crois que l'on est toujours plus ou moins attaché à son enfance mais moi tout particulièrement parce que j'ai le regret de dire que j'ai eu une enfance très heureuse, dans un pays que j'ai adoré. En plus mon père à eu la chance de racheter un yacht qui avait appartenu au roi Farouk... enfin un yacht c'est un Mississippi Boat, un bateau fluvial. Et donc j'ai passé le plus clair de mon temps sur ce bateau et j'ai même eu la chance de remonter le Nil, alors que j'avais quatorze ans, en tenant la barre de ce bateau et ça a été des souvenirs marquants.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Et sur ce bateau un soir, il y a Jacques Brel qui vient chanter. C'est ça qui vous donne envie de monter à Paris, apprendre la guitare et la musique.

Gilbert Sinoué (Erevan) : C'est en écoutant Brel, en écoutant ses textes je me suis dit :« je serais écrivain ». C'est très bizarre j'avais quinze ans et d'écouter ses histoires, parce que ce sont des minis romans, avec un début, un milieu, une fin et crescendo. C'est lui qui m'a vraiment donné envie d'écrire.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : A dix-neuf ans, vous arrivez à Paris, donc l'école normale de musique, très vite on vous retrouve dans les cabarets, vous chantez vos propres chansons aussi.

Gilbert Sinoué (Erevan) : Oui parce que pour moi l'écriture de chanson ça rejoignait un peu l'idée de faire des romans très concis de trois minutes.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Isabelle Aubret, Marie Laforêt... on peut en citer beaucoup d'autres. Il y a eu Jean-Claude Pascal également, Claude François. Vous gardez quels souvenirs de cette époque où vous étiez parolier ?

Gilbert Sinoué (Erevan) : Un mélange de grand bonheur et de frustration. Grand bonheur ça s'explique, c'est très simple, le fait de s'entendre chanter par un interprète connu vous flatte, flatte votre ego et c'est magnifique. En revanche, frustration parce que quand on écrit des chansons c'est vraiment comme faire des vêtements sur mesure. Et vous ne pouvez pas écrire vraiment ce que vous avez envie d'écrire. Quand vous écrivez pour Claude François vous devez faire du Claude François, quand vous écrivez du Isabelle Aubret, du Dalida ou du Jean Marie, puisque le dernier texte que ce que j'écris été pour Jean Marie que j'admirais infiniment, c'est pas la même chose.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Vers l'âge de quarante ans donc, vous décidez de tourner la page de la chanson et de vous lancer dans l'écriture justement. Pour combler cette frustration ?

Gilbert Sinoué (Erevan) : Pas pour combler cette frustration, pour concrétiser le rêve que j'avais quand j'avais quatorze ans. Et que j'avais toujours repoussé par peur, par trouille d'écrire. Et en approchant de la quarantaine, je me suis dit que le moment été venu.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Vous êtes un romancier qui s'appuie toujours sur des faits historiques, sur des personnages historiques.

Gilbert Sinoué (Erevan) : Pourquoi ? Je pense que c'est d'abord les personnages hors du commun qui m'intéressent. Le présent m'ennuie beaucoup et donc je vais chercher dans le passé des événements étonnants, extraordinaires et donc des personnages hors normes. C'est pour ça que je fais du roman dans l'histoire. Je crois que c'est le mélange d'oriental et d'occidental qui fait peut-être l'esprit de mes livres.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Parfois dans vos romans, on sent aussi que vous êtes un homme engagé, on y reviendra avec « Erevan ». Mais il y a aussi, par exemple, le livre que vous avez dédié à votre fils, où là on sent que pour vous l'écologie, la nature, c'est quelque chose d'important et vous jetez un regard un petit peu désolé sur la planète.

Gilbert Sinoué (Erevan) : L'écologie, je ne savais pas ce que c'était enfin en tout cas je ne m'y intéressais absolument pas jusqu'à il y a une douzaine d'année...treize ans. Il se fait que je suis un père tardif et où mon fils à l'époque avait trois ans, à l'époque de l'Erika, lorsque l'Erika nous a fait ce merveilleux cadeau. J'étais assis devant mon poste de télé le soir, je n'arrivais pas à dormir et il y avait ces images d'oiseaux agonisant et j'avoue que tout à coup j'ai pensé à mon fils, je me suis dit : « Mais qu'est ce qu'on leur laisse ? » Et je n'ai pas pu m'empêcher de commencer à écrire le soir même ce livre qui est effectivement un pamphlet, un grand cri de colère surtout.

Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Gilbert Sinoué merci beaucoup. « Erevan », votre nouveau roman, c'est chez Flammarion.

Gilbert Sinoué (Erevan) : Merci.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Gilbert Sinoué a eu deux vies : né au Caire en 1947, il arrive à Paris à l'âge de dix-neuf ans et s'inscrit à l'école normale de musique où il apprend la guitare. Rapidement il compose ses propres chansons et se produit dans les cabarets du Paris de la nuit. Isabelle Aubret le découvre, dés lors de nombreux artistes des années 70 le prennent comme parolier. Claude François, Sheila, Nicole Croisille ou encore Marie Laforêt et Dalida. Mais à l'approche de la quarantaine, Gilbert Sinoué décide de changer de vie et tourne la...Erevan de Gilbert Sinoué - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Bonjour Gilbert Sinoué. Merci d'être avec nous sur Web Tv Culture, « Erevan » chez Flammarion, votre nouveau roman, on y revient dans un instant, mais intéressons nous à votre parcours. Vous êtes né en Égypte, au Caire et votre enfance en Égypte vous marque toujours aujourd'hui. Gilbert Sinoué (Erevan) : écoutez, je crois que l'on est toujours plus ou moins attaché à son enfance mais moi tout particulièrement parce que j'ai le regret de dire que j'ai eu une enfance très heureuse, dans...Erevan de Gilbert Sinoué - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Gilbert Sinoué, nous sommes ensemble sur Web Tv Culture. « Erevan », c'est votre nouveau roman aux éditions Flammarion. « Erevan » nous emmène au début du 20e siècle, les années 1896-1915, c'est le génocide arménien. Vous êtes égyptien, alors pourquoi un livre sur l'Arménie ? Gilbert Sinoué (Erevan) : Parce qu'il y a des thèmes qui viennent à vous et auxquels on ne peut pas résister. Il y a des romans que l'on va chercher et d'autres qui viennent à vous et celui là en fait parti...Erevan de Gilbert Sinoué - Le livre - Suite
    Madame Maral Balian Librairie Virgin Megastore Barbès 15, boulevard Barbès 75018 Paris 01 56 55 53 70 Gilbert Sinoué, ce n'est pas un nouveau venu, c'est un auteur qui écrit depuis la fin des années 80. C'est un auteur qui s'est spécialisé dans les sujets historiques en les romançant mais de manière très documentée, très sérieuse. Son dernier roman traite du génocide arménien, c'est une histoire qui existe dans chaque famille arménienne. Moi-même je suis de la 3e génération d'après le génocide. J'ai lu ce roman...Erevan de Gilbert Sinoué - L'avis du libraire - Suite