Marie-Noëlle Demay

Marie-Noëlle Demay

Aliénor d'Aquitaine, il y eut un soir, il y eut un matin

Portrait 00'06'57"

Philippe Chauveau
Bonjour Marie-Noëlle Demay

Marie-Noëlle Demay
Bonjour.

Philippe Chauveau
Merci d'avoir accepté notre invitation. Nous allons parler d'Aliénor et puis nous allons aussi parler de Karl Lagerfeld on verra s'il y a un lien. Mais on va surtout faire un petit peu plus connaissance. Votre nom de plume, on le connaît puisque vous avez travaillez dans la presse magazine ? Il y eu Voici, il y a eu Marie-Claire, il y a eu Gala. Vous avez même participé à la création du magazine Gala. Pourquoi le choix du journalisme et pourquoi le choix du journalisme aller, je vais peut être employer un gros mot du journalisme people ?

Marie-Noëlle Demay
Alors le choix du journalisme ? Je crois qu'on peut dire vocation, parce qu'à sept ans, je voulais déjà. Je voulais être journaliste/reporter/photographe, au grand dam de mes parents qui vivaient en province. Et mon père me répétait toujours : « ma fille, beaucoup d'appelés et peu d’élus » . On connaît absolument personne dans ce secteur, tu vas jamais arriver. Et je lui ai démontré le contraire, mais je l'ai écouté.

Philippe Chauveau
C’est ce qui vous motivé.

Marie-Noëlle Demay
Mais voilà, mais je l'ai écouté parce qu'il a dit écoute, d'un tempérament un peu fantasque donc le journalisme, très bien, l'École du Louvre, pourquoi pas ? Ou quelque chose dans le journalisme, vraiment, mais tu vas faire des études de droit, ce qui mettra un peu de plomb dans la tête. Et j'ai fait un DEA, ce qu'on appelle aujourd'hui un master deux de droit public. Et pendant toutes mes études, l'été, moi, au lieu de partir en vacances, je travaillais dans des journaux gratuitement comme stagiaire. Pour vous dire, j'ai même travaillé à Télé-Loisirs. J'ai remplacé un de mes premiers postes la dame du courrier des lecteurs et je me souviens très bien d'un envoi d'un lecteur qui avait envoyé des insectes morts dans une boîte. Il fallait les identifier. Donc franchement quand on a fait ça, on a tout fait.

Philippe Chauveau
La création de Gala, j'imagine que ça reste un beau souvenir parce que Gala s'est quand même imposé comme un magazine majeur dans la presse française.

Marie-Noëlle Demay
Non mais j'étais si jeune surtout. Et ça a été une opportunité incroyable. Nous étions trois Patrick Marescaux, Valérie Calazel et moi. Axel Ganz, patron de Prisma Presse, bien sûr, qui nous avait dit avec son délicieux accent : « Je veux un jour de France de l'an 2000 ».

Philippe Chauveau
Le jour de France de l’an 2000.

Marie-Noëlle Demay
Voilà. Et donc on est allés rechercher des vieux jours de France sur les quais on a regardé un peu.

Philippe Chauveau
Vous vous êtes inspiré de la maquette et du contenu.

Marie-Noëlle Demay
On s'est inspiré du contenu. Bien sûr je me souviens, les carnets d'Edgard Schneider sont devenus des pieds dans le caviar. Enfin voilà, c'est une époque que les moins de 20 ans.

Philippe Chauveau
Et même si Gala a évolué. L'ADN reste le même.

Marie-Noëlle Demay
Oui, parce que l'ADN reste extrêmement fort. Ça veut dire qu'on avait quand même bien tout de suite saisi et fondé, enfin mit un squelette qui était vraiment solide puisqu'aujourd'hui il n'a pas tant changé que ça.

Philippe Chauveau
Vous avez donc cette plume journalistique ? Et puis, il y a peut être aussi et j'imagine, cette appétence pour l'écriture en tant que journaliste et pour l'écriture aussi romanesque. Ça veut dire que vous êtes également une lectrice ?

Marie-Noëlle Demay
Oui, bien sûr. Je crois que c'est difficile d'être à la fois journaliste et de pouvoir prétendre écrire quelque chose sans s'être nourri auparavant d'auteurs et de lire tout. Et moi, j'ai toujours été une lectrice boulimique, donc je lis à peu près tout ce qui me tombe sous la main. Que ce soit des magazines, des romans, des livres. Je n'ai pas de, je ne m'interdis rien, tout m'intéresse.

Philippe Chauveau
Et en littérature, plutôt des classiques ou des romans contemporains, des Français ou des étrangers.

Marie-Noëlle Demay
Plutôt des classiques, plutôt des classiques français. Plutôt là, la langue française dans ce qu'elle a de plus noble, de plus pure, j'allais dire.

Philippe Chauveau

En 2018, il y a ce premier roman, vous faites un pas, vous passez de l'écriture journalistique à l'écriture romanesque, mais en gardant néanmoins un orteil dans ce que vous aimez, à savoir la mode et le people, puisque vous allez parler de Karl Lagerfeld. Mais par l'intermédiaire de son sac à main et par l'intermédiaire du crocodile qui a servi pour faire le sac à main. C'était un livre qui était à la fois drôle, pertinent, enjoué, qui disait aussi beaucoup de choses, de la personnalité de Karl Lagerfeld et qui permettait de raconter un peu l'histoire de ce créateur. C'était peu de temps avant sa disparition.

Marie-Noëlle Demay
C’était six mois après, puisqu'il a eu le temps de le lire. Je le lui ai envoyé. C'était pas très facile parce que je ne veux pas dévoiler pour les lecteurs qui ne l’auraient pas lu, mais à un moment, Karl disparaît et donc c'était une confrontation dont je savais qu'elle serait compliquée pour lui. Mais je, je comptais sur son sens de l'humour puisqu'à la fin quand même il ressuscite. Donc je comptais sur son sens de l'humour. Et savez vous ? On m'a raconté il y a très peu de temps comment ça c’était passé, parce que je lui ai envoyé le livre, évidemment, je lui écrit une lettre. Je le connaissais, bien sûr, mais là, j'ai été très discrète et sobre. Donc je lui ai envoyé un mot, envoyer le livre. Et il paraît que il l'a reçu au studio. Il l’a emmené le soir et le lendemain matin, il est arrivé et tout le monde lui a dit : « Et alors alors ? » Et il a répondu Marie-Noëlle m'a tué. Versus Omar m'a tuer, TIER. Je trouvais ça tellement Karl, c'est tellement drôle. Il a été bienveillant, ça l'a fait rire.

Philippe Chauveau
Il y avait ce premier roman, donc, dont Karl Lagerfeld était le personnage principal. Après Le crocodile, bien évidemment, mais qui vous laissait un petit peu dans votre, je vais dire dans votre zone de confort ? On restait dans la mode on restait dans le people dans un univers que vous maîtrisez parfaitement. Et puis là, vous faites aussi un grand pas en nous parlant d’Aliénor. On va reparler du contenu du roman dans un instant. Mais est ce à dire aussi que vous avez envie peut être de gommer Marie-Noëlle la journaliste people pour justement montrer que, petit à petit, vous cheminer vers une autre envie d'écriture ?

Marie-Noëlle Demay
Alors je crois que pas du tout. Ça s'est fait de façon totalement naturelle. Parce que cinq minutes avant de regarder le documentaire qui m'a donné cette idée, je ne savais pas que j'allais écrire sur Aliénor. Et franchement, on m'aurait dit que j'allais écrire un jour un roman historique, ou tout au moins sur fond historique, je l'aurais jamais cru. Donc il n'y a pas de calcul parce que je suis très à l'aise avec mon, avec ma casquette de people, culture, art de vivre, être journaliste spécialisée, je n'ai aucun souci là dessus. Je n'ai pas voulu écrire Aliénor pour me donner une assise ? Pas du tout. Je l'ai écrit tout simplement parce qu'elle est venue me chercher, parce que le sujet s'est imposé et que je n'ai pas résisté à cet appel là. Mais ç'aurait pu être quelqu'un d'autre, mais ce fut elle.

Philippe Chauveau
Mais ça veut dire qu'aujourd'hui, vous voulez continuer à la fois dans l'écriture journalistique et vous voulez aussi continuer dans l'écriture romanesque ? Le virus de l'écriture romanesque est pris ?

Marie-Noëlle Demay
J’espère. Absolument. Oui, oui, totalement, bien sûr. Évidemment, les deux, les deux sont complémentaires. Pour moi.

Philippe Chauveau
C'est votre actualité. Marie-Noëlle Demay, ça s'appelle Aliénor d'Aquitaine. Il y eût un soir, il y eût un matin, c'est aux éditions Presses de la Cité.

Aliénor d'Aquitaine, il y eut un soir, il y eut un matin Ed. Presses de la Cité
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  • Journaliste, Marie-Noëlle Demay a notamment participé à la création du magazine « Gala » mais on retrouve aussi sa plume dans « Marie-Claire » ou « Voici ». Outre le journalisme à la page people, l’autre passion de Marie-Noëlle Demay, c’est la mode et on ne s’étonnera pas qu’en prenant la plume romanesque, elle choisisse de raconter Karl Lagerfeld et ce, de façon on ne peut plus originale. Dans « Le crocodile devenu le sac à main de Karl Lagerfeld », paru en 2018, quelques mois seulement avant la mort du...Aliénor d'Aquitaine, il y eut un soir, il y eut un matin de Marie-Noëlle Demay - Présentation - Suite
    Philippe ChauveauBonjour Marie-Noëlle Demay Marie-Noëlle DemayBonjour. Philippe ChauveauMerci d'avoir accepté notre invitation. Nous allons parler d'Aliénor et puis nous allons aussi parler de Karl Lagerfeld on verra s'il y a un lien. Mais on va surtout faire un petit peu plus connaissance. Votre nom de plume, on le connaît puisque vous avez travaillez dans la presse magazine ? Il y eu Voici, il y a eu Marie-Claire, il y a eu Gala. Vous avez même participé à la création du magazine Gala. Pourquoi le choix du journalisme et...Aliénor d'Aquitaine, il y eut un soir, il y eut un matin de Marie-Noëlle Demay - Portrait - Suite
    PhilippeVoici donc un sujet incroyablement romanesque et néanmoins authentique. Vous nous parlez d'Aliénor d'Aquitaine, cette grande dame de notre histoire. Pourquoi ce choix Marie-Noëlle Demay, vous nous le dites, le sujet vient à vous. Mais vous décidez de nous parler des dernières années d'Aliénor. Elle a plus de 70 ans, son fils Richard Cœur de Lion vient de mourir.C'est à dire qu'il ne s'agissait pas pour vous de faire une biographie romancée d'Aliénor, mais bien de parler de ce moment de vie ou elle va aller quérir sa...Aliénor d'Aquitaine, il y eut un soir, il y eut un matin de Marie-Noëlle Demay - Livre - Suite