Olivier Norek

Olivier Norek

Dans les brumes de Capelans

Portrait 00'06'48"

Bonjour Olivier Norek.
Bonjour.
J'ai plaisir à vous accueillir, Dans les brumes de Capelans, c'est votre nouveau titre, votre septième roman aux éditions Michel Lafon. Et on va voir revenir le capitaine Coste que vous nous aviez présenté dans vos tout débuts. On va reparler de lui mais on va parler de vous aussi. A chaque fois qu'on s'est rencontrés, je disais qu'effectivement vous étiez toujours policier et vous étiez toujours dans la police nationale. Mais ça, c'est une aventure qui se termine.
C'est une aventure qui se termine, alors pas encore. Mais dans deux semaines, je suis plus policier, je suis plus capitaine de police. J'ai envoyé ma lettre de démission il y a deux mois et c'est effectif deux mois et quelques après.
C'est parce que administrativement, il fallait que ça se passe comme ça, ou c'est un choix de tourner une page ?
Non, non, non. C'est administratif, la disponibilité, ça dure dix ans. Je me suis dit je me souviens, quand j'ai signé cette disponibilité et je me suis dit c'est bon, ça va, j'en ai pour dix ans. C'était avant hier. C'est allé à une vitesse folle et ça me fait un peu peur pour la suite de ma vie, parce que si à chaque fois tous les épisodes de ma vie passent en un clin d'œil, il va falloir que j'en profite vraiment. Parce que ça passe très, très vite. Donc voilà déjà dix ans. Dix ans que j'écris des bouquins et à chaque bouquin nouveau j'en suis moi même surpris parce que c'est à chaque fois une aventure différente. Donc dix ans qui sont déjà passés et j'ai l'impression de suivre aussi un petit peu mon capitaine qui lui aussi a très envie de quitter la police. Donc j'ai l'impression qu'on se suit en parallèle.
Le fait d'entrer dans la police, c'était quand même aussi une envie ? Ça correspondait à un besoin dans votre parcours ? Le fait de tourner cette page, il y a un petit peu d'appréhension ? Vous avez l'impression d'avoir rempli la mission ? Finalement est-ce que c'était un autre Olivier Norek qui était policier, que celui qu'on connaît aujourd'hui en tant que romancier ?
Terminer la mission, c'est impossible. C'est le tonneau des Danaïdes puisque de toute façon, dès qu'on se lève le matin, la criminalité continue et elle n'a pas de week end, elle n'a pas de vacances, donc on ne peut pas terminer cette mission là. Mais j'ai l'impression d'en avoir fait un peu le tour. Et puis j'ai fait quand même pas mal d'années parce que j'ai signé en 99 pour être flic. Donc j'ai fait quand même pas mal d'années dans le 93. J'ai l'impression, enfin ce n'est pas une impression, qu'il y a plus de criminalité, plus de délinquance. Donc la vie de flic se vit plus vite. Plus fort. Donc voilà, des expériences j'en ai assez pour écrire une centaine de bouquins et vous disiez tout à l'heure qu'il y avait une envie, une envie de quitter le métier. Pas spécialement. C'est une obligation. Ça dure dix ans la disponibilité, si elle avait pu durer 20 ans. C'est pas que j'ai peur de ne plus avoir de lectrices et de lecteurs et que j'ai ce parachute de redevenir flic. Mais c'est cette sensation d'appartenir à une famille, d'avoir un ADN policier. Et d'ailleurs, quand j'entends des policiers qui font une belle affaire, je dis encore « on », « on a fait ça » comme si j'étais encore à l'intérieur, comme si j'étais encore sur le terrain. Donc je pense que je serai flic, en tout cas que j'aurai un brin d'ADN de flic pour le reste de ma vie et pour le reste de mes romans.
C'est un peu comme les médecins. On reste un médecin à vie, finalement, on reste flic à vie.
Probablement.
Vous parlez de famille, la famille de la police. Vous avez l'impression aujourd'hui de faire partie de la famille du monde littéraire, des écrivains ?
Du monde littéraire je ne sais pas, parce qu'on se croise pas beaucoup à dire vrai. À part sur les salons généralistes. Et c'est vrai que les ambiances de salon du polar et l'ambiance de famille polar est quand même, à mon sens, plus intéressante, plus vraie, plus franche, plus bienveillante. Moi, les premiers qui m'ont accueilli, ils n'avaient pas à le faire, c'était quand même Werber, Minier, Thilliez, Chattam. Je me souviens d'ailleurs d'une rencontre qu'on avait fait avec Werber et Chattam, ou on était dans un théâtre et il y avait 300 personnes. Pour moi, c'était juste inespéré, et toutes les questions allaient vers eux, évidemment, puisque moi, personne ne me connaissait. Et au bout de la deuxième question, c'est Werber qui dit « ça je pense que c'est une question à laquelle Olivier Norek notre nouveau confrère pourrait répondre. » Puis une autre question arrive pour Chattam et Chattam la dévie à nouveau vers moi et je me dis "bon, voilà, ça n'a pas l'air d'être un milieu de requins". Et dix ans plus tard, j'ai la même opinion sur cette famille polar avec tous ces gens de tous ces horizons, tous ces gens que j'ai rencontrés. Et je pourrais faire la liste de mon Dieu, elle est tellement longue. Lœvenbruck, Lebel, Favan, Saussez,Thilliez, Chattam. Tous ces gens là qui à un moment donné m'ont dit bienvenue, au lieu d'être inquiétés pour ça de savoir tiens, qui est le petit nouveau. Non, ils ont plutôt, ils ont plutôt été très, très bienveillants et m'ont fait une place immédiatement à la table. Et c'est ce que j'essaie de faire aujourd'hui, quand de jeunes auteurs ou de nouveaux auteurs arrivent, on leur ouvre la porte des blogueurs, la porte des chroniqueurs, la porte des salons et on essaie de leur raconter un peu comment tout ça marche pour ne pas qu'ils tombent sur les mêmes obstacles que nous en fin de compte.
Au fil des romans, vous avez aussi fidélisé un public de plus en plus large, avec lequel vous entretenez des rapports presque amicaux, grâce notamment aux réseaux sociaux, et vous êtes très présents dans les salons. On sent que vous ne boudez pas votre plaisir à aller à la rencontre des lecteurs. Pour vous, je sais que ce n'est pas un secret, mais c'est vrai que vous êtes quelqu'un de plutôt réservé, de plutôt sauvage, pour employer ce terme que vous utilisez vous même, ça fait quoi ? Ça représente quoi cette relation avec les lecteurs ?
C'est une manière de, c'est une manière de remplir un contenant vide, c'est à dire que c'est vrai que j'ai une vie très très très solitaire. J'aime ça, c'est vraiment par choix, j'adore ça, mais mais quelque part, il y a toujours un manque, et ce manque, il a été comblé pendant longtemps par la famille Police. Et maintenant ? Maintenant, il est comblé absolument par cette relation que j'ai avec les lectrices, les lecteurs et les autres auteurs de polars. Je passe deux heures tous les matins sur les réseaux sociaux. Ça fait dix ans que je le fais. Si je n'aimais pas ça, au bout d'un moment, j'aurais craqué.
Ça fait dix ans que je fais des salons aussi et que j'y prends plaisir. Et donc j'ai vraiment besoin d'eux. Et il y a une sorte de biotope qui se fait. Non seulement j'ai besoin d'eux, mais j'ai aussi besoin d'aller à leur rencontre parce que ce qu'ils me disent de mes romans va influer sur ma manière d'écrire et sur mes sujets. Donc oui, c'est capital pour moi.

Je voudrais aussi qu'on parle de votre écriture parce que certes, vous êtes dans l'univers du polar, du thriller, mais vous ne mettez jamais de côté la qualité de votre écriture. Et moi qui vous suit depuis le début, je vois que cette qualité, elle progresse à chaque livre. Justement, vous disiez qu'il y a une frontière entre ces univers littéraires. Vous avez l'envie effectivement de faire en sorte que votre écriture se rapproche d'une écriture plus littéraire que que plus, plus classique pour les romans policiers ?

Il y a effectivement cette sensation qu'on est un peu regardé dans le monde du polar comme une littérature de second genre ou une sous littérature. Allez dire ça à Simenon, allez dire ça à Conan Doyle ou Agatha Christie, je pense que ça les amuserait beaucoup. Et puis je pense qu'on peut, on peut faire du, on peut faire du populaire et j'aime beaucoup ce mot et je le défends. Et j'ai très envie de faire du populaire. Mais depuis quand on ferait du populaire sans qualité ? Et je pense qu'on peut amener autant de littérature qu'on veut dans le populaire, on peut faire de la qualité, on peut faire du populaire et j'aime le populaire. J'aime le grand public. Et ce n'est pas parce que c'est pour du grand public qu'on va faire quelque chose de moins bon. Donc oui, réussir à joindre les deux quelque chose de populaire, mais aussi de qualité.

L'actualité d'Olivier Norek, Dans les brumes de Capelans, c'est aux éditions Michel Lafon.

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  • Attention, le nouveau Norek est arrivé et les amateurs du genre vont se régaler. Depuis 2013, il est incontournable dans l’univers du polar. Je vous rappelle l’histoire. Né en 1975 à Toulouse, quelques engagements humanitaires, un passage dans l’armée et en 1997, il devient gardien de la paix puis lieutenant de police en Seine Saint-Denis. Derrière tout ça, il y a aussi la part du hasard : un concours littéraire, le fait d’être remarqué par une éditrice et, en 2012, un premier roman qui cartonne, « Code 93 » dans...Dans les brumes de Capelans d'Olivier Norek - Présentation - Suite
    Bonjour Olivier Norek.Bonjour.J'ai plaisir à vous accueillir, Dans les brumes de Capelans, c'est votre nouveau titre, votre septième roman aux éditions Michel Lafon. Et on va voir revenir le capitaine Coste que vous nous aviez présenté dans vos tout débuts. On va reparler de lui mais on va parler de vous aussi. A chaque fois qu'on s'est rencontrés, je disais qu'effectivement vous étiez toujours policier et vous étiez toujours dans la police nationale. Mais ça, c'est une aventure qui se termine.C'est une aventure qui se termine,...Dans les brumes de Capelans d'Olivier Norek - Portrait - Suite
    La couverture, déjà, est très parlante dans les brumes de Capelans. C'est votre actualité, Olivier Norek, vous êtes fidèle à votre éditeur, Michel Lafon. Et le bandeau de l'éditeur le souligne c'est la nouvelle enquête d'Olivier Norek puisque effectivement, on va retrouver le capitaine Coste que vous nous aviez présenté dans vos premiers livres : Surtensions, Code 93 entre autres. Pourquoi avoir eu envie de faire revenir le capitaine Coste ? C'était pour répondre aux demandes de vos lecteurs ou c'est parce que vous même...Dans les brumes de Capelans d'Olivier Norek - Livre - Suite