Bertrand Dicale

Bertrand Dicale

Dictionnaire amoureux de la chanson française

Portrait 5'43

Philippe Chauveau :
Bonjour Bertrand Dicale, votre actualité, le « dictionnaire amoureux de la chanson française » chez Plon. On vous connait aujourd'hui par votre collaboration avec France Info, vous avez aussi travaillé en presse magazine. Comment avez-vous découvert la chanson française ? Votre éditeur rappelle les origines auvergnates de votre mère et les origines guadeloupéennes de votre père. Comment se fait la découverte de la chanson dans la famille ?

Bertrand Dicale :
Cette découverte se fait de manière très traditionnelle, c'est à dire que si on dit « chanson » c'est que ça se chante, si la chanson était née pour être écoutée, on dirait dit « écousson » par exemple. Moi j'ai découvert la chanson en chantant ! Alors oui, on écoute la radio mais on chante. On chante en voiture, on chante chez les scout et donc, chanter fait partie de ma vie dès le départ. Et il y a des chanteurs mythiques avec qui j'ai grandi comme Brassens.

Philippe Chauveau :
Vous devenez journaliste et vous décidez de vous spécialiser dans la chanson française, ce qu'on appelle la chanson populaire, ce qui n'est pas péjoratif car c'est la musique qui peut être écoutée par le plus grand nombre.

Bertrand Dicale :
C'est effectivement cela l'idée. Je suis devenu journaliste par vocation. Dès mes 4 ou 5 ans j'ai dit que je serais journaliste et la culture populaire est vraiment un domaine qui me passionne et m'agace en même temps. Par exemple, quand j'étais étudiant, je découvre dans une biographie de Proust, une page entière sur les sous-vêtements de Proust et j'ai trouvé cela incroyable qu'à la bibliothèque de Science-Po on trouve une page sur ce sujet-là et rien sur l'importance de Maurice Chevalier dans l'américanisation de la culture française et ça c'est plus important. Je me suis rendu compte qu'en France, on a tendance à parler de manière futile des sujets sérieux, mais de ne jamais parler sérieusement des sujets futiles. Et quand je suis devenu journaliste cela a été l'une de mes idées, de parler sérieusement des sujets futiles.

Philippe Chauveau :
Que ce soit à la radio ou avec les biographies que vous avez écrites dont celles de Jean Yanne ou Louis de Funès mais aussi sur Juliette Gréco ou Brassens, vous avez à cœur de partager cette passion. Dans votre écriture il y a toujours ce « suivez-moi dans cette aventure ».

Bertrand Dicale :
Oui parce que je pense que le travail du critique est autobiographique mais modestement autobiographique. Je pense que le meilleur terrain d'expérience, lorsqu'on parle du ressenti artistique, c'est nous même. Donc, on essaie de comprendre pourquoi une chanson nous touche, pourquoi une chanson qui raconte un désastre amoureux nous fait plaisir. Cela a été un terrain d'expérience extraordinaire, c'est à dire transformer mes sensations personnelles en sensations collectives.


Philippe Chauveau :
Je n'ai pas l'impression que vous ayez le syndrome du « c'était mieux avant », comment percevez-vous la chanson française aujourd'hui ?

Bertrand Dicale :
Je pense que l'on se trouve dans un mouvement qui n'est pourtant pas récent et qui a commencé avec Georges Brassens dans les années 50 qui est l'autobiographie. Les artistes vont commencer à nous parler d'eux et en nous parlant d'eux, il nous parle de nous. Ils ne nous parlent pas d'un « nous » collectif mais d'un « nous » individuel. Et c'est vrai, je ne suis pas du tout tenté par le « C'était mieux avant » ! J'ai l'habitude dans les débats de répondre à ceux qui me disent « mais c'est qui le Brassens d'aujourd'hui », et alors je leur demande Brassens il a remplacé qui ? Brel a remplacé qui ? Donc on n'a pas à chercher le Brassens d'aujourd'hui, lui-même n'a remplacé personne.

Philippe Chauveau :
Vous publiez chez Plon, Bertrand Dicale, « Le dictionnaire amoureux de la chanson française ».

Dictionnaire amoureux de la chanson française Plon
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