Amélie Nothomb

Amélie Nothomb

Riquet à la houppe

Livre 6'24

Philippe Chauveau :

Amélie Nothomb, avec ce nouveau roman « Riquet à la houppe », vous allez nous présenter deux personnages aux noms étonnants, Déodat et Trémière. Vous aviez déjà adapté des contes, notamment « Barbe bleue ». Qu'est-ce qui vous a fascinée dans cette histoire de « Riquet à la houppe » ?

Amélie Nothomb :

C'est un contre très rare car il ne nous raconte pas une histoire mais deux. Il nous raconte le jeune homme et la jeune femme, c'est très rare un conte en partie double. J'ai beaucoup aimé cette idée, c'est vrai que la rencontre amoureuse se passe entre deux personnes.

Philippe Chauveau :

Est-ce un conte que l'on vous avait raconté quand vous étiez petite, qui était dans votre mémoire ?

Amélie Nothomb :

Oui ma mère m'avait raconté cette histoire, mais je n'ai pas su tout de suite que j'allais me réapproprier le conte, contrairement à « Barbe bleue ». « Barbe bleue » c'est une histoire phénoménale alors que « Riquet à la houppe » est beaucoup plus doux mais très plaisant.

Philippe Chauveau :

Déodat est donc très laid, Trémière est très belle mais on la juge un peu stupide et leur problème est que l'un et l'autre sont très seuls et ils se demandent quel est leur avenir dans ce monde qui ne veut pas d'eux.

Amélie Nothomb :

Oui, ils sont radicalement différents. J'ai l'air d'aborder le plus grand lieu commun de notre époque : l'acceptation des différences. Le problème, c'est qu'on a beau nous dire que la différence est une richesse, cette leçon n'est absolument pas appliquée. J'ai l'impression que toutes les époques ont détesté la différence et la nôtre peut-être plus que les autres.

Philippe Chauveau :

Vous-même, parfois, avez-vous souffert de cette différence, d'avoir beaucoup voyagé dans votre enfance, d'avoir choisi l'écriture ? Avez-vous souffert de cela ?

Amélie Nothomb :

Je pense que j'ai toujours été différente mais comme tout le monde ! En effet, j'ai été beaucoup rejetée pour ma différence. Evidemment, quand j'étais dans d'autres pays, j'ai toujours remarqué mon étrangeté, mais là où j'ai été le plus rejetée, c'est certainement à mon arrivée en Belgique à 17 ans. Cela a été terrible parce que moi je n'ai jamais voulu être rejetée et la découverte de la Belgique a été la découverte de la solitude. J'ai mis deux années à me faire une seule amie. Heureusement que mon succès littéraire a fait mon intégration à ma place.

Philippe Chauveau :

Récemment le Roi des Belges vous a titréb Baronne, comment avez-vous vécu ce moment ?

Amélie Nothomb :

Ce titre est un cadeau du destin. J'étais extrêmement honorée, d'autant plus que mon père est baron, mais ce titre ne se transmet pas aux filles. Du coup mon père m'avait dit de me marier avec un baron pour avoir le titre. Comme quoi papa, je n'ai pas eu besoin de ça pour être baronne !

Philippe Chauveau :

Votre actualité Amélie Nothomb « Riquet à la houppe », vous êtes publiée chez Albin Michel.

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  • Depuis plus de vingt ans maintenant, Amélie Nothomb est une figure incontournable de l'univers littéraire francophone. Révélée en 1992 avec « Hygiène de l'assassin », fidèle à son éditeur Albin Michel, elle publie chaque année, à la rentrée de septembre, un nouveau roman attendu par ses milliers de lecteurs dont certains sont de véritables fans. Célèbre pour ses chapeaux ou son goût immodéré pour le champagne, Amélie Nothomb fascine autant qu'elle dérange. Ses admirateurs et ses détracteurs ont un peu dit tout et...Psychopompe d'Amélie Nothomb - Présentation - Suite
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