Alexandra Lapierre

Alexandra Lapierre

Moura, la mémoire incendiée

Livre 6'41

Philippe Chauveau : Voilà un nouveau personnage que vous sortez de l'oubli, Alexandra Lapierre. Cette fameuse Moura, dont vous nous retracé son parcours absolument incroyable. Moura c'est une femme qui est né en 1892, si mes souvenirs sont bons, morte 1974, donc on est vraiment dans notre époque contemporaine. Curieusement l'Histoire l'a un peu oublié comment l'avez vous découvert cette femme ?

Alexandra Lapierre : Totalement par hasard, parce que je lisais une biographie de Romain Gary où on disait que l'éducation européenne avait paru en Angleterre avant de paraître en France grâce à l'incroyable baronne Budberg.

Philippe Chauveau : Pourquoi l'incroyable ?

Alexandra Lapierre : Alors oui pourquoi l'incroyable ? Alors j'ai commencé à regarder, j'étais très intrigué par la fin de sa vie. Un moment elle est une très vielle dame, elle a vécu des aventures d'une violence et d'une force incroyable, elle a traversé tout le siècle, elle a été incarcéré 5 fois par la tcheka dans des conditions épouvantable. Elle est à Londres, elle a 70 ans et pour faire monter son adrénaline, elle va dans le plus grand magasin Harrods, le plus cardé, il y a des vigiles partout, elle vole trois objets sans aucun intérêt insignifiant pour les offrir à ses amis, et quand le vigile l'arrête, pourquoi les avoir voler alors qu'elle aurait les moyens de se les offrir, elle le regarde et lui dit «chérie c'est ça l'aventure ». Et là je me suis dit mais elle est formidable cette femme, et donc ça a commencé comme ça, donc sur rien. Au départ ce sont vraiment de petites choses puis je commence à chercher, à regarder et là je m’aperçois que c'est tout le siècle. C'est ce qui m'intéresse beaucoup dans un personnage et dans le choix d'un personnage. C'est que lui soit essentiel, mais que tous les personnages secondaires soit des grands caractères.

Philippe Chauveau : Parce que là vous dites personnages secondaires mais attention, Mura va naître dans la bonne aristocratie, dans la bonne bourgeoisie russe, elle va être titré même, et puis même la révolution va passer par là. On va la retrouver en Estonie, on la retrouver en Grande-Bretagne, elle va croiser Lénine, Staline, Churchill, De Gaulle, des gens d'Hollywood, enfin c'est un personnage qui va faire des rencontres multiples, elle va même être peut être, on ne sait pas trop, mais agent secret, double, triple espionne, une sorte de nouvelle Mathari, qu'est ce qui vous a le plus séduit dans ce personnage de Mura ?

Alexandra Lapierre : Parce qu'elle est justement tellement humaine, s'il fallait résumé son parcours, c'est que c'est l'incarnation de la condition humaine, tragiquement humaine.

Philippe Chauveau : Elle va elle même brouillée, les pistes on ne sait pas grand chose de Mura, il a vraiment fallu que vous alliez chercher, 4 ans de travail un peu au 4 coins du globe, pourquoi Mura elle même a voulu faire table rase de son histoire, de son passé.

Alexandra Lapierre : Je crois que la table rase a été faite malgré elle parce que l'un des but de Lénine et des bolcheviks était d'éradiqué une classe social et tout ce qu'elle incarne, tout le passé est brulé. Ensuite, du fait de ces doubles appartenances, d'un coté elle est une grande aristocrate et elle reste une grande aristocrate, elle va épousé deux barons baltes, c'est la raison pour laquelle elle va s'appeler la baronne Budberg, mais avant elle est marié à un Benkendorf, très grand nom de l'aristocratie russe et des barons baltes d'Estonie. Elle va en même temps appartenir au monde de Gorki qui lui est le monde bolchévique puis elle va appartenir à un autre monde puisque elle va devenir la compagne de Wells, l'auteur de l'homme invisible et de la guerre des monde, qui à l'époque est le chef, pas le chef, mais l'un des auteurs les plus important de britannique. Donc à chaque fois, elle tape très haut, et elle appartient à plusieurs univers qui semblent s'exclurent les uns des autres, et la seule qui arrive à naviguer l'un à l'autre c'est elle. Mais c'est vrai aussi que c'est extrêmement compliqué à expliquer à ces trois univers, et que l'Histoire va brûler ses papiers puisqu'ils seront bombardé en Estonie et brulés en Italie. Donc c'est une ds raisons pourquoi le livre s'appelle la mémoire incendiée...

Philippe Chauveau : Justement revenant sur ce titre, la mémoire incendiée, vous nous l'expliquez puis il y a aussi cette anecdote que vous nous révélez à la fin du livre où les propres mémoires de Mura auraient disparu dans un incendies mais vous émettez un doute là dessus.

Alexandra Lapierre : Oui j'émet un doute parce que j'ai fait une enquête sur les lieux de l'incendie, aucune trace et donc le titre du livre est d'autant plus justifié que normalement il n'y a pas de trace...

Philippe Chauveau : Est-ce elle qui les aurait brulés ou les ayants droits ?

Alexandra Lapierre : Ou sont-ils vraiment brulés ?

Philippe Chauveau : Vous dites dans le livre qu'elle est l'incarnation du charme slave,, c'est ça pour vous la défénition du charme slave ?

Alexandra Lapierre : Oh je pense qu'il y en a beaucoup des définitions du charme slave mais je pense que Mura était ce charme slave. C'st àdire à la fois d'une grande poésie, un de ses amants dit une phrase formidable : « là où elle aimait, là où était son univers, et le destin l'avait rendu responsable de toutes les conséquences de ses sentiments ». Et elle a toujours ce double instinct qui est celui de la liberté et celui de l'appartenance. Et ça, c'est en effet slave. La Russie pour Mura reste en effet une obsession je dirai, elle l'a quitte parce qu'elle n'a pas le choix mais elle aime son pays avec une passion sans égal. La Russie, elle reste russe et pourtant elle reste la citoyenne du monde. Elle parle parfaitement anglais, français, italien, allemand mais elle reste russe.

Philippe Chauveau : Un personnage absolument incroyable que cette Mura Budberg, puisque c'est comme ça que l'Histoire l'a retenu. « Humaine, imparfaite, sage, drôle, et je l'aime ! », voilà ce que disait Wells de Mura. C'est votre nouveau livre Alexandra Lapierre, c'est un personnage absolument incroyable. « Mura, la mémoire incendiée » vous êtes publié chez Flammarion, merci beaucoup.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Qui était-elle cette fameuse Moura Budberg, née sous les ors de la Russie impériale, muse de Gorki, maitresses de nombreux hommes de pouvoir, sans doute un peu espionne, ayant côtoyé Staline, Churchill et de Gaulle ? Cette femme au destin multiple est l’héroïne du nouveau roman d’Alexandra Lapierre « Moura, la mémoire incendiée ». Retracer des destins hors-norme, la plupart du temps féminin, sous couvert d’écriture romanesque, telle est la passion d’Alexandra Lapierre qui au fil des publications, a su entrainer...Belle Greene d'Alexandra Lapierre - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Alexandra Lapierre.Alexandra Lapierre : Bonjour. Philippe Chauveau : J'ai grand plaisir à vous accueillir, nous allons évoquer un sacré personnage, une sacrée femme, Moura, la mémoire incendiée votre actualité chez Flammarion. Revenons un petit peu en arrière, avec l’écriture, avant la littérature, il y avait une autre passion c'était le cinéma, vous avez même fait des études de cinéma. Pourquoi avez-vous changé votre fusil d'épaule ou finalement est-ce la même chose pour vous...Belle Greene d'Alexandra Lapierre - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Voilà un nouveau personnage que vous sortez de l'oubli, Alexandra Lapierre. Cette fameuse  Moura, dont vous nous retracé son parcours absolument incroyable. Moura c'est une femme qui est né en 1892, si mes souvenirs sont bons, morte 1974, donc on est vraiment dans notre époque contemporaine. Curieusement l'Histoire l'a un peu oublié comment l'avez vous découvert cette femme ? Alexandra Lapierre : Totalement par hasard, parce que je lisais une biographie de Romain Gary où on disait que l'éducation...Belle Greene d'Alexandra Lapierre - Livre - Suite