Katherine Pancol

Katherine Pancol

Bed bug

Portrait 00'06'03"

Philippe Chauveau :
Bonjour Katherine Pancol. Merci d'avoir accepté notre invitation. « Bed bug » c'est votre actualité chez Albin Michel, à qui vous êtes fidèle. J'ai l'impression qu'il y a eu plusieurs Katherine Pancol ! Il y a la romancière, il y a aussi la journaliste, la prof de français-latin, la femme qui s'exprime sur les sujets d'actualité. Qui êtes-vous Katherine Pancol ? Qui se cache derrière ce personnage multifacettes ?

Katherine Pancol :
Quelqu'un dont j’ai oublié le nom, quelqu'un de très connu, très sage et intelligent a dit : "On naît multiple et on finit un". Je trouve que c'est très vrai. On est plein de personnes à l'intérieur de soi et on va choisir celle ou celui qu'on a envie d'être.

Philippe Chauveau :
Vous avez l'impression que vous vous approchez à petits pas d'une vérité ?

Katherine Pancol :
D'une vérité... Le mot est grand, mais en tout cas d'une cohésion. Quelque chose qui fait sens pour moi.

Philippe Chauveau :
La Katherine Pancol d'aujourd'hui ressemble t-elle à celle qu'elle était petite fille ou adolescente?

Katherine Pancol :
Bizarrement, la seule chose que nous avons en commun avec toutes les Katherine Pancol d'avant, c'est l'amour des livres. J'ai toujours lu et j'ai commencé très tôt. Je suis née au Maroc et ma mère institutrice m'a appris à lire et à écrire quand j'étais là-bas. Quand nous sommes rentrés en France, je savais lire et écrire.
Je ne lisais pas à toute allure, mais à cinq ans et demi, je lisais. Comme on changeait beaucoup d'endroits parce qu'on squattait un peu, on habitait chez les gens avant de trouver un appartement, la seule chose que je pouvais emporter, c'était un livre car ce n'était pas lourd dans les bagages. C'est comme ça que sont devenus mes amis les livres.

Philippe Chauveau :
Le livre était devenu un compagnon ?

Katherine Pancol :
Absolument. Et je pense que la seule chose que nous avons en commun avec toutes ces filles que j'ai été, c'est l'amour des livres.
Philippe Chauveau :
Et puis, il y a l'écriture qui arrive dans votre vie, à la fois l'écriture romanesque et l'écriture journalistique.

Katherine Pancol :
Je suis entrée à Paris Match comme ça et là, je me suis dit que c'était un métier que j'avais envie de continuer. Et puis, je suis partie à Cosmopolitan, c'est là où j'ai découvert que j'avais envie d'écrire parce les papiers étaient beaucoup plus longs. On m'a laissé écrire directement et c'est là où j'ai appris à écrire.

Philippe Chauveau :
Vous auriez pu rester journaliste mais il y a la romancière qui arrive. D'ailleurs vous l'avez dit, l'écriture journalistique est bien spécifique.
Pourquoi ce changement? Là encore, est-ce un coup du hasard, un coup de chance? Ou y-avait-il, peut-être inconsciemment, une envie de raconter des histoires ? Comment devenez vous romancière ?

Katherine Pancol :
Je deviens romancière parce qu'un éditeur m'appelle un jour. Il lisait mes articles dans Cosmopolitan et il me dit : « Ecrivez moi un roman", un peu comme : « Dessine moi un mouton » ! Cet éditeur, c’était Robert Laffont. J'avais lu beaucoup de romans édités par Robert Laffont. Je trouvais que c'était un très grand éditeur. Ça a été un choc quand même ! Je me suis dit que c'est une plaisanterie. Et puis, non, il m'a invité à déjeuner. On a parlé et je me suis dit bon... Comme il était charmant Robert Laffont, j'ai eu envie de lui faire plaisir.

Philippe Chauveau :
Ça a été un défi que vous vous lanciez vous-même?

Katherine Pancol :
Non, ça n’a pas été un défi, plutôt un acte de plaisir. J’aime lire, j'aime écrire, j'aime inventer des histoires. Ce sont mes trois bonheurs dans la vie.

Philippe Chauveau :
Donc là, on était tout à la fin des années 70, au début des années 80. Le virus était pris et la romancière était née. Si vous deviez définir le fil rouge qui unit tous vos titres ? Sans rentrer dans les intrigues de tous vos livres et surtout de vos romans, c'est la place de la femme qui est primordiale, me semble-t-il, dans nombre de vos titres. Je vais employer un mot que vous n'allez pas aimer je suis sûr ! Est ce qu'il y a une part de militantisme dans votre écriture ? Ca vous énerve quand on dit ça ?
Katherine Pancol :
Non, pas du tout. Mais moi, je n'ai pas été élevée. C’est ça la grande différence ! J’ai des parents qui ne m'ont jamais éduquée. Certes, ils étaient pris chacun par leur vie. C'étaient des gens très égoïstes en fait, je pense. Ils ont fait deux enfants mais je pense qu'ils ne se sont pas beaucoup occupés de nous et encore moins de leur fille. Le garçon encore, c'était important, donc oui, mais moi, je pouvais faire ce que je voulais, absolument tout ce que je voulais. Donc, moi le féminisme, je l'ai eu chevillé au corps dès que j'ai compris qu'il valait mieux que je m'occupe de moi toute seule, que personne ne s'occuperait de moi. En fait, j'ai tout appris toute seule.

Philippe Chauveau :
C'est vrai que le mot liberté est un mot qui revient quand on parle de vous, quand on pense à vous, lorsque vous écrivez. Au-delà de l'intrigue, au-delà des histoires, des personnages que vous proposez à vos lecteurs et lectrices, avez-vous ce ressenti de ce que vous pouvez apporter ? Ce sentiment de liberté, sentez-vous que le lecteur ou la lectrice peut s'en emparer ?

Katherine Pancol :
Ce que j'apporte aux gens, je le ressens quand je fais des signatures et des salons. Là, je m'aperçois que j'ai marqué, que mes livres ont accompagné beaucoup de vies de femmes, c'est vrai. Pour moi, c'est très étrange parce que je me sens libre. Je pense que j'étais faite pour être libre. Mais je pense qu'il faut faire très attention avec la liberté pour ne pas se compromettre, ne pas faire de compromissions. Il faut vraiment rester toujours vigilante. Mais vraiment, je ne me rends pas compte de ce que j'ai apporté aux femmes. C'est un truc qu'on me dit très souvent : « Vous êtes une femme libre ». Je crois que je suis devenue une femme libre parce qu'il faut quand même lutter. Mais pour moi, c'était évident.

Philippe Chauveau :
Katherine Pancol, une femme libre et une femme qui lutte, c'est vous qui le dites. Et surtout, une auteure majeure dans notre univers littéraire. « Bed bug », c'est votre actualité chez Albin Michel.

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  • LIVRE
  • Elle est régulièrement en tête des ventes en librairie. Mais ce serait dommage de réduire Katherine Pancol à des chiffres. La femme est attachante et la romancière a su, en 19 titres, devenir un auteur majeur fidélisant un large public qui se reconnait dans ses histoires. Née au Maroc, à Casablanca, Katherine Pancol a gardé en elle ce soleil et cette volubilité qu’elle laisse transparaitre dans ses romans. Il y eut les premiers titres, « Moi d’abord » en 1979, « La Barbare », ou « Encore une danse » entre autres...Bed bug de Katherine Pancol - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Katherine Pancol. Merci d'avoir accepté notre invitation. « Bed bug » c'est votre actualité chez Albin Michel, à qui vous êtes fidèle. J'ai l'impression qu'il y a eu plusieurs Katherine Pancol ! Il y a la romancière, il y a aussi la journaliste, la prof de français-latin, la femme qui s'exprime sur les sujets d'actualité. Qui êtes-vous Katherine Pancol ? Qui se cache derrière ce personnage multifacettes ? Katherine Pancol :Quelqu'un dont j’ai oublié le nom, quelqu'un de très connu, très...Bed bug de Katherine Pancol - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :« Bed Bug », quel drôle de titre ! Allez, je donne tout de suite une traduction. Ce sont ces fameuses punaises de lit. On les prend au propre comme au figuré. Surtout, nous allons faire connaissance avec Rose. C'est une jeune femme d'aujourd'hui qui vit à Paris. Elle est plutôt bien dans ses baskets, elle a une bonne situation, elle est chercheuse après fait de brillantes études. Dans sa vie familiale, c'est un peu plus compliqué, très conflictuel avec sa mère, très fusionnel avec sa grand-mère, qui...Bed bug de Katherine Pancol - Livre - Suite