Janine Boissard

Janine Boissard

Chuuut !

Portrait 3'46

Bonjour Janine Boissard.
Bonjour.
Merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Robert Laffont de votre nouveau titre « Chuuut ! » avec trois u, on en reparlera. « Chuuut » aujourd'hui, « Belle grand-mère », « L'esprit de famille », « Marie-Tempête », « Une femme en blanc », que de succès.
Si tant est que vous vous retourniez de temps en temps sur votre parcours Janine Boissard, quelles sont les images qui reviennent ? Qu'est ce qu'il vous a le plus marquée dans tous ces livres que vous avez offert à votre public ?
Ce qui marque, c'est la famille et le besoin des gens qu'on parle de la famille parce qu'après 68, des imbéciles ont dit la famille c'est fini. Ils ne se rendaient pas compte que, qu'elle soit bonne ou mauvaise, la famille on la porte toute sa vie.
On n'est pas le même si on avait un père qui nous cognait dessus, une mère tendre ou autre si vous voulez. C'est pour ça que dès « L'esprit de famille », dès le premier tome, ouf ! Les gens se sont retrouvés, ils se sont dit enfin on nous parle de nous.
Et quel que soit le livre que j'écris, même si la famille est dure parfois, même si les pères sont peu recommandables, ça ne fait rien. Je parlerai toujours de la famille.
Parce que la famille c'est quand même le lieu où on arrive toujours à trouver un peu d'amour dans un coin, dans la famille. Je trouve qu'avec la crise, la famille se ressoude, la famille revient.
Votre premier livre, on le rappelle, était sous un autre nom, un roman policier. Puis vous êtes passée au roman où il y avait des intrigues familiales. Pourquoi avoir changé comme ça votre registre ? Ça s'est fait naturellement ? Ça été un besoin de vous exprimer sous une autre forme ?
Attendez mais pas du tout ! J'ai publié à l'âge de 20 ans sous le nom d'Oriano qui était mon nom de femme mariée. Je pensais qu'une bourgeoise, catho, qui avait une vie pas trop difficile bien qu'encore une fois, j'étais pas très bien vue par les miens.
C'était pas intéressant donc je prenais des histoires le plus loin de moi possible. J'ai écrit sur un algérien à Paris pendant la guerre en Algérie qui violait sa bienfaitrice, je ne connaissais rien sur le viol et rien sur l'Algérie, rien.
J'écrivais loin de moi. Et puis j'ai su que j'allais devoir divorcer, au bout de 20 ans de mariage, c'était difficile. Fallait que je gagne ma vie, je ne la gagnais pas.
Et un grand ami, Jean-Claude Brisville qui était un écrivain et un merveilleux homme de théâtre m'a dit tu devrais écrire des polars. Et là j'ai écrit 3 « Série noire », j'étais la première femme dans la « Série Noire »ça a très très bien marché.
J'écris ça comme ça, vous savez j'ai une imagination débordante donc j'ai écrit ça et un jour Jean Rossignol à qui je serai toujours reconnaissante, qui était mon agent, il m'a dit et si tu parlais de toi ? J'ai dit moi c'est pas intéressant.
Il m'a dit écoute tu as 4 filles, écrit « Les 4 filles du docteur March ». Je l'ai écouté, j'ai écrit « L'esprit de famille » qui s'appelait « Les 4 filles du docteur Moreau ». Et à partir de là, j'ai vécu de ma plume, j'ai pu faire vivre les miens.
Parce que tout simplement je parlais de ce que je connaissais, c'est la famille et que encore une fois, j'ai touché tous ceux qui avaient ce besoin de famille. Je n'ai pas du tout changée par hasard.
Je me fuyais, en pensant que ce n'était pas intéressant, comme la petite fille que j'étais. Je me fuyais et à partir du moment où je me suis retrouvée, ça a marché, c'était un vrai miracle pour moi.
Maintenant je continue à varier parce que j'ai écrit 45 livres et que si j'étais restée à « L'esprit de famille », je n'écrirai plus.
Je n'ai jamais écrit que ce que je voulais écrire. Donc j'ai écrit des polars, j'ai écrit « Priez pour petit Paul », j'ai écrit toutes sorte d'histoires différents pour ne pas vieillir dans l'écriture.
Merci beaucoup Janine Boissard. Merci pour votre sincérité. Votre actualité, votre nouveau roman « Chuuut ! », c'est aux éditions Robert Laffont.

Philippe Chauveau :
Bonjour Janine Boissard.

Janine Boissard :
Bonjour.

Philippe Chauveau :
Merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Robert Laffont de votre nouveau titre « Chuuut ! » avec trois u, on en reparlera. « Chuuut » aujourd'hui, « Belle grand-mère », « L'esprit de famille », « Marie-Tempête », « Une femme en blanc », que de succès. Si tant est que vous vous retourniez de temps en temps sur votre parcours Janine Boissard, quelles sont les images qui reviennent ? Qu'est ce qu'il vous a le plus marquée dans tous ces livres que vous avez offert à votre public ?

Janine Boissard :
Ce qui marque, c'est la famille et le besoin des gens qu'on parle de la famille parce qu'après 68, des imbéciles ont dit la famille c'est fini. Ils ne se rendaient pas compte que, qu'elle soit bonne ou mauvaise, la famille on la porte toute sa vie. On n'est pas le même si on avait un père qui nous cognait dessus, une mère tendre ou autre si vous voulez. C'est pour ça que dès « L'esprit de famille », dès le premier tome, ouf ! Les gens se sont retrouvés, ils se sont dit enfin on nous parle de nous. Et quel que soit le livre que j'écris, même si la famille est dure parfois, même si les pères sont peu recommandables, ça ne fait rien. Je parlerai toujours de la famille. Parce que la famille c'est quand même le lieu où on arrive toujours à trouver un peu d'amour dans un coin, dans la famille. Je trouve qu'avec la crise, la famille se ressoude, la famille revient.

Philippe Chauveau :
Votre premier livre, on le rappelle, était sous un autre nom, un roman policier. Puis vous êtes passée au roman où il y avait des intrigues familiales. Pourquoi avoir changé comme ça votre registre ? Ça s'est fait naturellement ? Ça été un besoin de vous exprimer sous une autre forme ?

Janine Boissard :
Attendez mais pas du tout ! J'ai publié à l'âge de 20 ans sous le nom d'Oriano qui était mon nom de femme mariée. Je pensais qu'une bourgeoise, catho, qui avait une vie pas trop difficile bien qu'encore une fois, j'étais pas très bien vue par les miens. C'était pas intéressant donc je prenais des histoires le plus loin de moi possible. J'ai écrit sur un algérien à Paris pendant la guerre en Algérie qui violait sa bienfaitrice, je ne connaissais rien sur le viol et rien sur l'Algérie, rien. J'écrivais loin de moi. Et puis j'ai su que j'allais devoir divorcer, au bout de 20 ans de mariage, c'était difficile. Fallait que je gagne ma vie, je ne la gagnais pas. Et un grand ami, Jean-Claude Brisville qui était un écrivain et un merveilleux homme de théâtre m'a dit tu devrais écrire des polars. Et là j'ai écrit 3 série noire, ça a très très bien marché. J'écris ça comme ça, vous savez j'ai une imagination débordante donc j'ai écrit ça et un jour Jean Rossignol à qui je serai toujours reconnaissante, qui était mon agent, il m'a dit et si tu parlais de toi ? J'ai dit moi c'est pas intéressant. Il m'a dit écoute tu as 4 filles, écrit « Les 4 filles du docteur March ». Je l'ai écouté, j'ai écrit « L'esprit de famille » qui s'appelait « Les 4 filles du docteur Moreau ». Et à partir de là, j'ai vécu de ma plume, j'ai pu faire vivre les miens. Parce que tout simplement je parlais de ce que je connaissais, c'est la famille et que encore une fois, j'ai touché tous ceux qui avaient ce besoin de famille. Je n'ai pas du tout changée par hasard. Je me fuyais, en pensant que ce n'était pas intéressant, comme la petite fille que j'étais. Je me fuyais et à partir du moment où je me suis retrouvée, ça a marché, c'était un vrai miracle pour moi. Maintenant je continue à varier parce que j'ai écrit 45 livres et que si j'étais restée à « L'esprit de famille », je n'écrirai plus. Je n'ai jamais écrit que ce que je voulais écrire. Donc j'ai écrit des polars, j'ai écrit « Priez pour petit Paul », j'ai écrit toutes sorte d'histoires différents pour ne pas vieillir dans l'écriture.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Janine Boissard. Merci pour votre sincérité. Votre actualité, votre nouveau roman « Chuuut ! », c'est aux éditions Robert Laffont.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • Janine Boissard est un personnage incontournable dans l'univers du roman français. Vous ne le verrez pas dans les émissions littéraires, vous n'entendrez pas parler d'elle dans les magazines spécialisées. « Trop populaire » diront certains. Pourtant, les livres de Janine Boissard sont dans toutes les bibliothèques familiales et chacun de ses livres est un succès de librairie. Dans les années 60, sous son nom d'épouse Janine Oriano, c'est vers l'écriture policière qu'elle se tourne ; elle sera même la ère femme publiée...Chuuut ! de Janine Boissard - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Janine Boissard.Janine Boissard :Bonjour.Philippe Chauveau :Merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Robert Laffont de votre nouveau titre « Chuuut ! » avec trois u, on en reparlera. « Chuuut » aujourd'hui, « Belle grand-mère », « L'esprit de famille », « Marie-Tempête », « Une femme en blanc », que de succès. Si tant est que vous vous retourniez de temps en temps sur votre parcours Janine Boissard, quelles sont les images qui reviennent ? Qu'est ce qu'il vous a le...Chuuut ! de Janine Boissard - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Votre actualité Janine Boissard, « Chuuut ! » c'est votre nouveau roman, c'est aux éditions Robert Laffont. Je plante rapidement le décor, nous sommes du côté de Cognac en Charentes dans un très beau domaine, c'est le château de Delphine et d'Edmond de Saint Julien. Ils ont leur famille qui vivent avec eux tout autour, dans les dépendances. Et puis un jour il y a un jeune adolescent, il a 17 ans, il s'appelle Nils, il appelle Edmond de Saint Julien et lui dit : « Grand-père, je suis tout seul, Maman...Chuuut ! de Janine Boissard - Le livre - Suite