Elles sont d'hier ou d'aujourd'hui, ces chansons populaires que l'on fredonne sous la douche ou au volant de sa voiture. Qu'il s'agisse de Gainsbourg, Trenet, Aznavour ou Miossec, Vanessa Paradis et Vincent Delerm, vous les retrouvez dans ce « Dictionnaire amoureux de la Chanson française » que l'on doit à Bertrand Dicale dont la voix est bien connue des auditeurs de France Info.Et celui-ci connait bien son sujet, il est tombé dedans quand il était petit… Dans la voiture, sur les routes de Guadeloupe dont son père est...
Dictionnaire amoureux de la chanson française de Bertrand Dicale - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Bertrand Dicale, votre actualité, le « dictionnaire amoureux de la chanson française » chez Plon. On vous connait aujourd'hui par votre collaboration avec France Info, vous avez aussi travaillé en presse magazine. Comment avez-vous découvert la chanson française ? Votre éditeur rappelle les origines auvergnates de votre mère et les origines guadeloupéennes de votre père. Comment se fait la découverte de la chanson dans la famille ? Bertrand Dicale :Cette découverte se fait de manière très...
Dictionnaire amoureux de la chanson française de Bertrand Dicale - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Bertrand Dicale, on connait bien la collection des « Dictionnaires amoureux » éditée chez Plon, où l'éditeur demande à un auteur de s'emparer d'un sujet et de faire un dictionnaire très subjectif. Comment est né ce dictionnaire ? Est-on venu vous taper sur l'épaule en vous demandant de parler de la chanson française ? Bertrand Dicale :Oui, c'est exactement ça ! C'est une collection qui ne fonctionne qu'à la demande. Et c'est amusant parce que la chanson française est arrivée au bout de 80 numéros...
Dictionnaire amoureux de la chanson française de Bertrand Dicale - Livre - Suite
Bertrand Dicale
Dictionnaire amoureux de la chanson française
Présentation 1'50Elles sont d'hier ou d'aujourd'hui, ces chansons populaires que l'on fredonne sous la douche ou au volant de sa voiture. Qu'il s'agisse de Gainsbourg, Trenet, Aznavour ou Miossec, Vanessa Paradis et Vincent Delerm, vous les retrouvez dans ce « Dictionnaire amoureux de la Chanson française » que l'on doit à Bertrand Dicale dont la voix est bien connue des auditeurs de France Info.
Et celui-ci connait bien son sujet, il est tombé dedans quand il était petit… Dans la voiture, sur les routes de Guadeloupe dont son père est orgininaire, toute la famille chantait à tue-tête ces refrains qui font partie de notre culture commune. Et lorsque Bertand Dicale choisit la voie du journalisme, il décida de se spécialiser dans cet art que certains voudraient voir mineur et qui pourtant, fait partie de notre quotidien. Car par ses mélodies, ses textes, ses interprètes, la chanson française a depuis longtemps gagné ses lettres de noblesse. Dans ce livre de la célèbre collection des dictionnaires amoureux des éditions Plon, Bertrand Dicale nous raconte donc quelques-uns des grands artistes qui ont marqué la chanson française mais propose aussi par diverses entrées thématiques un panorama de la chanson française et de son évolution au fil des décennies.
Comme le veut cette collection des dictionnaires amoureux, l'exercice est à la fois subjectif et passionné. Bertrand Dicale nous propose ici sa vision et son écoute de la chanson française. Mais sa passion est contagieuse et à la lecture de son livre, vous vous surprendrez à plonger dans vos propres souvenirs et bien des mélodies vous reviendront à l'esprit. Voilà un livre à garder toujours à portée de main pour voir la vie plus belle et pour, comme Charles Trenet, chanter du soir au matin….
Le « Dictionnaire amoureux de la chanson française » de Bertrand Dicale est publié chez Plon.
Bertrand Dicale
Dictionnaire amoureux de la chanson française
Portrait 5'43Philippe Chauveau :
Bonjour Bertrand Dicale, votre actualité, le « dictionnaire amoureux de la chanson française » chez Plon. On vous connait aujourd'hui par votre collaboration avec France Info, vous avez aussi travaillé en presse magazine. Comment avez-vous découvert la chanson française ? Votre éditeur rappelle les origines auvergnates de votre mère et les origines guadeloupéennes de votre père. Comment se fait la découverte de la chanson dans la famille ?
Bertrand Dicale :
Cette découverte se fait de manière très traditionnelle, c'est à dire que si on dit « chanson » c'est que ça se chante, si la chanson était née pour être écoutée, on dirait dit « écousson » par exemple. Moi j'ai découvert la chanson en chantant ! Alors oui, on écoute la radio mais on chante. On chante en voiture, on chante chez les scout et donc, chanter fait partie de ma vie dès le départ. Et il y a des chanteurs mythiques avec qui j'ai grandi comme Brassens.
Philippe Chauveau :
Vous devenez journaliste et vous décidez de vous spécialiser dans la chanson française, ce qu'on appelle la chanson populaire, ce qui n'est pas péjoratif car c'est la musique qui peut être écoutée par le plus grand nombre.
Bertrand Dicale :
C'est effectivement cela l'idée. Je suis devenu journaliste par vocation. Dès mes 4 ou 5 ans j'ai dit que je serais journaliste et la culture populaire est vraiment un domaine qui me passionne et m'agace en même temps. Par exemple, quand j'étais étudiant, je découvre dans une biographie de Proust, une page entière sur les sous-vêtements de Proust et j'ai trouvé cela incroyable qu'à la bibliothèque de Science-Po on trouve une page sur ce sujet-là et rien sur l'importance de Maurice Chevalier dans l'américanisation de la culture française et ça c'est plus important. Je me suis rendu compte qu'en France, on a tendance à parler de manière futile des sujets sérieux, mais de ne jamais parler sérieusement des sujets futiles. Et quand je suis devenu journaliste cela a été l'une de mes idées, de parler sérieusement des sujets futiles.
Philippe Chauveau :
Que ce soit à la radio ou avec les biographies que vous avez écrites dont celles de Jean Yanne ou Louis de Funès mais aussi sur Juliette Gréco ou Brassens, vous avez à cœur de partager cette passion. Dans votre écriture il y a toujours ce « suivez-moi dans cette aventure ».
Bertrand Dicale :
Oui parce que je pense que le travail du critique est autobiographique mais modestement autobiographique. Je pense que le meilleur terrain d'expérience, lorsqu'on parle du ressenti artistique, c'est nous même. Donc, on essaie de comprendre pourquoi une chanson nous touche, pourquoi une chanson qui raconte un désastre amoureux nous fait plaisir. Cela a été un terrain d'expérience extraordinaire, c'est à dire transformer mes sensations personnelles en sensations collectives.
Philippe Chauveau :
Je n'ai pas l'impression que vous ayez le syndrome du « c'était mieux avant », comment percevez-vous la chanson française aujourd'hui ?
Bertrand Dicale :
Je pense que l'on se trouve dans un mouvement qui n'est pourtant pas récent et qui a commencé avec Georges Brassens dans les années 50 qui est l'autobiographie. Les artistes vont commencer à nous parler d'eux et en nous parlant d'eux, il nous parle de nous. Ils ne nous parlent pas d'un « nous » collectif mais d'un « nous » individuel. Et c'est vrai, je ne suis pas du tout tenté par le « C'était mieux avant » ! J'ai l'habitude dans les débats de répondre à ceux qui me disent « mais c'est qui le Brassens d'aujourd'hui », et alors je leur demande Brassens il a remplacé qui ? Brel a remplacé qui ? Donc on n'a pas à chercher le Brassens d'aujourd'hui, lui-même n'a remplacé personne.
Philippe Chauveau :
Vous publiez chez Plon, Bertrand Dicale, « Le dictionnaire amoureux de la chanson française ».
Bertrand Dicale
Dictionnaire amoureux de la chanson française
Livre 6'32Philippe Chauveau :
Bertrand Dicale, on connait bien la collection des « Dictionnaires amoureux » éditée chez Plon, où l'éditeur demande à un auteur de s'emparer d'un sujet et de faire un dictionnaire très subjectif. Comment est né ce dictionnaire ? Est-on venu vous taper sur l'épaule en vous demandant de parler de la chanson française ?
Bertrand Dicale :
Oui, c'est exactement ça ! C'est une collection qui ne fonctionne qu'à la demande. Et c'est amusant parce que la chanson française est arrivée au bout de 80 numéros dans cette collection, la raison étant que le sujet est très piégeux pour un dictionnaire amoureux. Je m'en rends compte depuis la sortie du livre. J'ai des collègues qui me demandent pourquoi il n'y a pas untel dans le dictionnaire. J'ai fait une liste des untels qu'on m'a reproché de ne pas avoir mis et je suis arrivé à une centaine de nom. D'ailleurs, pour un passionné comme moi, cela a été un vrai crève-cœur de faire cette liste, parce que j'ai dû enlever des personnes que j'aime, des personnes avec qui je suis intime. J'ai voulu y intégrer les piliers et les maitres évidemment, mais aussi, j'ai réfléchi à faire un dictionnaire pour aujourd'hui et pour demain. L'objectif était donc de prendre les artistes qui nous ont laissé un héritage. Et si le passé est imprévisible, le futur aussi. A la mort de Gainsbourg je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse dépasser en terme d'influence Brel ou Maurice Chevallier. C'est pourtant le cas aujourd'hui.
Philippe Chauveau :
Ce qui est important de préciser c'est qu'il y a des entrées par artiste mais aussi par thèmes. Vous parlez commerce, vous parlez occupation, non seulement vous retracez la place de certains dans la chanson française, mais vous essayez de faire un tour d'horizon de cet univers.
Bertrand Dicale :
Oui parce que la chanson, ce n'est pas que des individualités, ce sont des groupes, des tendances et il y a des mystères dans cette histoire. Par exemple, le mystère de Toulouse qui nous a donné Nougaro, Cabrel et tant d'autres célébrités, pourquoi tous ces artistes, il y a bien une raison ? De même que Marseille avec l'opérette marseillaise. Réfléchissons à l'industrie de la chanson même, et arrêtons de dire qu'aujourd'hui, tout se fait le pour l'argent alors qu'avant c'était de l'art pure. C'est faux ! L'industrie musicale à toujours existé et l'argent a toujours été au centre.
Philippe Chauveau :
On aura compris que le choix aura été difficile, mais pourquoi cette couverture et cette photo peu connue de Barbara ? C'est choix est personnel ou avec l'éditeur ?
Bertrand Dicale :
Il fallait qu'il y ait un artiste, on ne pouvait pas faire de mosaïque avec plusieurs visages. Il en fallait un et pourquoi pas une. La chanson est souvent incarnée par des hommes donc pourquoi ne pas l'incarner avec une femme. J'ai choisi Barbara parce que c'est l'une de nos plus belles enseignantes, elle nous enseigne à devenir femme et nous enseigne ce que sont les femmes. Barbara fait partie de notre univers d'initiation, on passe toujours par Barbara.
Philippe Chauveau :
Voilà un livre dans lequel on apprend beaucoup de choses, un livre qui nous plonge dans nos souvenirs personnels, « Le dictionnaire amoureux de la chanson française » aux éditions Plon, merci beaucoup Bertrand Dicale.