Marc Lepape

Marc Lepape

Seules les montagnes dessinent des nuages

Livre 6'54"

Philippe Chauveau : Avec ce nouveau titre Marc Lepape « Seules les montagnes dessinent des nuages », vous nous emmenez sur une île. Nous sommes peut-être à la fin du XIXe siècle et nous allons partir sur l'île de Sélébie qui appartient au Royaume d'Harraiem. On va deviner à peu près ou nous sommes situés sur le globe, cette île n'existe pas, elle est née de votre imagination et nous allons faire connaissance avec plusieurs personnages. Nous sommes un peu comme cet ingénieur hydraulicien qui est sur ce bateau ; il s'appelle Erraink Rurem et va débarquer sur cette île. Comment cette île nait-elle dans votre imagination?

Marc Lepape : C'est une utopie, c'est une île littéraire, c'est un lieu dans lequel je mélange le réel et l'imaginaire.

Philippe Chauveau : Précisons que cette île est habitée, ce n'est pas une île complètement vierge, il y a une vie, presque une petite capitale avec le port principal. Et le roi d'Harraiem envoie cet ingénieur hydraulicien pour essayer de faire venir l'eau dans la vallée de l'Onk, dans la tribu de l'Onk. Cet ingénieur hydraulicien que l'on appelle donc Erraink n'a pas d'attaches puisqu'il a grandi dans un orphelinat. Comment avez conçu ce personnage qui va partir à la découverte de cette île?

Marc Lepape : Ce sont les images qui existent avant l'histoire, je suis très visuel. Ce personnage n'est pas un double, ce n'est pas une projection de moi, j'invente vraiment tout. Erraink est un individu taciturne et en arrivant sur cette île, il découvre la lumière, il découvre la liberté et ses masques vont tomber petit à petit.

Philippe Chauveau : Il a envie d'aventure, il a envie de découverte, de rencontre et il veut partager ses connaissances. Vous écrivez : « Erraink pensait que si la Sélébie n'avait pas donné naissance à une grande civilisation, elle avait au moins su cultiver le bonheur avec, pour seule religion, la nature et, à travers elle, l'idée plus vague d'un Grand Esprit. On ne pouvait jeter la pierre à un peuple qui vivait heureux et en paix au rythme de ses riches coutumes. ». C'est vrai que c'est l'un des charmes de cette île, elle est luxuriante, elle est belle, et dans cette tribu où va se rendre Erraink, la violence n'existe pas jusqu'au jour où le frère d'Ilnah meurt mystérieusement assassiné. Parlons de cette tribu

Marc Lepape : Sur l'île il y a cinq tribus, toutes dirigées par un Patriarche. Erraink, lui, va dans le sud de l'île et il rencontre un peuple qui est un peu enclavé. Au contact de ce peuple, particulièrement de la tribu des Onkiens, il va se rapprocher de la nature, de l'homme, de l'être humain et il va tomber amoureux de cette île, il va vouloir la défendre contre les événements mystérieux qui se produisent.

Philippe Chauveau : Roman d'aventure, roman fantastique, roman d'amour aussi puisque Erraink va rencontrer Ilnah, roman utopiste, mais au-delà de tout cela, n'y a-t-il pas un message plus politique? Lorsque vous parlez de la préservation de la nature, de la difficulté des relations entre les peuples au-delà des frontières, lorsque vous parlez d'économie... Est-ce qu'il y a l'envie d'interpeler le lecteur sur des thématiques plus profondes?

Marc Lepape : Oui, ça c'est la puissance de la fable et des contes philosophiques, ce sont des récits qui ont eu beaucoup d'importance pour moi , c'est un moyen d'éclairer par l'imagination, parler du réel. C'est au lecteur de trouver son chemin. Je veux que le lecteur retrouve le plaisir enfantin du conte charmeur et qu'à partir de ce conte charmeur il réfléchisse à des problèmes de société ou à des problèmes humains.

Philippe Chauveau : Sans rien révéler de l'intrigue il y a une scène finale qui est magnifique. Il y a des personnages dont on parle un peu moins, ce sont ces oiseaux, ces rapaces qui ont une grande place dans votre histoire. Pourquoi était-ce important d'utiliser les oiseaux et les rapaces dans votre intrigue?

Marc Lepape : Peut-être que j'ai pensé à des peuples des steppes qui ont tous leur faucon, c'était pour la couleur locale. Il y a l'allégorie, je contourne l'humain par le biais des oiseaux mais je reviens à l'humain à travers les animaux.

Philippe Chauveau : Pourquoi avez-vous ce besoin de vous réfugier sur une île imaginaire? Est-ce une façon de vous préserver?

Marc Lepape : Oui, il y a une fuite de la réalité, mais avant tout je voulais me raconter une belle histoire, rendre hommage à une certaine littérature qui a bercé mon enfance et des écrivains comme Gracq ou Le Clézio qui jouent avec cela. Fuir le réel pour mieux y revenir.

Philippe Chauveau : Bravo pour ce retour réussi dix ans après votre premier roman Marc Lepape. Vous publiez chez Emmanuelle Collas « Seules les montagnes dessinent des nuages » et on embarque avec vous pour cette grande et belle aventure sur l'île de Sélébie. C'est un vrai coup de cœur ! Merci beaucoup.

Marc Lepape : Merci beaucoup.

Seules les montagnes dessinent des nuages Galaade
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  • C’est en 2008 que nous avions découvert Marc Lepape. Son roman « Vasilsca », alors salué par la critique, avait notamment remporté le prix Emmanuel Roblès du premier roman. Depuis, ce professeur de lettres avait quitté les écrans radar. Marc Lepape était parti vers d’autres univers. Tout en gardant un goût prononcé pour la littérature, il s’est réorienté vers le théâtre et la mise en scène, donnant lui-même des cours et s’est essayé à la peinture pour éprouver d’autres sensations de création. Mais...Seules les montagnes dessinent des nuages de Marc Lepape - Présentation - Suite
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