Janine Boissard est un personnage incontournable dans l'univers du roman français. Vous ne le verrez pas dans les émissions littéraires, vous n'entendrez pas parler d'elle dans les magazines spécialisées. « Trop populaire » diront certains. Pourtant, les livres de Janine Boissard sont dans toutes les bibliothèques familiales et chacun de ses livres est un succès de librairie. Dans les années 60, sous son nom d'épouse Janine Oriano, c'est vers l'écriture policière qu'elle se tourne ; elle sera même la ère femme publiée...
Chuuut ! de Janine Boissard - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Janine Boissard.Janine Boissard :Bonjour.Philippe Chauveau :Merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Robert Laffont de votre nouveau titre « Chuuut ! » avec trois u, on en reparlera. « Chuuut » aujourd'hui, « Belle grand-mère », « L'esprit de famille », « Marie-Tempête », « Une femme en blanc », que de succès. Si tant est que vous vous retourniez de temps en temps sur votre parcours Janine Boissard, quelles sont les images qui reviennent ? Qu'est ce qu'il vous a le...
Chuuut ! de Janine Boissard - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Votre actualité Janine Boissard, « Chuuut ! » c'est votre nouveau roman, c'est aux éditions Robert Laffont. Je plante rapidement le décor, nous sommes du côté de Cognac en Charentes dans un très beau domaine, c'est le château de Delphine et d'Edmond de Saint Julien. Ils ont leur famille qui vivent avec eux tout autour, dans les dépendances. Et puis un jour il y a un jeune adolescent, il a 17 ans, il s'appelle Nils, il appelle Edmond de Saint Julien et lui dit : « Grand-père, je suis tout seul, Maman...
Chuuut ! de Janine Boissard - Le livre - Suite
Janine Boissard
Chuuut !
Présentation 1'24Janine Boissard est un personnage incontournable dans l'univers du roman français. Vous ne le verrez pas dans les émissions littéraires, vous n'entendrez pas parler d'elle dans les magazines spécialisées. « Trop populaire » diront certains.
Pourtant, les livres de Janine Boissard sont dans toutes les bibliothèques familiales et chacun de ses livres est un succès de librairie.
Dans les années 60, sous son nom d'épouse Janine Oriano, c'est vers l'écriture policière qu'elle se tourne ; elle sera même la 1ère femme publiée dans la fameuse collection « Série noire » avec « B comme Baptiste ».
Mais bien vite, reprenant son nom de jeune fille, c'est à travers le romanesque et les secrets de famille qu'elle fidélisera son public. « L'esprit de famille », « Une femme en blanc » ou « Belle grand-mère » font partie de ses nombreux succès.
Toujours pétillante et attachante Janine Boissard publie chez Robert Laffont « Chuuut ! » avec 3 « u » car chez les St Julien, près de Cognac, le silence est de rigueur. On se tait, on se tient.
Même quand un gamin de 18 ans fait vaciller l'ordre établi et qu'un crime est commis sur le domaine familial. Place aux intrigues, aux mystères, aux secrets de famille, place à Janine Boissard. Elle nous reçoit chez elle, pour WTC.
Janine Boissard est un personnage incontournable dans l'univers du roman français. Vous ne le verrez pas dans les émissions littéraires, vous n'entendrez pas parler d'elle dans les magazines spécialisées. « Trop populaire » diront certains. Pourtant, les livres de Janine Boissard sont dans toutes les bibliothèques familiales et chacun de ses livres est un succès de librairie.
Dans les années 60, sous son nom d'épouse Janine Oriano, c'est vers l'écriture policière qu'elle se tourne ; elle sera même la ère femme publiée dans la fameuse collection « Série noire » avec « B comme Baptiste ».
Mais bien vite, reprenant son nom de jeune fille, c'est à travers le romanesque et les secrets de famille qu'elle fidélisera son public. « L'esprit de famille », « Une femme en blanc » ou « Belle grand-mère » font partie de ses nombreux succès.
Toujours pétillante et attachanten Janine Boissard publie chez Robert Laffont « Chuuut ! » avec 3 « u » car chez les St Julien, près de Cognac, le silence est de rigueur. On se tait, on se tient. Même quand un gamin de 18 ans fait vaciller l'ordre établi et qu'un crime est commis sur le domaine familial. Place aux intrigues, aux mystères, aux secrets de famille, place à Janine Boissard.
Elle nous reçoit chez elle, pour WTC.
Janine Boissard
Chuuut !
Portrait 3'46Bonjour Janine Boissard.
Bonjour.
Merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Robert Laffont de votre nouveau titre « Chuuut ! » avec trois u, on en reparlera. « Chuuut » aujourd'hui, « Belle grand-mère », « L'esprit de famille », « Marie-Tempête », « Une femme en blanc », que de succès.
Si tant est que vous vous retourniez de temps en temps sur votre parcours Janine Boissard, quelles sont les images qui reviennent ? Qu'est ce qu'il vous a le plus marquée dans tous ces livres que vous avez offert à votre public ?
Ce qui marque, c'est la famille et le besoin des gens qu'on parle de la famille parce qu'après 68, des imbéciles ont dit la famille c'est fini. Ils ne se rendaient pas compte que, qu'elle soit bonne ou mauvaise, la famille on la porte toute sa vie.
On n'est pas le même si on avait un père qui nous cognait dessus, une mère tendre ou autre si vous voulez. C'est pour ça que dès « L'esprit de famille », dès le premier tome, ouf ! Les gens se sont retrouvés, ils se sont dit enfin on nous parle de nous.
Et quel que soit le livre que j'écris, même si la famille est dure parfois, même si les pères sont peu recommandables, ça ne fait rien. Je parlerai toujours de la famille.
Parce que la famille c'est quand même le lieu où on arrive toujours à trouver un peu d'amour dans un coin, dans la famille. Je trouve qu'avec la crise, la famille se ressoude, la famille revient.
Votre premier livre, on le rappelle, était sous un autre nom, un roman policier. Puis vous êtes passée au roman où il y avait des intrigues familiales. Pourquoi avoir changé comme ça votre registre ? Ça s'est fait naturellement ? Ça été un besoin de vous exprimer sous une autre forme ?
Attendez mais pas du tout ! J'ai publié à l'âge de 20 ans sous le nom d'Oriano qui était mon nom de femme mariée. Je pensais qu'une bourgeoise, catho, qui avait une vie pas trop difficile bien qu'encore une fois, j'étais pas très bien vue par les miens.
C'était pas intéressant donc je prenais des histoires le plus loin de moi possible. J'ai écrit sur un algérien à Paris pendant la guerre en Algérie qui violait sa bienfaitrice, je ne connaissais rien sur le viol et rien sur l'Algérie, rien.
J'écrivais loin de moi. Et puis j'ai su que j'allais devoir divorcer, au bout de 20 ans de mariage, c'était difficile. Fallait que je gagne ma vie, je ne la gagnais pas.
Et un grand ami, Jean-Claude Brisville qui était un écrivain et un merveilleux homme de théâtre m'a dit tu devrais écrire des polars. Et là j'ai écrit 3 « Série noire », j'étais la première femme dans la « Série Noire »ça a très très bien marché.
J'écris ça comme ça, vous savez j'ai une imagination débordante donc j'ai écrit ça et un jour Jean Rossignol à qui je serai toujours reconnaissante, qui était mon agent, il m'a dit et si tu parlais de toi ? J'ai dit moi c'est pas intéressant.
Il m'a dit écoute tu as 4 filles, écrit « Les 4 filles du docteur March ». Je l'ai écouté, j'ai écrit « L'esprit de famille » qui s'appelait « Les 4 filles du docteur Moreau ». Et à partir de là, j'ai vécu de ma plume, j'ai pu faire vivre les miens.
Parce que tout simplement je parlais de ce que je connaissais, c'est la famille et que encore une fois, j'ai touché tous ceux qui avaient ce besoin de famille. Je n'ai pas du tout changée par hasard.
Je me fuyais, en pensant que ce n'était pas intéressant, comme la petite fille que j'étais. Je me fuyais et à partir du moment où je me suis retrouvée, ça a marché, c'était un vrai miracle pour moi.
Maintenant je continue à varier parce que j'ai écrit 45 livres et que si j'étais restée à « L'esprit de famille », je n'écrirai plus.
Je n'ai jamais écrit que ce que je voulais écrire. Donc j'ai écrit des polars, j'ai écrit « Priez pour petit Paul », j'ai écrit toutes sorte d'histoires différents pour ne pas vieillir dans l'écriture.
Merci beaucoup Janine Boissard. Merci pour votre sincérité. Votre actualité, votre nouveau roman « Chuuut ! », c'est aux éditions Robert Laffont.
Philippe Chauveau :
Bonjour Janine Boissard.
Janine Boissard :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Robert Laffont de votre nouveau titre « Chuuut ! » avec trois u, on en reparlera. « Chuuut » aujourd'hui, « Belle grand-mère », « L'esprit de famille », « Marie-Tempête », « Une femme en blanc », que de succès. Si tant est que vous vous retourniez de temps en temps sur votre parcours Janine Boissard, quelles sont les images qui reviennent ? Qu'est ce qu'il vous a le plus marquée dans tous ces livres que vous avez offert à votre public ?
Janine Boissard :
Ce qui marque, c'est la famille et le besoin des gens qu'on parle de la famille parce qu'après 68, des imbéciles ont dit la famille c'est fini. Ils ne se rendaient pas compte que, qu'elle soit bonne ou mauvaise, la famille on la porte toute sa vie. On n'est pas le même si on avait un père qui nous cognait dessus, une mère tendre ou autre si vous voulez. C'est pour ça que dès « L'esprit de famille », dès le premier tome, ouf ! Les gens se sont retrouvés, ils se sont dit enfin on nous parle de nous. Et quel que soit le livre que j'écris, même si la famille est dure parfois, même si les pères sont peu recommandables, ça ne fait rien. Je parlerai toujours de la famille. Parce que la famille c'est quand même le lieu où on arrive toujours à trouver un peu d'amour dans un coin, dans la famille. Je trouve qu'avec la crise, la famille se ressoude, la famille revient.
Philippe Chauveau :
Votre premier livre, on le rappelle, était sous un autre nom, un roman policier. Puis vous êtes passée au roman où il y avait des intrigues familiales. Pourquoi avoir changé comme ça votre registre ? Ça s'est fait naturellement ? Ça été un besoin de vous exprimer sous une autre forme ?
Janine Boissard :
Attendez mais pas du tout ! J'ai publié à l'âge de 20 ans sous le nom d'Oriano qui était mon nom de femme mariée. Je pensais qu'une bourgeoise, catho, qui avait une vie pas trop difficile bien qu'encore une fois, j'étais pas très bien vue par les miens. C'était pas intéressant donc je prenais des histoires le plus loin de moi possible. J'ai écrit sur un algérien à Paris pendant la guerre en Algérie qui violait sa bienfaitrice, je ne connaissais rien sur le viol et rien sur l'Algérie, rien. J'écrivais loin de moi. Et puis j'ai su que j'allais devoir divorcer, au bout de 20 ans de mariage, c'était difficile. Fallait que je gagne ma vie, je ne la gagnais pas. Et un grand ami, Jean-Claude Brisville qui était un écrivain et un merveilleux homme de théâtre m'a dit tu devrais écrire des polars. Et là j'ai écrit 3 série noire, ça a très très bien marché. J'écris ça comme ça, vous savez j'ai une imagination débordante donc j'ai écrit ça et un jour Jean Rossignol à qui je serai toujours reconnaissante, qui était mon agent, il m'a dit et si tu parlais de toi ? J'ai dit moi c'est pas intéressant. Il m'a dit écoute tu as 4 filles, écrit « Les 4 filles du docteur March ». Je l'ai écouté, j'ai écrit « L'esprit de famille » qui s'appelait « Les 4 filles du docteur Moreau ». Et à partir de là, j'ai vécu de ma plume, j'ai pu faire vivre les miens. Parce que tout simplement je parlais de ce que je connaissais, c'est la famille et que encore une fois, j'ai touché tous ceux qui avaient ce besoin de famille. Je n'ai pas du tout changée par hasard. Je me fuyais, en pensant que ce n'était pas intéressant, comme la petite fille que j'étais. Je me fuyais et à partir du moment où je me suis retrouvée, ça a marché, c'était un vrai miracle pour moi. Maintenant je continue à varier parce que j'ai écrit 45 livres et que si j'étais restée à « L'esprit de famille », je n'écrirai plus. Je n'ai jamais écrit que ce que je voulais écrire. Donc j'ai écrit des polars, j'ai écrit « Priez pour petit Paul », j'ai écrit toutes sorte d'histoires différents pour ne pas vieillir dans l'écriture.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Janine Boissard. Merci pour votre sincérité. Votre actualité, votre nouveau roman « Chuuut ! », c'est aux éditions Robert Laffont.
Janine Boissard
Chuuut !
Le livre 3'53Votre actualité Janine Boissard, « Chuuut ! » c'est votre nouveau roman, c'est aux éditions Robert Laffont. Je plante rapidement le décor, nous sommes du côté de Cognac en Charentes dans un très beau domaine, c'est le château de Delphine et d'Edmond de Saint Julien.
Ils ont leur famille qui vivent avec eux tout autour, dans les dépendances. Et puis un jour il y a un jeune adolescent, il a 17 ans, il s'appelle Nils, il appelle Edmond de Saint Julien et lui dit : « Grand-père, je suis tout seul, Maman est morte, viens me chercher. ».
Qu'est ce qui vous a donné envie de nous entraîner dans cette belle région de Charentes, comment ces personnages sont-ils arrivés ? Pourquoi ce personnage de Nils ? Cet adolescent qui revient un peu comme l'enfant prodigue.
C'est une histoire sur les secrets de famille. Et toute famille a des secrets, qu'on cache. Quand j'étais petite on me disait « On se tait, on se tient », c'était la devise dans le château de mes grand-parents. On ne dit rien.
Vous savez, à force d'être enfermé un secret, ça peut devenir explosif. Je n'ai pas choisi Cognac par hasard parce que c'est la ville des alambics, du mystérieux mélange, du nectar des dieux. Je trouvais que ça se mariait vraiment bien avec cette histoire.
Effectivement, il y a ce lourd secret de famille qui est Roselyne, elle est partie à 18 ans, elle a suivi un mauvais garçon et son père lui avait dit d'ailleurs c''est pas la peine de revenir.
On en parle pas parce qu'on a appris qu'elle faisait le trottoir plus ou moins, on ne sait pas mais chut ! On en parle pas. Jusqu'au jour où il y a ce garçon à 17 ans qui téléphone « Grand-père, Maman est morte, je suis seul au monde, viens me chercher. ».
Et ça ça m'a tellement rappelé mon grand-père, on a pu dire tout ce qu'on voulait, il y a un enfant, c'est son petit-fils il a besoin de lui. Il part le chercher à Amsterdam sur le champ. Il le ramène à la maison et ça me permettait de montrer une famille avec ses rivalités, avec ses jalousies.
Dès que Nils arrive, la famille va se diviser en deux, les pour, le grand-père, une partie de la famille et les contre. D'où il vient ? Comment a-t-il été élevé ? Sa mère est morte du SIDA, on le sait. Ce qui ne va pas passer pour tout le monde.
Et je voulais rentrer directement dans le thriller, dans le policier parce que j'adore écrire des policiers. Je voulais que ce soit à la fois « L'esprit de famille » et un polar.
Alors justement, l'arrivée de l'intrigue c'est que malheureusement il y a une fillette qui va être retrouvée...
Très vite la fille des garçons, elle a 4 ans, est retrouvée morte, étouffée dans le parc.
C'est la fille des gardiens.
Tout accuse Nils. Tout. Je pense que le lecteur sent qu'il n'est pas coupable mais il y a tellement d'éléments qui l'accusent. Le grand-père prend tout de suite son parti et une partie de la famille aussi.
Il va y avoir comme dans un policier, un jugement, un procès, il v a y avoir son avocate et il va être condamné à un peu de prison. L'intrigue policière vient en ressassant ses souvenirs et en ressassant ses souvenirs il découvre le coupable dans sa tête.
C'est pour ça que « Chuuut » est un livre sur les silence. Il va se dire quand je serais libéré parce qu'il est un prisonnier modèle, il était mineur, il va être libéré pas trop longtemps après, par mon silence je vais obliger le ou la coupable à se dévoiler.
Donc ça veut dire que dans ce nouveau roman Janine Boissard il y a donc les secrets de famille comme vous savez nous les offrir, il y a cette intrigue policière puis vous avez envie aussi que le lecteur se réveille un peu et réfléchisse avec tous les sujets que vous abordez ?
Je n'écris jamais dans ce but là mais forcement il les aborde ces sujets. Quand les lecteurs me rencontrent, j'en rencontre beaucoup, ils me disent quand vous parlez de vous, vous parlez de moi.
Je suis eux. Je ne suis pas la noblesse, je suis le peuple. Je suis un écrivain populaire, j'en suis fier.
Merci Janine Boissard. C'est votre actualité, c'est votre nouveau roman qui mélange habilement les secrets de famille et l'intrigue policière. Ça s'appelle « Chuuut ! » et c'est aux éditions Robert Laffont.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Janine Boissard, « Chuuut ! » c'est votre nouveau roman, c'est aux éditions Robert Laffont. Je plante rapidement le décor, nous sommes du côté de Cognac en Charentes dans un très beau domaine, c'est le château de Delphine et d'Edmond de Saint Julien. Ils ont leur famille qui vivent avec eux tout autour, dans les dépendances. Et puis un jour il y a un jeune adolescent, il a 17 ans, il s'appelle Nils, il appelle Edmond de Saint Julien et lui dit : « Grand-père, je suis tout seul, Maman est morte, viens me chercher. » Qu'est ce qui vous a donné envie de nous entraîner dans cette belle région de Charentes, comment ces personnages sont-ils arrivés ? Pourquoi ce personnage de Nils ? Cet adolescent qui revient un peu comme l'enfant prodigue.
Janine Boissard :
C'est une histoire sur les secrets de famille. Et toute famille a des secrets, qu'on cache. Quand j'étais petite on me disait « On se tait, on se tient », c'était la devise dans le château de mes grand-parents. On ne dit rien. Vous savez, à force d'être enfermé un secret, ça peut devenir explosif. Je n'ai pas choisi Cognac par hasard parce que c'est la ville des alambics, le mystère des mélanges, du nectar des dieux. Je trouvais que ça se mariait vraiment bien avec cette histoire. Effectivement, il y a ce lourd secret de famille qui est Roselyne, elle est partie à 18 ans, elle a suivi un mauvais garçon et son père lui avait dit d'ailleurs c''est pas la peine de revenir. On en parle pas parce qu'on a appris qu'elle faisait le trottoir plus ou moins, on ne sait pas mais chut ! On en parle pas. Jusqu'au jour où il y a ce garçon à 17 ans qui téléphone « Grand-père, Maman est morte, je suis seul au monde, viens me chercher. » Et ça ça m'a tellement rappelé mon grand-père, on a pu dire tout ce qu'on voulait, il y a un enfant, c'est son petit-fils il a besoin de lui. Il part le chercher à Amsterdam sur le champ. Il le ramène à la maison et ça me permettait de montrer une famille avec ses rivalités, avec ses jalousies. Dès que Nils arrive, la famille va se diviser en deux, les pour, le grand-père, une partie de la famille et les contre. D'où il vient ? Comment a-t-il été élevé ? Sa mère est morte du SIDA, on le sait. Ce qui ne va pas passer pour tout le monde. Et je voulais rentrer directement dans le thriller, dans le policier parce que j'adore écrire des policiers. Je voulais que ce soit à la fois « L'esprit de famille » et un polar.
Philippe Chauveau :
Alors justement, l'arrivée de l'intrigue c'est que malheureusement il y a une fillette qui va être retrouvée...
Janine Boissard :
Très vite la fille des garçons, elle a 4 ans, est retrouvée morte, étouffée dans le parc.
Philippe Chauveau :
C'est la fille des gardiens.
Janine Boissard :
Tout accuse Nils. Tout. Je pense que le lecteur sent qu'il n'est pas coupable mais il y a tellement d'éléments qui l'accusent. Le grand-père prend tout de suite son parti et une partie de la famille aussi. Il va y avoir comme dans un policier, un jugement, un procès, il v a y avoir son avocate et il va être condamné à un peu de prison. L'intrigue policière vient en ressassant ses souvenirs et en ressassant ses souvenirs il découvre le coupable dans sa tête. C'est pour ça que « Chuuut » est un livre sur le silence. Il va se dire quand je serais libéré parce qu'il est un prisonnier modèle, il était mineur, il va être libéré pas trop longtemps après, par mon silence je vais obliger le ou la coupable à se dévoiler.
Philippe Chauveau :
Donc ça veut dire que dans ce nouveau roman Janine Boissard il y a donc les secrets de famille comme vous savez nous les offrir, il y a cette intrigue policière puis vous avez envie aussi que le lecteur se réveille un peu et réfléchisse avec tous les thèmes que vous abordez ?
Janine Boissard :
Je n'écris jamais dans ce but là mais forcement il les aborde ces sujets. Quand les lecteurs me rencontrent, j'en rencontre beaucoup, ils me disent quand vous parlez de vous, vous parlez de moi. Je suis eux. Je ne suis pas la noblesse, je suis le peuple. Je suis un écrivain populaire, j'en suis fier.
Philippe Chauveau :
Merci Janine Boissard. C'est votre actualité, c'est votre nouveau roman qui mélange habilement les secrets de famille et l'intrigue policière. Ça s'appelle « Chuuut ! » et c'est aux éditions Robert Laffont.